Les revues médicales demandent l’aide pour l’Afrique face au climat

 Une grave famine se déclare en Afrique de l’Est. Après quatre saisons des pluies ratées consécutives, les récoltes en Afrique de l’Est sont devenues si stériles qu’une personne risque de mourir de faim toutes les 36 secondes. Les conditions se détériorent si rapidement en Somalie, en Éthiopie et au Kenya que les experts des droits de l’homme affirment qu’il s’agit de la pire crise de la faim de l’histoire de la région – avec peu de soulagement en vue. La situation est extrême (Article yahoo news).

L’accélération des effets du réchauffement climatique rend malade et tue des centaines de milliers de personnes chaque année sur le continent africain, ont averti mercredi des centaines de revues médicales.

L’appel, rédigé par 16 rédacteurs en chef de revues biomédicales de premier plan de toute l’Afrique, déclare que les dommages déjà causés à travers le continent “devraient être une préoccupation suprême pour toutes les nations”.

“Il est très injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l’origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves”, déclare l’éditorial.

Il a été publié dans quelque 250 revues scientifiques, dont 50 titres africains et des revues médicales internationales comme The BMJ, The Lancet, le New England Journal of Medicine et le National Medical Journal of India.

Les auteurs ont critiqué l’échec de la communauté internationale à tenir sa promesse de fournir 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement pour stimuler une transition énergétique verte et aider les nations à se préparer aux futurs impacts climatiques.

Le réchauffement climatique pèse lourdement sur les économies africaines et la santé de leurs populations, affirment les auteurs, appelant à un financement spécifique pour faire face aux coûts des dommages déjà ressentis.

Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail. (actuellement inondations au Nigéria et au Tchad).

Les changements dans l’écologie des vecteurs provoqués par les inondations et les dommages à l’hygiène environnementale ont entraîné une augmentation des maladies dans toute l’Afrique subsaharienne, avec une augmentation du paludisme, de la dengue, de la fièvre de Lassa, de la vallée du Rift la fièvre, la maladie de Lyme, la maladie à virus Ebola, le virus du Nil occidental et d’autres infections.

 

L’élévation du niveau de la mer réduit la qualité de l’eau, entraînant des maladies d’origine hydrique, notamment les maladies diarrhéiques, l’une des principales causes de mortalité en Afrique.

Les catastrophes climatiques perturbent l’approvisionnement en eau et en nourriture, augmentant l’insécurité alimentaire et la malnutrition, qui cause 1,7 million de décès par an en Afrique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la malnutrition a augmenté de près de 50 % depuis 2012, en raison du rôle central de l’agriculture dans les économies africaines. Les chocs environnementaux et leurs effets d’entraînement causent également de graves dommages à la santé mentale. Au total, on estime que la crise climatique a détruit un cinquième du produit intérieur brut des pays les plus vulnérables aux chocs climatiques.

Certains progrès ont été réalisés, notamment sur les systèmes d’alerte précoce et les infrastructures de défense contre l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.

Mais l’appel estime que les pays les plus riches, historiquement responsables des émissions de combustibles fossiles à l’origine du réchauffement, ont la responsabilité d’agir, à la fois moralement et dans leur propre intérêt.

“Il est temps que la communauté mondiale reconnaisse que la crise climatique, tout en affectant le continent de manière disproportionnée, est une crise mondiale”, a déclaré Lukoye Atwoli, professeur et doyen du Medical College East Africa.

“L’action doit commencer maintenant, et commencer là où elle fait le plus mal, en Afrique. Si nous n’agissons pas, la crise deviendra très bientôt le problème de tous.”

Les auteurs proviennent de revues telles que African Health Sciences, l’African Journal of Primary Health Care and Family Medicine et l’East African Medical Journal.

Lien sur l’éditorial: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)01986-9/fulltext

Blog Famine Afrique 2020: https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/01/29/nous-sommes-responsables-de-la-plus-grande-famine-de-lhistoire-qui-frappe-actuellement-lafrique-australe-et-des-drames-a-venir/

L’afforestation capte le plus de carbone dans le sol

Il y a mille ans, l’Europe était couverte d’une immense forêt. Peu à peu, elle a été défrichée pour faire place aux champs et aux pâturages. Le carbone s’accumulait alors dans le sol par les racines des arbres, les organismes vivants du sol, et les feuilles qui tombent. 

J’ai l’impression que notre agriculture a consommé au cours des siècles ce carbone accumulé par les arbres. Le sol est pourtant la meilleure solution pour de le stocker,  car il y augmente la fertilité et la rétention d’eau.

L’agriculture régénératrice enrichit les champs en carbone par des applications de compost ou des restes végétaux.  Elle inclut des techniques telles que la réduction du labour, les couverts végétaux, la rotation des culture,  le compost et le fumier.  Une étude effectuée sur les terres du Vermont, état américain au climat tempéré, suggère que dans des systèmes pérennes, le pâturage en rotation est la stratégie de régénération la plus efficace.  Au cours des premières décennies, le ‘rotational grazing’, l’élevage avec rotation, permet d’enrichir le sol en carbone de 5,3% en dix ans.

Cependant la stratégie la plus efficace est l’afforestation. Elle augmente le carbone du sol de 6.5% en dix ans.  Il faudrait y ajouter le carbone accumulé dans le bois des arbres, et leur effet régulateur sur le climat local.  

