Quelques bonnes nouvelles sur la démence

On a prédit une augmentation globale spectaculaire du nombre de personnes atteintes de démence. Un effet souvent appelé effet de «tsunami». Cependant, des études récentes au Royaume-Uni ont montré que la démence a diminué de 20% au cours des vingt dernières années, en particulier chez les hommes. La situation des femmes est plus complexe (la maladie d’Alzheimer représente 62% de tous les cas de démence).

Quelle était la recherche?

Les chercheurs du Royaume-Uni ont évalué 7’500 personnes de plus de 65 ans entre 1989 et 1994 dans le but de savoir combien de personnes ont développé une démence au cours de cette période. Ils ont répété l’étude 20 ans plus tard (2008-2011). Selon leurs études, ils ont prédit qu’il y aurait 250’000 nouveaux cas par an. En fait, il n’y a eu que 200’000 nouveaux cas équivalent à une diminution significative de 20%. Ainsi, le nombre de nouveaux cas n’a pas augmenté aussi rapidement que ce qui avait été anticipé1.

Quelle serait la cause de cette diminution?

Jusqu’à présent, l’incertitude règne sur la cause exacte de cette diminution, mais les auteurs soulignent qu’il y a eu des améliorations spectaculaires de la santé vasculaire au cours des dernières années. La conséquence en est une diminution du nombre de personnes qui développent des maladies cardiaques et des AVC, deux facteurs de risque de démence.

De plus les hommes fument moins et vivent plus sainement. Des tendances similaires ont été signalées en Europe occidentale et dans certaines parties des Etats-Unis. La baisse de la démence peut également être liée à un meilleur accès à l’éducation et aux services de santé comparé à la génération précédente.

La situation des femmes est plus complexe : on a constaté une augmentation des cas pour celles entre 80-84 ans ; en revanche, on constate une légère baisse pour les autres groupes d’âge. La raison de cette différence entre les hommes et les femmes reste à déterminer.

Pourquoi ces résultats sont importants?

Ces résultats sont potentiellement importants, car ils suggèrent qu’il est possible de prendre des mesures préventives contre la démence. Ce que l’on appelle les changements de style de vie telles que l’arrêt du tabagisme, une alimentation saine ainsi que le fait de rester mince et en forme. Notre risque de maladie peut être réduit suivant ce que nous avons fait 10, 20 ou 30 ans auparavant. C’est pourquoi les chercheurs au Royaume-Uni ont appelé le gouvernement à faire un plus grand effort pour encourager les gens à vivre plus sainement.

Ainsi sera-t-il peut-être possible de prévenir la démence «tsunami» qui a été prédite.

1. Matthews, F.E. et al. 2016 Nature Commun. 7, 11398. A two decade dementia incidence comparison from the Cognitive Function and Ageing Studies I and II.

Cultivez plus de neurones: manger de la vitamine B3!

L’un des résultats les plus importants au cours des dix dernières années dans le domaine des neurosciences est la découverte de cellules souches qui croissent et se divisent dans différentes parties du système nerveux central. Ces cellules ont le potentiel de contribuer à la fonction cognitive et à produire les différents types de cellules du cerveau.

Mais hélas, même ces cellules ne sont pas épargnées par le processus de vieillissement. Avec le temps, elles diminuent en nombre et leur fonctionnement est affaibli. Elles deviennent incapables de remplacer les cellules qui meurent naturellement dans le cerveau. Bien entendu, leur déclin est plus rapide dans les maladies cérébrales.

L’importance de la vitamine B3

Saluons donc l’importance d’une publication récente dans la prestigieuse revue Science1 de Johan Auwerx et son équipe à l’EPFL. Les chercheurs ont constaté que l’administration de la vitamine B3 à des souris âgées (2 ans), pourrait restaurer la capacité d’un grand nombre de leurs organes à rajeunir et même prolonger leur survie. La clé du processus réside dans les mitochondries, les petites centrales d’énergie qui maintiennent toutes les fonctions quotidiennes. Cependant, au cours du vieillissement, ces petits moteurs souffrent de fatigue et sont incapables d’entretenir la puissance régénératrice des cellules souches. Conséquence : les cellules mourantes ne sont plus remplacées.

Ce que provoque la vitamine B3

Les expériences récentes d’Auwerx et ses collègues ont montré que l’administration d’un supplément de vitamine B3 stimule les cellules souches à régénérer la peau, les muscles et le cerveau ainsi que d’autres tissus. Certes, toutes ces études ont été effectuées chez les souris, mais les études cliniques chez l’homme ne sont pas loin en particulier ceux qui souffrent de maladies musculaires et neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer et sclérose latérale amyotrophique).

Mangez du thon, du saumon, du poulet…

En attendant, nous pouvons tirer profit de ces observations et appliquer ces résultats à notre alimentation quotidienne. Mangez plus d’aliments qui contiennent des niveaux élevés de vitamine B3: du thon, du saumon, du poulet, des asperges et des champignons. En stimulant nos cellules souches neurales à prospérer, nous pouvons créer un cerveau plus sain.

  1. Zhang et al. 2016 Science le 28 avril