Le livre que tous les patients (et tous les médecins) devraient lire

 

Son titre ? Let Patients Help ! La traduction française qui peut être téléchargée sur Amazon pour la modique somme  de 5.24 euros porte le nom d’ « Impliquons les Patients ! ». Son auteur, Dave de Bronkart, est un ePatient, un patient engagé.

Son livre est un appel, ou plutôt un cri, pour une modification du rapport soignant – soigné. Les patients doivent le lire, pour apprendre à être plus actifs dans la prise en charge de leur maladie, les professionnels de la santé aussi, pour ne pas manquer une magnifique opportunité de réinventer la relation soignant – soigné.

Par hasard, comme ils le disent en médecine…

Le ton est donné dès la préface :

“Il y a quelque chose dans votre poumon. Ma vie a changé avec ces mots, prononcés à 9:02 un certain 3 janvier 2007 par le Dr Danny Sands. La veille j’avais eu une radio de routine de l’épaule et “par hasard”, comme ils le disent en médecine, ils ont trouvé autre chose que ce qu’ils cherchaient: une tache sur mon poumon qui ne devait pas être là. La tache s’est avérée être un cancer du rein, qui s’était propagé dans mon corps avec des métastases un peu partout”.

“Durant toute ma prise en charge, de formidables médecins, oncologues et infirmières se sont occupés de moi. Et j’ai tout fait pour les aider en me mettant en relation avec d’autres patients en ligne afin de me préparer pour mon traitement”.

“Par contre, j’ai appris qu’il y a un problème –un gros problème- et c’est justement le sujet de ce livre: notre culture suppose que les médecins savent tout et que les patients ne peuvent rien apporter d’utile. Ce ne sont pas seulement les médecins qui pensent cela: la plupart des patients le pensent aussi”.

Mieux informé, mieux soigné

La première partie de ce “manuel du patient engagé” est constituée de dix chapitres qui sont autant d’encouragements au changement : « Nous savons tous quelque chose. Personne ne sait tout (même pas les médecins) ». « Le fait de faire des recherches sur Internet est un signe d’implication du patient ». « Nous sommes plus performants lorsque nous sommes mieux informés ». Si vous souffrez d’une maladie chronique, la lecture de ce livre risque de changer votre rapport au monde médical, vous deviendrez plus actif, plus émancipé.

Mettre le patient au centre

La deuxième partie explique aux patients comment ils peuvent devenir des patients actifs, engagés : « Impliquons les patients: donnons-leur leurs données personnelles ».  « Impliquons les patients en les encourageant à remuer ciel et terre pour trouver des informations ».  « Impliquons les patients dans le processus décisionnel relatif à leurs traitements médicaux ». Ce ne sont que trois exemples des chapitres de ce livre passionnant.

Parmi les sujets traités, un me tient particulièrement à cœur : nous devons donner aux patients un accès à leurs données médicales. Internet a été une première révolution, permettant au grand public d’accéder à des informations médicales. La prochaine révolution sera pour les patients de pouvoir accéder à leurs propres données médicales. Si les professionnels ne pas veulent être dépassés, ils devront évoluer.

Une ePatiente vaudoise

Ce livre a pu être traduit grâce à la rencontre sur les réseaux sociaux de Dave de Bronkart et  de Christine Bienvenu, une canado-suissesse, elle-même ePatiente engagée et militante en Suisse romande, fondatrice de la plateforme Seinplement Romand(e)s pour les personnes atteintes par le cancer du sein. Christine Bienvenu a très vite compris l’importance du message et de la mission de Dave De Bronkart et a voulu que son livre soit accessible au monde francophone. “Let Patients Help!” est devenu grâce à cette ePatiente vaudoise dynamique “Impliquons les Patients!”.

Une édition papier ?

Si un lecteur, convaincu par le message de ce livre, se sent des âmes d’éditeur, qu’il n’hésite pas à contacter Christine Bienvenu, par exemple sur Twitter (@Tinaburger).

