Comment rendre invisible le visible ? La méthode RTS décryptée en quatre points

Un aide-mémoire pour les directeurs d’institutions publiques ou privées pris en flagrant délit d’ignorance.

L’ancien présentateur vedette de la RTS, Darius Rochebin, mit gravement en cause par Le Temps ainsi que deux autres cadres, nécessitait un timing et une réponse appropriée. Celles de M. Pascal Crittin, son directeur général, tiennent au sublime. Mais comment s’y est-il pris ?

Un timing parfait

Le Temps paraît à six heures du matin. Afin de ne pas donner un sentiment de panique, rien ne se passe durant le journal de la mi-journée. Au 19 heures 30, la réponse est donnée en fin de journal, juste avant l’annonce du décès de Sean Connery qui a envoûté notre âme de cinéphile. Une coïncidence qui ressemble furieusement à une aubaine.

Une émotion calculée

Surtout pas de déni, mais des émotions. Il ne faut pas hésiter à en mettre sur la tartine. “Je suis choqué”, “je suis heurté dans mes valeurs”, “je suis indigné”, “nous avons pourtant tout fait”, etc. Le ton est linéaire, pas de tragédie, pas de larmes, bref M. Crittin inspire confiance. Personnellement, j’aurais ajouté au moins une phrase choc – “je suis groggy” – et quelques superlatifs pour montrer un peu plus d’émotions vraies (gravissime, extrêmement, au plus haut degré, etc.).

Minimiser

À l’époque des truffes, les commerçants ne vendent jamais au kilo, mais au gramme, c’est moins cher. Les bonnes recettes font les bons communicateurs, M. Crittin n’hésite pas à dire : “il s’agit de trois plaintes, sur deux mille collaborateurs”. En même temps, il insiste sur les difficultés rencontrées : “il faut qualifier, ce n’est pas simple… Les dispositifs mis en place ne fonctionnent pas assez bien”. Décidément, j’adore la rhétorique.

Conclure en énonçant les mesures

Les fondamentaux de la communication de crise sont présents : appels à une société externe, à des auditeurs, à des personnes sans faille, des experts indépendants, une enquête interne, la liste n’est pas très longue, mais ces mesures doivent créer un climat de confiance et donner une vision positive du “plus jamais ça”.

La réalité de la réalité

M. Crittin était-il informé des avatars de ses cadres et de son présentateur vedette ? Indubitablement, pour trois raisons. La première est la diffusion de l’information dans les organisations circule plus vite que les courriels. La deuxième, dans toutes les institutions, il y a toujours une personne qui a un intérêt à la dénonciation, soit pour déstabiliser, se faire valoir, par délectation ou même par bêtise… Les motivations sont infinies. Enfin, un directeur général qui n’est pas informé est suspect. Comment diriger des collaborateurs sans savoir ce qui se passe de grave dans son institution ? Je laisse le conseil d’administration le soin de régler la question. Je ne les envie pas parce que les langues vont se délier et les barrages se rompre. Les prochaines semaines seront riches en émotions.

Bernard Radon

Certains considèrent les organisations publiques et privées comme un lieu de tragédie face à un management peu enclin à la compassion. D’autres sans doute plus cyniques, y voient surtout une représentation d’opérette où se pâment les galons dorés, dans l'imbroglio de relations humaines. C’est autour de ces visions différentes que le combat des acteurs pour leur survie se cristallise dans un univers intentionnel, égoïste et myope. Ce blog veut décrypter ces liens humains qui relient toutes les relations complexes où le terme stratégie rime avec tragédie pour donner quelques pistes à ceux (petits et grands) qui les vivent au quotidien. Bernard Radon N°1 du coaching de managers en Suisse romande.

58 réponses à “Comment rendre invisible le visible ? La méthode RTS décryptée en quatre points

  1. Qui sont les journalistes qui ont pondu cet article, qu’ont-ils à y gagner, quelles sont leurs preuves, sont-elles crédibles, pourquoi s’attaquer à un présentateur vedette et cacher les noms d’autres soi-disant prédateurs, idem concernant les noms des “plaignants” ? Quel est le but recherché hormis une solide jalousie, tout cela ne paraît pas très crédible, sérieux, on se rapproche d’une investigation “cold case”, 50′ pour une intrigue dont on connaît l’issue rapidement, les victimes n’étaient-elles pas quelque peu consentantes, quelles preuves du contraire, des plaintes soudainement apparues, peu étayées, des peurs cachées, des discours “rentrés”, du mauvais Mélanchon, bobo, gaucho, mais surtout qui nous fait perdre notre “Temps”, superbe performance, pitoyable résultat, d’autant plus que la situation décrite existe à la TVR, SSR, RTS, etc, depuis plus de cinquante ans, un peu de sérieux les journaleux !