Si les champs actuels sont utilisés en agriculture régénératrice, le sol peut être enrichi de 5% en 50 ans.  Si par contre ils étaient transformés en pâturages bien gérés, ils acculeraient 11% de plus de carbone, et en tant que forêts, ils en contiendraient 17% déplus dans 50 ans.

Les forêts dont le bois est exploité accumulent moins de carbone dans le sol que celles-ci qui atteignent la maturité.

 

Accumulation de carbone dans le sol au cours des années  Afforestation to old growth: Afforestation à croissance naturelle;  Afforestation with harvest: Afforestation avec coupe de bois; All rotation grazing: pâturage en rotation; Same land use with BMPs: Maintien de la même culture (maïs) en agriculture régénératrice; All continuous pasture: pâturage permanent; Business as usual: Agriculture actuelle sans changement.

Le sol forestier s’enrichit continuellement pendant cent ans, même quand les arbres ralentissent leur croissance. Ce résultat est cohérent avec d’autres études,  qui avaient aussi rapporté une augmentation de carbone du sol dans les forêts anciennes.

Cette étude montre encore une fois que des changements dans la gestion de l’agriculture, en particulier un passage de la culture d’aliments pour bétail aux pâturages, et surtout l’afforestation, pourraient compenser une partie des émissions de carbone.

Les chiffres obtenus ici sont plus modestes que ceux présentés par le projet 4 pour mille, qui estimait que 20 à 35% d’émissions de carbone pourraient être stockées dans le sol.  L’agriculture sans labour n’est pas inclue car  les auteurs mentionnent des informations contradictoires à ce sujet.

Les auteurs supposent que le bétail est nourri avec des aliments produits localement dans la ferme, mais actuellement, l’élevage s’accompagne souvent de déforestation et cultures polluantes ailleurs dans le monde.  Leur vision est donc pour le moment exagérément optimiste, mais un tel élevage est possible.  Ils soulignent aussi que la conversion des champs de maïs fourrager en pâturages ne signifie pas une diminution des ressources alimentaires pour l’Homme, mais simplement une autre façon d’alimenter le bétail.  Par contre, je suis sûre que si les aliments végétaux cultivés dans les champs étaient directement consommés par les humains, une partie des terres agricoles pourrait être afforestée.   Nous vivons le début de l’Anthropocène, qui se caractérise par des inondations et des vagues de chaleur de plus en plus importantes.  L’élevage et le transport du bétail seront perturbés par ces changements climatiques et il faut mettre en place d’autres solutions pour les prochaines décennies.

Lien sur l’article: https://journals.plos.org/climate/article?id=10.1371/journal.pclm.0000021

Image de couverture:  yoshitaka2 de Pixabay

Les événements extrêmes annoncent un changement grave du climat

Je suis stupéfaite de voir que le vaccin et le certificat covid remplissent l’espace consacré à l’actualité à la télévision alors qu’en arrière-plan,  en dix secondes, nous voyons  d’immenses feux de forêts dévaster la Grèce et la Turquie, affligées d’une vague de chaleur exceptionnelle. Il y a un mois, le Canada a atteint 49°C.  Il y a deux semaines, les statisticiens livraient leurs conclusions: selon les modèles de réchauffement climatique,  une telle vague de chaleur devrait survenir tous les mille ans. Si elle se produisait plus souvent, les estimations des experts devraient être revues. Or les événements exceptionnels se multiplient cette année.  Ce même été, le proche-Orient, et aujourd’hui la Grèce ont aussi connu des vagues de chaleur exceptionnelles.  Les températures en Alaska  dépassent les trente degrés cette semaine,  elles sont totalement hors norme comme celles de la Sibérie au début de l’été. Des dizaines de tempêtes de grêle ont balayé l’Europe, il y a aussi  des tornades.  Cet été apporte des centaines d’événements climatiques étranges, et visiblement le climat est complètement déstabilisé.  Plusieurs experts mondiaux, tels que Johan Rockström,  évoquent la possibilité qu’il ait passé un seuil au delà duquel la météo sera différente. 

L’évolution du climat pourrait alors être très différente des prévisions du GIEC. Le cycle naturel pourrait être rompu, et les éléments qui modèrent habituellement les températures ne joueraient plus leur rôle.  Le changement s’amplifierait. 

Une accélération est de toute façon prévisible. La banquise arctique se réduit presque chaque année et cette année elle a atteint une surface minimum.   Avant, cette mer était toujours couverte d’une couche de glace d’environ un mètre, âgée de plusieurs années. Maintenant, elle est plus fine, souvent brisée en fragments séparés, et la surface de mer ouverte, bleue, s’agrandit régulièrement.

A mesure que la surface de  la glace diminue, la Planète se réchauffe de plus en plus vite. De plus,  le permafrost Arctique fond et commence à émettre du méthane qui amplifiera encore l’effet de serre dans le futur.

Les forêts brûlent partout sur la Planète et perdent leur rôle de puits de carbone.

Il est bien possible que le réchauffement soit déjà plus rapide que prévu, ce qui nous vaut les inondations et les vagues de chaleur de cette année, et qu’il soit sur le point d’accélérer encore. 

