La Sibérie est touchée par une vague de chaleur exceptionnelle, 35°C au mois de mai

La Sibérie, située au Nord de la Russie, est une des régions les plus glaciales de la Terre. Le froid peut y atteindre -70°C, et dans des nombreuses régions, le sol est un permafrost. Il est gelé en permanence depuis des milliers d’années sur des centaines de mètres et ne dégèle qu’en surface.
En général, les températures deviennent positives autour du mois d’avril, et avoisinent les 10 degrés en mai. Cette année, les températures de la Sibérie sont anormalement élevées depuis janvier, et mai a apporté une vague de chaleur exceptionnelle, des températures de 30 à 35°C.

Les records précédents ont été battus de plus de dix degrés. L’événement est aussi improbable qu’une température de 35°C en Europe Centrale en mars ou avril, et ce dérèglement climatique est inquiétant. Nous avons aussi vécu des jours étonnement chauds en hiver et en mars, et des perturbations plus importantes pourraient survenir. Je crains qu’un jour prochain, les températures estivales chez nous pourraient monter à dix degrés au dessus-du record précédent. Les Sibériens ont délaissé les vestes d’hiver pour la plage, et souffrent de la chaleur inhabituelle.

C’est un bouleversement total pour une nature qui habituellement émerge tout juste de l’hibernation, à la période de la fonte de neige. La végétation a démarré un mois plus tôt, les arbres fruitiers étaient en fleur fin avril, et ensuite les températures ont encore augmenté.

Les glaces ont sur les fleuves ont fondu, les tiques ont proliféré de façon exceptionnelle. De nombreuses espèces ne sont pas du tout adaptées à la chaleur.
Une sécheresse inhabituelle provoque des feux de forêt immenses. L’année passée, Greenpeace alertait déjà sur ces incendies, mais ce printemps, ils sont beaucoup plus étendus.

Cette vague de chaleur, qui s’est déplacée vers l’Arctique, précipite la fonte du permafrost, ainsi que de la glace recouvrant la mer Arctique et de celle du Groenland.

 

Addendum le 17 juillet: Les scientifiques ont maintenant analysé les températures de la Sibérie entre janvier et juin, et ils ont montré que cette vague de chaleur était quasiment impossible sans réchauffement climatique. Lorsqu’ils admettent le changement climatique, la vague de chaleur qui s’est produite récemment devient possible, elle pourrait survenir tous les 130 ans. Je me demande si elle ne serait pas encore plus probable dans l’hypothèse d’un réchauffement accéléré. https://www.worldweatherattribution.org/siberian-heatwave-of-2020-almost-impossible-without-climate-change/

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

32 réponses à “La Sibérie est touchée par une vague de chaleur exceptionnelle, 35°C au mois de mai

  1. En effet, ce qui se passe actuellement en Sibérie est totalement anormal. Mais je crains que vos messages d’alerte ne se trouvent noyés dans une masse de faits inquiétants. J’ai constaté par exemple cette semaine qu’une partie importante des sapins de ma région (Jura NE) commencent de virer au brun et que tous ces arbres sont en train de crever. C’était particulièrement évident en observant la forêt à travers des lunettes de soleil. Il ne fait guère de doute que la dégradation de l’environnement s’amplifie partout dans le monde et que c’est irréversible pour longtemps vu l’ampleur des dégâts. La question principale qui se pose dès maintenant est de savoir s’il sera possible de s’adapter sans trop de bouleversements aux conséquences des changements en cours, ça me semble de plus en plus problématique.

    1. Plantez des cèdres de l’Atlas sur les versants les plus exposés ! Ce n’est pas un gag. Juste un retour à un lointain passé qui a bien des choses à nous apprendre. Il y a de magnifiques exemplaires (cèdre de l’Atlas et du Liban) dans le bas du canton qui auraient déjà dû nous mettre la puce à l’oreille. Qui plus est, les belles cédraies françaises démontrent clairement le potentiel de cette espèce. Pas sûr que dans le haut du canton les conditions lui soient aussi favorables, mais au rythme où montent les températures, qui sait si les beaux pâturages boisés de mon enfance ne finiront pas par ressembler à cela…

      1. Oui, ce serait peut-être une bonne idée de replanter de grands cèdres, une altitude autour de 1000 mètres n’est pas du tout un facteur limitant pour les cèdres de l’Atlas. Toutefois, leur croissance est lente, sans doute trop pour remplacer à temps les sapins du Jura au rythme où ceux-ci risquent de disparaître. C’est assez clair que tout ce que nous avons connu dans un passé récent va commencer à changer de façon drastique au cours des prochaines décennies.