    1. Je comprends parfaitement votre indignation d’autant que je suis d’accord avec vous. De quoi se mêle Le Temps ? En quoi ce qui se passe dans les murs de la RTS nous intéresse-t-il ? Et les élections américaines ? Et le travail des enfants en Afrique ? Vous avez raison, Le Temps doit parler chiffons et bisounours de gauche, de préférence.

    2. D’accord avec vous, d’autant qu’une telle situation existe dans toutes les grandes boîtes et organisations.

      Qu’il est laid de descendre en flamme une personnalité ainsi, sans véritable preuve, sans procès, d’autant que ça reste sa vie privée et qu’il n’a pas violé personne, pour les faits exposés.

      Du journalisme pour grenouille de bénitier, avec une béquille de #metoo 🙂

      1. Pour votre second paragraphe, je peux comprendre que finalement M. Rochebin n’a rien commis d’illégal. Mais quand même, utiliser sa position de vedette du petit écran pour séduire un jeune tout juste sorti de l’école de journaliste, je trouve que cela ressemble à une certaine forme de perversité. Et son utilisation de pseudo n’est pas neutre non plus. Concrètement, Le Temps condamne un grand laxisme dans la gestion des collaborateurs avec un DRH qui semble bien peu visible. Lui aussi peut être accusé de laxiste. Tout cela reflète un certain état d’esprit peu reluisant dans une grande institution suisse. Il faut en parler.

        1. Cf. le premier commentaire de M. Chevalley, pourquoi mentionner Rochebin et pas les autres?
          Ca sent le règlement de comptes!

          On aimerait voir “Le Temps” dénoncer les mêmes pratiques, au sein de son propre groupe Axel-Springer, dont je n’ai aucun doute qu’elles existent aussi !

      2. Monsieur Wilhem,
        Vous qui dénoncez fréquemment dans l’espace blogs l’usage de multi-pseudos par des trolls, je suis surpris que pour le coup, vous n’avez rien à redire sur les pratiques de Darius Rochebin (dont il a lui-même avoué).

        1. Je ne disculpe aucunement Château Darius et je trouve aussi le procédé pervers, comme le dit Bernard Radon.

          Je m’insurge seulement que l’on ne mentionne que son nom, ce qui ne me parait pas très “fair” et plutôt surprenant 🙂

          1. P.S. peut-être ceci explique-t-il son exil parisien et on couvre les autres encore en poste???

          2. Ne pas mentionner les autres noms vient apparemment du fait qu’on pourrait facilement identifier les victimes encore en fonction à la RTS.

            Mais je pense comme vous.

  2. Harassment – sexual or otherwise – is a power game at work.
    And it’s wrong.
    Been there, me too.

  3. Je n’ai aucune sympathie pour ce que les medias et la presse romande sont devenus.

    Alors, tous ces journaleux bien-pensants qui se dévorent entre eux est un spectacle que je trouve ma foi fort divertissant.
    Par les temps qui courent c’est toujours bon à prendre.

    Quant à la qualité de l’information, je crois que toute personne un peu sensée en a fait le deuil depuis bien quelques années déjà. Cette affaire n’est qu’un clou de plus dans le cercueil.

  4. Comme toutes vedette “faite maison”, en pur produit des mass-médiocres et avec sa distinction de garçon de café, Darius Rochebin n’est-il pas victime de sa propre image? A force de se présenter comme l’icône polie, intéressée, retenue, “semper idem”, toujours semblable à lui-même – prenez une émission de DR, comme une autre consacrée au sport ou aux loisirs, vous les aurez toutes vues; la recette n’a pas varié pas depuis plus de vingt ans -, bref, en parfait pasteur de la religion odieux-visuelle, condamné à se libérer de ses frustrations en troussant les collègues féminines à la dérobée dans les couloirs et en quêtant les rencontres furtives sur Facebook avec des jeunes proies aussi naïves que faciles à harponner, ne révèle-t-il pas les dessous de ce que Chomsky appelait la fabrique du consensus?

