Tragédie du Boeing 737 ukrainien : révélatrice de la faiblesse du concept de la « double sécurité à moitié prix » du parti socialiste ?

En cas de problèmes d’identification depuis le sol d’un avion dans un espace aérien ouvert au trafic civil, on ne peut pas faire de la police aérienne qu’avec des missiles sol-air. Pour la police aérienne, il faut disposer d’une flotte d’avions de chasse performants, pour pouvoir procéder à une identification visuelle de la cible en toutes circonstances.

L’AVIA romande rappelle que la police aérienne est d’abord un outil de sécurisation de l’espace aérien, en temps de paix comme de crises. C’est une mission des plus exigeantes.

Pour mener à bien de telles missions et assurer ainsi la sauvegarde de la souveraineté sur l’espace aérien suisse, à savoir identifier à temps un avion, sans engager la sécurité de l’appareil, de ses passagers et de la population, il faut disposer d’avions de chasse capables :

  • de décoller en urgence et de monter en altitude très rapidement (QRA15)
  • de voler à des vitesses supersoniques ( à plus forte raison dans un espace aérien réduit comme le notre)
  • d’intervenir de jour comme de nuit, par tous les temps, dans tous les environnements (à haute altitude comme au fond d’une vallée) et face à tout type de cible (rapide ou lente) *;
  • d’être interconnectés avec les systèmes et moyens militaires et civils en charge de la sécurisation de l’espace aérien**.

Non couplés à une flotte d’avions de combat performants, les systèmes de défense sol-air ne sont pas adaptés aux temps de paix ou de crises, car :

  • ils n’ont pas la disponibilité, la souplesse d’utilisation ni la réversibilité nécessaires ;
  • ce sont des moyens de guerre qui ne peuvent tirer que dans un espace interdit à la navigation aérienne, ou ne pas tirer ;
  • leur fiabilité dépend du type de cible à abattre et de son profil de vol ;
  • à moins d’aplatir la Suisse, l’électronique ne peut pas grand-chose dans un relief alpin : les radars ne voient pas à travers les montagnes.

La liste trop longue d’avions civils abattus en raison de l’absence de procédures de police aérienne telles que définies et pratiquées par les Forces aériennes suisses rappelle que mal pondérer l’engagement des moyens – comme dans le concept de « double sécurité à moitié prix » du Parti socialiste – peut entraîner des bévues. Est-ce un luxe qu’on peut se payer ?

Prétendre tout miser sur des systèmes de défense antiaérienne et accepter le risque d’une tragédie semblable à celle du Boeing B737 d’Ukrainian Airlines, c’est un luxe qu’on ne peut se payer au prétexte de vouloir économiser sur le budget de l’armée ou tenter de le réduire.

*Radar puissant capable d’opérer dans un environnement montagneux.

** Capacité de mise en réseau.

Sources : AVIA romande

La sécurité et la liberté n’ont pas de prix, l’espoir n’est pas une solution !

Avions de combat, le PS s’enfonce dans la désinformation

Dans un communiqué de presse datant du 20 décembre 2019, le PS lance sa campagne contre l’achat d’un nouvel avion de combat avec des arguments mensongers. L’occasion de revenir sur une action irresponsable d’un parti membre de notre gouvernement. Décryptage :

En jaune, les nombreuses affirmations mensongères que je vous propose de reprendre ci-dessous :

Avions de combat « luxueux » :

Ce qualificatif est propre au PS puisqu’il n’existe pas d’avion de combat de « luxe » ni de « Low Cost ». Les avions à l’essais pour notre pays correspondent à la norme « multirôle » qui répond aux besoins établis par le cahier de charges du DDPS. Celui-ci, se base sur les menaces actuelles et futures confirmées par le récent rapport de Mme l’Ambassadrice Pälvi Pulli datant de mai 2019.