Aujourd’hui, les prévisions d’évolution du climat officielles sont basées sur le dernier rapport du GIEC, et les schémas de réduction s’en inspirent. Mais les événements météorologiques de cet été indiquent que le changement pourrait être plus rapide ou plus grave.  Je ne sais pas si les experts livreront des nouvelles prévisions après cet été apocalyptique, s’ils comprennent maintenant bien l’évolution du climat. Il faudra peut-être un peu plus de temps, des nouveaux modèles basés sur la réalité dont la mise au point pourrait prendre quelques années.   Quelques scientifiques ont émis depuis longtemps des théories différentes sur le déroulement du réchauffement, et craignent une évolution très négative, un réchauffement abrupt et dévastateur. Ils étaient parfois taxés d’alarmistes mais les événements récents semblent leur donner raison. 

D’ici dix ans,  ou même à la prochaine année el Nino dans deux ou dans trois ans, nous aurons probablement d’immenses  inondations, des vagues de chaleur mortelles, des grêles géantes, enfin que sais-je… des événements graves qui mettront notre société en danger. 

Nous devons tout faire pour l’éviter. Ce sera difficile, une aggravation est inévitable, mais nous pouvons peut-être sauver les villes dans lesquelles nous vivons et une partie de nos écosystèmes.  Nous ne pouvons exclure qu’au cours de ces prochaines années, une vague de chaleur dépassant les 45°C touche la Suisse, que la forêt proche de ma maison prenne feu,  et que nous ayons à faire face à ce grave danger, comme les Grecs et les Turcs aujourd’hui.  C’est arrivé début juillet au Canada. Nous sommes déjà en danger, l’ère des catastrophes a commencé. Aujourd’hui, nous le savons. 

Nous entrons dans une course à la vie ou à la mort.  Il y a aura de nombreux dommages. Nous avons besoin de nouvelles prévisions basées sur les événements récents. Elles nous permettraient d’estimer ce qui pourra être sauvé et ce qui doit être évacué.

Article du Temps: Climat, l’été de tous les extrêmes

Addendum: Les scientifiques ont ensuite déclaré que les événements de 2021 étaient possibles si le réchauffement suit les modèles  du GIEC, les prévisions d’événements extrêmes doivent être améliorées https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2021/09/19/une-veritable-prevention-des-risques-climatiques-implique-la-divulgation-des-evenements-les-plus-graves/

Nous pouvons influer sur notre avenir climatique

A la veille de la Grève pour l’Avenir, je réfléchis aux avantages de la lutte pour le climat pour les travailleurs.

Ces réflexions et ces analyses ont sûrement déjà été faites par divers spécialistes de gauche qui ont abouti à la conclusion qu’il faut tenter de  sauver le climat. L’économiste Nicholas Stern, pour sa part, a calculé il y a plusieurs années qu’il serait moins cher de prévenir les catastrophes climatiques. Personnellement, j’essaie surtout de me tenir à jour des événements climatiques, et je rejoins absolument cette idée, car leurs dangers me sautent aux yeux. Les inondations, les vagues de chaleur, et les tempêtes s’aggravent très vite.

Si nous ne faisons rien, si nous poursuivons la croissance rapide, des catastrophes climatiques s’abattront sur de nombreux pays, dont le nôtre. Des chaînes de production et de consommation seront interrompues, des transports perturbés, des entrepôts détruits, et des récoltes perdues.

Nous devrions de plus en plus souvent reconstruire les routes et les bâtiments endommagés par des intempéries, et finalement la vitesse de destruction rendrait les réparations impossibles. Dans ce monde en crise, les assurances et les aides de l’Etat seraient cruciales. 

De nombreux pays seraient progressivement paralysés par les catastrophes. La Suisse n’est pas la plus exposée, nos bâtiments sont assez solides, d’autres courent des risques plus graves ou plus proches.

Je crains qu’une aggravation du climat ces prochaines années ne soit inévitable. Je en vois pas très bien comment notre richesse matérielle pourrait augmenter dans ces conditions. Au niveau du pays, nous devons diminuer la consommation des énergies fossiles, certains biens de consommations, et stabiliser la surface des bâtiments. 

Les destructions climatiques pourraient engendrer des faillites en chaîne. Un rapport récent du fonds monétaire international estime que  la valorisation des actions des entreprises ne tient pas compte du risque climatique. On pourrait en fait les comparer à la maison de paille du petit cochon. Demain, elles pourraient s’effondrer suite à un événement climatique, inondation de l’usine, destruction du stock, non-approvisionnement, interruption pour cause de catastrophe. Un seul ouragan, Michael, a provoqué la fermeture de certaines usines suite à la rupture de la chaîne d’approvisionnement. Lors de la crise Covid, l’activité de nombreuses entreprises a aussi été interrompue, faute de livraisons de Chine.

L’UNDRR, l’agence onusienne de prévention de catastrophes, s’interroge actuellement si la production locale serait plus à l’abri d’aléas climatiques

 https://www.preventionweb.net/news/view/72361. L’économiste cité ne recommande pas une fabrication locale, qui semble pourtant une bonne idée pour l’Europe. Des stratégies pour la résilience de la production existent et seront sûrement utiles.

Et peut-être qu’un jour, les usines disparaitront et nous imprimerons les objets à la maison grâce à notre imprimante 3D et au recyclage du plastique.

Accidents de travail

Tout d’abord, la pénibilité du travail et les accidents de travail augmenteront. Des travailleurs seront emportés par des coups de chaleur, des glissements de terrain, des inondations, tomberont d’un échaufaudage ou seront percutés par un objet porté par le vent, par la grêle, au cours d’un transport, d’un travail extérieur, d’un travail à risque. Il y a déjà eu quelques cas avérés de décès de travailleurs du bâtiment de chaleur. Dans le delta du Mékong les agriculteurs travaillaient de nuit à la lampe frontale l’été passé, et lors de récentes intempéries en Chine, le vent  a causé la mort de laveurs de vitres d’un immeuble. Les échaufaudages de construction sont particulièrement exposés, et les coups de chaleur sont souvent peu prévisibles.