    Comme avec l’affaire Tariq Ramadan, la presse en crise, en état de survie et aux soins intensifs, sinon palliatifs, ne s’intéresse plus au service public que par ses scandales sans se soucier de jeter du même coup le discrédit sur l’ensemble de la corporation. Comme une école vouée à museler et à réprimer ses enseignants, une presse désormais livrée à ne plus trouver autre chose que de déballer son linge sale en public laisse peu d’espoir dans une information digne de ce nom.

    L’école, la presse, les deux mamelles de la Démocratie, les deux fabriques de consensus, de conformisme, de consumérisme et de crétinisme.

  5. « L’ancien présentateur vedette de la RTS, Darius Rochebin, mit gravement en cause par »
    « Mit » ? Vraiment ? 😊
    Sinon, je suis d’accord sur le fond, bien sûr.

  6. Vous êtes rempli de mansuétude à l’égard de ce “pauvre garçon” en espoir de journaliste de génie, qui se plaindrait soudainement de soi-disant attouchements, alors qu’il était demandeur de conseils, soutien, piston et j’en passe ! C’est comme le client d’une prostituée qui paie les honoraires de la dame, sait ce qu’il va obtenir, n’en est pas satisfait et sortant de chez la belle décide qu’il faut supprimer la prostitution, soyons sérieux, c’est exonérer un peu vite ces charmantes prétendantes aux faveurs des puissants, qui insatisfaites du résultat obtenu crient au harcèlement, voire au viol, en jurant qu’elles voulaient sauvegarder leur vertu jusqu’au cimetière, il paraît que salaud a un équivalent féminin !
    La présomption d’innocence est un dogme juridique, il serait utile que les avocats organisent des séminaires où les bases du droit et de l’honnêteté intellectuelle seraient enseignés à ces aimables apprentis plumitifs. Je sais, le titre du meilleur film français était “La Grande illusion”, mais les acteurs avaient, eux, du talent !

    1. “La présomption d’innocence est un dogme juridique”

      Oui, et ce n’est que ça, un dogme. Curieusement la “présomption d’innocence” ne s’applique que très parcimonieusement et toujours pour les plus puissants.

      Par exemple, quelqu’un a-t-il évoqué cette “présomption” pour les récents crimes commis en France?
      Dans certains cas, c’est même la présomption de culpabilité qui prévaut: affaires Skripal et Navalny pour ne prendre que ces exemples.

  7. Il va dire: “pardonnez moi” et ça sera oublié.

    J’ai toujours été intrigué par le titre de cette émission. “Pardonnez moi”. Pourquoi pardonner ? Pardonner quoi ? Et maintenant j’ai compris enfin. Il avait quelque chose à se reprocher. Il se sentait coupable de quelque chose. Il demandait pardon d’avance.

    Vraiment très curieuse cette affaire, mais pas vraiment étonnante. On constate que partout au monde où existent des relations d’autorité, il existe une forme de droit de cuissage. C’aurait été étonnant qu’il en soit autrement à la RTS.

    Je peux être assez d’accord avec Olivier Wilhelm. On jette en pâture une personne, et on détruit sa réputation, sans se soucier des conséquences pour lui et sa famille. C’est assez désagréable. On a un peu l’impression d’un reglment de comptes venant de journalistes jaloux du succès de Darius Rochebin. Mais en plus, si on relit l’article on est obligé de constater qu’il y a beaucoup de ragots et d’affirmations sans véritables preuves. Donc ça laisse un certain malaise. Ils ont accumulé des témoignages, il n’y a sans doute pas de fumée sans feu, mais qu’est çe que ça prouve ? Pas grand chose finalement. Il a été assez malin pour ne pas dépasser une certaine limite. Il pourra donc assez facilement s’en sortir en menaçant d’un procès en diffamation que Le Temps n’est pas sûr de gagner. Et les choses en resteront là, peut-être.

    C’est triste car c’est une gloire et une fierté de la Suisse romande qui est éclaboussée. On est déçus. On est amusés aussi car il y a toujours un petit côté voyeurisme dans tout ça. C’est sans doute nécessaire que ces choses sortent. Mais au fond on s’en serait passés.

    1. «On est déçus. On est amusés aussi car il y a toujours un petit côté voyeurisme dans tout ça. C’est sans doute nécessaire que ces choses sortent. Mais au fond on s’en serait passés.»

