Regula Rytz veut devenir CEO

Analogie. Regula Rytz, Conseillère nationale, postule à un poste de CEO dans l’industrie privée. Elle doit être nommée non pas par des partis politiques mais par un conseil d’administration dont elle ne sait pas qui va s’opposer à elle et qui va la soutenir.

Regardons ce transfert dans un autre monde finalement pas si antinomique et que se serait-il passé pour sa carrière ?

Regula Rytz a CV irréprochable. Elle a réussi brillamment dans des postes d’exécutif, s’est impliquée pour le bien de tous dans son canton et a eu suffisamment de chance pour rejoindre au bon moment une association d’écologistes dont elle a gravi rapidement tous les échelons pour arriver au plus haut niveau. Pour réussir elle a un look d’enfer et un comportement d’une vraie business woman.

Cependant, il ne faut pas s’y fier, sous ses aspects policés, se cache une guerrière. Du reste, cette fin d’année, elle a consulté tous ses amis qui l’ont encouragé chaleureusement à exiger le poste de CEO.

Pourtant Regula va échouer à sa nomination.

Quelle analyse stratégique peut-on faire de l’exigence de Regula ?

Tout d’abord, on ne s’attaque jamais à un CEO en place pour une raison très simple, il s’agit ni plus ni moins qu’un acte de félonie et les félons finissent leur carrière de façon plutôt tragique. Deuxièmement, une simple analyse stratégique lui aurait rapidement démontré que le contexte n’était pas favorable, d’autant que le CEO ne s’est pas comporté en despote et qu’il n’a pris aucune décision odieuse pendant l’année. Toutes les bonnes raisons pour le destituer n’ont aucune validité. Bien accroché à son poste, le CEO conserve toute sa légitimité.

Quels conseils aurait-on pu donner à Regula ?

Eh bien, il ne faut jamais écouter ses amis. Leurs raisonnements sont limités à leur enthousiasme et au désir incommensurable de vous faire plaisir. Sans aucun doute se mettre à la place de ses ennemis et anticiper leurs réactions auraient été plus judicieux. Dans le business on dit souvent qu’il faut être au bon endroit au bon moment. Mais là franchement, les retours d’alliances sont tellement imprévisibles que le risque était bien téméraire.

Tiens prenons Adèle, sa compétitrice. Elle s’est mise en retrait, attend son tour et lorsque la chance arrivera elle n’aura sans doute pas de casserole à tirer et sans doute de meilleures chances pour continuer sa carrière.