Faillites et chômage

La crise climatique devrait provoquer des inondations et des tempêtes de plus en plus fréquentes, qui interrompraient l’activité économique et le transport, de plus en plus souvent,  de façon de plus en plus généralisée. 

Quel serait l’effet d’une interruption de l’économie mondiale sur la Suisse ? Récemment j’ai decouvert que même le savon était fait en Chine. En 2020, près de deux millions de chinois ont été évacués pour cause d’énormes inondations, et le même nombre de personnes a été employé dans les sauvetages et l’aide d’urgence. Cela s’aggravera probablement. Chaque vis de ce pays semble fabriquée en Asie, et une faillite mondiale, ou des catastrophes dévastatrices, nous priverait de chacun de ces produits. Nous ne disposerions plus d’objets bon marché provenant d’ailleurs, ni d’aliments pour le bétail, ni d’aliments étrangers, et les banques seraient probablement très fragilisées. Il faudrait éventuellement envisager de tout fabriquer sur place comme avant.

La destruction de notre civilisation pourrait continuer par des faillites et un chômage massif, si assurance chômage il y a. Lors de la crise Covid, l’état chinois a géré les entreprises et l’approvisionnement alimentaire. Il en a transformé certaines immédiatement en usines de produits médicaux. De nombreux américains ont perdu leur emploi du jour au lendemain, 17 millions de travailleurs en un mois ont perdu tout revenu. Donald Trump leur a envoyé un chèque de survie.  Deux millions sont encore en retard avec le paiement de leur loyer.  Dans certains pays du tiers monde, les travailleurs n’avaient plus aucun salaire et ont vécu la famine. La Suisse a sauvé les entreprises mais le chômage a augmenté, certains pays ont versé un revenu minimum, ou suspendu le paiement de loyers.

No jobs on a dead Planet

Et finalement, ‘there are no jobs on a dead Planet’, il n’y a pas de travail sur une Planète morte.. Nos vies mêmes sont en danger. Nous ne savons pas exactement comment le climat va évoluer, si un réchauffement croissant provoquera la mort des forêts, des vagues de chaleur mortelles ou des tempêtes furieuses. Certains scientifiques ont estimé qu’un réchauffement climatique de 4°C signifiait la fin de notre civilisation, la fin de notre système alimentaire, et qu’il provoquerait une mortalité très importante, de faim, sur toute la Terre. Ils n’ont peut-être pas prévu toutes les surprises métérologiques qui pourraient être aussi très destructrices.

Solutions

Pour éviter ces drames, pour garder des emplois et un niveau de vie comparable à l’actuel, nous devons viser à une réduction d’émissions de carbone du pays, de nos biens produits à l’étranger et du monde entier.

La plus importante contribution de la Suisse au changement climatique pourrait provenir d’une régulation des transactions financières qui passent par ce pays, par une élimination des investissements polluants.

Nous pourrions demander une réduction du temps de travail sans réduction de salaire, car notre travail est si polluant qu’il génère des coûts de mitigation du réchauffement climatique. Un revenu de base qui éliminerait les trajets et la construction des lieux de travail serait une bonne solution. J’ai aussi pensé à un revenu de base assorti d’un travail pour la commune à faible pourcentage. Ce n’est pas très utile aujourd’hui, mais dans un monde d’urgence, où il faudra assurer des stocks alimentaires, déblayer les gravats des catastrophes, transformer rapidement des bâtiments pour des besoins d’urgence, cela pourrait être bienvenu.

Dans cette perspective de réduction de temps de travail,  j’essaie de demander des fêtes gratuites, des cours de bien-être et de sports gratuits, des spectacles, des places de jeux, des parcs, des bus d’excursions nature partant de tous les quartiers, des potagers. A revenu égal, notre qualité de vie pourrait beaucoup s’améliorer.  Nous pourrions obtenir des objets durables, de meilleure qualité. 

Il serait mieux que l’Etat ait une certaine marge de manoeuvre pour organiser les urgences, tant financière que décisionnelle. Surtout, il me semble que les citoyens les plus pauvres ont tout intérêt à avoir un gouvernement de gauche, honnête, informé et sage, qui prenne soin de la population de manière égalitaire lors des situations d’urgence, qui assure des distributions alimentaires, des gels de loyer, des confiscations pour fournir les biens de première nécessité en cas de crise, et surtout qui anticipe les problèmes pour sauvegarder une certaine qualité de vie.

La situation inverse serait une inflation énorme, le prix des aliments monterait en flèche, les plus riches veilleraient à la sécurité de leurs logements où ils se feraient livrer leurs aliments, et les plus pauvres, sans travail, affamés, verraient leurs logements détruits par les catastrophes.

Le climat est extrêmement grave. Il faut maîtriser la situation au plus vite.

 

L’Agriculture a réchauffé la Terre a empêché la prochaine glaciation

Il y a six ou ou sept mille ans, les populations humaines ont développé l’agriculture. Auparavant entourées d’immenses forêts, elles ont défriché, généralement par le feu, des grandes étendues de terre. Ce changement de mode de vie a causé la libération du carbone des arbres et du sol.  Le réchauffement qui en a résulté a évité l’arrivée du prochain âge glaciaire.

