La restauration des forêts défrichées sauve le climat et la biodiversité

Les forêts tropicales sont un immense réservoir de carbone et doivent le rester.  Elles subissent malheureusement des nombreuses atteintes de l’Homme.  Mais celles-ci ne sont pas irrémédiables.

Une étude établit que la reforestation est possible en Asie du Sud-Ouest à grande échelle. Ils estiment que 121 millions d’hectares  pourraient s’y prêter, et capter jusqu’à 3,4 gigatonnes de carbone par année dans cette région. Ils suggèrent de reforester les parcelles proches des forêts existantes, qui ensemenceraient naturellement les terres défrichées.

Certaines terres sont actuellement exploitées par des petits agriculteurs. Les scientifiques  suggèrent aussi de les intégrer à ces projets par l’agro-foresterie ou la plantation d’arbres payée (Zeng, phys.org).

La jungle tropicale peut devenir un puits de carbone important. Une étude internationale en Asie du sud-Ouest montre que la restauration des forêts tropicales abimées  leur permet de redevenir des puits de carbone et des havres de biodiversité.  Les terres dégradées où une forêt repousse spontanément accumulent jusqu’à 2,9 tonnes de carbone par hectare par année dans leur partie aérienne: dans leurs troncs, leurs branches et leurs feuilles.

La quantité réelle est plus élevée, je dirais que près de la moitié de l’arbre est composée de racines, ce qui pousserait à doubler le chiffre indiqué, et de plus la présence d’arbres, et de leur frondaison sans cesse renouvelée, évite la dégradation du sol et l’enrichit en carbone des feuilles et de leurs minuscules prédateurs.

La reforestation active, telle que la plantation d’arbres, et désherbage autour des jeunes plants accélèrent la repousse de la forêt, et augmentent le gain de carbone dans la partie aérienne de 2,9 à 4,4 tonnes de carbone par hectare par an. Une forêt peut ainsi s’élever en quarante ans (phys.org).

L’Asie du Sud-Est est très petite. La plupart des autres continents, l’Australie et l’Afrique, ont un potentiel de reforestation encore plus élevé.  L’Amérique du Nord pourrait aussi considérer la création de grandes forêts sur les terres dégradées par l’agriculture et asséchées par le changement climatique. C’est une priorité absolue. La reforestation doit être développée à grande échelle maintenant, avec toutes les aides et les encouragements existants, avant que les forêts existantes ne meurent et ne nous entraînent dans une spirale de réchauffement mortelle. Une végétation abondante  tempère le climat d’une région et aide à  la survie des forêts existantes.

Image par bere von awstburg de Pixabay

 

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

11 réponses à “La restauration des forêts défrichées sauve le climat et la biodiversité

  1. Merci Dorota, vous êtes intrépide et pleine de courage. Seulement des liquidateurs de planète tels que Jair Bolsonaro et Donald Trump sont à l’oeuvre ! Ils déchirent l’étoffe que vous renouez de l’autre côté. Il est capital de renverser ces criminels pour ravauder de tout côtés la toile.

  2. Je partage pleinement votre point de vue. Si en plus les motorisations pouvaient être ramenées à ce qui est utile en éliminant le futile, que l’agriculture, l’élevage et l’économie pouvaient être adaptés aux nouvelles contraintes climatiques et sanitaires, une lueur d’espoir pour mes enfants et petits enfants serait alors envisageable.

  3. Je partage totalement ce point de vue. Pour montrer l’exemple, je propose de commencer tout de suite dans nos pays respectifs. Je suis français, les gaulois ont été les premiers déforesteurs de la Gaule ; nous devons reconstituer nos forêts et bocages, en prenant nécessairement sur les terres agricoles existantes. Il faut donc réduire et concentrer nos productions agricoles pour la consommation intérieure et celle de nos pays voisins, en coopération avec eux. La forêt française est très morcelée, des couloirs pour la circulation de la faune et de la flore peuvent être étudiés, ainsi qu’avec toutes les forêts européennes. Existe-t-il un tel projet en ce sens au niveau européen ? Au niveau de chaque pays européen ?