      2. J’ai constaté de mes propres yeux lors d’un trek à l’automne dernier au Liban, que des associations plantent des cèdres par centaines sur les pentes du Mont Liban (Entre 600 et 1500 m d’altitude) de ce pays afin de reboiser massivement ce qui avait été détruit dans le passé. On pourrait sans autre faire idem en Suisse.

    2. Je confirme les sapins et boulots commencent à mourir en Normandie… Et tout le monde s’en fou !

    3. peut etre faudrait il se poser une question primordiale …Pourquoi ou a cause de quoi ….les epandages Chemtrails ne cessent de pendre de l’ampleur avec tous les mefaits que cela comporte ..alors reboiser sans traiter l’origine du mal …cela ne mene a rien

  2. La pandémie de Covid-19, alias coronavirus, n’est pas encore terminée, que déjà les menaces majeures comme les changements climatiques anthropiques se manifestent avec encore plus d’intensité chaque année.
    La pandémie a surpris par sa rapidité et la plupart des pays ont tenté d’en limiter les conséquences pour les plus fragiles, ce qui est un signe que l’humanisme perdure encore.
    En revanche, la menace climatique étant moins immédiate, le déni risque de prévaloir. C’est une attitude incompréhensible d’autant plus que les solutions, existent : diminuer massivement les GES.
    Donc ne rien faire est de la pure inconscience.
    Cette inconscience se rencontre beaucoup dans les pays où le laisser-faire économique est dominant. Dans d’autres ce sont des intérêts, pétroliers par exemple, à court-terme, qui obnubilent.
    Il est tout de même intéressant de mettre en perspective le climato-scepticisme organisé et le covidscepticisme de certains, comme le montre, en anglais, le lien suivant :
    https://insideclimatenews.org/news/08042020/science-denial-coronavirus-covid-climate-change

      1. Switzerland had a warm and dry winter and spring, March and April. A serious drought occurred. Now it is raining… 2 Past weeks and this one as well…

  3. C’est surtout en Asie Centrale que les températures atteignent 40 °C. Mais, de tous temps, il y fait souvent très chaud. J’étais à Kara Bogas Gol (Turkménistan) en 2003 et il aurait été mortel de se baigner tant l’eau était chaude. La baie avait d’ailleurs été isolée de la Caspienne afin de limiter l’évaporation de cette dernière.
    Par contre, au Baïkal, il fait relativement bon. Aujourd’hui, 17 °C à Листвянка (Listvianka).

  4. Eternelle confusion entre climat et météo ! ce n’est parce que certains thermomètres affichent des températures record à un point du globe que le climat change . Ces deux concepts sont très distincts l’un de l’autre, mais beaucoup de personnes tombent encore dans le piège des statistiques prises en dehors de leur contexte !

    1. Un événement météorologique ultra-exceptionnel a toutes les chances de s’inscrire dans un changement climatique au long cours. Ne faites pas le niais, vous le savez aussi bien que tous les autres.

    2. En Europe aussi, au moins pour la France : pas d’hiver.
      En Afrique également. En Inde. Un peu partout. Bof. Le futur climatique est quand même aussi la météo de demain.
      Et pour la météo d’aujourd’hui, dans tous ces coins du monde, cela fait des années qu’elle était annoncée par les modèles de climat.
      Aujourd’hui, ces modèles vont jusqu’à annoncer +7°C en 2100. La réalisation de ce pronostic aurait quand même une vertu (une seule) : il n’y aurait plus de climato-réaliste pour chicaner puisque, en gros, sur une telle variation en si peu d’années, on pourrait qu’à peu près tout serait mort de n’avoir pas eu le temps de s’adapter.

    3. Rassurez vous comme vous pouvez. J ai 60 ans et il est clair que le climat se réchauffe. Même les glaces du Pôles nord fondent
      Ou étiez vous pendant tout ce temps ?