Les avions testés sont les mêmes que ceux à l’essais ou en cours d’intégration dans de nombreux pays comme : l’Allemagne, la Belgique, le Brésil, le Canada, le Danemark, la Finlande, France, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Bulgarie, Suède et bien d’autres…

L’avion du PS : un doublon inadapté et prohibitif :

 Le PS propose d’acheter à la place le Leonardo M346FA « Light Attack ». D’une part, cet avion serait un doublon, étant donné que nos pilotes sont formés grâce aux Pilatus PC-21, moins cher à l’achat comme à l’heure de vol. De l’autre, en ce qui concerne la Police du ciel le M346FA n’est pas adapté, car il est spécialisé dans « l’attaque au sol de type antiguérillas ». Par ailleurs, cet avion n’est pas à la norme QRA15 (décollage en moins de 15 minutes) son plafond pratique de 12’000 mètres sans armement ne permet pas de rejoindre un avion de ligne à haute altitude. Trop lent, pas de postcombustion, il ne peut pas rejoindre non plus un jet rapidement. (Avec armement, le plafond pratique, la vitesse serait ainsi diminuée de 30%). Radar inadapté en montagne, car trop faible puissance d’émission (apparition de faux échos).

Choix judicieux et réfléchi :

Selon le PS, aucune alternative n’a été examinées ; ce qui est faux ! La prolongation des F-5 obsolètes ainsi que les actuels F/A-18, l’achat d’avions d’occasions ainsi que l’achat en commun avec un pays voisin, tout comme la sous-traitance de la Police du ciel par nos voisins, font partie de l’étude préliminaire au projet « air2030 ». Les conclusions sont sans appel, la Suisse a besoin d’un nouvel avion de combat multirôle pour assurer l’avenir des Forces aériennes et de sa souveraineté.

Consultations et débats, le PS est amnésique : 

Le PS affirme que la droite refuse de s’engager dans un débat critique, ce qui est encore faux ! Avant même le lancement du projet « air2030 », le Conseil Fédéral a mis en place une discussion préparatoire à laquelle tous les présidents de partis ont été invités à s’exprimer sur le sujet au sein des discussions de Wattewille. Du 23 mai au 22 septembre 2018, les cantons, les partis, les associations ainsi que d’autres organisations ou cercles intéressés ont pu s’exprimer dans le cadre de la consultation. Puis, lors de la constitution du groupe d’accompagnement pour l’évaluation du nouvel avion, le PS était représenté par Mme la conseillère aux Etats Géraldine Savary ! Depuis, tous les partis ont eu l’occasion de s’exprimer, notamment lors des derniers débats aux Chambres Fédérales.

Affaires compensatoires et transparence :

Le PS parle « de politique opaque de subventions » à propos des affaires compensatoires. Affirmation encore fausse, puisque le débat vient d’avoir lieu aux Chambres Fédérales sur le pourcentage, ainsi que sur le processus de mise en place des affaires compensatoires. Le PS était-il absent lors des débats ?

Mme Amherd, cheffe du DDPS se base d’ailleurs sur un second rapport effectué par M. Kurt Grüter pour justifier son choix qui vient d’être accepté par les deux Chambres, la transparence y a été évoquée. Le travail effectué jusqu’ici par SWISSMEM lors des rencontres B2B avec les avionneurs et l’industrie suisse a été salué de toute part.

Il n’y a pas de manque de transparence et il n’y aura pas de subvention industrielle attribuée au hasard comme le prétend le communiqué. Les contrats d’affaires compensatoires sont soumis à la loi du marché et les entreprises sont mises en concurrence. Le tout est surveillé à l’aide d’un registre public dans lequel toutes les affaires compensatoires seront répertoriées.

Les Offsets permettront un retour sur investissement en terme de compétences, de places de travail, d’apprentissages et donc de cotisations AVS, chômage et d’impôts.

Les chiffres erronés du PS :

 Les 6 milliards destinés aux avions de combat font partie du budget ordinaire de l’armée. Cette somme comprendra les avions, les simulateurs, l’armement, les pièces détachées et la formation sur une période de 30 ans.

Le PS évoque une somme de 24 milliards de francs ? D’où sort ce chiffre ? Le PS est incapable de le justifier ! Aplus forte raison, que la plupart des avions en complétition auront un coût à l’heure de vol inférieur aux actuels Hornet en service.

Combien coûterait (finance/politique) la sous-traitance de notre sécurité aérienne auprès de l’Otan (comme la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie) en cas d’incapacité de nos Forces aériennes ?

