Direction bicéphale, tendance de fond ou incrédulité ?

On trouve quelques directions bicéphales dans les PME (voir le lien éponyme PME.CH). Généralement, il s’agit de membre d’une même famille, père et fils ou frère et sœur d’une même fratrie. Lorsqu’un conflit survient, les portes peuvent claquer, le ton monter, mais une longue expérience de vie commune empêche une rupture brutale ; les liens familiaux sont garants de la stabilité. Généralement dans ce type de structure, les rôles sont clairement définis, l’un est responsable de la vente, l’autre des finances… Généralement, lorsque l’entreprise grandit une seule tête est nécessaire selon le bon vieux principe du “sans un chef rien ne fonctionne”.

Une direction bicéphale, c’est dans l’air du temps.

Carmen Tanner et Pierre Dessemontet, co-syndic d’Yverdon-les-Bains, Mattea Meyer et Cédric Wermuth, coprésident du parti socialiste veulent nous démontrer le contraire selon le bon vieux principe du “deux têtes valent mieux qu’une”. Au-delà du côté sympathique de cette codirection, on peut se poser la question de sa pérennité. Cette forme de management peut fonctionner à la condition qu’il n’y ait pas d’enjeu, tout au moins pour l’un d’entre eux. Par exemple, l’un anime les débats sur le devant de la scène, l’autre sert de maître à penser, de sparring-partner, d’observateur attentif, tout en restant dans l’ombre. Mais au-delà des combinaisons possibles de répartition des rôles cela ne peut pas fonctionner du point de vue organisationnel.

Imaginez de vous retrouver non pas devant un seul patron, mais deux. Comment pouvez-vous faire passer une idée originale ? À deux contre un, vous avez peu de possibilités de faire pencher la balance en votre faveur. Au bout de quelques tentatives infructueuses, vous risquez de vous démotiver ainsi que vos collègues confrontés à la même problématique.

Deux conseils pour ceux qui sont confrontés à une direction bicéphale

Premier conseil : “plus d’un couple sur deux se séparent au bout de quelques années” alors soyez patient.

Second conseil : puisque les places vont être bientôt libres, préparez-vous pour les prochaines élections.

Bernard Radon

Certains considèrent les organisations publiques et privées comme un lieu de tragédie face à un management peu enclin à la compassion. D’autres sans doute plus cyniques, y voient surtout une représentation d’opérette où se pâment les galons dorés, dans l'imbroglio de relations humaines. C’est autour de ces visions différentes que le combat des acteurs pour leur survie se cristallise dans un univers intentionnel, égoïste et myope. Ce blog veut décrypter ces liens humains qui relient toutes les relations complexes où le terme stratégie rime avec tragédie pour donner quelques pistes à ceux (petits et grands) qui les vivent au quotidien. Bernard Radon N°1 du coaching de managers en Suisse romande.