Qu’est-ce qui se passe dans le cerveau des partisans de Donald Trump?

Donald Trump a été classé comme un narcissique, un psychopathe,  un bigot, un fraudeur, un misogyne, un menteur, un rustre,  et un paranoïaque. Mais la seule chose, avec lui, qui laisse encore plus perplexe que sa psychologie, c’est la psychologie de ses partisans.

Que nous dit la recherche scientifique?

La question pour nous est dès lors celle-ci: qu’est-ce qui se passe dans leur cerveau qui les rend si aveuglément dévoués?

La recherche scientifique a montré que les cerveaux des conservateurs (les républicains) ont une réponse exagérée à une sensation de peur par rapport aux cerveaux des libéraux (les démocrates)*. Lorsque les conservateurs sont confrontés à un stimulus qui peut être perçu comme une menace (des bruits étonnants et des images effrayantes), ils ont une réponse physiologique plus fort par rapport à ceux des libéraux. Les chercheurs ont mesuré la conductivité de la peau qui augmente avec le stress émotionnel une fois que le taux d’humidité dans la peau augmente. Ils ont également examiné le clignement de l’œil qui augmente en amplitude à cause de la peur.

Amygdale et positionnement politique

Une étude d’imagerie cérébrale publiée dans la prestigieuse revue Current Biology** a montré que les gens qui sont plus  à droite politiquement ont tendance à avoir une plus grande amygdale, une structure dans le cerveau qui est activée lors d’un état de peur et de l’anxiété.

Une autre étude dans le même journal a montré qu’il était possible de prédire si quelqu’un était libéral ou conservateur simplement en examinant son activité cérébrale par l’imagerie fonctionnelle pendant qu’il visionne des images menaçantes ou répugnantes tels que les corps mutilés***. Dans les faits,  le cerveau des conservateurs a généré une activité plus forte en réponse à des images inquiétantes.

Donald Trump provoque la peur et la recherche de sécurité

Ces réponses cérébrales sont automatiques et ne sont pas contrôlées par la logique ou la raison. Donald Trump provoque la peur en disant constamment que les immigrants musulmans et mexicains sont des dangers imminents. Ces seuls mots activeront le cerveau des conservateurs et les amèneront à se concentrer sur la sécurité. Donald Trump sera ainsi considéré comme un protecteur, lui qui est pourtant si offensif.

La question qui demeure aujourd’hui est la suivante: est-il possible de changer l’esprit des républicains avant le 8 novembre et que faudrait-il pour cela?

*     Oxley et al., Science 321 (2008) 166. Political attitudes vary with physiological traits.

**    Kanai et al., Current Biol. 21 (2011) 677. Political orientations are correlated with brain structure in young adults.

***    Ahn et al., Current Biol. 24 (2014) 2693. Nonpolitical images evoke neural predictors of political ideology.

La pratique du hockey sur glace est très dangereuse pour le cerveau

 

Au cours des vingt dernières années, il est devenu évident que des coups répétés à la tête à fort impact font courir aux athlètes des risques de dommages permanents au cerveau. Il s’agit des sports de contact comme le football américain, le rugby, le hockey sur glace, les arts martiaux mixtes et la boxe. Une pathologie particulière a été reconnue pour les joueurs de football américain qui ont reçu des coups répétés à la tête. A l’autopsie, les médecins ont noté une accumulation de la protéine tau, une des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Jusqu’à présent, 91 cerveaux des anciens joueurs de football aux Etats-Unis ont été analysés et 89 d’entre eux ont démontré cette pathologie particulière.

L’accumulation toxique de la protéine tau

A l’heure actuelle, nous ne savons pas ce qui se passe dans ces cerveaux endommagés. Il est possible que l’accumulation de la protéine tau est déclenchée par un traumatisme crânien. Même après l’arrêt d’un traumatisme, l’accumulation de la protéine tau continue et devient toxique pour les cellules nerveuses. Ce processus peut prendre des années et pourrait être aggravé par la consommation d’alcool ou de drogues.

Rugby, hockey, football américain

Pourquoi notre société continue-t-elle d’exposer nos jeunes à un tel risque en jouant au rugby, au hockey sur glace et autres sports qui causent des contacts à la tête? Si un adolescent qui a eu une blessure à la tête en jouant un de ces sports est examiné plusieurs mois plus tard, on peut détecter des dommages au niveau cellulaire du cerveau. Ces altérations apparaissent sans aucune commotion cérébrale ou d’autres symptômes. Si la personne continue de jouer sur plusieurs mois, ces blessures cellulaires accumulent et causent des dommages irréversibles au cerveau. Cette maladie s’appelle l’encéphalopathie traumatique chronique, ou CTE, diagnostiquée pour la première fois en 2002.

L’encéphalopathie traumatique chronique menace les enfants

En fonction de la gravité de la blessure, l’adolescent prend des risques de développer certaines manifestations de CTE comme la dépression majeure, la perte de mémoire, des pensées suicidaires, la perte de l’intelligence ainsi que la démence plus tard dans la vie. La CTE est également liée à la drogue et l’abus d’alcool une fois que la personne entre dans sa vingtième, trentième ou quarantième année.

Les nouvelles technologies sont mises au point pour détecter la protéine tau dans le cerveau vivant. De cette manière, il sera possible de suivre le dépôt de la protéine tau pendant de nombreuses années après une blessure à la tête. De même, des casques modernisés sont conçus pour détecter la force des coups à la tête. À long terme, notre société devrait assumer sa responsabilité: car il n’est pas anodin d’exposer ainsi les enfants à des dommages neurologiques à long terme causés par leurs activités sportives.