Propagande et rapport douteux du PS :

Le PS n’ayant pas le courage de ses opinons, soit la suppression des Forces aériennes et de l’armée (inscription dans ses statuts), il tente de tromper les électrices et électeurs avec de fausses informations. Le PS est d’ailleurs allié avec le Groupe pour Suisse Sans Armée (GSsA) ainsi que les Verts qui se montrent moins hypocrites, malgré une prise de position irresponsable dans le cadre de la récolte de signatures pour le référendum contre l’achat d’avions.

La stratégie du PS est de faire croire que le Parti aurait une meilleure solution au projet « air2030 » et se base sur un pseudo rapport payé. Le rapport de la société ACAMAR est particulièrement douteux. D’une part, il explique que la Suisse peut être protégée entièrement avec des systèmes sol-air, ce qui est faux ! Seul un volume de 15’000 km² est possible. Il semble que ces « experts » ne connaissent pas notre pays ou pensent que les ondes radars traversent les montagnes ? Mais il y a pire ! Ces personnes ayant toutes été actives en tant que militaires américains sur le système PATRIOT, concluent leur rapport sur le fait que notre pays doit choisir ce système au détriment du SAMP/T européen ! Y a-t-il collusion entre ACAMAR et la proposition du PATRIOT pour notre pays ? Une chose est sûre, la déontologie de ces « pseudos » experts est mise à mal avec une telle conclusion et c’est le fond de l’argumentation du PS et de la gauche qui s’effondre irrémédiablement.

Notes : Le rapport « air2030 » ne fait état d’aucune réelle critique. Les éléments clefs ont bénéficié à la demande de la conseillère fédérale Viola Amherd de rapports complémentaires : à savoir un avis supplémentaire de Claude Nicollier sur le rapport d’experts Avenir de la défense aérienne, une évaluation des affaires compensatoires (offsets) rédigée par Kurt Grüter, ainsi qu’une analyse de la menace effectuée par Mme Pulli. A contrario le rapport ACAMAR du PS est sévèrement critiqué par des spécialistes comme : Méta-Défense, OPEX360, ainsi que de divers pilotes et ingénieurs spécialistes de défense non liés à notre pays et au projet « air2030 ».

La tragégie en Iran, nous montre par ailleurs que la défense sol-air ne peut être engagée en tampe de paix, ni de tensions, sans une fermeture de l’espace aérien. L’incapacité de celle-ci à vérifié la nature d’une cible, confirme le besoin d’une police due ciel basée sur un avion de combat moderne et multirôle.

ACAMAR la société qui n’existe pas vraiment :

AIR2030 : Acamar, la mystérieuse société américaine de consulting du Parti Socialiste Suisse

 

Le Pseudo rapport contre la défense aérienne suisse !

Un article paru ce jour dans la presse parle donne l’avis d’un spécialiste international de la défense sur le fait que la Suisse n’a pas besoin d’une trentaine d’avions de combat et pourrait faire mieux avec moins d’argent. L’occasion de revenir sur cet épineux dossier et de vous donner quelques précisions.

Un rapport demandé par le PS 

Ce rapport fait suite à une demande du parti socialiste suisse, qui est engagé contre le projet air2030. La parution de ce rapport fait suite à une action coordonnée après qu’une délégation du PS se soit rendue chez l’avionneur italien Leonardo. L’objectif étant de proposer comme avion le M346FA en lieu et place des quatre avions testés ce printemps. Ce rapport en allemand est constitué d’une centaine de pages.

L’intoxication 

Si, de prime abord ce rapport semble assez sérieux au début de la lecture, on s’aperçoit assez vite que « l’expert » ne maîtrise pas les éléments clefs d’une défense au sein de notre pays. Celui-ci tente bien de prendre comme exemple de pays étrangers comme référence, comme l’Arabie Saoudite. Tout d’abord, je ne peux que m’interroger sur le niveau de connaissances de celui-ci, ce rapport et du niveau d’information. Il semble que cet expert ne sache pas que les ondes radar ne traversent pas les montagnes ! Voici un exemple en ce qui concerne la défense sol-air imaginé par le rapport (fig1) :

 

Selon ce schéma, à aucun moment les radars ne sont perturbés par les montagnes ! Hors, la réalité terrain et fort différente. Toute personne ayant servi dans la DCA, sait que celle-ci et affectée par notre topographie particulière. Vous en doutez ? Voici une copie d’un schéma de détection d’une batterie RAPIER (Fig2) sur une position que j’ai eue l’occasion d’exploiter. Vous constaterez que la détection ne peut couvrir à 360°, en cause les collines et montagnes environnantes. Le système RAPIER étant  de courte portée, je vous laisse imaginer comment réagirait un système longue portée ! Le schéma utilisé par ce rapport et simplement irréaliste et trompeur.

