Sun Tzu 2020 – Les forces de la raison – Chapitre 4 : Mesures et forces de l’invincibilité

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants - Les forces de la raison

Ce quatrième chapitre – sur les treize que compte le traité -, fixe les poids et les mesures d’une campagne, les dispositions et la gestion d’un ensemble de forces.

Son titre peut aussi être : ‘Les formations militaires’ ; ‘Dispositions’ ou ‘De la mesure dans la disposition des moyens’.

#art_de_la_guerre #stratégie

Il est écrit :

  Anciennement ceux qui étaient expérimentés dans l’art des combats se rendaient invincibles et savaient attendre que l’ennemi devienne vulnérable ; ils ne s’engageaient jamais non plus si l’occasion d’aller dans les guerres qu’ils prévoyaient ne leur était pas favorable et avantageuse.

  Ils avaient pour principe que l’on ne pouvait être vaincu que par sa propre faute, et qu’on n’était jamais victorieux que par la faute des ennemis, car ils savaient que la force des uns n’est que la faiblesse des autres ; l’invincibilité dépend de nous, la vulnérabilité de l’autre.

  Les habiles guerriers forgent leur invincibilité en sachant que les vulnérabilités de son adversaire sont indépendantes de sa volonté. Il s’ensuit que les habiles stratèges instruits des moyens qui assurent les succès savent que ceux-ci ne garantissent pas les victoires, c’est pourquoi il est dit : on peut connaître les moyens de la victoire sans pour autant en garantir l’issue.

  La seule perception de leur invincibilité ne justifiant pas à elle seule une quelconque provocation de l’ennemi, les experts savaient d’abord ce qu’ils devaient craindre ou ce qu’ils avaient à espérer et ils avançaient ou reculaient la campagne : ils donnaient bataille ou ils se retranchaient, suivant les lumières qu’ils avaient, tant sur l’état de leurs propres troupes que sur celui des troupes de l’ennemi.

  On assure son invincibilité avant tout par la défensive. Lorsque l’on dispose de moyens tout juste suffisant ou inadéquate, on assure son invincibilité en se retranchant.

  Avec des moyens amplement suffisants et des forces en excédent, on profite de la vulnérabilité de l’ennemi par l’offensive.

  L’art de se tenir à propos sur la défensive ne le cède point à celui de combattre avec succès.

  Les experts en matière de défense se cachent et s’enfoncent au plus profond de la Terre, comme des veines d’eau dont on ne connaîtrait pas la source et dont on ne saurait trouver les sentiers. C’est ainsi que vous cacherez vos démarches pour vous rendre impénétrable.

  Ceux qui, au contraire, veulent briller dans l’attaque doivent savoir se mouvoir comme s’ils fondaient des plus hauts sommets.

  Ils sont ainsi en mesure à la fois de se protéger et de s’assurer une victoire totale.

  Sa propre conservation est le but principal qu’on doit se proposer dans ces deux cas. Vouloir l’emporter sur tous, et chercher à raffiner dans les choses militaires, c’est risquer une trop grande exposition.

  Remporter des victoires guerrières manifestes qui ne dépassent pas l’entendement humain ne dénotent pas de la suprême excellence. Le mieux peut aussi être l’ennemi du bien.

  Prédire une victoire que l’homme ordinaire peut prévoir, et être appelé universellement expert, n’est pas le faîte de l’habileté guerrière. On ne prouve pas sa force en soulevant un duvet d’automne ; distinguer le soleil de la lune n’est pas preuve de clairvoyance ; qui entend le grondement du tonnerre n’a pas nécessairement l’ouïe délicate.

  Les habiles guerriers ne trouvent pas plus de difficultés dans les combats car ils font en sorte de remporter la bataille sans péril après avoir créé les conditions appropriées. Les victoires se remportent sans errements, en s’assurant de vaincre un ennemi déjà défait.

  Les stratèges ont pour cela tout prévu ; ils ont paré de leur part à toutes les éventualités. Ils savent la situation des ennemis, ils connaissent leurs forces, et n’ignorent point ce qu’ils peuvent faire et jusqu’où ils peuvent aller ; la victoire est une suite naturelle de leur savoir. Pour cela, les victoires remportées par un maître dans l’art de la guerre ne lui rapportaient ni gloire, ni la réputation de sage, ni le mérite d’homme de valeur.

  Car ce que ne comprend pas le commun est qu’une victoire puisse être obtenue avant que la situation ne se soit cristallisée.

  Avant que la lame de son glaive ne soit recouverte de sang, l’État ennemi s’est déjà soumis. Si vous subjuguez votre ennemi sans livrer combat, ne vous estimez pas homme de valeur. C’est pourquoi l’auteur de la prise n’est pas revêtu de quelque réputation de sagacité.

  En n’attribuant leurs succès qu’aux soins extrêmes qu’ils avaient eu d’éviter jusqu’à la plus petite faute, ils ne bénéficiaient ni de la réputation des sages et ne convoitaient jamais le titre d’invincibles héros.

  Éviter jusqu’à la plus petite faute implique une conquête sans errements d’un ennemi déjà défait ; dans ses plans jamais un déplacement inutile, dans la stratégie jamais un pas de fait en vain. Le stratège prend ainsi une position telle qu’il ne peut subir une défaite ; il ne manque aucune circonstance propre à lui garantir la maîtrise de son ennemi.

  Une armée victorieuse remporte l’avantage avant même d’avoir cherché la bataille ; une armée est vouée à la défaite si elle cherche la bataille sans espoir de vaincre.

  L’expert en stratégie connaît et pratique le tao [dao] (ordre, règles et/ ou gouvernance) et en respecte les lois qu’il impose au travers de sa gouvernance afin de développer une politique victorieuse.

Ces lois de la nature sont des composantes stratégiques d’équilibre des forces. Elles sont au nombre de cinq :

  • L’appréciation de l’espace (territoire -superficie) ;
  • L’estimation des quantités ;
  • Les effectifs ;
  • La balance des forces ;
  • Les chances de victoire.

Du territoire dépendent les superficies, les superficies conditionnent les quantités, les quantités les effectifs, les effectifs la balance des forces et la balance des forces la supériorité. C’est grâce à la disposition des forces qu’un stratège victorieux est capable d’entraîner ses hommes à déferler comme l’eau soudain libérée se jette en force dans un gouffre sans fond.

  Jetez vos yeux sur les mesures qui contiennent les quantités, et sur celles qui déterminent les dimensions : rappelez-vous les règles de calcul ; considérez les effets de la balance des forces.

  Car si la victoire procède de calculs et de supputations exactes, elle est aussi le fruit de la disposition des forces.

Fin du chapitre IV

#art_de_la_guerre #stratégie

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

________________________

Pour plus d’informations sur l’Art de la Gouvernance et l’Intelligence Stratégique (dirigeant stratège) et la Sécurité Economique :

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

Sun Tzu 2020 – Les forces de la raison – Chapitre 3 : Etat stratège : les politiques de conquête

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants - Les forces de la raison

Ce troisième chapitre – sur les treize que compte le traité -, fixe les vertus politiques et les impératifs militaires d’un état stratège dans ‘ses’ politiques de conquête et d’expansion.

Son titre peut aussi être : ‘Des propositions de la victoire et de la défaite’ ; ‘Combattre l’ennemi dans ses plans’ ou ‘la stratégie offensive’ selon ses interprètes.

#art_de_la_guerre #stratégie

  Conserver les possessions et tous les droits du prince que vous servez, voilà quel doit être le premier de vos soins ; Veiller au repos des villes de votre propre pays en vous mettant à couvert de toute insulte des villages amis ; empêcher que les hameaux et les chaumières des paysans ne souffrent le plus petit dommage, c’est ce qui mérite également votre attention.

La politique d’expansion consistant à agrandir son territoire en faisant irruption dans les villages ennemis, en commettant crimes et destructions ne doit pas être un objectif ; au pire, un pis-aller : c’est ce à quoi la nécessité seule doit vous engager.

En matière de guerre, la meilleure politique consiste en règle générale à prendre l’État adverse intact en capturant son armée et en conservant ses possessions. Le ruiner ou l’anéantir ne serait qu’une politique inférieure et ne doit être l’effet que de la nécessité, l’option de dernier ressort.

En effet, le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires en cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans croiser le fer.

  En matière de guerre, l’art suprême pour un stratège est de s’attaquer avant tout à la stratégie et aux plans de l’ennemi ; ensuite, lui faire rompre ses alliances en provoquant des ruptures et des dislocations ; puis à défaut ses troupes ; en dernier ses villes.

La plus mauvaise politique consiste à attaquer les cités. On attaque les cités qu’en désespoir de cause.

La préparation d’un arsenal de siège requière d’énormes sacrifices en temps, en infrastructure et en armes. Si, ne pouvant contenir son impatience, le commandant en chef lance prématurément l’assaut général en envoyant ses hommes escalader les remparts tels des fourmis, il perdra un tiers de ses effectifs sans avoir enlevé la place. Telle est la fatalité qui s’attache aux guerres de siège.

Un habile général ne se trouve jamais réduit à de telles extrémités; ainsi, les vrais experts en l’art de la guerre viennent à bout de prendre les villes en soumettant l’armée ennemie sans assaut ni combat et renversent un état sans opérations prolongées.