    4. @MARC ZANINETTI Quand on parle de moyenne sur plusieurs années, on parle de climat, pas de météo. Ce n’est pas un épiphénomène météorologique, cette année on enregistre encore des records partout dans des zones où la température est la plus chaude de son histoire. 54.4 degrès dans la vallée de la mort ces derniers jours. Regardez les courbes d’augmentation du CO2 et calquez l’augmentation moyenne des températures mondiale…peut être que vous ferez le lien.

  5. Que ce soit planter des cèdres de l’Atlas, du Liban ou d’autres espèces résistantes, autant au froid qu’à la sécheresse, c’est très bien.

    Mais il faudrait que l’intérêt pour la forêt dépasse la logique productiviste et là, je n’ai pas l’impression qu’on y soit parvenu, en Suisse. Il faut avouer que certaines communes vivotent à peu près de ça, puisque les forêts suisses ne sont plus rentables.
    Favoriser le bois suisse, si le bois étranger coûte 30% moins cher est toujours une équation difficile 🙂

    Ca supposerait aussi une refonte totale de la politique agricole, si on voit le cirque “mouton versus loup” et là encore… malgré les louanges de l’agriculture de proximité, en temps de crise.

    Et encore, la Suisse a la chance pour ce faire, que trois-quart des forêts sont en mains publiques.
    Il faudrait peut-être imaginer un “Crowd Funding”, mais est-ce la bonne période ?????

  6. En raison de cette vague de chaleur qui se manifeste présentement en Sibérie, j’imagine que les émanations de CO2 et de méthane provenant du pergélisol de cette région du globe sont à la hausse.

    1. Oui, certainement, comme cela est advenu 44 fois depuis 2,5 M d’années … après chacune des 44 glaciations qui ont eu lieu pendant cette période.
      Personnellement, je suis allé voir sur google météo les températures de 4 villes de Sibérie, Omsk, Novosibirsk, Cheliabinsk, Krasnoiarsk, et je vois un maximum de 28° aujourd’hui pour la première, 26 pour la seconde, et 18 pour la troisième et 13 pour la dernière. Le thermomètre de Dorota était-il au soleil ?
      Une conférence d’un préhistorien du climat fort intéressante : https://www.youtube.com/watch?v=MSW2i_fd8FQ&t=36s

      1. Je crois que la vague de chaleur décrite par les journaux a eu lieu quelques jours auparavant.

        1. A Barnaul, capitale du Kraï de l’Altaï, 250Km au sud de Novosibirsk, nous avons eu trois semaines de chaleur avec des températures sous abri oscillant de 26 à 35° en journée. 13 à 18° la nuit. Ce qui est très chaud pour la période.
          Aujourd’hui tout est redevenu “normal” avec 12-22° en journée et 7-15° la nuit et de la pluie.
          L’Altaï est une région agricole avec la culture des céréales (gruau en majorité) et les agriculteurs reportent déjà des difficultés liées à la sécheresse. Paradoxal pour une région aux milliers de lacs et cours d’eau dont l’immense fleuve Ob et qui sont encore chargés en cette période. Mais l’irrigation des terres n’était pas adaptée à une telle situation.

    2. C’est assez drôle ce que vous dites. Si vous allez voir les chiffres de mesure du CO2, la crise du covid a engendrée une baisse très importante d’émissions anthropique de CO2 sur 2 ou 3 mois. C’était donc l’occasion de bien voir l’impact de cet évènement inédit sur le taux de CO2 globale de la planète. Et bien contrairement à ce que tous les réchauffistes annonce, l’impact est totalement nul. On ne voit pas l’ombre d’un infléchissement. Ça monte exactement pareil. C’est bien la preuve que le CO2 monte actuellement uniquement ou presque de façon naturelle (dégazage des océans). Voir là https://www.woodfortrees.org/plot/esrl-co2/from:2015/normalise
      Le CO2 est une bénédiction pour la vie (photosynthèse).
      Sa montée actuelle n’est que naturelle.