      OK, donc même si les faits sont avérés, si les différents cas de mobbing et de harcèlement sexuel ont bien eu lieu, on est juste déçu et amusé? Pas indigné? Et on se serait bien passé de ce déballage, quitte à ce que ces pratiques continuent? Ai-je bien compris?! Eh ben, punaise! on a encore du chemin à faire pour faire évoluer les mentalités…

      1. Effectivement, vous avez bien compris les difficultés. D’autant que le discours de M. Crittin, le directeur général, n’est guère convainquant. S’il y a des contrôles et barrages de toutes sortes, comment se fait-il que les éléphants ne se sont pas fait prendre ?

  8. Si une personne cesse un comportement inadéquat après un avertissement, je ne vois pas le problème.
    C’est la gravité du problème qui définit avertissement ou sanction.
    Dans le cas de Rochebin, je n’en sais rien. Je préfère attendre la suite avant de juger. Les témoignages directes des personnes concernées par Rochebin, avec leurs malaises ou pas, ont plus de valeurs que les jugements des commères.

    Si les commères n’ont pas de liens avec les protagonistes, et que ceux-ci ne reprochent plus rien à Rochebin, les commères devraient être virées. Pire que le conflit entre personnes, c’est l’alimentation de “haine” par l’extérieur.

  9. Les médias se sont érigés en justiciers. Pourquoi les victimes ne portent-elles pas plainte aux autorités compétentes ? Les victimes ne seraient-elles pas aussi victimes que ce que les journalistes affirment ? Pourquoi ruiner la réputation d’une personnalité sur des dires de personnes qui taisent leur nom ? Leurs affirmations ne seraient-elles pas complètement avérées ? La présomption d’innocence ne vaut-elle pas dans ces cas ?

    Doit-on croire que le Président Trump raison ? Est-ce que les médias sont tous pourris ? Si non, ne sont-ils pas en train de perdre leur respectabilité en traitant ces sujets à la place de la justice ?

    1. Je vous laisse le soin de relire mes commentaires chez certains qui partagent votre opinion. De toute façon merci d’avoir pris le temps donner votre point de vue.

    2. M. Pitton, faites-nous la liste de ce que ça peut apporter aux victimes de porter plainte, et je vous ferai la liste des raisons pour lesquelles elles n’ont pas intérêt de porter plainte.

      1. Et bien, ça apporterait que justice soit faite. C’est à dire que les victimes soient reconnue comme telles et que les coupables soit condamnés selon la loi. Alors que la justice des médias condamne très durement sans prouver quoi que ce soit. C’est un peu l’inquisition, c’est aussi une sorte de viol non ? On cite les coupables, mais pas les victimes qui les accusent. Nous les lecteurs, serions suppposés prendre le jugement des médias comme argent comptant ? C’est pas sérieux.
        Qu’on rapporte en première page la condamnation d’une personnalité par un tribunal d’accord, mais je pense qu’on a pas le droit de la condamner avant que les faits soient établis et jugés selon la loi.

        Maintenant on peut mettre la justice en doute. Ca, c’est une autre histoire…

        1. Vous ne voulez pas dire que vous croyez encore la justice, ou si?

          Ma famille me vole la moitié de mon patrimoine, depuis plus de dix ans, avec l’aval de la justice vaudoise, mais on va tous les réduire en cendres, ces génies 🙂

        2. Et qu’est-ce que les victimes obtiennent une fois qu’elles sont reconnues comme telle et que la justice est faite ? Une promotion ? A part au mieux l’éloignement du harceleur reconnu coupable, elles n’obtiennent rien d’autre, sauf que le mal est fait.
          Par contre en portant plainte, il y a des autres effets :
          – une forte dégradation du climat de travail, car l’enquête n’interrogera pas seulement le présumé harceleur, mais tout le service.
          – ce genre d’enquête dure généralement plusieurs semaines, ce qui sera éprouvant pour la victime qui entendra forcément des rumeurs circuler à son encontre. Les autres collègues subiront aussi une forte pression même s’ils n’ont rien à voir dans l’affaire.
          – la victime subira notamment le jugement de certains collègues, dont certains penseront qu’elle “n’a pas compris que c’était de l’humour de la part du harceleur” (cas très fréquents), ou qu’elle ne sait pas s’imposer, ou qu’elle cherche simplement à nuire.
          – certains collègues très proches du harceleur se montreront carrément hostiles envers la victime, lui faisant comprendre que ce n’est plus possible de travailler ensemble dans un climat agréable.