Le but doit être de vous saisir de l’empire et prendre intact « tout ce qui est sous le ciel » ; ainsi vos troupes ne seront pas épuisées et vos gains seront complets. Tel est l’art de la stratégie victorieuse.

En conséquence, la règle de l’art militaire veut qu’on encercle l’adversaire quand vous êtes certains de votre supériorité.

Cependant ne cherchez pas à dompter vos ennemis au prix des combats et des victoires ; car, s’il y a des cas où ce qui est au-dessus du bon n’est pas bon lui-même, c’en est ici un où plus on s’élève au-dessus du bon, plus on s’approche du pernicieux et du mauvais.

  Il faut plutôt savoir subjuguer l’ennemi sans donner bataille : ce sera là le cas où plus vous vous élèverez au-dessus du bon pour vous approcher de l’incomparable, voire de l’excellence.

L’attaquez, l’assaillir et le fractionner impliquent systématiquement des effectifs supérieurs.

  • A force égale on doit savoir combattre ;
  • Etre capable de se défendre en état d’infériorité numérique ;
  • Se dérober à un ennemi qui vous surclasse à tous les plans.

Dans ce dernier cas soyez continuellement sur vos gardes, la plus petite faute serait de la dernière conséquence pour vous. La prudence et la fermeté d’un petit nombre de gens peuvent venir à bout de lasser et de dompter même une nombreuse armée. Ainsi vous êtes vous êtes à la fois capable de vous protéger et de remporter des victoires.

En un mot, qui résiste avec de faibles forces l’emporte avec de grandes.

Les grands stratèges viennent à bout de leurs objectifs en découvrant tous les artifices de l’ennemi, en faisant avorter tous ses projets, en semant la discorde parmi ses partisans, en les tenant toujours en haleine, en rompant ses alliances et empêchant les secours étrangers qu’il pourrait recevoir ; en lui ôtant toutes les facilités qu’il pourrait avoir de se déterminer à quelque chose d’avantageux pour lui.

C’est pourquoi il est dit qu’il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi.

Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent. Celui qui arrache le trophée avant que les craintes de son ennemi ne prennent forme excelle dans la conquête.

Nommer un stratège appartient au domaine réservé du souverain, décider de la bataille à celui du général. Un prince de caractère doit choisir l’homme qui convient, le revêtir de responsabilités et attendre les résultats car le général est le rempart de l’État ; si celui-ci est solide, le pays sera puissant, sinon, il sera vulnérable.

Un général ne peut bien servir l’État que d’une façon, mais il peut lui porter un très grand préjudice de bien des manières différentes.

Il faut beaucoup d’efforts et une conduite que la bravoure et la prudence accompagnent constamment pour pouvoir réussir : il ne faut qu’une faute pour tout perdre; et, parmi les fautes qu’il peut faire, nombreuses sont celles qu’il faut connaître :

S’il lève des troupes hors de saison ; s’il les fait sortir lorsqu’il ne le faut pas ; s’il n’a pas une connaissance exacte des lieux où il doit les conduire ; s’il leur fait faire des campements désavantageux ; s’il les fatigue hors de propos ; s’il les fait revenir sans nécessité ; s’il ignore les besoins de ceux qui composent son armée ; s’il ne sait pas le genre d’occupation auquel chacun d’eux s’exerçait auparavant, afin d’en tirer parti suivant leurs talents ; s’il ne connaît pas le fort et le faible de ses gens ; s’il n’a pas lieu de compter sur leur fidélité ; s’il ne fait pas observer la discipline dans toute la rigueur ; s’il manque du talent de bien gouverner ; s’il est irrésolu et s’il chancelle dans les occasions où il faut prendre tout à coup son parti ; s’il ne fait pas dédommager à propos ses soldats lorsqu’ils auront eu à souffrir ; s’il permet qu’ils soient vexés sans raison par leurs officiers ; s’il ne sait pas empêcher les dissensions qui pourraient naître parmi les chefs.

Un tel général qui tomberait dans ces fautes rendrait l’armée boiteuse et épuiserait d’hommes et de vivres le royaume, et deviendrait lui-même la honteuse victime de son incapacité.

Dans la gouvernance des troupes il y a sept maux principaux :

    • Imposer des ordres pris en cours selon le bon plaisir du prince.
    • Rendre les officiers perplexes en dépêchant des émissaires ignorant les affaires militaires.
    • Mêler les règlements propres à l’ordre civil et à l’ordre militaire.
    • Confondre la rigueur nécessaire au gouvernement de l’État, et la flexibilité que requiert le commandement des troupes.
    • Partager la responsabilité aux armées.
    • Faire naître la suspicion, qui engendre le trouble: une armée confuse conduit à la victoire de l’autre.
    • Attendre les ordres en toute circonstance, c’est comme informer un supérieur que vous voulez éteindre le feu… Avant que l’ordre ne vous parvienne, les cendres sont déjà froides ; pourtant il est dit dans le code que l’on doit en référer à l’inspecteur en ces matières ! Comme si, en bâtissant une maison sur le bord de la route, on prenait conseil de ceux qui passent ; le travail ne serait pas encore achevé !

Un souverain peut être la cause de troubles et de malheurs pour son armée de trois façons :

    • Il entrave les opérations militaires quand il commande par ignorance des manœuvres d’avance et de recul impraticable.
    • Il trouble l’esprit des officiers quand il cherche à intervenir dans l’administration des trois armes alors qu’il en ignore tout.
    • Il sème la défiance chez les hommes en cherchant à s’immiscer dans la distribution des responsabilités alors qu’il ne connaît rien à l’exercice du commandement.

Un pays dont l’armée est désemparée et traverse une crise de confiance sera victime de tentatives de subversion de la part de ses rivaux. C’est là le sens du proverbe : « la confusion et le désordre dans une armée offre la victoire à l’adversaire .»

Il faut savoir qu’il existe cinq conditions permettant de prédire la victoire :

    • Qui sait quand il faut combattre et quand il faut s’en abstenir sera victorieux.
    • Qui sait commander aussi bien à un petit nombre qu’à un grand nombre d’hommes sera victorieux.
    • Celui qui sait harmoniser et unifier par un objectif commun la volonté des inférieurs et des supérieurs aura la victoire.
    • Celui qui, prudent, affronte un ennemi qui n’est ni prudent, ni préparé remportera la victoire.
    • Celui qui dispose d’officiers compétents et n’a pas à pâtir de l’ingérence du souverain remportera la victoire.

C’est dans ces cinq matières que se trouve la voie de la victoire.

C’est pourquoi il est dit :

«  Qui connaît son ennemi et se connaît, en cent combats ne sera point défait ;

qui ne connaît pas son ennemi mais se connaît lui-même, égalise ses chances de victoires à celle de ses défaites.

Qui ne connaît ni son ennemi ni lui-même sera toujours défait. »

 

Fin du chapitre III

#art_de_la_guerre #stratégie

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

________________________

Pour plus d’informations sur l’Art de la Gouvernance et l’Intelligence Stratégique (dirigeant stratège) et la Sécurité Economique :

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

Sun Tzu 2020 – Les forces de la raison – Chapitre 2 : Le prix de l’engagement

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants - Les forces de la raison

Ce second chapitre – sur les treize que compte le traité -, fixe les bases du prix : risques et pertes, valeurs et profits – des préparations préliminaires avant un engagement.

Son titre peut aussi être : ‘La conduite de la guerre’, ‘Les opérations’ ou ‘De l’engagement’ selon ses interprètes.

Il est écrit :

  En règle générale, toute campagne exige mille chars rapides ainsi que mille fourgons protégés pour les approvisionnements, cent mille soldats en armure, et des vivres et des munitions en suffisance pour nourrir une armée projetée à mille lieues de ses bases.

A ceci s’ajoutent les dépenses pour financer les efforts de l’arrière et du front, les allocations occasionnées par les conseillers et visiteurs afin de couvrir les intercessions diplomatiques entre royaumes ; les frais nécessaires aux expertises techniques et matérielles pour le maintien, les réparations et le remplacement des chars, armes et armures ; la solde nécessaire à distribuer chaque jour à vos troupes avec la plus rigoureuse exactitude.

Ce n’est alors qu’une fois la disposition de ces fonds garantis que l’on peut envisager de lever une armée.

La victoire est l’objectif principal de la guerre. Quand les armées s’engagent dans des campagnes prolongées, que les opérations traînent en longueur sans apporter de victoire décisive, les armes comme le moral de vos troupes s’émousseront ; en usant leurs nerfs dans des sièges sans fin, le courage et les ardeurs de vos soldats s’évanouiront  ; les provisions se consumeront et les coffres du prince que vous servez s’épuiseront.

Alors peut-être même vous trouverez-vous réduit aux plus fâcheuses extrémités.

Instruits de votre détresse et du pitoyable état où vous serez alors, les principautés rivales et souverains voisins profiteront de l’occasion pour agir. Même vos conseillers les plus avisés ne seront en mesure de dresser des plans adéquats pour l’avenir. Quoique jusqu’à ce jour vous ayez joui d’une grande notoriété, désormais vous aurez porté un grand préjudice à l’état ainsi qu’à votre réputation. En vain dans d’autres occasions aurez-vous donné des marques éclatantes de votre valeur, toute la gloire que vous aurez acquise sera effacée par ce dernier trait.