  4. C’est très bien d’expliquer et mettre en avant les solutions innombrables qui existent pour nous éviter de beaucoup souffrir dans quelques décennies de la surpopulation, disparition des biotopes, pollution et fin du pétrole qui va provoquer une difficulté pour le niveau de vie et de l’entretien des infrastructures
    Les climatoseptiques en sont au premier stade qui est la négation, ensuite si leur esprit s’ouvre ils arrivent à la seconde étape qu’ils redoutent à cause de leur caractère: c’est la colère et la tristesse ( c’est l’étape «  Greta « , l’étape la plus difficile et c’est pourquoi beaucoup se dressent contre elle en échafaudant des « théories salvatrices »qui représente inconsciemment leur colère et leur tristesse enfouie ).
    La troisième étape c’est la meilleure psychiquement c’est celle des idées, réflexions, propositions et surtout l’action; c’est votre étape, celle des pays, entreprises, multinationales, administrations Publiques et des particuliers partout dans le monde.

    1. Tout à fait exact, ce sont quelques hommes d’affaires qui sont climatosceptiques qui vont réagir en derniers.

  5. bonjour; j’aime bien ce que vous écrivez là:
    Les climato-septiques en sont au premier stade qui est la négation, ensuite si leur esprit s’ouvre ils arrivent à la seconde étape qu’ils redoutent à cause de leur caractère: c’est la colère et la tristesse ( c’est l’étape « Greta « , l’étape la plus difficile et c’est pourquoi beaucoup se dressent contre elle en échafaudant des « théories salvatrices »qui représente inconsciemment leur colère et leur tristesse enfouie ).
    c’est je cois bien le propre des boomers (avec extension aux quadras aux postes clefs français):
    https://blogs.mediapart.fr/guillaume-lohest/blog/131219/ok-boomer-ou-la-dechirure-dune-insoutenable-vision-du-monde

    «Ok Boomer» ou la déchirure d’une insoutenable vision du monde
    • 13 DÉC. 2019 PAR GUILLAUME LOHEST BLOG : LES INCONNUES
    On peut trouver cette expression géniale, ironique, bien envoyée ou, au contraire, offensante, inappropriée, injuste. Elle est la condensation parfaite d’une déchirure générationnelle plus lourde qu’on veut bien le croire. Analysé ici depuis l’angle des enjeux écologiques, ce “ok boomer” sonne le glas d’une vision du monde illusoire et aussi d’une certaine écologie à la papa.

  6. La restauration des forêts défrichées intervient souvent de manière spontanée et bien plus rapide qu’on ne l’imagine dans les régions tropicales. Le hic, car il y en a bien un, c’est que ces forêts secondaires qui se constituent sont bien souvent dominées par des espèces exotiques auxquelles les conservationnistes ne donnent aucune valeur. Elles jouent pourtant un rôle considérable, ainsi que vous l’expliquez dans votre article. L’exemple le mieux connu est celui de l’île de Puerto Rico, qui était pratiquement entièrement déboisée dans les années 40-50 du siècle passé et qui aujourd’hui comporte près de 60% de forêts, pour le plus grand bonheur de ses habitants.

    https://retouraupliocene.blogspot.com/2020/02/neosylves-nouvelles-forets-de.html

  7. Une association française oeuvre à la reforestation en Indonésie. Peut-être connaissez le projet de Francis Hallé, auquel le Président français a répondu positivement, sur la forêt primaire entre la France et l’Allemagne.

    ( vous n’êtes pas obligée de diffuser ce commentaire car c’est pour votre information si vous ne saviez pas, )

  8. Il y a quand meme un hic, en ce qui concerne la foret suisse qui se meurt par secheresse et en relation avec la votation sur la chasse.
    On nous explique qu’il faille mettre des moutons, car on ne veut pas de ces forets. Qui n’en veut pas?

    Car avant de reforester le reste du globe, occupons-nous de nos paquerettes, qui ne veut pas des forets suisses, qu’elles soient de montagne, du Jura ou de plaine, les chasseurs (J’en fut)?

    On nous explique que la nouvelle loi sert a preserver les especes, mais on continue a tirer le lievre, le tetras, la becasse des villes, comme des bois, etc. bon.

    la Confederation investit (ou plutot le peuple) 4 milliards pour l’agriculture…
    Il y aurait mille moutons a CHF 100, ce n’est encore que CHF 100’000, alors de quoi parle-t-on?

    C’est une rigolade, non?

  9. L’association Planète Urgence travaille depuis 20 ans sur ces enjeux de restauration des écosystèmes forestiers et lance de nouveaux programmes pour accélérer l’effort de reforestation mondial. Un point important : chaque forêt et reboisement doit être pensé avec les riverains ou habitants de ces forêts pour avoir une chance de subsister : https://planete-urgence.org/

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