Les scientifiques ont observé une augmentation de CO2 depuis sept mille ans, et de méthane depuis 5000 ans  Dès cet époque, les humains défrichent les forêts par le feu. La culture de riz en rizières, qui émet du méthane dans l’atmosphère, permettrait d’expliquer la plupart du méthane s’ajoutant à l’atmosphère dès cette période. L’élevage des bovins contribue aussi aux émissions de méthane.

Les forêts primitives contenaient autant de vieilles souches de bois tombées au sol que d’arbres vivants (Erb), et  les sols surexploités perdent le carbone accumulé par les arbres (dr).

La déforestation à grande échelle de l’Europe a commencé il y a six mille ans, les grands villages d’agriculteurs en Chine datent de sept mille ans, et les rizières se sont répandues en Asie il y a cinq mille ans.

Sans les rizières, l’élevage, et avec des forêts à la place des champs la Terre serait bien plus froide, et une glaciation commencerait au Nord-Est de la Sibérie, dans le Nord-Ouest de l’Amérique et dans l’archipel Canadien, comme à l’époque géologique MIS19 (article).

Ruddiman et Vavrus estiment que notre climat n’est plus naturel depuis deux mille ans. Selon eux, l’agriculture humaine a provoqué la fonte des glaciers, en partie du moins. Nous avons modifié le climat dès cette période, et provoqué le dégel progressif. Comme les glaciers constituent la principale source d’eau douce,  nos ancêtres ont initié une fonte qui provoque des sécheresses dans d’importantes zones  (phys.org).   Il y a des milliers d’années, nous avons arrêté un immense cycle du climat terrestre et nous avons évité la prochaine glaciation. 

Les émissions de carbone fossile de ces dernières dizaines d’années ajoutent encore plus de gaz carbonique à l’atmosphère, beaucoup plus vite et provoquent le réchauffement climatique rapide, à l’échelle d’un siècle, que nous subissons aujourd’hui.

Nous devons récréer une partie de la biosphère primitive, des forêts, moins de bovins et d’émissions de méthane. Le CO2 de sources fossiles s’ajoutant à celui du sol et de la végétation, nous ne courrons pas de risques de glaciation mais nous pouvons limiter le réchauffement.

La reforestation de la Terre pourrait, en partie du moins,  inverser le cycle et diminuer le niveau de CO2 dans l’air.

La Chine peut-elle sauver le monde?

La Chine produit une grande partie de nos objets d’usage courant. Une énorme proportion, la quasi-totalité des marchandises vendues aux Etats-Unis y est fabriquée. Une grande partie des émissions carbone de la Chine est due à cette production exportée. Nous sommes terriblement dépendants. Lors du confinement, certains usines européennes ont immédiatement manqué de pièces fabriquées à l’étranger, nos Panadol étaient produits en Chine. Nous ne pouvons rien construire car les tournevis sont fabriqués en Chine.  La crise actuelle a démontré la fragilité de ce système. Actuellement, la Chine subit des graves inondations (vidéo) et les catastrophes climatiques iront en augmentant, les lieux de production et les transports seront touchés.

Je me demande si la Chine ne pourrait pas changer, seule, les émissions de CO2 mondiales. Elle pourrait produire uniquement des biens essentiels, solides et  durables, et fermer la plupart de ses usines. La production polluerait alors beaucoup moins, il n’y aurait plus besoin d’autant de transport, d’entrepôts, de magasins ni de destruction compliquée des objets excédentaires ou vite abîmés.   Nous sommes à l’aube d’événements climatiques très dangereux (article), dans une extinction de masse et dans une pollution inquiétante et nous pourrions, pour y remédier, vivre avec un choix et un nombre restreint d’objets durables et fonctionnels.

Un changement pareil est-il envisageable?

A l’extrême, pourraient-ils provoquer le passage de toute la Planète au col Mao et au vélo?

Est-ce une perspective affreuse? Le vélo contribue à la santé de la population au Danemark et nous serions peut-être plus heureux en gérant moins d’objets.

Quelles seraient les conséquences pour l’économie mondiale et comment l’y préparer?

Il serait peut-être plus doux de limiter dès 2021 le temps de travail. En 2020,  le confinement d’une grande partie de la Planète pendant à peu près deux mois a provoqué une réduction suffisante des émissions de carbone (article). Nous pourrions rendre cet effet durable, si possible sans virus, en réduisant les heures de travail dans la plupart des pays d’un jour par semaine, et en imposant des limites strictes aux vols en avion, trop dangereux pour la vie sur Terre. La forte diminution des voyages aériens a beaucoup contribué à la réduction des émissions de carbone, que nous devons absolument poursuivre. Il semble qu’en Angleterre, la moitié de la population soit décidée à voler moins (lien). Une prise de conscience a lieu et les comportements individuels pourraient bien changer spontanément.

La gênante idée de Monsieur Darwin : Un écosystème luxuriant planté par l’Homme – un espoir pour notre avenir?

Le réchauffement climatique menace de nombreuses espèces, dans tous les écosystèmes de la Planète. Les animaux et les végétaux migrent chaque année vers le nord ou en altitude.  Dans nos forêts, nous voyons maintenant des arbres jaunis, attaqués par les bostryches et des arbres arrachés par les tempêtes. Nous pourrions perdre certains écosystèmes actuels. Nos régions se désertifieront -elles?