 

 

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Conflit d’intérêt : je souhaite signaler mon rôle de « conseiller » que Christine Bienvenu a bien voulu me donner pour la traduction française de ce livre.

Pour arrêter de fumer, Internet, Facebook ou une application sur votre smartphone ?

 

Longtemps considéré comme un produit d’agrément, le tabac doit aujourd’hui être reconnu avant tout comme une drogue. En Suisse, près de deux millions de personnes fument et chaque année plus de 9’000 personnes meurent prématurément des conséquences du tabagisme. Environ 25 décès par jour. Trop, beaucoup trop.

 

J’arrête de fumer

Arrêter de fumer est difficile. Il est donc essentiel de pouvoir proposer aux fumeurs différents chemins pour y arriver. Aux prises en  charge traditionnelles faites par les professionnels de la santé, de nouvelles solutions sont apparues ces dernières années. La eSanté (Internet, médias sociaux) et la mSanté (applications pour smartphones)   offrent de nouvelles perspectives.  Comme le montre une étude réalisée auprès de 1000 fumeurs aux USA et en Grande-Bretagne, Internet et les médias sociaux permettent de toucher des personnes qui a priori ne pensaient pas forcément arrêter de fumer.

 

Internet

Le site Stop-tabac.ch est une mine d’or pour le fumeur à la recherche d’informations. Créé par  l’Institut de Santé Globale (Faculté de Médecine, Université de Genève), il répondra à toutes vos questions : conseils pour arrêter de fumer, gérer le manque, conseils anti-rechute, médicaments pour faciliter l’arrêt, la cigarette électronique, risques et maladies liées au tabac, etc.  Sur Stop-tabac.ch, vous pourrez discuter avec d’autres fumeurs et ex-fumeurs sur un forum de discussion mais aussi recevoir des conseils personnalisés fournis par un coach virtuel.

 

Les applis stop-tabac pour Android et iOS

Stop-tabac propose aussi des applications pour iOS et Android qui donnent gratuitement des conseils personnalisés. Les possesseurs d’iPhone pourront simplement télécharger l’application sur iTunes. Pour les possesseurs de smartphones sous Android, il faut pour accéder à l’application participer à une étude d’évaluation .

Ceux et celles qui souhaitent arrêter de fumer avec le soutien d’un proche pourront télécharger l’application SmokeFree Buddy proposée dans le cadre de la campagne de prévention du tabagisme de l’Office fédérale de la santé publique.

 

Facebook, le 20 mars, un défi sans précédent lancé dans 6 cantons romands

Un défi sans précédent est lancé dans 6 cantons romands : amener des milliers de personnes à arrêter de fumer, ensemble, le premier jour du printemps. Testée en Valais où elle a rencontré un  grand succès, la méthode s’appuie sur la force des réseaux sociaux. Tous les jours, durant 6 mois, les candidats à l’arrêt reçoivent chaque matin des conseils qui les aident à se débarrasser de leur addiction. Mais surtout, ils forment une communauté virtuelle où chacun peut partager son expérience, et obtenir du soutien de la part d’autres participants, ainsi que de spécialistes de la désaccoutumance.

Le Prof. Jacques Cornuz, directeur de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne et expert du domaine,  estime que cette approche est attractive et a une potentialité,  même si des études scientifiques devront encore venir déterminer précisément son efficacité. Pour le Prof.  Cornuz, le fumeur est le mieux placé pour déterminer la méthode qui lui convient parmi celles qui ont prouvé leur efficacité.

« Le plus grand succès de J’arrête de fumer est sans doute d’amener des fumeurs qui n’avaient pas l’intention d’arrêter de fumer à initier une démarche d’arrêt et à échanger sur le sujet » commente Alexandre Dubuis, coordinateur romand  du programme ».

Pour s’inscrire ? Très simple, il suffit de « liker » la page de votre canton.