  S’il y eut des campagnes qui ont péché par précipitation, que l’on en cite une seule victorieuse, qui, habilement conduite, s’éternisa. Car, jamais il n’est arrivé qu’un pays ait pu tirer profit d’une guerre prolongée.

  Ainsi, ceux qui ne comprennent pas les risques inhérents à l’utilisation des troupes ne comprennent pas non plus la façon de s’en servir avec profit.

Ceux qui possèdent les vrais principes de l’art militaire ne s’y prennent pas à deux fois ni ne procède jamais à deux levées consécutives en hommes ou en vivres. Dès la première campagne, tout est fini ; ils ne consomment pas pendant plusieurs années de suite des vivres inutilement, ses ressources propres lui suffisent :

Ils trouvent pour cela le moyen de faire subsister leurs armées aux dépens de l’ennemi, et épargnent à l’État et au peuple les frais immenses qu’il est obligé d’engager lorsqu’il faut produire, collecter et transporter bien loin toutes les provisions.

S’il s’agit de prendre une ville, hâtez-vous d’en faire le siège; ne pensez qu’à cela, dirigez là toutes vos forces ; il faut ici tout brusquer ; si vous y manquez, vos troupes courent le risque de tenir longtemps la campagne, ce qui sera une source de funestes malheurs.

Car rien n’épuise tant un état que les dépenses de cette nature ; que l’armée soit aux frontières, ou qu’elle soit dans les pays éloignés, le peuple en souffre toujours ; toutes les choses nécessaires à la vie deviennent rares et l’inflation fait rage ; ceux même qui, dans les temps ordinaires, sont le plus à leur aise n’ont bientôt plus de quoi les acheter.

Le prince perçoit en hâte le tribut des denrées que chaque famille lui doit; et la misère se répandant du sein des villes jusque dans les campagnes, des dix parties du nécessaire on est obligé d’en retrancher sept.
Ses ressources vitales seront progressivement amputées et alors que la nation perd de son nerf et de sa cohésion, elle se vide de ses richesses, les foyers sont privés de revenus. Le coût de la détérioration des matériels, leur remplacement, leur destruction amputeront les budgets de l’État.

Il n’est pas jusqu’au souverain qui ne ressente sa part des malheurs communs.

C’est pour prévenir tous ces désastres qu’un habile stratège n’oublie rien pour abréger les campagnes, et pour pouvoir vivre aux dépens de l’ennemi, ou tout au moins pour consommer les denrées étrangères, à prix d’argent, s’il le faut. Car une mesure capturée sur lui en épargne vingt acheminées depuis l’arrière.

Ne laissez échapper aucune occasion de l’incommoder, faites-le périr en détail, trouvez les moyens de l’irriter pour le faire tomber dans quelque piège ; diminuez ses forces le plus que vous pourrez, en lui faisant faire des diversions, en lui tuant de temps en temps quelque parti, en lui enlevant de ses convois, de ses équipages, et d’autres choses qui pourront vous être de quelque utilité.

En excitant leur fureur, le général incite ses hommes à commettre des massacres. Préférez l’appât du gain par la promesse de récompenses en les incitant à attaquer l’ennemi pour s’emparer de ses ressources. L’ennemi est ainsi pillé et appauvri par convoitise de ses richesses.

Lorsque vos gens auront pris sur l’ennemi au-delà de dix chars, commencez par récompenser libéralement tant ceux qui auront préparé l’entreprise que ceux qui l’auront exécutée. Employez ces chars aux mêmes usages que vous employez les vôtres en prenant soin de substituer ses propres bannières à celles de l’ennemi.

Traitez bien les prisonniers et prenez en soin. Nourrissez-les comme vos propres soldats ; faites en sorte, s’il se peut, qu’ils se trouvent mieux chez vous qu’ils ne le seraient dans leur propre camp, ou dans le sein même de leur patrie. Ne les laissez jamais oisifs, tirez parti de leurs services avec les défiances convenables. Conduisez-vous à leur égard comme s’ils étaient des troupes qui se fussent enrôlées librement sous vos étendards.

C’est de cette façon qu’on remporte une bataille puis une victoire tout en se renforçant.

Voilà pourquoi une armée doit viser la victoire immédiate et non une guerre d’usure basée sur des opérations prolongées.

  Le stratège qui s’entend dans l’art de la guerre est le ministre du destin du peuple et l’arbitre de la destinée de la nation.

 

Fin du chapitre II

#art_de_la_guerre #stratégie

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

________________________

Pour plus d’informations sur l’Art de la Gouvernance et l’Intelligence Stratégique (dirigeant stratège) et la Sécurité Economique :

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

Sun Tzu 2020 – Les forces de la raison – Chapitre 1 : Planification

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants - Les forces de la raison

 

Ce premier chapitre – sur les treize que compte le traité -, fixe les bases des préparations préliminaires avant un engagement hostile.

Son titre peut aussi être : ‘supputations’, ‘de l’évaluation’ ou ‘estimations’ selon ses auteurs.

Il est écrit :

  La guerre est d’une importance vitale pour l’État,la grande affaire des nations ; elle est le lieu où se décident la vie et la mort ; la conservation ou la perte de l’empire en dépendent, sa survie ou son anéantissement. On ne saurait le traiter à la légère.
Ne pas faire de sérieuses réflexions sur ce qui le concerne, c’est faire preuve d’une coupable indifférence pour la conservation ou pour la perte de ce qu’on a de plus cher, et c’est ce qu’on ne doit pas trouver parmi nous.

Cinq choses principales doivent faire l’objet de nos continuelles méditations et de tous nos soins, comme le font ces grands artistes qui, lorsqu’ils entreprennent quelque chef-d’œuvre, ont toujours présent à l’esprit le but qu’ils se proposent, mettent à profit tout ce qu’ils voient, tout ce qu’ils entendent, ne négligent rien pour acquérir de nouvelles connaissances et tous les secours qui peuvent les conduire heureusement à leur fin.

La guerre est subordonnée à 5 facteurs fondamentaux ; ils doivent être pris en compte dans les calculs afin de déterminer avec exactitude la balance des forces. Si nous voulons que la gloire et les succès accompagnent nos armes, nous ne devons jamais perdre de vue :

  • La doctrine politique – la vertu de l’influence morale
  • Le temps (le ciel) – Le climat (les conditions atmosphériques)
  • L’espace – le terrain (topographie)
  • Le commandement – l’autorité (la gouvernance)
  • L’organisation – la discipline et l’entraînement

  La doctrine – Vertus des valeurs morales

La doctrine politique (idéologie) fait naître l’unité de penser ; L’harmonie est la cohésion des valeurs partagées entre la population et ses dirigeants ; valeurs de référence collective portant sur le partage de valeurs existentielles ; références ontologiques unificatrices d’un peuple solidaire dans son engagement à accompagner son leader – ses dirigeants, ses chefs et ses institutions – sans crainte du danger, à la vie ou à la mort. (patriotisme – nationalisme)

  Le temps (le ciel) – Le climat (les conditions atmosphériques)

Les conditions météorologiques représentent un jeu de forces naturelles, de chaud et de froid, de l’alternance des ombres et des lumières qui, combinées dans les deux grands principes Yin et Yang permettront, suivant les saisons et les heures, la bonne conduite des manœuvres tactiques.

  L’espace – le terrain (topographie)

Le terrain et sa topographie sont aussi essentielles que le temps. Il comprend les distances et la nature propre à chaque territoire, la facilité ou la difficulté de le parcourir, son caractère ouvert et vaste, resserré et étroit, plat ou accidenté, de ce qui demeure et de ce qui est transitoire. Ces espaces peuvent être propices ou néfastes selon notre connaissance du haut et du bas, du loin comme du près.

  Le commandement – l’autorité (la gouvernance)

Il faut entendre par commandement les qualités de sagesse et d’humanité, d’impartialité et de sévérité, de courage et de résolution envers ceux qui nous sont soumis. Vertus essentielles pour l’acquisition desquelles le général et ses commandants ne doivent rien négliger.

  L’organisation – la discipline et l’entraînement

L’art de l’organisation afin de renforcer le corps de discipline : posséder l’art de discipliner et organiser ses hommes ; savoir hiérarchiser et promouvoir les officiers au rang qui convient. Ne négliger aucun maillon de la chaîne et être instruit des devoirs particuliers de chacun, du plus haut jusqu’à sa police logistique d’approvisionnement afin de pouvoir aux besoins essentiels.

Vous donc que le choix du prince a placé à la tête de vos hommes, jetez les fondements de votre science sur ces cinq principes. La victoire suivra partout vos pas : vous n’éprouverez au contraire que les plus honteuses défaites si, par ignorance ou par présomption, vous venez à les omettre ou à les rejeter.

En effet, dans votre évaluation des forces en présence, lorsque vous aurez à tirer des plans et effectuer vos calculs, ces éléments vous permettront une juste évaluation des rapports de force.