Je partage ici la moitié du blog d’Adrien Rodriguez, géologue. Il décrit dans celui-ci un exemple réussi de création d’un écosystème par l’Homme, consultez son site pour les descriptions botaniques et pour les autres articles (blog).

 

La gênante idée de monsieur Darwin (Adrien Rodriguez)

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Tout le monde connaît Charles Darwin et sait qu’il fut le père de la théorie de l’évolution, qui révolutionna complètement la biologie. Beaucoup de personnes savent également que le développement de ces idées dut beaucoup à un voyage qu’il réalisa à travers l’Hémisphère Sud, qui le conduisit jusqu’aux Iles Galapagos. Ces îles sont un authentique laboratoire à ciel ouvert où l’évolution suit son cours sous l’attentif regard des scientifiques. Peu de personnes savent, par contre, qu’à son retour des Galapagos, Darwin fit escale sur la petite île d’Ascension, perdue au beau milieu de l’Atlantique à mi-chemin entre le Brésil et l’Afrique.
L’île attira surtout son attention par la presque totale absence de végétation qui avait déjà été remarquée par l’allemand P. Osbeck, qui donnait une terrible description de l’île en 1752: “I never saw a more disagreeable place in all the world than this island”. Sachant qu’à cette époque il n’y avait que 29 espèces de plantes natives recensées – aucune d’elle arborescente ou même ligneuse – on comprend mieux l’impression de désolation que ce lieu devait causer.

A son retour, Darwin suggéra à son ami Joseph Hooker, qui fut plus tard le directeur des fameux Jardins Botaniques Royaux de Kew, de planter sur cette île des arbres et des plantes capables de “capturer” l’eau apportée par les nuages afin d’améliorer les conditions de vie sur l’île.

L’idée ne fut pas oubliée et quelques années plus tard la marine anglaise entreprit avec l’aide des jardins de Kew un ambitieux programme de plantation d’espèces originaires de différents endroits du monde, qui furent plantées dans les zones les plus hautes de l’île, a priori plus humides et plus favorables à leur établissement. Le succès fut tel qu’aujourd’hui une foisonnante jungle tropicale couvre une bonne partie de la Green Mountain, dont le nom reflète bien le changement intervenu.

Le succès de cette idée, cependant, incommode aujourd’hui beaucoup les biologistes conservationnistes, qui se refusent à accepter l’idée que d’authentiques écosystèmes fonctionnels aient pu se développer dans un temps si court et de perdurer jusqu’à aujourd’hui. Certains affirment même que cette végétation n’a aucune chance de survivre et qu’elle serait même en train de disparaître. Ce n’est pas, toutefois, ce que montrent les observations de terrain, qui semblent plutôt démontrer le contraire, le nombre d’espèces présentes sur l’île et l’aire occupée par celles-ci ayant sensiblement augmenté. Il semble donc que l’on soit encore bien loin d’avoir atteint un état d’équilibre. Il est vraiment curieux de constater que plus d’un siècle et demi plus tard, Darwin continue de déranger…

Les espèces introduites se sont naturellement distribuées, grosso modo, en 3 étages de végétation qui reflètent l’augmentation des précipitations avec l’altitude. Le nombre des espèces présentes augmente avec l’altitude et atteint un maximum de 139 espèces dans la région sommitale de la Green Mountain.

En plus des plantes, l’île compte également plusieurs espèces de vertébrés introduites volontairement ou accidentellement et dont la présence est importante pour certaines espèces de plantes. L’animal “terrestre” natif de l’île le plus important est, en réalité, un crabe qui s’alimente exclusivement de végétaux et qui raffole des goyaves (qui n’existaient pas sur l’île auparavant). Il existe cependant quelques populations férales d’ânes, de moutons, de souris et de rats. Les chats, par contre, ont été complètement éradiqués afin d’éviter la menace qu’ils faisaient planer sur le futur de nombreuses espèces d’oiseaux marins. Quelques espèces d’oiseaux ont également été introduites et jouent un rôle important en dispersant les graines des fruits qu’ils consomment.

Pourquoi la végétation de cette île éveille-t-elle tant l’intérêt des scientifiques ? C’est surtout parce qu’elle démontre que des espèces originaires de lieux différents et qui n’ont pas coévolué au contact les unes des autres sont tout-à-fait capables de coexister et de constituer un écosystème “nouvel” (libre traduction du terme anglais novel ecosystem) au sein duquel chaque espèce occupe sa propre niche écologique et assume un certain nombre de fonctions qui permettent à l’écosystème de fonctionner normalement. Un tel exemple ouvre bien sûr des perspectives intéressantes dans l’optique de la récupération des terres dégradées ou voir même de la colonisation d’autres planètes. Accepter une telle idée change bien sûr complètement le point de vue que nous avions vis-à-vis des espèces exotiques et de la manière de gérer les espèces invasives, ce qui est très mal accepté par les biologistes conservationnistes.

blog d’Adrien Rodriguez, Retour au Pliocène, Août 2019

Dans les autres articles de son blog, Adrien Rodriguez  décrit les espèces paléo-autochtones de la péninsule ibérique, qui y proliféraient quand le climat était plus chaud.  S’épanouiront-elles à nouveau? C’est un sujet très intéressant. Nos écosystèmes sont très menacés. Devons-nous prendre le risque de nous retrouver face à un paysage aride, ou devons-nous prendre les devants et planter des forêts résistantes au réchauffement? Pouvons-nous suffisamment prédire le climat qui régnera dans quarante ou cinquante ans? La Nature formera-t-elle des nouveaux écosystèmes elle-même?

