L’histoire du jeu vidéo exposée au Musée national suisse

On ne compte plus les expositions consacrées aux jeux vidéo de par le monde (Smithsonian, Victoria and Albert Museum, Grand Palais, etc.), quand ce n’est pas carrément une exposition permanente (The Strong National Museum of Play, Computerspielemuseum) ou le MoMA qui inclut des jeux vidéo dans ses collections.

Aujourd’hui, c’est au tour du Musée national suisse, basé au Château de Prangins, d’accueillir une exposition consacrée aux jeux vidéo, à leur histoire, ainsi qu’à la place qu’ils occupent dans notre société.

 

 

Déjà présentée sur le site de Zürich en 2020, elle est complétée pour l’occasion par une série d’interviews, de nouveaux jeux en démonstration, ainsi qu’une jolie sélection de reportages de la RTS sur ce thème remontant jusqu’à 1979.

Pour rappel, en 2018 le Conseil fédéral publie un rapport nommé « Les jeux vidéo. Un domaine de la création culturel en développement » dans lequel il présente l’industrie vidéoludique suisse, met en évidence son importance, et explique comment il lui apporte un soutien.

C’est que la pratique du jeu vidéo est très populaire : en Suisse, d’après une enquête de l’OFS, plus de la moitié de la population âgée de quinze ans et plus joue aux jeux vidéo (on peut cliquer sur le tableau pour l’agrandir).

 

 

Ces éléments ont contribué à l’existence de cette exposition « Games ». Pour faire le point sur la situation aujourd’hui, on peut ajouter un traitement médiatique en Suisse toujours plus éloigné de l’angle de la panique morale (violence, addiction, etc.), une pratique probablement en nette augmentation en raison du semi-confinement, ou encore l’existence de postes de recherche en lien avec le jeu vidéo dans de nombreuses universités suisses.

Le jeu vidéo est tranquillement devenu légitime dans notre pays, et le débat récent (17 mars 2021) sur une nouvelle loi fédérale pour la “Protection des mineurs dans les secteurs du film et du jeu vidéo” a vu s’ajouter à l’ordre du jour les micro-transactions, la loot boxes et la présence de publicités intrusives dans les jeux vidéo, montrant que les parlementaires ne sont plus déconnecté·e·s comme ils et elles ont pu l’être par le passé.

Pour visiter, il est recommandé de profiter d’y aller en dehors des week-ends : les mesures sanitaires empêchent d’ouvrir entièrement l’espace d’exposition et peuvent causer un temps d’attente si le public est nombreux.

À l’intérieur, le découpage est fait par décennie et l’on découvre dans chacun des espaces une nouvelle scénographie, des textes d’explication, des statistiques, et bien évidemment des consoles ou des ordinateurs en libre accès. L’exposition se destine principalement au grand public, ce qu’expliquait la directrice du Château de Prangins Madame Helen Bieri-Thomson au micro de Stéphane Laurenceau dans l’émission Point Barre du 26 mars 2021 (en vidéo ci-contre).

 

 

Le GameLab UNIL-EPFL (dont je suis membre) a eu énormément de plaisir à participer aux préparatifs de cette exposition qui connaît une forte affluence en ce moment. Plusieurs événements de médiation sont prévus : le Musée Bolo présentait par exemple récemment l’utilisation des logidules, de petits objets conçus pour l’apprentissage de l’informatique.

Un dernier mot : j’ai beaucoup aimé les installations de jeux vidéo, très astucieuses (voir ci-contre).

 

 

L’exposition « Games » se visite jusqu’au 10 octobre 2021. Pour plus d’informations, suivez ce lien !

Yannick Rochat

Yannick Rochat est collaborateur scientifique et chargé de cours au Collège des Humanités de l’EPFL. Il est co-fondateur de l’UNIL Gamelab.

Une réponse à “L’histoire du jeu vidéo exposée au Musée national suisse

  1. Pas encore vue, mais même mes beaux-parents qui ne s’intéressent pas du tout aux jeux vidéo me l’ont recommandé… En attendant que j’y aille, merci pour la visite guidée !

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