Les maladies prennent aussi l’avion

Si, il est devenu chose commune c’est bien de voyager en avion, mais qu’en est-il des maladies et des vecteurs comme les insectes ? La propagation d’épidémie est-elle favorisée avec ce moyen de transport, quel rôle l’avion joue-t-il dans  la diffusion des épidémies ? Après le volet sur  « les listes noires des compagnies aériennes », je vous propose un nouveau sujet d’intérêt public à l’approche des grandes vacances !

SRAS, Tuberculose, quels risques en avion ?

Le point commun entre ses deux maladies et la transmission aérogène, le confinement particulier d’une cabine d’avion favorise-t-il la transmission des maladies ? En fait, en vol le risque d’être contaminé dépend de la proximité avec le malade et la durée de cette exposition. D’après les études qui ont été menées, ce risque n’existe que sur les vols durant plus de 8 heures et uniquement si vous êtes assis sur le même rang ou dans les deux rangs qui précèdent ou suivent la personne contagieuse. Seules ces cinq rangées de passagers représentent un risque de contamination dans un avion. Il faut savoir que les nouvelles normes de l’OMS obligent chaque transporteur aérien, à mettre à disposition du personnel et des passagers développant une toux des masques chirurgicaux. En cas de doute, le Cmdt de bord prévient l’escale d’arrivée, où une équipe médicale de l’aéroport prend en charge tous passagers susceptibles d’être contaminés.

La qualité de l’air en cabine 

La qualité de l’air en cabine y est bonne et selon le type d’avion, 50 à 90 % de l’air envoyé dans la cabine est neuf, préalablement réchauffé (l’air aspiré à l’extérieur au niveau des réacteurs est quasi stérile à haute altitude), le reste étant composé d’air retraité par des filtres HEPA à haute efficacité éliminant la quasi-totalité des germes et empêcher la propagation des virus dont l’efficacité est de 99,97%. Ces filtres sont soumis à une réglementation très stricte et doivent être changés après 5000 heures de vol. De plus, la ventilation se fait du haut vers le bas et limite ainsi au maximum les turbulences d’air et de poussière. Ce renouvellement s’effectue toutes les deux ou trois minutes, soit 20 à 30 fois par heures. On pourrait pratiquement comparer l’air que respirent les passagers dans un avion à celui d’un bloc opératoire, et quoi qu’il en soit, il est plus pur que dans une salle de cinéma, un train ou un bus !

Désinfection des avions 

Vous avez peut-être déjà assisté à ce curieux ballet du personnel navigant qui consiste à marcher d’un pas rapide tout en pulvérisant un spray ! Il s’agit bien d’une désinfection de l’avion qui consiste à vaporiser un produit dans l’appareil pour éviter d’importer des insectes (p.ex., des moustiques) susceptibles d’être porteurs de maladies, telles que la malaria ou la dengue. Les compagnies aériennes appliquent en fait trois méthodes de désinfection :

1)      Résiduelle : Un insecticide est régulièrement vaporisé sur les surfaces internes de l’avion, à l’exception des aires servant à la préparation des repas, de sorte que si un insecte pénètre dans l’avion et se pose sur une surface, il recevra une dose suffisamment mortel. Cette méthode demeure efficace pendant 8 semaines et évite d’exposer les membres de l’équipage et les passagers aux vaporisations d’aérosols.

2)      A l’arrivée : Malgré, le nom, cette méthode est utilisée avant le débarquement des passagers et l’ouverture des portes. Les membres d’équipages parcourent la cabine en vaporisant  des doses uniques d’aérosols approuvés selon la concentration prescrite.  

3)      Au début de la descente : Cette méthode est semblable à la précédente, sauf qu’elle est employée au début de la perte d’altitude, soit juste avant que celui-ci se prépare à atterrir.

Détection dans les aéroports :

A fin d’éviter une contamination éventuelle, la prévention reste le meilleur moyen, dans la plupart des aéroports d’Asie comme celui de Hongkong, des caméras thermiques ont été mises en place pour signaler tout passagers affichant une température de plus de 38 c, ce qui bloque son embarquement. Plusieurs projets d’équipement de ce genre sont en coures  à travers le monde et en Europe.

Conclusion :

On le constate donc, la mondialisation due au transport aérien pose certains problèmes, mais les solutions ne manquent pas. La réaction rapide de l’OMS et des divers offices gouvernementaux responsables du transport aérien et du corps médical à réduit considérablement les risques. Les nouvelles technologies permettant le filtrage et la détection contribuent à cette sécurité de santé publique !

 

Pascal Kümmerling

Né à Genève en 1970, Pascal Kümmerling a, depuis l'adolescence , pour passion le monde de l'aviation. Après une licence de pilote privé au Canada, licence pro et finalement instructeur. Avec plus de 3'000 heures de vols et une quarantaine d'élèves formés, Pascal se lance dans l'écriture à travers diverses publications aéronautiques, conférencier à ses heures.