Le réchauffement climatique est catastrophique pour la sécurité mondiale

Les experts militaires américains du climat ont publié un rapport sur les risques que le réchauffement pose pour la sécurité mondiale. Le sous-titre du rapport dit tout: ‘Les scénarios climatiques suggèrent un Futur catastrophique pour la sécurité’.

Le rapport détaille les conséquences des scénarios climatiques du GIEC, RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6 et RCP 8.5, décrites dans les rapports des agences de l’ONU et par la Banque Mondiale:

Un réchauffement climatique global entre un et deux degrés présente déjà une menace sérieuse. Au delà, le monde est menacé de catastrophes irréversibles. Des régions entières deviendront inhabitables à cause de températures extrêmement élevées.

L’Afrique

L’Afrique est exposée à réchauffement supérieur à la moyenne globale. Actuellement, elle subit périodes inquiétantes de sécheresses et d’inondation. A 1-2°C de réchauffement, l’Afrique est très menacée, bien de champs deviendront incultivables et les maladies se multiplieront sur le continent, ce qui accroîtra les risques de violence. Elle subira la désertification du Sahel et des vagues de chaleur extrêmes dans les régions équatoriales et dans le Sud. L’Afrique de l’Est est menacée par les typhons. Les conséquences sur la sécurité alimentaire d’une population déjà mal alimentée pourraient être graves. A plus de 2°C l’Afrique pourrait subir des crises humanitaires sévères.

Moyen-Orient et Asie Centrale

Le Moyen -Orient et l’Asie Centrale subiront des températures dangereusement élevées, des sécheresses, et des pénuries d’eau. Des températures très élevées, pourraient rendre ces régions inhabitables entre 2 et 4°C de réchauffement global.

L’Europe et la Russie

Les risques sont moyens à élevés, Le Nord de l’Europe en particulier est exposé à des forts changements, des températures très élevées, des sécheresses et des inondations, des vagues de chaleur extrêmes chaque été.  La région méditerranéenne subirait des vagues de chaleur extrêmes de trois mois chaque été. Les Pays-Bas et de nombreuses villes européennes sont menacées par une augmentation de niveau de la mer d’un mètre. La météo dangereuse menace l’économie européenne. A plus de 2°C, l’Europe subirait des sécheresses prolongées et la montée du niveau de la mer toucherait de nombreuses régions. Des migrations internes ainsi qu’un afflux de migrants d’autres continents sont probables.

Inde -Asie -Pacifique

L’Asie subirait des sécheresses et  des inondations graves. Au-dessus de 2°C, ces régions seraient frappées par une montée du niveau de la mer dévastatrice, des moussons extrêmes, des cyclones destructeurs, et la production alimentaire serait perturbée.

 

Amérique du Nord et régions boréales

Ces zones sont exposées à des dangers moyens à forts,  à des tempêtes, à des feux,  à la destruction d’infrastructure, et à des risques pour les institutions démocratiques.
Au delà de 2°C de réchauffement des vagues de chaleur extrêmes (je suppose à 50°C) pourraient toucher même les régions les plus froides.

 

Amérique du Sud, Caraïbes

L’Amérique du Sud subirait des changements des zones de précipitations, des migrations.
De nouvelles maladies pourraient se multiplier et menacent la production agricole. La production du café, du sucre et du soja est menacée lors d’un réchauffement important. Les poissons migreront vers des eaux plus fraîches.

Cette partie me semble sous-estimée ou vague. Actuellement, l’Amérique du Sud subit des sécheresses et des inondations catastrophiques, et les Caraïbes des ouragans dangereux. L’Amazonie est menacée et la région pourrait devenir aride  (dr).

 

Maintenant, nous vivrons ainsi.

En Europe, en Amérique du Nord et en Russie, nous courrons au moins des risques conséquents pour la société et les infrastructures humaines. Ailleurs, ces risques seront sévères. Dans le document, (p.10) se trouve une belle carte du monde qui représente les risques par région en rouge.

Le rapport prévoit aussi des conséquences sociétales négatives telles que la montée de l’extrême droite, de dictatures ou du narco-trafic. Il déclare que le monde doit agir ensemble pour limiter le réchauffement et résister aux effets qui se produisent déjà.

Ce rapport est basé sur les travaux du GIEC. Il prévoit les conséquences annuelles mais n’inclut peut-être pas les tempêtes et vagues de chaleur journalières qui pourraient augmenter les risques pour la vie, les infrastructures, et les cultures alimentaires. Le président du GIEC a dit lui-même déclaré à la COP25 que les conséquences du changement climatique sont actuellement plus graves que prévu. D’autres scientifiques estiment que le réchauffement pourrait progresser plus rapidement.

Communiqué de presse: https://climateandsecurity.org/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change/
Rapport: https://climateandsecurity.files.wordpress.com/2020/02/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change_nsmip_2020_2.pdf

Une deuxième tempête exceptionnelle déferle sur la Suisse une semaine après la première

La semaine passée, la Suisse a été touchée par la tempête Petra.  Inhabituellement forte, elle a provoqué des vents très forts: les rafales ont atteint 129km/h à Thoune, 125km/h à Brienz, 112km/h à Evionnaz et 171 km/h en montagne (Association suisse des risques naturels).

C’était une des tempêtes les plus fortes de ces dernières années. Elle a arraché des arbres et provoqué des coupures de courant.

