La discrimination à l’égard des femmes se manifeste dans tous les aspects de notre société. Mais certaines personnes s’étonnent que ce type de discrimination se produise également dans le monde universitaire et dans les sciences. Une étude réalisée en Suède a révélé que les femmes devaient être 2,5 fois plus productives que les hommes pour être considérées comme compétentes dans leurs travaux de recherche. Ces exigences ont des effets désastreux sur les carrières scientifiques des femmes car elles ont beaucoup de mal à trouver des fonds pour la recherche. Ces préjugés sexistes influencent les possibilités pour les femmes d’obtenir des promotions ou même des financements d’enseignants dans un environnement universitaire.
Un exemple illustre concrètement ce genre de discrimination: celui de Barbara Barres devenue Ben.
Quels changements Ben a-t-il observés dans le comportement des hommes envers lui ?
Ben Barres, chercheur en neurosciences, a pu comparer la vie universitaire, en tant que femme et en tant qu’homme. Ben a commencé sa carrière universitaire en tant que femme (Barbara), puis a entrepris un changement de genre pour devenir un homme. Il a rapporté que la manière dont il était perçu par ses collègues scientifiques masculins avait totalement changé. Peu de temps après avoir changé de sexe, un membre du corps professoral de Harvard a été entendu dire : « Ben Barres a donné un excellent séminaire aujourd’hui, mais son travail est bien meilleur que celui de sa sœur». Ben et sa sœur étaient bien sûr la même personne. Il a également noté que les gens le traitaient avec plus de respect en tant qu’homme. En fait, il pourrait « compléter une phrase entière sans être interrompu par un homme ». Autre anecdote significative: Son professeur de mathématiques a accusé Barbara Barres d’avoir demandé à son petit ami de résoudre un problème difficile, car il pensait qu’une femme n’aurait pas pu le faire.
Comment les femmes peuvent-elles réussir dans les sciences?
Ben Barres a écrit son histoire en 2006 dans la prestigieuse revue Nature . Son objectif était de révéler les différences qu’il a observé en étant à la fois un scientifique féminin et masculin. Il a plusieurs propositions pour que la situation change pour les femmes. Premièrement, le leadership féminin doit être renforcé dans les établissements universitaires et scientifiques et, deuxièmement, l’importance des modèles féminins doit être soulignée. Troisièmement, les membres féminins du corps professoral ont besoin de l’aide de leurs institutions pour trouver un équilibre entre leurs responsabilités professionnelles et familiales. Enfin, il devrait y avoir davantage de discussions sur la discrimination dans les processus de sélection pour les subventions, l’embauche et la promotion.
Ben Barres était un champion du genre
Ben Barres était un neurobiologiste très influent et défenseur des femmes dans la science. Il était un membre du corps enseignant ouvertement transgenre de la faculté de médecine de l’Université de Stanford en Californie et un pionnier dans la compréhension des cellules cérébrales. En 2017, Barres est décédé d’un cancer à l’âge de 63 ans. Ses mémoires publiés à titre posthume, The Autobiography of a transgender scientist, documente son remarquable récit de vie. Elles ont reçu un accueil critique enthousiaste, comme en témoigne un article de Nature paru récemment. C’est que Ben Barres est devenu un héros pour les personnes appartenant aux minorités sexuelles et de genre (personnes LGBT)