          En fin de compte, la victime quittera le post (démission ou négociations pour un départ “volontaire”) et, je vous le donne dans le mille : aura beaucoup de mal à trouver un autre emploi si les recruteurs potentiels sont au courant de l’affaire.

          Car après tout : quel patron voudrait engager une personne qui a déjà semé le trouble dans son précédent job ?

  10. De mon côté je n’ai pas cru une seconde à l’authenticité de M. Crittin lors de son interview. Tout semble construit et fabriqué par des conseillers en communication, en tous cas c’est le sentiment que j’ai eu en l’écoutant.
    Si j’étais employé de la RTS, j’aurais du mal à suivre un leader tel que lui. Je n’aurais pas confiance. Bien qu’il semble dire qu’il était au courant, je n’ai pas été percuté par le fait que l’affaire aurait été réglée en interne avec les bonnes mesures. Du coup cela me laisse le sentiment amère que certains collaborateurs peuvent être traités avec plus ou moins de bienveillance selon leur statut et leur notoriété.

  11. Soyons positifs: ce nouveau feuilleton nous change du COVID ! Et c’est Maudet qui doit être content: son affaire repasse à l’arrière-plan.
    Blague à part je trouve discourtois de jeter en pâture le nom de Rochebin, mais pas celui des autres cadres susceptibles des mêmes manquements.
    Quant à un procès, Darius devrait se méfier, car “qui répond appond” et cela réchauffera l’histoire au moment où on aura commencé à l’oublier. Je pense que les journalistes du “Temps” en ont en réserve sous le coude, sinon ils n’auraient pas osé lancer un tel pavé dans la mare.

  12. Je suis assez d’accord avec Daniel Pitton. Le tribunal médiatique n’offre aucune des garanties qu’offrent les vrais tribunaux. Pour les médias il n’y a pas de présomption d’innocence. La sentence est celle d’une condamnation sans jugement. C’est une justice de Lynch.

    Meme s’il y a un procès et que Darius Rochebin est totalement acquitté, sa réputation sera quand même ternie définitivement.

    Je dois avouer que les détails rapportés dans cet article du Temps sont assez dégoûtants (s’ils sont vrais). Je n’ai jamais idéalisé Rochebin, je le trouvais même un petit peu énervant par moments. Mais je trouve quand même que c’est au-dessous de la ceinture de s’attaquer une personnalité de cette manière, car il n’y a aucun moyen de se défendre.

    Ça ressemble quand-même beaucoup à une vengeance de jaloux.

  13. MM Benoit-Godet et Hürliman déclarent leur article d’utilité public. C’est au contraire un désastre public ce genre de littérature. Moi partie du public pris injustement en référence suis amer de cette tentative de destruction et de disparition de gens remarquables. Ces dénonciations moralistes semblent être proches de celles des intégristes de Daesh, d’ailleurs.

    1. Je comprends, je vous écoute… Et vous avez une nouvelle fois raison. Le Temps doit devenir un quotidien de référence avec des articles sur le tricot, les bisounours et des images de petits chats.

    2. Vous avez raison. En plus, je trouve suspect que l’affaire a éclaté juste avant la vente du journal à la Fondation. Est-ce que la Fondation savait que l’article allait sortir? mais ne voulait pas en assumer les conséquences? Je pense que les 6 millions que Ringier a encaissé pour la vente du journal ne vont pas suffire pour dédommager M. Rochebin s’il sera interdit d’antenne sur LCI. S’il est résident français il pourra faire encore plus du tort à Ringier.

        1. L’article sort par le hasard du non-timing et le surlendemain la vente est annoncée. Pas de complot, que de réelle coïncidence? !!! On a le droit ‘être sceptique et de se poser la question !

          1. Bref, quelle image catastrophique pour la Suisse qui n’en avait déjà pas besoin…
            … et veuillez bien croire que je n’ai jamais vu Monsieur Rochebin, que je n’ai aucun intérêt à le défendre, que si les les faits sont avérés, il sera peut-être condamné, mais seulement que j’ai pitié de ce que sont devenus nos médias sans foi ni loi et pire, coupant la branche sur laquelle ils sont assis.

