Encadrer les parcours de soins

Quand un sociologue parle de son champ d’étude, non seulement il en parle bien, mais en plus, il en parle avec affection. Frederik Mispelblom Beyer n’échappe pas à la règle. Dans son dernier ouvrage “Encadrer les parcours de soins“, il nous ouvre les portes des actes et des gestes du personnel soignant et de ceux qui les encadrent. Loin des modèles proposés dans les manuels de management et des référentiels de compétences, il adopte un point de vue iconoclaste. “Non, dit l’auteur, les managers ne passent pas leur temps à planifier, ordonner et contrôler mais plutôt cahin-caha et leur travail ressemble à celui du ménage : il se voit quand il n’est pas fait”.

L’auteur nous propose des questions au ras des pâquerettes : comment les managers des soins font-ils pour être à la hauteur ou être simplement informé de ce qui se passe dans leur service ? Comment font-ils pour faire tout en même temps ? C’est bien cela qui est intéressant car ainsi que le dit F. Mispelblom “Encadrer des équipes, c’est se débrouiller entre plusieurs sources de contraintes de nature et de pression différentes et aussi de savoir quelle pression on peut exercer soi-même en fonction de sa morale et de sa trajectoire”. Tout cela dans un univers où d’anciens collègues, des supérieurs hiérarchiques deviennent des adversaires voire de véritables des ennemis qui ne veulent pas qu’ils réussissent.

Finalement, nous pouvons nous poser la question de s’il existe dans les fonctions de management des différences fondamentales entre les cadres de santé et ceux d’autres organisations des secteurs publiques ou privées ? Nous pouvons supposer que non, heureusement ?