Une semaine après, la tempête Cliara, qui dévaste dimanche l’Angleterre et la Belgique,  pourrait nous amener l’équivalent d’un Lothar.

Il y a eu de nombreuses tempêtes étonnamment fortes ces dernières années, des événements qui ont arraché des arbres et provoqué des dégâts, dans plusieurs pays. J’en ai vu des dizaines, essentiellement en Europe.

L’augmentation de la température terrestre pourrait provoquer un brassage de l’atmosphère qui s’accompagnerait de vents très violents. Et cela pourrait s’aggraver à mesure que les températures montent, avec des conséquences destructrices.

Addendum lundi 10.02:

La semaine passée, la Croatie a été touchée par des rafales jusqu’à 270 hm/h.

Dimanche, un vent exceptionnellement fort a été mesuré en Californie, dans la Sierra Nevada 209 miles/h, plus de 300 km /h.  C’est un record. Il n’a jamais atteint des vitesses pareilles dans cette région, où les vents semblent donc s’intensifier.

Le Pacifique dans son ensemble exposé à des vents plus forts qui changent la circulation de l’eau dans cet océan.

Sam Carana a noté dimanche des vents très forts, de 430 km/h sur l’Atlantique-Nord et s’inquiète de leurs conséquences sur le réchauffement de l’océan et sur les émissions de méthane.

Addendum jeudi 13.02

Une troisième tempête en dix jours, Dennis, est annoncée en Suisse le 13 février.  L’ouragan suivant couve dans l’Atlantique Nord et atteindra l’Europe demain.  Je note ces intempéries à mesure qu’elles se produisent.  Les statisticiens confirmeront si elles sont exceptionnelles. La question essentielle est de prévoir jusqu’à quel point elles augmenteront ces prochaines années ou ces prochaines décennies.

 

En janvier, il a fait 25°C de trop en Norvège

Records de chaleur en Scandinavie et autour de la Baltique

La Norvège et la Scandinavie ont battu des records de chaleur en janvier. La Norvège a atteint des températures au dessus de 19°C. C’est du jamais vu dans ces pays où l’hiver est rude, fait de neige et de gel, et où, il y a peu, le printemps apportait peut-être 5°C et l’été atteignait à peine 19°C.

L’écosystème boréal, qui est adapté à plusieurs mois de gel interrompu, pourrait être très perturbé par ces changements. En Sibérie, les vagues de chaleur du printemps et de l’été causent des sécheresses et des feux de forêt. A certains endroits, la végétation succombe aussi à des maladies nouvelles.  Cet hiver, les cerisiers ont fleuri à Stockholm, comme ils fleurissent chez nous, les animaux en hibernation pourraient se réveiller, les insectes pourraient éclore et leur cycle annuel pourrait être bouleversé. Espérons que les arbres fruitiers produiront encore des fruits en été. Mais pour combien de temps?

Nombreuses vagues de chaleur à deux dizaines de degrés de trop

Le changement climatique est incontestable dans les régions boréales, et les changements sont énormes, avec des vagues de chaleur de plus de 20°C au dessus de la normale, qui se sont produites aussi ces dernières années.  Elles sont frappé aussi l’Alaska, la Scandinavie l’été passé, en février 2019 il faisait 21°C en Angleterre.  Ces températures sont tout à fait inhabituelles,  de nombreux épisodes de ce type se produisent ces dernières années, et s’intensifient. Ces vagues de chaleur accélèrent la fonte de la glace sur la mer Arctique, du permafrost et celle du Groenland. Elles vont donc précipiter le réchauffement et la montée du niveau de la mer.

L’hiver est chaud en Suisse aussi

Même chez nous, il a fait trop chaud au début du mois de janvier, mois qui apportait généralement des températures négatives. Il a fait chaud en décembre aussi, et certainement en été.  Il me semble d’ailleurs, que depuis deux ou trois ans, le climat a changé.  Plusieurs fois par année, nous vivons des semaines à environ dix degrés au-dessus des moyennes du vingtième siècle, au point que la moyenne annuelle pourrait bien être de plus que 2°C de réchauffement.  Il faut bien sûr faire de calculs pour toute la Planète, des moyennes sur des mesures prises à plus de cent lieux et sur toute l’année, Je me demande si c’est un effet régional ou le symptôme d’une accélération planétaire. J’allais écrire ‘profitez de cette  dernière journée froide’, mais après vérification elle est autour de +5°C, pas de -5°C, comme avant.

Le climat devient dangereux

Ces températures inhabituelles seront certainement suivies d’autres phénomènes inhabituels, inondations, vagues de chaleurs au printemps et en été, tempêtes, dont l’intensité augmentera aussi beaucoup.  Les événements météo seront nouveaux, différents de ceux que nous avons connus jusqu’à maintenant. Et si en été, les températures montaient de 25°C au dessus-de la moyenne? Cela pourrait se produire au cours de cette décennie.  Les autorités se basent souvent sur une inondation passée pour bien organiser l’évacuation lors de la suivante.  Il faut maintenant faire des modèles nouveaux, et anticiper des catastrophes de plus en plus grandes. Au niveau mondial, dans de nombreux endroits, il faut maintenant construire les abris dans lesquels les habitants seront de plus en plus souvent confinés par la suite.

Addendum: l’Est des Etats-Unis a subi un mois de janvier inhabituellement chaud, et la germination des  céréales dans les champs a commencé, ce qui pourrait provoquer une mauvaise récolte cette année (Accuweather).