            Bonne chance, Monsieur Longchamp 🙂

  14. Si on tient compte de ce que la SUISSE MODELE est LE PAYS LE PLUS OPAQUE d’Europe,du corporativisme et la collégialite de la presse Suisse dont personne ose dénoncer un collégue,et dont à chaque scandalle personne n’ose parler à visage decouvert,JE N’AI AUCUNE DOUTE QUE ,notamment,L’IDOLE DARIUS a commis tout ce qu’on raconte dans LETEMPS ET BIEN DAVANTAGE QUE,j’espère,sortira au grand jour dans les prochaines semaines,et,peut être,aussi dans la RTS grâce à MISE AU POIN OU TEMP PRESSENT car d’autres femmes et d’autres jeunes gens,à l’evidence les proies preferées de cet IDOLE,oseront parler

    1. La saveur d’une dénonciation auprès de la presse plutôt que par voie juridique est diabolique. Jouissance de lynchage public assuré. Augmentation des ventes des journaux aussi. Du gagnant gagnant.

  15. ‘Soir, Darius

    De notre envoyé spécial à Burbank (Californie)

    On apprend de source sûre que Darius R., l’ancien présentateur-phare de la Royal Television Society (RTS), a brusquement quitté travail, famille et patrie pour accepter un contrat à durée indéterminée de figurant à la Walt Disney Company dans ses studios de Burbank. Dans le cadre de sa lutte contre Netflix, la célèbre entreprise fondée en 1923 par Walt Disney, impressionnée par ses ardeurs de Don Juan et par sa vaste culture, a confié un premier rôle au Chevalier des Arts et Lettres : celui du Prince Charmant dans un «remake» très attendu de Blanche-Neige.

    Dans la première scène, il sollicite un baiser qu’il est prié de rendre dans le genre «French Kiss», si possible sans forcing, sa partenaire étant, pour une fois, aussi consentante que fragile. Le Prince Charmant n’est en effet pas Rambo, lui rappelle l’entreprise qui, à l’instar du magazine Libération, ne veut voir en lui qu’un parangon de sobriété. J’ai été autorisé à assister au tournage. Voici comment la scène s’est déroulée :

    «Kiss me quick !» dit, en suivant à la lettre le scenario révisé vingt fois par le service de relecture, le Chevalier en goguette, et Blanche-Neige, gourmande, surprise, effarouchée, tantôt hésitante, tantôt avec fougue et transport, lui offre ses lèvres chastes, langoureuses, passionnées, etc., etc., etc…

    Pour prendre en gros plans le baiser que le couple échange et enregistrer cette scène banale et minuscule en «streaming live», mais qui a son importance dans le film puisque c’est peut-être pour voir cela que des millions et des millions d’autres couples restes englués à leurs écrans d’ordinateur ou de portables et dans laquelle le directeur des studios intervient en personne pour réglemente et minuter la durée du baiser, il faut au moins cinquante personnes, dont la présence, d’abord des deux artistes ; puis ont besoin d’être là : un metteur en scène, deux assistants du metteur en scène, deux «script girls», secrétaires du metteur en scène; deux opérateurs de prises de vues, deux assistants des opérateurs (pour porter la caméra), un photographe ; trois machinistes, deux accessoiristes, un peintre ; quatre électriciens, un chef électricien, trois mécaniciens aux génératrices ; un ingénieur du son, dit mixeur, un opérateur au micro, un assistant au micro (pour porter l’appareil), un enregistreur du son (isolé dans sa cabine) ; deux doublures pour les artistes ; un valet, une femme de chambre, un habilleur professionnel ou une habilleuse, un maître maquilleur ; deux commissaires aux vivres pour apporter et servir le déjeuner de tous ; un chauffeur pour la camionnette des commissaires, sept chauffeurs pour les voitures de location de la troupe, un chauffeur pour le camion du groupe électrogène, un chauffeur pour le camion des accessoires, un chauffeur pour le camion des électriciens, un chauffeur pour le camion du son.

    Faites l’addition, nous voici arrivés à cinquante.

    Vous croyez qu’il n’y a plus personne autour de notre couple d’amoureux et vraiment vous allez dire que j’exagère si j’ajoute encore quelqu’un ?… Mais si, il y a encore quelqu’un, et qui se fait du mauvais sang, et qui trouve qu’on lambine trop, et que ça traîne, et que ce n’est jamais ça, que ce baiser…

    – Voyons, mes enfants, pressons, pressons, mettez-en un bon coup pour une fois, dépêchons !….