  Ces connaissances vous permettront de discerner, parmi les princes qui gouvernent le monde, celui qui a les meilleures institutions :

  • Institutions civiles en matière d’influence morale, de doctrine et de vertus.
  • Institutions militaires -l’armée – au sein de laquelle les règlements et la discipline sont le mieux respectés et les instructions le mieux exécutées.
  • L’armée la plus puissante par la compétence de ses chefs, les hommes les mieux entraînés et les plus aguerris.
  • L’armée qui possède le système de récompenses le plus efficace et sanctionne avec le plus de discernement.
  • L’armée ayant pour elle l’avantage des connaissances des conditions du temps (météorologie) et de l’espace (terrain) les plus favorables pour engager les mouvements et choisir les itinéraires les plus adéquats.

Vous reconnaîtrez alors parmi ceux dont les institutions sont les meilleures et qui, des antagonistes, a le plus de chance de l’emporter ; et si vous devez entrer vous-même en lice, vous pourrez raisonnablement vous flatter de devenir victorieux.

Un commandant qui n’entend pas appliquer ces connaissances sera régulièrement vaincu : il faut s’en défaire !

#art_de_la_guerre #stratégie

Ces connaissances avantageuses une fois adoptée, encore faut-il que le général crée les conditions requises pour leur réalisation ; « conditions » qui permettront le recours à des procédés qui sortent de la règle commune en agissant promptement avec maîtrise et équilibre sur les opportunités du moment pour acquérir une situation avantageuse.

Tout l’art de la guerre repose sur le semblant, la déception et le mensonge.

  • Capable et fort, passez pour faible et incapable.
    Vous feindrez le désordre et quelquefois d’être faible afin que vos ennemis, ouvrant la porte à la présomption et à l’orgueil, viennent ou vous attaquer mal à propos, ou se laissent surprendre eux-mêmes.
  • Prêt au combat, feignez la passivité.
  • Proche, semblez loin ; loin, semblez proche.
    Vous verrez, avec la même pénétration, ce qui sera loin de vous comme ce qui se passera sous vos yeux, et ce qui se passera sous vos yeux comme ce qui en est le plus éloigné.
  • Attaquez là où il ne vous attend pas ; tenez le sur la brèche, surgissez toujours à l’improviste.
  • Dispos, fatiguez-le.

    Plongez l’adversaire dans d’inextricables épreuves et prolongez son épuisement en vous tenant à distance. Veillez à fortifier vos alliances au-dehors, et à affermir vos positions au-dedans par une politique de soldats paysans. Vous tiendrez vos troupes toujours alertes, toujours en mouvement et dans l’occupation, pour empêcher qu’elles ne se laissent amollir par un ‘honteux’ (sic) repos.

  • Attirez l’adversaire avec la promesse d’un avantage.

    Ne manquez jamais d’offrir un appât à l’ennemi pour le leurrer

  • S’il se concentre, défendez-vous ; fort évitez-le.

    Hâtez vos préparatifs lorsque vos adversaires se concentrent; là où ils sont puissants, évitez-les.Si vos ennemis sont plus puissants et plus forts que vous, vous ne les attaquerez point, vous éviterez avec un grand soin ce qui peut conduire à un engagement général; vous cacherez toujours avec une extrême attention l’état où vous vous trouverez. Il y aura des occasions où vous vous abaisserez, et d’autres où vous affecterez d’avoir peur.

  • Coléreux, provoquez-le ; méprisant, excitez son arrogance.

    Sachez attiser son courroux pour mieux le plonger dans la confusion : sa convoitise le lancera sur vous pour s’y briser.

  • Uni, divisez-le et semez la discorde.

“Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses. Tantôt enfoncez un coin entre un souverain et ses ministres, tantôt détachez de lui ses alliés. Faîtes naître en eux des soupçons pour créer la mésentente. Vous pourrez alors comploter contre eux.” (commentaire additionnel de Chang Yu)

  • Soyez imprévisible jusque dans vos rangs : gardez-vous bien d’agir là où on vous attend ; de divulguer par avance vos intentions par des mouvements précipités ; de risquer les fuites d’informations.

Telles sont les clefs stratégiques de la victoire dont l’utilisation ne peut cependant pas être anticipée sans une évaluation précise des circonstances changeantes et des facteurs aléatoires. Prenez garde de ne point les engager par avance ou de tout risquer en une unique bataille.

Lors des préparations avant l’ouverture des hostilités, les calculs et supputations laissent présager une victoire quand les avantages sont réunis ; dans le cas contraire, la défaite est envisageable. En se livrant à de nombreux calculs, on peut ainsi réduire ses marges d’erreur et consolider ses chances de victoire.

Qui les néglige, s’engage en terrain inconnu et réduit ses chances d‘autant.

C’est par ces considérations qu’il faut examiner la situation, et l’issue apparaîtra clairement.

C’est pourquoi il est dit que les conditions du succès étant élaborées en amont de chaque bataille : les armées victorieuses gagnent avant d’aller au combat, alors que les armées défaites s’engagent à la guerre avant de gagner.

Fin du chapitre I

#art_de_la_guerre #stratégie

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

________________________

Pour plus d’informations sur l’Art de la Gouvernance et l’Intelligence Stratégique (dirigeant stratège) et la Sécurité Economique :

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

Sun Tzu 2020 – Maîtres et Dirigeants : Les forces de la raison – Introduction

 

Notes liminaires aux 13 chapitres

Voici dans sa version ‘blog’, pour le journal LE TEMPS,  les 13 chapitres de l’œuvre de Sun Tzu – L’Art de la guerre -, publiés sous la forme la plus complète possible et dans leur intégralité sur la base des meilleures traductions et interprétations mondiales sur le sujet en conformité avec les lois internationales sur le Copyright mais surtout, dans le respect intégral des précédentes versions et de leurs auteurs.

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants - Les forces de la raison

孫子兵法

Rappels historiques : Principes intemporels et universels

 

Sun Tzu - Les forces de la raison - Introduction
Copie originale de l’Art de la guerre – Sun Tzu – lamelles de bambous (courtoisie de l’université Riverside (Californie – USA)

  Le monde chinois dit ‘antique’ ou ‘classique’, établi à partir du 5° siècle avant notre ère connaît à cette époque une transition progressive passant d’une société dite ‘archaïque’ – ritualisée et composée par de nombreuses petites principautés -, à un état centralisé sous la gouvernance d’un seul souverain ‘céleste’ (Un sous le ciel).

  Pendant trois siècles, six états majeurs ne cesseront de s’affronter afin d’établir une première dynastie qui sera celle des Qin en 206 avant notre ère. Cette époque, appelée celle des Royaumes combattants est similaire aux guerres féodales qui ont ensanglanté l’Europe durant le Moyen Âge. Avec la transformation des sociétés nobles et la professionnalisation des milices villageoises en hommes de guerre ‘soldés’ (soldats), la guerre devient indépendante de ceux qui la décident ; extension du domaine politique de domination, mais aussi pièce de ‘force’ dans la balance diplomatique entre états.

  Les croyances ancestrales, les forces mystiques et les présages emprunts d’un ésotérisme aléatoire vont peu à peu laisser la place à une rationalité crue et comptabilisable. Les prières et les augures ne suffisent plus à la victoire. Le monde féodal basculera naturellement d’un état élémentaire de chefferies locales autoproclamées à la construction graduelle de micro-états conquérants et avides.

 

Les ‘forces’ et la raison : de l’émergence de la pensée stratégique

Sun Tzu -Maîtres et dirigeants

  La nature ‘décisive’ de chaque force en jeux sur un échiquier toujours plus vaste par les projections et les conquêtes de domination rendra inévitable l’élaboration de stratégies et de calculs toujours plus complexes.
En devenant plus politique et en cela plus ‘Yin’ (féminin), voire ‘félin’, le pouvoir en place devra dorénavant composer avec des forces rationnelles plus complexes et invisibles : celles de la ruse et de la manipulation sur la vaillance brute, de la diplomatie et du renseignement sur celles des armes.

  La nature des ‘forces’ engagées changent alors inévitablement de nature et forgent une autre raison, celle de l’État stratège. La ‘science’ de la gouvernance à grande échelle doit garantir les victoires et l’expansion des territoires.
Le traité de Sun Tzu repose donc sur ce constat tel un art transversal intégrant un ensemble organisé de composants psychologiques et scientifiques dont le Prince doit apprendre à se servir pour vaincre par domination ‘sans ensanglanter’ la lame ni sacrifier inutilement ses ressources.
Extension du domaine de la préservation et de la domination, la stratégie devient un facteur technique et humain nécessaire à la préparation de toutes politiques d’expansion ambitieuse.

Note éditoriale – Versions et interprétations

  La transcription choisie pour la reproduction et l’interprétation des textes est celle de l’École Française d’Extrême Orient (EFEO) ou la Wade-Giles – Le pinyin, élaboré dans les années 50 en Chine populaire, n’étant pas représentatif des prononciations courantes en occident.
  Les différentes versions de l’art de la guerre de Sun Tzu sont pour la plupart d’entre elles des extractions sommaires de la version d’origine. Ceci s’explique par le fait que le style et le ’phrasé’ des intellectuels chinois à l’ère antique est fréquemment répétitif, voire ‘elliptique’ selon les sinologues ; en y ajoutant qu’aucun lien substantiel n’existe à cette époque avec l’occident et que le le chinois classique ne possède aucune ponctuation.