      1. Crestey, renseignez-vous mieux, la baisse totale d’émissions de CO2 anthropique est estimée à environ 17% seulement pendant les mois d’avril et mai en raison du coronavirus, et la baisse totale sur l’année est estimée à seulement 4-7%, en atteste cet article paru récemment dans Nature :
        https://www.nature.com/articles/s41558-020-0797-x
        Cela ne va pas produire une différence spectaculaire sur les courbes de la concentration en CO2…

        Par ailleurs, contrairement à ce que vous dites, les océans sont un puits net de CO2 et non pas une source (ils absorbent environ 30% de nos émissions), et c’est la raison pour laquelle ils s’acidifient :
        https://www.noaa.gov/education/resource-collections/ocean-coasts/ocean-acidification

        Enfin, de multiples preuves démontrent de manière claire la part majoritairement anthropique dans les changements récents de concentration en CO2 atmosphérique :

        1. la concentration en CO2 a augmenté de plus de 40% au cours de l’époque industrielle (le plus gros étant réalisé ces dernières décennies lorsque nous avons brûlé le plus de ressources fossiles). Les concentrations actuelles sont inédites depuis au moins 800 000 ans :

        https://climate.nasa.gov/evidence/
        et possiblement 23 millions d’années :

        https://pubs.geoscienceworld.org/gsa/geology/article/doi/10.1130/G47681.1/586769/A-23-m-y-record-of-low-atmospheric-CO2
        Le taux d’augmentation constaté actuellement est sans précédent depuis au moins 20 000 ans :
        https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/WG1AR5_Chapter06_FINAL.pdf
        Il s’agit d’une corrélation et pas d’une preuve à ce stade, mais si cette augmentation spectaculaire et soudaine n’est pas d’origine humaine, alors il vous faut expliquer pourquoi le cycle naturel du carbone s’est brutalement modifié, pour atteindre en quelques décennies des teneurs en CO2 inédites dans les derniers millions d’années. N’invoquez pas “une variation cyclique du climat”, cela n’explique rien, à moins que vous ne décriviez précisément le mécanisme à l’origine de ce cycle et ce qui explique sa période.

        2. Cette augmentation de concentration est cohérente avec la quantité de combustibles fossiles brûlée (une fois les puits soustraits) qui est bien connue :
        https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0016236114010254?via%3Dihub

        3. la teneur en oxygène de l’air a légèrement diminué dans des proportions cohérentes avec la quantité de combustibles fossiles brûlés :

        https://skepticalscience.com/human-fingerprint-in-global-warming.html (figure 3)

        https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1029/2004GB002410

        4. la différence de concentration en CO2 entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud a augmenté, ce qui est cohérent avec le fait que la majorité des émissions ont lieu dans l’hémisphère nord et que le mélange atmosphérique n’est pas instantané :
        
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1111/j.1600-0889.2010.00507.x

        5. mais surtout, l’évolution de différents rapports isotopiques du carbone du CO2 atmosphérique est une marque claire de son origine anthropique (le carbone des ressources fossiles se caractérise par des rapports isotopiques différents du carbone atmosphérique et des autres sources de carbone). En particulier, le rapport 13C/12C du CO2 atmosphérique a diminué en même temps que la teneur totale en CO2 a augmenté. Ceci indique clairement que le CO2 supplémentaire provient en grande partie des combustibles fossiles et pas d’autres sources :
        http://www.realclimate.org/index.php/archives/2004/12/how-do-we-know-that-recent-co2-increases-are-due-to-human-activities/

        https://www.bgc-jena.mpg.de/service/iso_gas_lab/publications/PG_WB_IJMS.pdf

        6. De multiples autres preuves existent et contribuent à construire ce tableau d’ensemble cohérent, mais je ne les mentionne pas ici pour ne pas alourdir le message. Ces preuves sont consultables (avec toutes les références peer-reviewed pour ceux qui doutent) dans le dernier rapport AR5 du GIEC que je conseille de lire attentivement pour se faire une opinion par soi-même avant d’en faire une critique facile qu’on aura recrachée depuis un blog lu bêtement :
        https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/02/WG1AR5_Chapter06_FINAL.pdf
        Egalement plus d’infos vulgarisées sur le cycle du carbone ici :
        https://earthobservatory.nasa.gov/features/CarbonCycle

        Les preuves que l’augmentation actuelle de CO2 est principalement d’origine humaine (essentiellement due à la combustion de ressources fossiles, le reste venant surtout de la déforestation, des changements d’utilisation des sols) sont donc multiples et convergentes. Toute théorie alternative doit donc au minimum expliquer l’ensemble des observations ci-dessus (en particulier l’augmentation brutale récente de la teneur en CO2 et l’évolution des rapports isotopiques du carbone atmosphérique, mais aussi en parallèle la diminution de la quantité d’oxygène, l’accentuation de la différence de concentration en CO2 entre les deux hémisphères, l’acidification des océans etc.).