    C’est le PRODUCER qui mâchonne rageusement son cigare en pensant à la folle dépense que ce baiser occasionne et à l’immense recette qu’il peut faire… et si ce n’est pas le PRODUCER en personne qui est là, c’est son frère ou son neveu, ou encore toute sa famille, sa femme et les amies de sa femme…

    Alors, on est beaucoup plus que cinquante, et tout cela papote, ergote, cancane, compare, donne son avis, commente, s’esclaffe, rit, jalouse, censure, applaudit ce baiser – ce faux baiser – et la chose finie, toute la smala enjuponnée et caquetante s’en va boire un cocktail en ville, un «kiss-me-quick», celui que Mae West aimait jadis, dans une boîte à la mode. Sans oublier de saluer, avant de se séparer, la vedette du jour par un désormais rituel:

    ‘Soir, Darius.

      1. Merci à vous et avec mes excuses pour les erreurs suivantes: à la troisième ligne du quatrième paragraphe (titre et sous-titre non compris), lire “d’autres couples restent” (au lieu de “d’autres couples restes”) et à la cinquième ligne du même paragraphe, lire “pour réglementer” (et non “pour réglemente”).

  16. Il n’y a que peu de hasard et même pas dans les astres… .

    Oui, en apprenant, ce jour, le rachat du Temps par Adventinus, sans doute une Fondation comme les autres à “but non-lucratif”, mais au profit du “bien”, on comprend mieux pourquoi le rédacenchef Benoît-Godet a lancé le pavé “Darius AOC” dans la mare!

    Serait-il aussi suspecté, puisqu’on le met au placard illustré?
    Mystère et boules de gomme 🙂

  17. Cher Monsieur, je crains que votre souris ne se soit emballée un peu vite en affirmant, à propos de la communication de la RTS :”Celle de M. Pascal Crittin, son directeur général, tient au sublime. Mais comment s’y est-il pris ?”. Les récents développements de l’affaire montrent au contraire que Pascal Crittin s’y est pris comme un manche dans sa communication interne et externe. Ce n’est pas à vous que j’apprendrai que la communication de crise doit toujours prévoir le coup d’après. Lorsqu’un scandale éclate, les médias poursuivent l’enquête et révèlent de nouveaux événements que les dirigeants
    voulaient cacher. Le bilan de la campagne d’information ne peut être fait que lorsque la crise s’est apaisée.

    1. Cher Monsieur, ma souris est domestiquée et le terme sublime ironique. J’annonce aussi le désastre à venir dans les deux dernières phrases de mon blog. Maintenant, j’aurais dû spécifier que M. Crittin n’a pas vu la suite de l’affaire et qu’il n’a effectivement aucun coup d’avance. Je vous propose d’attendre le dénouement de l’affaire pour en faire un blog. Je me réjouis de vos commentaires.

  18. Messieurs je suis assez abasourdie de vos réactions….no offense !
    Car au delà de ces questions, si les faits sont avérés: de quels autres moyens disposaient ces victimes pour les dénoncer ? Puisqu’elles n’ont manifestement pas été entendues par leur direction….Nous avons tous constaté avec effroi qu’il y a de grands prédateurs dans le milieu des médias et du cinéma…depuis des années…(Fox News Roger Ailes/- L’affaire Weinstein)
    Comme beaucoup de femmes (et d’hommes j’espère?), je pense en premier lieu à leurs victimes qui doivent se reconstruire…et aussi aux potentielles victimes collatérales des comportements de ces prédateurs (effectivement leurs propres enfants -famille qui doivent continuer à vivre en se disant que leur père -conjoint était un monstre ) .
    Dès lors se taire lorsque l’on sait est impossible?! Les non-dits sont des poisons insidieux….Partant de ce constat et au delà d’une hypothétique récupération de la part du Temps, il me semble que Stéphane Benoit-Godet et ses équipes ont eu du courage…alors définitivement rendons visible l’invisible….merci Monsieur Radon pour cet éclairage

    1. Chère Isabelle, bravo pour votre réaction et que les femmes en fassent autant.

      Vous avez raison, le droit des victimes n’est pas simple et le chemin des femmes… un chemin de Damas.

      Mais comme je le dis souvent, les femmes doivent croire en elles, puisqu’elles ont la majorité des votes,
      la balle (et non les boules) sont dans leur camp 🙂

  19. Il sera quand même intéressant de voir si le nouvel acquéreur (ou les diverses fondations), sert l’intérêt de la Romandie.

    Mais là, je sors (comme d’habitude) de ce blog qui ne parlait que de “com de crise”

Les commentaires sont clos.