  Les expressions en partie ‘absconses’ peuvent néanmoins être décryptées de manière pragmatique selon le contexte et le sens général des traités. Si généralement, l’on prête difficilement des idées contemporaines à un texte de plus de deux mille cinq cents ans, alors celles retranscrites par Sun Tzu possèdent une remarquable modernité à l’épreuve du temps. Des annotations d’orientation permettront de mieux s’imprégner de certaines expressions abstraites ou de substantifs prêtant à l’ambiguïté.

Liens actifs pour chaque chapitre

第一章 – Chapitre 1 – 始計 Planification

第二章 – Chapitre 2 – 作戰  Le prix de l’engagement

第三章 – Chapitre 3 – 謀攻  Etat stratège : les politiques de conquête

第四章 – Chapitre 4 – 軍形  Mesures et forces de l’invincibilité

第五章 – Chapitre 5 – 兵勢  Les formes de la force

第六章 – Chapitre 6  - 虛實 L’emploi des intangibles

第七章 – Chapitre 7 – 軍爭 Manœuvres : Les facteurs fondamentaux

第八章 – Chapitre 8 –九變  Les neuf variables d’ajustement

第九章 – Chapitre 9 – 行軍  Règles d’occupation

第十章 – Chapitre 10 – 地形 Espaces tactiques

第十一章 – Chapitre 11 – 九地 Les neuf situations

第十二章 – Chapitre 12 – 火攻  Les cendres de la victoire

第十三章 – Chapitre 13 -用間  Du renseignement : Devins et espions

結論 – Conclusions adaptées – Maîtres et Dirigeants : ‘les forces de la raison’. (prochainement en ligne)

 

En vous remerciant pour vos contributions.

Excellente lecture à tous.

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

________________________

Pour plus d’informations sur l’Art de la Gouvernance et l’Intelligence Stratégique (dirigeant stratège) et la Sécurité Economique :

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

Sun Tzu : Synthèse essentielle des ressources web

Pages des Ressources

Un certain nombre de sites ont pour objet principal Sun Tzu et l’Art de la guerre comme matière principale.

Ces sources dont certaines utilisées dans ce blog, ont été sélectionnées et triées dans cet article sous la forme d’une base de référence vivante et académique (le web évolue…)

à laquelle je vous enjoins de contribuer afin de la rendre, dans le temps, la plus exhaustive possible !

 

En vous remerciant pour ces contributions, je vous souhaite à toutes et tous une agréable découverte.

 

Note d’attention :

Les références ci-dessous sont principalement transmises dans un but ‘académique’ et ne sont volontairement pas liées à des sites associatifs de formation ou des entreprises privées de coaching ou de marketing. En effet, de trop nombreux ouvrages mentionnent l’Art de la guerre’ comme une doctrine ou une ligne de conduite à géométrie variable dans le cadre des affaires, de la guerre ou de la gouvernance d’état… Je laisse ainsi à chacun la libre interprétation des citations mentionnées.

#art_de_la_guerre #stratégie

Ouvrages – Éditions

  • Editions Amiot : l’Art de la guerre (traduction originelle)

https://editions-amiot.fr/nos-livres-lart-de-la-guerre-traduction-originelle.html#fbc8b1e3ac534381e8372313c84d3878

 

Liste des éditions/ parutions (synthèse essentielle)

Outre les spécialistes de la question en France dont l’exégète Jean Lévy, on peut aussi apprécier les ouvrages de Yann Couderc ou de Pierre Fayard sur le traité. Pour les anglophones, la version de Samuel B. Griffith reste la référence principale en la matière.

 

 

#sunteu #lartelaguerre

#samuelbgriffith #artdelaguerre #artofwar

  • Fnac.com – En langue française

https://www.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?SCat=0%211&Search=sun+tzu+l%27art+de+la+guerre&sft=1&sa=0

 

  • Amazon.com recense l’ensemble des ouvrages imprimés et édités atteignable ‘commercialement’ parlant sur leur site

En français : https://www.amazon.com/s?k=l%27art+de+la+guerre+sun+tzu&crid=2HZ86G1KIS7AJ&sprefix=l%27art+de+la+guerre%2Caps%2C269&ref=nb_sb_ss_i_4_18

En anglais : https://www.amazon.com/s?k=sun+tzu&ref=nb_sb_noss_1

 

#art_de_la_guerre #stratégieSites spécialisés

Sites spécialisés en français

 

Sites spécialisés en langue anglaise

  • Sonchi.com (USA)

https://www.sonshi.com/about.html

Founded in 1999, Sonshi® is an educational resource fully dedicated to the study and practical application of Sun Tzu’s Art of War (sunzi bingfa, 孙子兵法). Supported by over 40 major modern authors, scholars, and translators of Sun Tzu’s Art of War, Sonshi is considered the preeminent reference on the subject.

  • Sunzudo (USA)

https://suntzudo.weebly.com/#

Site fourre tout on l’on y trouve le traité découpé en ‘leçons de vie’.

 

Sites spécialisés en Chinois

  • Sunwu.cn (Chine)

http://www.sunwu.cn/index.htm

#art_de_la_guerre #stratégie

Vidéo- Documentaires

  • Youtube : Il suffit de taper ‘l’art de la guerre’ ou ‘sun tzu’ pour obtenir une liste appréciable de documentaires et de blogs spécialisés.

Je n’ai volontairement pas transcris la liste ici pour plusieurs raisons, la principale étant pour des raisons de copyright ; en effet, la majorité des publications et ‘chaînes’ de cette plateforme ne fournissent aucune information sur les sources réelles (auteurs ou chaînes) des contenus publiés.

Certains documentaires restent néanmoins d’excellente facture.

#art_de_la_guerre #stratégie

Audio – Radio

  • BBC – Emission “In Our Time” : Sun Tzu and The Art of War

https://www.bbc.co.uk/sounds/play/b09smh59

 

En vous remerciant pour vos contributions !

___________________

Retour à la page principale – Avant-propos et Index du Blog (Chapitrage)

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

L’art de la gouvernance : 30 Citations de Sun Tzu pour les dirigeants des PME Suisses

Entrepreneuriat et gouvernance

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Avec près de 110’000 PME (Office Fédéral de la Statistique – chiffres de 2016 STATENT – août 2018), la région lémanique se place en 2° position en terme de dynamisme juste derrière la l’espace Mittelland avec ses 119’000 PME.

110’000 entrepreneurs qui, chaque jour, veillent sur plus de 525’000 salariés et leurs familles.

______________ 

     L‘entrepreneur est un être seul. Il ne l’est pas par nature mais il le devient malgré lui. L’isolement procède de son statut d’autorité naturelle sur ses ‘sujets’ salariés ; autorité demandée mais aussi commandée par la gouvernance de son entreprise. De toutes les difficultés, celle qui apparait le plus fréquemment relève d’une absence ou d’un manque de confiance envers ses collaborateurs.

     Cet état de fait provient le plus souvent d’un sentiment contradictoire de la condition humaine opposant le plus souvent le besoins de partager ouvertement ses pensées et le réflexe inné de se préserver pour survivre.  

Confiance ; délégation, fédération

#entreprises #pme #suisse #Sun Tzu

     Si on ne gère pas ses collaborateurs comme le ferait un général envers ses soldats, il n’empêche que certaines règles humaines protocolaires mais aussi et de nature ‘subtiles’, s’appliquent dans ses relations aux autres.

     Le plus souvent liées à la confiance envers autrui, ces règles de gouvernance ne sont que le produit d’une posture de fermeté mêlée de bienveillance. Ici, coexistent dans leurs complémentarités l’inflexibilité d’une doctrine (règlements internes et codes éthiques) et son adaptation aux changements législatifs ; la tenue d’un objectif commercial et sa révision face à des ruptures technologiques ou des manœuvres concurrentielles agressives ; préserver la défense de son territoire tout en déployant ses forces expéditionnaires à la conquête de nouveaux marchés.

    Ces changements ou ‘mutations’ économiques procèdent principalement des hommes eux-mêmes dans leur quête de survie et de sécurité économique. Dans l’adversité, la communauté [la cité] devient une deuxième famille véhiculant ses propres valeurs de justice, de droits et de devoirs.

      Le monde de l’entreprise est aussi une communauté : une Cité qui doit savoir fédérer ; motiver et protéger, avec ce liant universel et irremplaçable : la confiance.

La doctrine, l’équité, l’amour pour tous ceux qui sont nos subordonnés et, pour tous les hommes en général, la science des ressources, le courage et la valeur : telles sont les qualités qui doivent caractériser celui qui est revêtu de la dignité de Général.”

Sun Tzu

 En vous souhaitant une excellente lecture méditative, je vous propose de nous plonger dans les 30 citations les plus évocatrices de l’Art de la guerre pour les entrepreneurs et dirigeants.

 

  • Un général avisé prend toujours en compte, dans ses supputations, tant les avantages que les inconvénients d’une option. Il voit les profits et peut tenter des entreprises ; il ne néglige pas les risques et évite les désagréments.