Propagande pour le Patriot :

Le rapport tend a démontré de manière maladroite qu’un système sol-air serait plus intéressant et plus important qu’un avion de combat. Ce dernier néglige le fait qu’un système missiles sol-air est avant tout une arme de guerre, inopérable en temps de paix et à plus forte raison pour la police du ciel.

Mais ce rapport va plus loin, puisqu’il donne même sa propre évaluation des systèmes Raytheon Patriot et Eurosam SAMP/T. Là où les choses dérapent complètement, c’est lorsque celui-ci recommande de choisir le système américain !

Promotion du M346FA :

Concernant le futur avion de combat, le rapport propose donc ouvertement l’avion école M346 de Leonardo. Il semble clairement que l’expert ne disposait pas des dernières informations disponibles sur le sujet. En effet, notre spécialiste recommande l’achat du M346 car celui-ci ne viendrait pas remplacer les Boeing F/A-18 « Hornet » mais serait complémentaire de celui-ci sur le long terme. Pour cela, il faudrait prolonger les « Hornet » au-delà de 2030 et investir sur un nouveau radar et une nouvelle électronique. Toute la démonstration est basée sur cette théorie.

Le rapport néglige plusieurs points :

Nos « Hornet » sont déjà prolongé jusqu’en 2030, passant de 5’000 heures de vol à 6’000. Le Hornet n’est plus produit pas Boeing et a été retiré des unités de première ligne au sein de l’US Navy cette année. Par ailleurs, dès 2023, l’avion sera progressivement retiré du service par la Marine américaine. De fait, les mises à jour des logiciels ne seront plus disponibles à partir de 2023. L’obsolescence guette. Il sera donc impossible, comme le prétend ce rapport, d’y adapter un nouveau radar, ni une nouvelle électronique. De toute manière, cela ne servirait à rien, puisque le potentiel de la cellule et de pièces détachées arriveront en bout de course en 2030.

Le Leonardo M346FA :

Au vue des exigences du cahier des charges des Forces aériennes en parfaite adéquation avec les nouvelles menaces, la proposition du M346 est une farce :

Le M346FA est issus d’un aéronef école et non d’un intercepteur multirôle. De plus, l’appareil en version combat (Light Attack) spécialisés pour l’attaque au sol légère peut tout au plus se défendre en matière d’interception à courte distance. L’appareil ne dispose pas de radars modernes de type AESA avec une portée suffisante. Pires, l’avion ne possède pas la postcombustion et encore moins le nouveau mode « Supercroisière ». De plus, le M346FA ne répond pas à la norme QRA15 de l’OTAN en termes de décollage en moins de 15 minutes ! Le M346 ne peut donc pas assurer un rôle de police du ciel 24/24, soit le minimum demandé.

Incohérences et imprécisions

Le rapport précise qu’il est primordial que la défense suisse de fonctionne en réseau, hors le M346FA ne possède pas la puissance électronique pour fonctionner en réseau !

Le rapport dit : La Suisse devrait plutôt envisager un avion de combat plus petit avec une vitesse suffisante. Quelle vitesse ? On ne sait pas.

Le rapport dit : le service aérien en Suisse s’effectue dans une zone relativement petite et peu menacée. Sauf, que notre pays à la plus forte densité d’avions de ligne au quotidien, plus de 3000 et que justement la petite taille du territoire justifie un avion qui accélère vite pour rejoindre un aéronef en difficulté dans le cadre de la Police du ciel.

Le rapport justifie l’achat du M346 par le fait que le jet  d’entraînement M-346 FA permet aux pilotes de s’entraîner au mieux. En Suisse notre avion d’entrainement est le Pilatus PC-21, moins cher et plus économe que le M346. Pourquoi donc, acheter un doublon ?

Le rapport justifie l’achat d’un système sol-air pour défendre l’espace aérien, mais ne semble pas comprendre que dans notre pays montagneux, il faut une détection au-delà des montagnes et qui puisse voir en direction du bas (vallées). Seul un avion avec de hautes performances en est capable.

