Bureau individuel, à bas les privilèges ?

Dans une époque du “Tous pareils”, faut-il encore garder quelques attributs du pouvoir ? Dans ce contexte, le bureau individuel pour les cadres supérieurs et dirigeants est-il vraiment indispensable ? Ce débat, qui semble d’une autre époque, est loin d’être passé de mode. En privé, les opinions divergent.

Les inconditionnels

Incontestablement l’accession à un bureau privé est le résultat d’une carrière réussie. Après une série d’épreuves exigeant, entre autres du sang-froid et de la persévérance, un peu d’intimité et de confidentialité est accordée au récipiendaire. Mais contrairement aux idées reçues, le passage du seuil ne se fait pas comme un Consul aux portes de Rome, comme certains aimeraient le croire, mais il est plutôt vécu comme une rupture de convivialité avec ses anciens pairs. Désormais, la solitude guette son pensionnaire, enfermé entre ces quatre murs d’intimité.

Les psychosociaux

Certains n’admettent pas cette rupture et prônent au contraire le partage d’expériences, la proximité voire le nomadisme. Ils abhorrent les attributs du pouvoir et recherchent des relations plus humaines dans l’organisation. Pourquoi pas ?

La réalité

Une nomination à un poste de responsable est loin d’être neutre. Elle engage la responsabilité du titulaire qui appartient soudainement à une hiérarchie qu’elle soit subalterne ou supérieure. Une distance se met naturellement en place qui ne disparaîtra jamais. Il va falloir vivre avec. Cette différence doit être assumée, parce que plus on monte dans la hiérarchie plus les attributs du pouvoir deviennent importants et les décisions prises impactent l’ensemble de l’organisation. Lors de moments décisifs beaucoup de réflexions et de confidentialité sont nécessaires, porte fermée, hors des bruits de couloir.