  • […]N’agissez pas si vous ne voyez pas d’intérêt clair pour le pays. N’utilisez pas vos soldat si vous n’êtes pas sûr du succès. Ne combattez pas si vous n’êtes pas menacé. Un souverain n’ordonne pas à son général de lever une armée sous le coup de la colère; un général n’attaque pas parce qu’on lui a fait affront[…] un royaume détruit ne se relève pas de ses cendres et les morts ne reviennent pas à la vie.

  • Le plus important, est le peuple. Obtient sa confiance et son soutient et tu obtiendra tout ce que tu voudras.

  • Mei Yao Ch’en dit : Ce qui dépend de moi, je peux le faire ; ce qui dépend de l’ennemi n’est jamais assuré.

  • Un chef d’armée qualifié demande la victoire à la situation et non à ses subordonnés.

  • Lorsque les hommes se rassemblent constamment par petits groupes et se parlent à l’oreille, le général a perdu la confiance de son armée.

  • Ch’en Hao : “Lorsque les ordres du général ne sont pas stricts et que son comportement manque de dignité, les officiers sont turbulents.

  • […] le Duc Li Ching de Wei a dit : “Or, les qualités indispensables à un général sont avant tout la clairvoyance, l’art de faire régner l’harmonie au sein de son armée, une stratégie réfléchie doublée de plans à longue portée, le sens des saisons et la faculté de saisir les facteurs humains. Car un général inapte à évaluer ses possibilités ou à concevoir ce que sont la promptitude et la souplesse avancer, lorsque se présentera l’occasion d’attaquer, d’un pas trébuchant et hésitant, les yeux tournés avec anxiété d’abord à droite, puis à gauche, et il sera incapable de mettre sur pied un plan. S’il est crédule, il se fiera à des rapports indignes de foi, croyant tantôt ceci et tantôt cela. Aussi craintif qu’un renard dans le recul et dans l’avance, il laissera ses rangs s’éparpiller. En quoi cette façon d’agir diffère-t-elle de l’action de conduire des innocents dans l’eau bouillante ou dans le feu ? N’est-ce pas exactement la même chose que de mener des vaches et des moutons en pâture à des loups ou à des tigres ?””

  • Chang Yu : “Lorsque l’administration et les ordres manquent de fermeté, le moral des hommes est bas et les officiers enragent.”

  • Non moins remarquables semblent les recommandations d’aimer le soldat, de sentir l’âme des subordonnés, de se préparer à la guerre par l’étude et la réflexion, de connaître l’ennemi aussi bien, sinon mieux que ses propres forces, de ménager les populations vaincues comme de traiter humainement les prisonniers de guerre.

  • On dénombre cinq traits de caractère qui représentent un danger pour un général : s’il ne craint pas la mort, ils risque d’être tué ; s’il chérit trop la vie, il risque d’être capturé ; coléreux, il réagira aux insultes ; homme d’honneur, il craindra l’opprobre ; compatissant, il sera aisé de le tourmenter.

  • Un général se doit d’être impavide pour garder ses secrets, rigoureux pour faire observer l’ordre. Il lui incombe d’obstruer les yeux et les oreilles de ses hommes pour les tenir dans l’ignorance. Il modifie ses objectifs, bouleverse ses plans et nul ne le devine. Il déplace ses bivouacs, varie ses itinéraires et déjoue toute prévision.

  • Triompher au combat et être universellement proclamé “Expert” n’est pas le comble de l’habileté, car soulever un duvet d’automne ne demande pas beaucoup de force ; distinguer le soleil de la lune n’est pas une preuve de clairvoyance ; entendre un coup de tonnerre ne prouve pas qu’on a l’ouïe fine.

  • Être plusieurs années à observer ses ennemis, ou à faire la guerre, c’est ne point aimer le peuple, c’est être l’ennemi de son pays; toutes les dépenses, toutes les peines, tous les travaux et toutes les fatigues de plusieurs années n’aboutissent le plus souvent, pour les vainqueurs eux-mêmes, qu’à une journée de triomphe et de gloire, celle où ils ont vaincu. N’employer pour vaincre que la voie des sièges et des batailles, c’est ignorer également et les devoirs de souverain et ceux de général; c’est ne pas savoir gouverner; c’est ne pas savoir servir l’État.

  • Un habile général sait d’avance tout ce qu’il doit faire; tout autre que lui doit l’ignorer absolument. Telle était la pratique de ceux de nos anciens guerriers qui se sont le plus distingués dans l’art sublime du gouvernement.

  • Un général avisé s’emploie à vivre sur l’ennemi.

  • Quand le général n’a ni la fermeté ni la rigueur requises, que ses instructions manquent de clarté, il y aura désordre.

  • En tuer un pour en terrifier un millier.

  • Le général court cinq dangers: Téméraire, il risque d’être tué. Lâche, il risque d’être capturé. Coléreux, il risque de se laisser emporter. Chatouilleux sur l’honneur, il risque d’être humilié. Compatissant, il risque d’être tourmenté.

  • Si le général est généreux, mais incapable de diriger, bienveillant, mais incapable de rétablir l’ordre, ses soldats, tels des enfants gâtés, seront inutiles.

  • Toute campagne guerrière doit être réglée sur le semblant ; feignez le désordre, ne manquez jamais d’offrir un appât à l’ennemi pour le leurrer, simulez l’infériorité pour encourager son arrogance, sachez attiser son courroux pour mieux le plonger dans la confusion : sa convoitise le lancera sur vous pour s’y briser.

  • On se défend lorsqu’on dispose de moyens suffisants ; on attaque lorsqu’on dispose de moyens plus que suffisants.

  • Traitez bien les prisonniers, nourrissez-les comme vos propres soldats ; faites en sorte, s’il se peut, qu’ils se trouvent mieux chez vous qu’ils ne le seraient dans leur propre camp, ou dans le sein même de leur patrie. Ne les laissez jamais oisifs, tirez parti de leurs services avec les défiances convenables, et, pour le dire en deux mots, conduisez-vous à leur égard comme s’ils étaient des troupes qui se fussent enrôlées librement sous vos étendards. Voilà ce que j’appelle gagner une bataille et devenir plus fort.

  • Il faut conduire, en amont du combat, des manœuvres indirectes, dont le but est soit de préparer une situation favorable au combat, soit de vaincre sans même devoir combattre. Dans tous les cas, il ne faut frapper qu’une fois qu’on est sûr de vaincre, d’un seul coup, au point que l’adversaire ne pourra pas se relever.

  • Sachez le bon que produit la terre et vous profiterez de ses ressources; connaissez les routes et vous prendrez la bonne; par le calcul, sachez divisez exactement pour donner à chacun, en vivres et munitions, sans excès, ni trop peu. La balance vous apprendra à répartir la justice, les récompenses et les punitions. Enfin, rappelez-vous les victoires qui ont été remportées, les circonstances de la lutte et vous saurez ainsi l’usage qu’on en a fait, les avantages qu’elles ont procurés ou les préjudices qu’elles ont causés aux vainqueurs eux-mêmes.

  • Le premier [danger] est une trop grande ardeur à affronter la mort; ardeur téméraire qu’on honore souvent des beaux noms de courage, d’intrépidité et de valeur, mais qui, au fond, ne mérite guère que celui de lâcheté.

  • Si un général est pusillanime, il n’aura pas les sentiments d’honneur qui conviennent à une personne de son rang, il manquera du talent essentiel de donner de l’ardeur aux troupes ; il ralentira leur courage dans le temps qu’il faudrait le ranimer ; il ne saura ni les instruire ni les dresser à propos ; il ne croira jamais devoir compter sur les lumières, la valeur et l’habileté des officiers qui lui sont soumis, les officiers eux-mêmes ne sauront à quoi s’en tenir ; il fera faire mille fausses démarches à ses troupes, qu’il voudra disposer tantôt d’une façon et tantôt d’une autre, sans suivre aucun système, sans aucune méthode ; il hésitera sur tout, il ne se décidera sur rien, partout il ne verra que des sujets de crainte ; et alors le désordre, et un désordre général, régnera dans son armée

  • Un Souverain ne peut pas lever une armée sous le coup de l’exaspération ni un général se battre sous le coup du ressentiment. Car, s’il est possible à un homme irrité de recouvrer la sérénité et à un homme ulcéré de se sentir satisfait de nouveau, un Etat qui a été anéanti ne peut être rétabli, ni les morts rendus à la vie.

  • Savoir faire sortir le courage et l’intrépidité de la poltronnerie et de la pusillanimité, c’est être héros soi-même, c’est être plus qu’un héros, c’est être au dessus des intrépides.

  • Lorsque ses troupes sont désordonnées, le général n’a pas de prestige.

  • N’employer pour vaincre que sièges et batailles, c’est ignorer également les devoirs du Souverain et ceux du général ; c’est ne pas savoir gouverner ; c’est ne pas savoir servir l’État ; c’est ne pas savoir combattre. Aussi, lorsque la guerre est résolue, que les troupes étant formées sont sur le point d’entreprendre, ne dédaignez pas d’employer la ruse.

  • ce qui est au-dessus du bon est souvent pire que le mauvais.