Déni et prise de position hasardeuse :

Sous un déni de réalité, le rapport commandé par le PS néglige l’essentiel et les réalités terrains de notre pays. Plusieurs données transcrites sont fausses ou incomplètes.

Le DDPS a pris soin de tester quatre avions de combat et deux systèmes sol-air, selon un cahier des charges précis dans notre pays, afin de vérifier le bon fonctionnement des systèmes, l’adaptation de ceux-ci au sein de notre topographie et de notre budget. Les résultats ne sont pas encore prêts, car l’analyse est rigoureuse. Mais ce rapport donne son propre résultat sans aucun test : le M346FA et le Patriot. Les concurrents vont apprécier.

Mais ne vous trompez pas Le PS ne votera jamais l’achat du M346/Patriot, ni aucun autre projet, le but étant de tromper nos citoyennes et citoyens devant la votation qui s’annonce !

L’amateurisme ni l’espoir ne sont des solutions !

Fig1 : détection improbable proposée par rapport qui néglige la topographie de notre pays, Il s’agit clairement d’un mensonge.

Fig2 : réalité d’une surveillance à 360° en jaune du radar RAPIER limitée par la topographie.

 

Note : hormis, mes connaissances en aéronautique, j’ai fonctionné comme Chef d’Unité de feu RAPIER de 1996 à 2004 avec une qualification tirs réels en 2002 aux Hébrides en Ecosse.

 

 

Police aérienne, les heures de bureaux appartiennent au passé !

Ce mercredi les Forces aériennes ont fait le point sur la mise en place de la police aérienne, lors d’une conférence de presse sur la base aérienne de Payerne, suivi d’une démonstration de décollage de deux appareils armés. Le bilan est positif et l’extension des interventions depuis le début de cette année tous les jours de 06h00 à 22h00 fonctionne bien. D’ici fin 2020, deux avions armés seront complètement disponibles sept jours sur sept, 24 heures sur 24

06H00 à 22H00 :

Actuellement, la police aérienne est disponible de 6h à 22h et ceci 365 jours par an. Le développement du service de police aérienne se poursuivra jusqu’à fin 2020 pour atteindre la pleine capacité avec deux avions armés opérationnels 24 heures sur 24, 365 jours par an (PA24/24).

Nous sommes maintenant entrés dans l’avant-dernière étape avant la disponibilité complète. Il faut cependant noter que ces deux dernières années des exercices ponctuels ont été réalisés pour tester la PA24 24/24 avec des mises en piquet ininterrompus de deux avions armés et ceci durant 36 heures. Avec cette mesure, les Forces aériennes poursuivent deux objectifs : il s’agit, d’une part, de pouvoir ordonner de temps à autre une augmentation aléatoire de la disponibilité afin de rester imprévisible en cassant la routine et, d’autre part, d’acquérir des connaissances utiles pour la mise en œuvre des phases ultérieures, où la disponibilité est plus élevée.

Surveillance  radar 24/24 depuis 2005 : 

La surveillance active de l’espace aérien est déjà une réalité depuis 2005. Sa grande utilité  a été démontrée à plusieurs reprises. On oublie souvent, que si nos avions n’ont pu décoller par le passé, ce sont bien les aiguilleurs du ciel de l’armée qui ont coordonné les interventions des Forces aériennes voisines. Coordination par exemple, lors du cas de l’avion d’Ethiopian Airlines détourné sur Genève a été escorté d’abord par les Italiens, puis par les français.  Le projet PA24 va permettre de réaliser la disponibilité opérationnelle permanente avec deux avions armés prêts à décoller en l’espace de 15 minutes au maximum QRA15 (Quick Reaction Alert). Cependant, selon l’exigence de la situation, ce temps peut être réduit à QRA8 pilote dans l’avion moteur éteint et QRA3 pilote dans l’avion, moteurs en fonction.

Pourquoi faut-il attendre 2020 ? 

