Les recherches en sciences de gestion ou en psychologie sociale montrent l’importance de la dimension humaine en management. Pour faire bref, les collaborateurs s’impliquent mieux dans leur travail s’ils se sentent bien traités. Curieusement, les organisations privées ont été les premiers à s’en inspirer, non pas par générosité, mais pour une simple raison de rentabilité économique. D’une manière générale, les institutions publiques s’en sont largement inspirées avec des progrès notables.
Prenons quelques exemples de leur prise de conscience.
À la fin des années nonante, mal formés, les différents corps de police étaient des lieux de vaudeville : les cadres fermaient les yeux sur l’alcoolisme de certains de leurs collègues et l’on a même vu dans une même section l’adjudant, sa femme et son amant. Il fallait mettre fin à cette mascarade dangereuse. Quelques années plus tard, une réflexion systématique sur l’éthique et des formations au brevet fédéral de policier ont considérablement corrigé les comportements.
Les hôpitaux universitaires romands ont eu la même réflexion. Des formations au management de longue durée et des nominations non plus basées sur le nombre de papiers de recherches mais sur les qualités de leadership ont, elles aussi, amélioré les relations professionnelles entre les médecins, le personnel soignant et les administratifs, même si tout n’est pas encore parfait.
Dans ces deux grandes institutions, il ne faut pas croire que ces changements ont été faits sans grincement de dents. Les sanctions ont été impitoyables. Ainsi les nominations rassurantes à l’ancienneté ont été supprimées et, dans de nombreux cas, il a été nécessaire de sauter une génération de cadres trop âgés pour accepter cette rupture en termes de prise en compte des collaborateurs. Tant pis pour eux.
Dans la magistrature, aucune initiative de ce type ne semble avoir été mise en oeuvre. Pourtant, la maîtrise des codes et des procédures judiciaires ne suffisent plus à manager des équipes. Les dérapages sont surprenants, médiatiques et importuns. On se demande comment les collaborateurs, issus de la génération Y, peuvent-ils encore supporter l’arrogance de certains magistrats ?
Alors lorsque certains veulent se présenter à des fonctions fédérales, les casseroles de la renommée tintent jusqu’à Berne et la commission de sélection du procureur général de la confédération semble bien embarrassée pour choisir une personne de confiance. Un comble dans la magistrature.
Serons-nous contraints de chercher un juriste à l’étranger ? Dommage que l’on puisse douter de l’idée pratique d’une telle affaire.
Il existe depuis quelques années une académie suisse de la magistrature, chargée de donner une impulsion notamment managériale aux magistrats ou futurs magistrats.
Cela dit, le problème principal tient à l’affiliation politique. Vous engageriez-vous dans une voie ou le choix ultime de sélection tient compte de votre couleur politique? Et où une jeune stagiaire avocate de 27 ans peut devenir juge à la Cour suprême juste parce qu’elle est la seule candidate Verte ?
Cher Monsieur, effectivement, je connais cette académie, mais si son comité propose un vernis managérial, il doit être bien mat. En ce qui concerne, l’avocate stagiaire qui devient juge à la cour fédérale, vous confirmer mon blog. Ces pratiques dates du début siècle dernier.
Sauf qu’au siècle dernier, le choix se serait porté sur le “fils de” et en aucun cas une femme. 😉
Il y a donc quand même une évolution positive…
Non, au contraire, rien ne change, c’est justement cela qui est intéressant. Le résultat est identique.
A se demander si le “troisième pouvoir” (j’y inclus avocats, notaires, ils sont tous consanguins) marche avec une, deux béquilles ou un… tintebin!
Ils enverront encore des fax, comme les départements de santé pour le covid, dans… dix ans, pour se justifier et faire marcher le business de cette grande confrérie.
C’est vrai que la Suisse est un des pays les plus performants du monde…
(Cf. les fonds illégaux retenus et retenus et retenus ad etaernum) 🙂