 

A méditer avec discernement…

___________________

Retour à la page principale – Avant-propos et Index du Blog (Chapitrage)

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique

L’Art de la guerre : 20 citations clés pour mieux comprendre l’intelligence économique en affaire

L’intelligence économique et Sun Tzu :

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Citations majeures sur la guerre

économique et le renseignement

d’affaires

     Si les aspects financiers sont souvent importants pour nos entreprises, ils ne suffisent pas à garantir leurs succès : Dans la guerre, le nombre seul ne procure aucun avantage. N’avancez pas en vous reposant exclusivement sur la puissance militaire.

     Au regard d‘une “guerre économique“, ces préceptes se transcrivent assez aisément en ressources financières et humaines ; innovations technologiques ; management et gouvernance ; marketing, communication et déploiement commercial.

     Il suffit seulement d‘y voir le bon sens caché derrière chaque action économique dont les résultats – bons ou mauvais – procèdent d‘un ensemble de facteurs engagés par une organisation pour atteindre un but.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse
Actifs invisibles : les aspects cachés recèlent souvent les plus grandes valeurs. Invisible ne veut pas dire inexistant…

1 – Le renseignement [intelligence] économique au service des affaires

     Pour Sun Tzu, tout est dans la préparation, la coordination et la qualité des renseignements économiques recueillis : “Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles.“

Percevoir le concurrent identifié comme un ou ‘seul‘ adversaire peut s‘avérer trompeur quand d‘aucuns agît en méconnaissance des facteurs clés que sont : la doctrine (le modèle économique) , le temps (l‘agenda des actions) , l’espace (le secteur d‘activité et ses acteurs) , le commandement (le management) , la discipline (la coordination et la préparation).

Que ce soit sur le plan des affaires, de la diplomatie ou de l’influence, il s’agît ici surtout de mieux savoir pour mieux agir…

Quelques citations :

  • « Un prince avisé et un brillant capitaine sortent toujours victorieux de leurs campagnes et se couvrent d’une gloire qui éclipse leurs rivaux grâce à leur capacité de prévision. Or la prévision ne vient ni des esprits ni des dieux ; elle n’est pas tirée de l’analogie avec le passé pas plus qu’elle n’est le fruit des conjectures. Elle provient uniquement des renseignements obtenus auprès de ceux qui connaissent la situation de l’adversaire . »

  • « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. »

  • « Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation. »

  • « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l’ennemi sera victorieux une fois sur deux. Que dire de ceux qui ne se connaissent pas plus que leurs ennemis ? »

  • « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. »

  • « Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »

  • « Sois subtil jusqu’à l’invisible; sois mystérieux jusqu’à l’inaudible; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires. »

  • « Une armée sans agents secrets est exactement comme un homme sans yeux ni oreilles. »

  • « Qui ignore les objectifs stratégiques des autres princes ne peut conclure d’alliance. »

  • « Impalpable et immatériel, l’expert ne laisse pas de trace ; mystérieux comme une divinité, il est inaudible. C’est ainsi qu’il met l’ennemi à sa merci. »

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

2 – Préparation et Protection [défense] des entreprises

     La protection des entreprises consiste à préserver et sécuriser son patrimoine. Il s’agît ici non seulement de veiller à ses actifs matériels, mais surtout à identifier et comprendre l’ensemble de ses actifs immatériels dont la valeur financière ‘invisible’ représente jusqu’à 75 % de la richesse d’une entreprise.

     Selon les différentes interprétations comptables internationales, le capital immatériel – aussi appelé ‘actifs intangibles’ – représente l’ensemble des actifs identifiables qui participent à la « rentabilité présente et future » de l’entreprise. Leurs valeurs restent pourtant ‘hors bilan’.

Aussi et selon la définition la plus acceptée en matière financière, le capital immatériel se décompose en trois catégories :

Le Capital Humain : expérience, formation, gouvernance, management, relations interpersonnelles, motivation, etc.) ;

Le Capital Structurel : la culture de l’entreprise, la communication interne, la sécurité de son patrimoine informationnel, l’organisation (management), l’innovation/ inventions, brevets, marques, franchises, licences et contrats, inventions, formules, processus, dessins, modèles et savoir faire, copyrights et droits d’auteur.

Le Capital Relationnel , ou l’environnement d’affaires : les relations avec les actionnaires, les partenaires, les clients (fidélisation, ancienneté, solvabilité …), les fournisseurs (solvabilité, réputation, diversifications …), la société (réputation, influence, communication…).

La valeur globale d’une entreprise repose donc avant tout sur un savant dosage de ces différents types de ressources productives, mais aussi sur l’intelligence collective (émotionnelle) en place à les combiner, les développer et surtout les exploiter de manière opérationnelle.

Ainsi, comme on peut le voir, ce n’est pas nécessairement l’entreprise la plus riche en ressources qui l’emporte et qui dispose de la plus grande valeur…

Quelques citations :

  • « Lorsque le monde est en paix, un homme de bien garde son épée à son côté. »

  • « […] vaincre l’ennemi sans même se battre, voilà le fin du fin. »

  • « Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre. »

  • « Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent. »

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse
Certains espaces vides le sont volontairement… Piège ou opportunité ?

3 – Diplomatie : La communication d’influence

     Dans l’ouvrage “L’influence, le noble art de l’intelligence économique” paru en 2012 sous les plumes averties d’Alain Juillet et Bruno Racouchot, l’influence passe principalement par deux formes de communications :

     « D’une part, une communication classique, ayant pour objet la diffusion de l’information vers des cibles extérieures, mais aussi en direction de ceux qui ont à la connaître en interne pour optimiser leurs actions. Envisagée sous l’angle sécurité, cette communication est aussi à visée pédagogique pour avertir des dangers potentiels, sensibiliser et apprendre à se protéger. »

Et d’autre part :

     « il y a la communication active et offensive sous la forme de l’influence. On va utiliser les informations recueillies pour déstabiliser l’adversaire ou le faire aller dans la direction où l’on souhaite qu’il aille. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour des esprits non-avertis, la communication est – et ce dès l’origine – consubstantielle à la démarche d’intelligence économique. Celle-ci, bien loin de s’enfermer dans une conception strictement sécuritaire, doit au contraire explorer les ressources offertes par la logique communicationnelle. Il est de son intérêt de le faire, sur un mode offensif, via la mise en œuvre de stratégies d’influence. »

Quelques citations :

  • « La grande science est de faire vouloir à autrui tout ce que vous voulez qu’il fasse, et de lui fournir, sans qu’il s’en aperçoive, tous les moyens de vous seconder. »

  • « Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses. »

  • « Entretenez des liaisons secrètes avec ce qu’il y a de plus vicieux chez les ennemis ; servez-vous-en pour aller à vos fins, en leur joignant d’autres vicieux. »

  • « l’appât de la vengeance, celui des richesses ou des postes éminents que vous leur promettez, suffiront amplement pour les gagner. »

 

A méditer avec discernement …

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages de l’auteur pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques

Jérôme_Gabriel- ouvrages-collection_stratégiques

Arcana Strategia Formations et ouvrages stratégiques

Copyright © 2020 – Arcana Strategia (coll. Maîtres & Dirigeants)

________________________

Retour à la page principale – Avant-propos et Index du Blog (Chapitrage)

jerome gabriel - blog Le Temps - Sun Tzu - Intelligence et cultures stratégiques

Précepte N° 3 : gouvernance et … “conformité” ?

Gouvernance et conformité dans “l’art de la guerre” ?

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

     Lors d’une récente intervention auprès de professionnels du monde bancaire, l’un des participants me défia de trouver dans l’art de la guerre des exemples pouvant être assimilées à la notion de ‘conformité’.

L’idée que cet ancien traité Chinois – écrit approximativement vers le 4° siècle avant J.C. -, pouvait ou non intégrer des notions de ‘conformité’ – déjà, à cette époque -, me laissait un temps songeur.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse     La question était pourtant légitime : pouvons nous identifier une ligne de conduite ‘philosophique’ en matière de conformité – c’est à dire de l’existence de règles et de leurs applications – dans la gouvernance et la gestion des risques sur un plan stratégique et militaire ? Si la notion de conformité est devenue, en moins de 20 ans, le pare-feu ‘moral’ d’institutions et d’organisations occidentales (sur des bases morales et doctrinales principalement issues du monde judéo-chrétien), l’application de la ‘conformité’ pour un Général en campagne reste pour le moins de la science-fiction. Et pourtant… 

 

De la conformité réglementaire à “l’art de la guerre”

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Un rappel s’impose. L’objet premier de la « compliance » (conformité) est – dans le texte – de s’assurer du respect des règles, dispositions législatives et réglementaires établies au sein d’un groupe. Fréquemment employé dans le secteur financier ou assurantiel, il est de plus en plus présent dans tous les secteurs économiques confondus. Le pare-feu ‘moral’ porte la double responsabilité de protéger l’entité économique de risques de réputation, de pertes financières mais surtout ! de sanctions judiciaires.

Entre les notions de ‘bien’ et le ‘mal’ et le juste Vs. le légal.

