Pourquoi le multitasking est mauvais pour le cerveau

A notre époque des e-mails, des SMS, de Facebook de Twitter et j’en oublie, nous sommes constamment en mode multitasking: en d’autres termes, toujours à faire plusieurs choses à la fois. Notre mode de vie a changé en raison de ces technologies et en conséquence nous avons créé une nouvelle forme de dépendance.

Nous accomplissons les tâches de dizaines de personnes

Il y a trente ans, si nous devions gérer notre courrier ordinaire, des secrétaires étaient embauchées pour s’en occuper. Nous passions par des agences pour planifier nos voyages et organiser nos billets de train, d’avion et d’hôtel. Maintenant, nous faisons toutes ces opérations nous-mêmes grâce à l’Internet et aux téléphones «intelligents». Idem pour ses opérations bancaires… Bref, nous accomplissons aujourd’hui nous-mêmes les fonctions assumées auparavant par des dizaines de personnes différentes. Et dans le même temps, nous essayons de suivre nos vies, nos amis, notre famille, nos carrières, nos loisirs et nos sports.

Problème: notre cerveau n’est pas capable d’exécuter un tel multitasking. Selon Earl Miller, un chercheur au Massachusetts Institute of Technology (USA), nous ne pouvons pas faire plusieurs tâches à la fois. En réalité il s’agit de passer d’une tâche à un autre très rapidement. Même si nous pensons que nous avons accompli beaucoup de choses, le multitasking nous a rendus moins efficace.

Pourquoi le multitasking nous rend moins efficace

Explication. Le multitasking provoque une augmentation de la production de cortisol, une hormone du stress ainsi que de l’adrénaline capable de sur-stimuler le cerveau. Ces substances peuvent causer un brouillard mental et même des pensées confuses. En outre, le multitasking crée une boucle de dépendance due à la libération de la dopamine, un neurotransmetteur plus des opioïdes (produit par le cerveau) qui nous récompense; ils nous font sentir bien. Chaque petite tâche donne un sentiment de récompense qui nous fait croire que nous avons réalisé énormément de travail. En fait, nous n’avons réalisé que plusieurs petites choses au lieu d’une tâche majeure.

Le multitasking consomme beaucoup d’énergie

Selon Ross Poldrack, un chercheur à l’Université de Stanford (USA), l’apprentissage de nouvelles informations en mode multitasking envoie cette nouvelle information dans une fausse partie du cerveau (le striatum au lieu de l’hippocampe). En plus le multitasking nécessite une énorme quantité d’énergie dans le cerveau qui peut nous rendre épuisé et désorienté même après une courte période de temps. Lorsque nous nous engageons dans une tâche exécutive centrale, moins d’énergie est requise.

Multitasking et comportement agressif

Une augmentation d’hormones de stress peut conduire à un comportement agressif et impulsif. Souvent, des mauvaises décisions sont prises parce que nous sommes pressés. La facilité avec laquelle on envoie un courriel a conduit à un changement dans les mœurs et les gens ont tendance à devenir moins polis. L’imagerie du cerveau, réalisée à l’Université du Sussex (Royaume-Uni), a montré que les sujets qui faisaient très souvent du multitasking démontraient moins de densité cérébrale dans le cortex cingulaire antérieur, un endroit responsable de l’empathie et du contrôle émotionnel.

Les parades pour éviter les mauvaises habitudes

Quelle est la solution? Désactiver les notifications, créer des moments précis pour vérifier les e-mails tout au long de la journée et se concentrer sur la tâche à accomplir.

En d’autres termes, essayez de mettre fin à ce qui est devenu une très mauvaise habitude.

15 réponses à “Pourquoi le multitasking est mauvais pour le cerveau

  1. beaucoup de confusions dans cet article:
    nos parents ou ancêtres ont toujours connu le multitasking , mais il faut savoir de quoi on parle:
    1) le multitasking ne concerne pas les tâches réparties sur la journée ou même plusieurs jours comme l’organisation de voyages . Ces tâches sont organisées séquentiellement et non parallèlement !
    2) quand nous sommes occupés à une tâche et qu’un événement nous interrompt (téléphone) , le cerveau doit décider ce qui est prioritaire et donc choisir ou non de nous consacrer à autre chose : ceci est la base du multitasking et n’a rien de nouveau. Les ordinateurs fonctionnent de la même manière.
    3) si nous passons d’une tâche à une autre sans discernement et trop rapidement, il est évident que nous perdons toute efficacité et énergie (les ordinateurs doivent aussi être “tunés” pour être efficaces).
    4) la question centrale est la priorisation des tâches pour se concentrer efficacement sur la tâche en cours, mais on n’est jamais à l’abri d’une interruption qui génère du stress. Donc il faut aussi parfois rejeter des demandes externes et s’isoler pour rester calme et éviter le cercle vicieux du stress et de la fatigue …
    Par exemple, si vous êtes en train de rédiger un email , vous n’allez pas vous interrompre pour réserver un hôtel pour votre prochain voyage, vous finissez d’abord votre email, vous l’envoyez et ensuite vous passez à une autre tâche dans un ordre séquentiel d’après une liste prédéfinie. Mais on peut aussi découper une longue tâche (écrire un livre) de manière à laisser du temps pour les tâches plus courtes… et s’accorder des pauses relaxantes …
    Le scanner va donner peut-être le résultat de l’activité cérébrale, mais pas la solution au stress !
    (…)

    1. Bonjour,
      Pour ma part j’ai trouvé l’article intéressant. Votre exemple qui étaie le point 4 est incorrect. Il m’est déjà arrivé de rédiger un email et suite à une notification reçue, passer directement à la réservation d’un apartement Airbnb. De ce fait, étant donné que j’étais à mon bureau, j’ai été improductif. Non seulement j’ai effectué une tâche privée en plein job, et de plus je n’ai pas terminé mon email.
      Dans cette nouvelle époque de multi canaux de communication, nous passons trop souvent de “focus en focus” , de plus certaines fois très rapidement. Information plutôt parlante à mon avis cet article.