Bon courage aux futurs ex-fumeurs…

 

Panneau_400_250Si vous utilisez une application sur votre smartphone, faites attention en traversant la route…

Les hôpitaux romands 2.0

 

Un hôpital doit-il être présent sur les médias sociaux ? Pour quels objectifs ? Quelle en est l’utilité pour les patients et les citoyens ? En Suisse romande, quels sont les hôpitaux et cliniques présents sur les médias sociaux ? Une tentative de réponse…

Un hôpital sur Facebook, Twitter ou Youtube, est-ce utile ?

Même si la recherche n’est à l’heure actuelle pas capable de nous donner toutes les réponses, il existe néanmoins de nombreuses études sur ce sujet. Une revue, publiée en 2013, a analysé nonante huit publications sur cette question, la majorité étant cependant de faible qualité méthodologique (les études étant le plus souvent uniquement exploratoires ou descriptives).

Les études de qualité identifiées portaient sur divers médias sociaux, les plus utilisés étant Facebook, les blogs, Twitter et YouTube. Leurs conclusions sont clairement positives, elles montrent que les réseaux sociaux apportent une nouvelle dimension au domaine des soins, permettant une plus grande accessibilité à l’information santé mais aussi une plus grande interactivité entre le grand public, les patients et les professionnels de la santé. Les principaux dangers signalés sont le problème de la qualité des informations diffusées et le problème de la confidentialité (des patients et du personnel).

Les auteurs ont identifié six bénéfices à l’utilisation des réseaux sociaux pour la communication en santé :

  1. Augmentation de l’accessibilité à l’information santé.
  2. Augmentation de l’interactivité entre le grand public, les patients et les professionnels de la santé.
  3. Possibilité d’adapter l’information santé en fonction du public cible.
  4. La capacité des réseaux sociaux à jouer un rôle de soutien social et/ou émotionel.
  5. La capacité des réseaux sociaux à effectuer une surveillance en santé publique.
  6. La capacité des réseaux sociaux à influencer les politiques de santé.

Cette revue relève également les limites de l’utilisation des réseaux sociaux pour la communication en  santé :

  1. La limite principale est celle de la qualité de l’information santé. Relevés dans plusieurs études, on peut à titre d’exemple citer les sites web dont les auteurs ne sont pas toujours identifiables ou la publication d’informations inadaptées pour le public cible visé.
  2. L’utilisation des réseaux sociaux peut entraîner la publication d’une quantité excessive d’information (« infobésité »).
  3. Les problèmes de confidentialité, pour les patients comme pour les professionnels de la santé.
  4. La difficulté pour les patients d’adapter à leur situation personnelle les informations glanées sur les réseaux sociaux.

Votre hôpital est-il 2.0 ?

Pour ce qui est de l’utilisation des médias sociaux dans les hôpitaux de Suisse romande, l’acteur le plus dynamique est sans conteste les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Les HUG sont présents sur Facebook, Twitter, YouTube (certaines vidéos vues plus de 300’000 fois), DailyMotion, LinkedInGoogle+ et Pinterest. L’article HUG 2.0 – Les réseaux sociaux, facteurs d’innovation présente la stratégie social-média des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Le Centre hospitalier universitaire vaudois est présent sur Twitter et sur LinkedIn. Le CHUV est aussi présent sur les médias sociaux au travers de son magazine In Vivo.

En plus des HUG et du CHUV, les hôpitaux et cliniques de Suisse romande présents  sur les réseaux sociaux le sont le plus souvent sur deux ou trois réseaux : Twitter, Facebook et LinkedIn. On peut citer les hôpitaux de la Tour, du Valais et de Fribourg mais aussi les cliniques de la Colline, Hirslanden et Générale de Beaulieu.

Il est très intéressant de voir que la qualité des publications varie très fortement d’un hôpital à l’autre. Leur succès aussi.

Réseaux sociaux Hôpitaux romands 160131
La présence sur les médias sociaux des hôpitaux et cliniques de Suisse romande.

Ce tableau est certainement incomplet. N’hésitez pas à signaler les oublis et imprécisions dans les commentaires de cet article.