La doctrine principale englobant le cadre fonctionnel de la ‘conformité’ procède naturellement d’une vision éthique et déontologique partiellement assimilable à celle pratiquée dans le cadre judiciaire, à une exception près… le judiciaire s’appuie sur le droit pour punir. Il est curatif.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

La conformité elle, intègre en plus les aspects préventifs liés à la gestion et la prévention des risques. Le codex de la conformité reste finalement inscrit dans le principe de moralité et d’éthique qui sépare le mal du bien… Il est inscrit dans un marbre intemporel qui, pour une organisation privée, se définit comme « un ensemble d’actions visant à rendre les mesures comme les comportements des dirigeants et personnel au sein d’organismes publics ou privés (associations à but non lucratif, entreprises, syndicats, etc.) comme vis-à-vis de tiers conformes à la norme externe et/ou interne applicable au lieu où ils opèrent ».

L’évaluation de la conformité par des processus internes permet aux banques de se prémunir contre d’éventuelles sanctions administratives ou judiciaires et de préserver leur image de marque. La conformité  reste ainsi et surtout un outil défensif de prévention des risques.

Bâle : quand la conformité façonne la gouvernance

Si l’on reprend le corpus de Bâle II et du Règlement 97-02 du CRBF (Comité de la réglementation bancaire et financière), on y retrouve les principes de base suivants (en synthèse) :

  • D’identifier et à jauger le degré de non-conformité d’une entité économique (régulée) par rapport à l’ensemble des règles de conduite qui lui sont applicables ;
  • De mesurer son taux d’exposition aux risques de sanction judiciaire et administrative et de réputation ;
  • D’évaluer les pertes financières significatives qu’elle pourrait subir. 

La réputation d’une organisation ne tient pas seulement à sa discipline et savoir-faire intrinsèque mais aussi à le faire savoir. Elle doit savoir communiquer sur son respect de la loi – il s’agît de son image publique -, mais aussi prouver sa différence vis-à-vis d’organisations similaires de manière préventive, voir en cas de risques – il s’agît bien ici de consolider tous les risques internes (sûreté) pour renforcer sa réputation externe.

Ces principes de contrôles internes modifient irrémédiablement la nature managériale imposée aux directions générales (états majors). Dans les chapitres de “l’art de la guerre” il faut procéder par synonymie pour retrouver les notions de conformité en lien à la gouvernance.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Dans le cadre de notre ouvrage, la conformité implique un ensemble de règles en concordance avec une morale (doctrine). Elle impose avant tout l’intégrité de chacun.

L’art de la guerre n’est pas si loin des normes ‘Bâloises’… Une politique intègre de gouvernance juste, identifiable dans ses principes et équitable.

 

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

Pour Sun Tzu la juste gouvernance est une combinaison d’intégrité hiérarchique,

de connaissance du terrain et d’adaptation.

“Dans quelque position que vous puissiez être, si pendant que vos soldats sont forts et pleins de valeur, vos officiers sont faibles et lâches, votre armée ne saurait manquer d’avoir le dessous; si, au contraire, la force et la valeur se trouve uniquement renfermées dans les officiers, tandis que la faiblesse et la lâcheté domineront dans le coeur des soldats, votre armée sera bientôt en déroute; car les soldats pleins de courage et de valeur ne voudront pas se déshonorer; ils ne voudront jamais que ce que des officiers lâches et timides ne sauraient leur accorder, de même des officiers vaillants et intrépides seront à coup sûr mal obéis par des soldats timides et poltrons.”

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse
XI’AN, CHINA – armies of Qin Shi Huang, the first Emperor of China

 

Il ne peut y avoir de juste conformité dans un environnement ou

la gouvernance est corrompue ou défaillante.

 

     Sur l’adaptation aux changements,  dans le chapitre VIII  (des neuf changements), il ajoute :

“Un grand général doit savoir l’art des changements [ex : économiques/ réglementaire]. S’il s’en tient à une connaissance vague de certains principes, à une application routinière des règles de l’art, si ses méthodes de commandement sont dépourvues de souplesse, s’il examine les situations conformément à quelques schémas, s’il prend ses résolutions d’une manière mécanique, il ne mérite pas de commander.”

     Et dans le chapitre VI (du plein et du vide) :

“Les cinq éléments ne sont pas partout ni toujours également purs; les quatre saisons ne se succèdent pas de la même manière chaque année; le lever et le coucher du soleil ne sont pas constamment au même point de l’horizon. Parmi les jours, certains sont longs, d’autres courts. La lune croît et décroît et n’est pas toujours également brillante. Une armée bien conduite et bien disciplinée imite à propos toutes ces variétés.”

Finalement, si la conformité devait être un champs de bataille, le vainqueur serait celui dont la gestion de la gouvernance ne serait pas simplement la mieux renseignée ou disciplinée, mais surtout, la mieux adaptée au terrain et la plus intègre.

“Vous donc, qui êtes à la tête des armées, n’oubliez rien pour vous rendre digne de l’emploi que vous exercez. Jetez les yeux sur les mesures qui contiennent les quantités, et sur celles qui déterminent les dimensions: rappelez-vous les règles de calcul; considérez les effets de la balance; la victoire n’est que le fruit d’une supputation exacte.”

(chapitre IV ; de la mesure dans la disposition des moyens).

En dernier ressort, rien n’est véritablement définitif en matière de gouvernance et de conformité. Chacun doit composer avec le temps et le terrain ; terrain législatif et moral pour les uns, géographique et climatique pour les autres … Mais en matière de conformité, pour reprendre le titre du dernier essai de l’avocat général à la cour d’appel de Paris, Philippe Courroye : “Reste la justice”.Pour autant que les règles soient claires…

Genèse : des Royaumes Combattants aux guerres économiques

Transcrire l’Art de la guerre dans le contexte économique actuel

Au commencement : L’expansion par la destruction

     En 450 avant J.-C., il existait en Chine huit États importants dont six engagés dans une perpétuelle prédation destructrice au travers de guerres endémiques issues de leurs insatiables ambitions.

La plupart des guerres pouvaient opposer jusqu’à six cent mille hommes par faction et rares furent sans doute les généraux qui moururent dans leur lit pendant les 150 années qui s’étendent de 450 à 300 avant J.-C.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

“La guerre est semblable au feu, lorsqu’elle se prolonge elle met en péril ceux qui l’on provoquée.”

 

Cette période fut la plus chaotique de l’histoire de Chine. Des bandes armés razziaient les villages, enlevaient les voyageurs et rançonnaient les marchands. Un grand nombre de ces hors-la-loi étaient des paysans démunis et contraint à subsister dans le ‘crime’. D’autres étaient des criminels évadés, déserteurs et des dignitaires en disgrâce.

L’affrontement devient un aveu d’échec : la guerre seule, ne peut plus être “qu’une continuation de la politique par d’autres moyens”… 

Le tableau apocalyptique des massacres, malheurs et souffrances endurés par les populations provoquent de vibrants plaidoyers de sophistes, pacifistes et intellectuels à cette époque… mais aussi de militaires qui, comme Sun Tzu, sont préoccupés par le poids désastreux en pertes humaines et économiques que font peser sur un état ces macabres campagnes de domination.

Une question d’importance vitale pour l’État – la guerre est ailleurs…

     La guerre ne pouvant être entrepris à la légère ni imprudemment, il fallait la faire précéder de mesures visant à faciliter la victoire. Selon Sun Tzu : “la guerre est pour l’état une préoccupation sérieuse ; elle nécessite une étude approfondie.” Ce verset est une des clés de la philosophie de Sun Tzu : elle pose la reconnaissance qu’une lutte armée n’est pas une anomalie éphémère , mais un acte conscient.

Contrairement à la plupart des écrivains gréco-romains, Sun Tzu ne s’intéressait pas avant tout à l’élaboration de stratagèmes compliqués ou purement tacticiens (transitoires).

Il s’était donné pour but de rédiger un traité méthodique à l’usage des meneurs d’hommes et des généraux lancés dans la poursuite intelligente d’une guerre victorieuse.

Il croyait que le stratège habile doit être capable de soumettre l’armée ennemie sans engagement militaire, de prendre les villes sans les assiéger et de renverser un État sans ensanglanter les épées.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse

La transcription des 13 chapitres en… 1000 secrets.

#intelligence #economique #renseignements #affaires #suisse
Chinese Go players (Nan Yan – 500 BC)

     Si Sun Tzu savait fort bien que le combat implique beaucoup plus que le choc des armées – « Le nombre à lui seul, ne donne nullement l’avantage. » -, il nous rappel surtout au bons sens en considérant avant tout les facteurs psychologiques, moraux et intellectuels – et non les éléments matériels -, en amont de toute entreprise.

“Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation”

De toutes les citations que nous retrouverons au travers de ses écrits, toutes sans exception font la part belle à l’art de la gouvernance ; la gouvernance stratège dont le premier pilier relève avant tout de la connaissance de ses propres vulnérabilités avant d’entreprendre de connaitre celles des autres…

“Une armée [société] dénuée de renseignement est exactement comme un homme sans yeux ni oreilles”

Dans le contexte économique propre aux acquisitions et fusions stratégiques – ou de raids hostiles -, et au delà des ‘guerres fantômes’ et hauts faits ‘d’espionnage industriel’ dont la presse économique nous fait régulièrement écho, il réside toujours une ‘victime’ économique dont les vulnérabilités ont été habilement exploités par un adversaire bien renseigné…

____________________________

Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

___________________

Retour à la page principale – Avant-propos et Index du Blog (Chapitrage)

#jerome #gabriel #dirigeantstratege #affaires #sécurité #économique