Pour beaucoup de citoyennes et citoyens, il est incompréhensible que la mise en activité de notre police du ciel, soit aussi lente à mettre en œuvre. A cette question, le commandant de la base aérienne de Payerne, le Colonel EMG Benoît Studemann explique les raisons de la montée en puissance progressive qui a été mise ne place : la mise en activité du projet PA24 demande une réorganisation en ce qui concerne le personnel de la base. En effet, pour assurer le bon déroulement d’une patrouille de F/A-18 « Hornet » de jour comme de nuit et les week-ends, il était impératif d’augmenter le nombre du personnel au sol et ceci afin d’assurer un tournus de celui-ci. Mais ce personnel requiert une formation particulière, dont la moyenne est de trois ans. Par exemple, il faut 9 contrôleurs aériens supplémentaires, Skyguide ne peut former que deux nouvelles recrues par année et il faut trois années pour être qualifié.

Recrutement et formation additionnelles requis (3 années de formation) :

FA = 54 mécaniciens/électroniciens, 5 chefs d’équipe.

Base logistique de l’armée (BLA)= 20 mécaniciens/électriciens.

Base d’aide au commandement (BAC) = 1 électroniciens.

Skyguide : 9 contrôleurs aériens.

Il faut également noter qu’une partie du personnel au sol est également formé en tant que pompier avec un entraînement spécifique pour intervenir et neutraliser le feu sur un avion de combat armé de munitions réelles (missiles, obus). Le temps de réaction est très court, soit 90 secondes.

Le recrutement et la formation de ces personnes sont nécessaires pour renforcer les équipes déjà présentes pour assurer le tournus de la PA24, il faut pouvoir disposer de deux relèves de 11 personnes au sol sur la base et ceci en permanence. A cela s’ajoute 5 pilotes.

Le principe de police du ciel :

Les deux avions sont affectés principalement à des « Hot Missions » et à des « Live Missions ». Dans le premier cas, il s’agit d’engagements déclenchés par la présence d’aéronefs qui violent la souveraineté de l’espace aérien de la Suisse ou qui commettent de graves infractions aux règles du trafic aérien, sans oublier les aéronefs ayant un problème technique (panne radio, problèmes de motorisation et/ou des instruments de navigation). Les « Live Missions », quant à elles, sont des contrôles ponctuels d’avions officiels appartenant à des Etats étrangers qui, pour survoler la Suisse, ont besoin d’une autorisation de vol diplomatique (Diplomatic Clearance). Il peut arriver que l’avion annoncé ne soit pas celui qui traverse notre espace aérien.

Un espace aérien très fréquenté :

Notre pays se trouve au cœur des couloirs aériens européens, plus de 3’000 aéronefs de toutes tailles survolent au quotidien notre pays en moyenne. Les pannes, erreurs de pilotage et autres violations sont malheureusement choses fréquentes. Les avions de ligne, jets privés évoluent à haute altitude et souvent à grande vitesse. Les pilotes de « Hornet » doivent parfois, selon les cas, accélérer jusqu’au passage du mûrs du son, afin de rattraper l’avion sujet à un problème, causant malheureusement quelques désagréments en terme de bruit à la population. Cependant, il faut garder à l’esprit que ceux-ci ne sont rien face aux drames que de telles interventions ont probablement permis d’éviter. Pour l’année 2019, la PA24 enregistre déjà 11 « Hot Missions » et 166 « Live missions ».

La Police du ciel c’est :

Plus de sécurité afin d’éviter une catastrophe dans notre espace aérien.

Une amélioration de la collaboration avec les Forces aériennes voisines. La Suisse est un partenaire incontournable pour la sécurité au centre Europe.

L’application de notre souveraineté aérienne et politique.

La création de 100 emplois sur le site de Payerne avec aujourd’hui 364 emplois sur la base aérienne.

Un meilleur taux de disponibilité des avions. Les mécaniciens de piquets pour la PA24 sont occupés, lorsqu’ils ne sont pas à préparer un décollage en urgence, à la révision d’avions 24/24, ainsi que le week-end. Les cycles de révision G3 (300heures) et G6 (600heures) seront effectués dans les nouvelles halles (H4) actuellement en cours d’achèvement.

En parallèle à la PA24, de nouvelles infrastructures modernes (dortoirs, salles d’eau, bureaux) pour les pilotes et le personnel au sol sont actuellement en phase de finalisation. Une nouvelle centrale écologique de chauffage fonctionnant avec de pellet de bois sera bientôt mise en service, additionnée par des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments.

Photos : 1 Hornet au roulage pour décoller 2 Dans le box  @P.Kümmerling