    2. Quand vous êtes dans un espace collaboratif on est obligé de faire de multistask, plusieurs applications à la fois, aussi chate envoyé des messages professionnel…

    3. Bon commentaire. L’auteure a peut-être subit le stress qu’elle dénonce pendant la rédaction de l’article 😉
      Ça nous donne donc une lecture à 2 niveaux ! Est-ce multitasking ça ? Ou non comme les infos corroborent ?

    4. Entièrement d’accord, je pratique le multitasking depuis toujours mais je gère les priorités, je ne me laisse pas déborder et je ne m’auto félicite pas quand je réussi à faire ce que j’avais prévu de faire. Je devais le faire et c’est tout, je ne me lance pas des défis non plus. Cela ne m’empêche pas d’être empathique, je le suis même de trop, et je ne suis pas non plus agressive. Je médite, je m’accorde des pauses. Bref, je réfléchi, et le stress, je connais pas.

  2. Le message de l’article est excellent ; la santé de notre cerveau face aux multitasking. Nous avons évolué en technologie et notre cerveau doit s’adapter. Les arguments scientifiques ont été bien choisis pour décrire les données au grand public. Etant scientifique, j’ajouterais que l’âge des personnes, utilisant d’une manière excessive les outils sophistiqués, a aussi son importance. Plusieurs publications montrent que le
    multitasking est associé avec une diminution de la réussite scolaire (par exemple la référence: Cain MS. Psychon Bull Rev. 2016 May 17. Media multitasking in adolescence. “Multitasking was associated with poorer executive function ability, worse academic achievement, and a reduced growth mindset).
    Un autre point important qui a été bien soulevé par Prof. A. Kato, c’est la décision. Il est vrai que les décisions sont accélérées de nos temps et cela prend beaucoup d’énergie. Je voulais dire ici par décisions, celle du plus simple (quoi acheter ce soir pour le repas, comment organiser l’activité de mon enfant cet été, combien de km devrais- je courir demain) au plus complexe (au niveau professionnel ; approuver un projet, gérer un problème). Nous sommes tous « Multitasking” et nous voulions avoir en main les meilleurs outils (dernier cri portable,…) ne serait-ce que pour gagner du temps….mais combien de fois, on entend la réponse à “comment ça vas?. – Je suis fatigué!.

  3. Le multitasking est encouragé par le travail sur un ordinateur : je commence un courriel, pour faire une pause dans la préparation d’un dossier/papier, mais ça me fait penser que je dois réserver pour tel déplacement, donc j’ouvre une autre fenêtre et je fais ma réservation qui me pompe l’air parce que je choisis entre plusieurs possibilités (ce serait assurément plus simple d’aller sur le site d’un hôtel QG, sauf que lorsque la destination est nouvelle…). Je reviens à mon courriel : je repars sur une autre fenêtre pour vérifier tel détail dans ce que je raconte. Etc… C’est sûr qu’en travaillant sur du papier on ne peut pas jongler ainsi.
    Et à la fin on a en plus mauvaise conscience parce qu’on se sent improductif : on pense à ce qu’on réalisait comme travail pendant les études, quand on vivait chez les parents et qu’on n’avait pas une bonne partie des tâches à gérer une fois entré dans la vie active à vivre sous son propre toit, et on est consterné. Il faudrait arriver à déléguer mais encore faut-il trouver les bonnes personnes aussi…

  4. Cet étude est biaisée ou l’article est incomplet. Le multitasking a toujours existé. Anthropologiquement parlant il est même à la base de la présence actuelle de 2% d’hyperactifs dans parmi les enfants scolarisés.
    La possibilité d’accomplir plusieurs taches à la fois (cueillette/veille de prédateurs), a permis à notre espèce de survivre et d’évoluer. Si cette évolution a conduit à la réduction de l’hyperkinésie elle n’a néanmoins pas supprimé le multitasking.

    La dégation des taches telle que proposée plus haut est relativement récente dans la société actuelle et représentée uniquement dans les couches supérieurs de la population, elle n’est donc pas un échantillon représentatif sur l’échelle de l’homme moderne.

  5. La théorie selon laquelle le cerveau est incapable de faire plusieurs tâches simultanées vient de l’architecture des ordinateurs qui est, en effet, séquentielle.
    Si vous mangez, en même temps vous regarder ce que vous manger ou vos convives, vous humez l’odeur, vous mastiquez et vous tenez et manipulez vos couverts. En tout cas deux choses en même temps.
    Quand vous conduisez aussi, particulièrement dans les anciens ‘double débrayages’ et même actuellement vous pouvez changer de vitesse (pied et main) et tourner (autre main). J’espère que vous regardez bien la route pendant ce temps, non ?
    Vous pouvez bien entendu écouter de la musique et lire en même temps, dessiner et téléphoner…
    L’article parle simplement de personnes qui sont devenues incapables de se concentrer sur une tâche car trop stressée, voire au bord du ‘burn out’.
    Je doute que nous ayons besoin de l’éclairage des neurologues pour comprendre qu’être incapable de se concentrer n’est pas une bonne posture pour travailler.
    Et je doute que l’explication relative à la densité cérébrale d’une zone du cerveau aide les personnes qui ont de la peine à se concentrer car trop stressée.
    Il est possible de faire plusieurs choses en même temps, mais c’est comme pour les articles, il faut les choisir et ne pas vouloir traiter de tout dans un grand méli-mélo.

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