        Enfin, pour répondre à votre argument que “le CO2 est une bénédiction pour la vie”, il est extrêmement simpliste. Si le CO2 est effectivement nécessaire pour la photosynthèse, la croissance des plantes dépend également de la température et nécessite la présence d’eau : un climat trop chaud et/ou trop sec (les deux pouvant être une conséquence de taux de CO2 plus élevés) limitera la croissance des plantes, quelle que soit la concentration en CO2. Enfin, sachant que 15% environ de l’augmentation de la teneur en CO2 provient de la déforestation, je vous laisse juger si “plus de CO2” c’est forcément “une bénédiction pour la vie”.

  7. C est le début de la fin et cela s accélère. Quand on voit les milliers de masques jetés à la mer et que les poissons vont manger, on voit bien que l intelligence humaine n est pas au niveau de la beauté de ce Monde.
    Qui saccagerait un tel Paradis s il avait une conscience? Allez bon courage à tous… On a bien profité, et bien maintenant c est
    l addition😊

  8. Je vis en Sibérie occidentale depuis plusieurs années et j’avoue que les températures des dernières semaines ne m’inquiètent pas… si elles ne se répètent pas.
    Les anciens disent qu’ils ont déjà connu de nombreux nouvel an sans neige avec des températures juste au dessus de 0 alors qu’en général à cette période la loggia peut servir de congélateur de secours (astuce locale : c’est la période idéale pour le dégivrage du congélateur). J’ai vécu un de ces doux premier janvier et le sapin de noel de la cité avait triste mine sans neige avec les sculptures de glaces déformées par un début de fonte.
    Non, ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’en janvier et février je n’ai plus le plaisir de goûter aux sorties par des températures avoisinant les -35°C. Marcher sous un magnifique ciel bleu et un soleil tout aussi magnifique que vous sentez la chaleur de ses rayons sur vous (paradoxal pour qui n’a pas vécu ça, mais jouissif pour des personnes comme moi qui apprécient le climat local).
    Aujourd’hui on atteint tout juste les -25°C. Vous allez me dire “mais il fait tout de même très froid !”. Oui, mais pas assez pour que mon nez se colle si je le pince, ni assez pour avoir un peu de givre qui se forme sur mes cils avec l’humidité de la respiration sortant de mon écharpe. Et je me dis que si je ressens ces petits changements, la nature aussi mais que nous ne le percevons pas encore avec nos yeux d’humains.

    Et que dire de l’été sinon qu’il est toujours aussi chaud avec de temps en temps des rafales de vent pour nous servir de ventilateur… Des rafales de vent ??? Et oui, depuis que les forêts disparaissent suite aux nombreux incendies les jours venteux ne sont plus rares. Quand ma femme vivait en France elle me disait ô combien elle n’aimait pas le vent et qu’il n’y en avait pas chez elle ici en Sibérie. Je lui rappelle cette phrase chaque jour de vent avec un esprit taquin mais en arrière pensée les dégâts qui sont à l’origine de ceci.
    Bon certains me diront qu’il reste cette forêt de pins de 900Km de long juste à côté de chez moi. Mais si cela parait énorme par rapport à la taille de la France, c’est tout petit comparé à la taille de la forêt sibérienne, la plus grande du monde, mais pour combien de temps.

  9. Il ne faut pas se faire d’illusions.

    Avec la pandémie actuelle, voilà le genre de nouvelles catastrophiques qui passeront inaperçues au profit de l’éternelle volonté de nos décideurs de réanimer la sacri-sainte croissance fortement mise à mal depuis environ 3 mois.

    Il suffit de lire toutes ces injonctions en faveur de la consommation. Hier, macron en faveur de la voiture électrique… aujourd’hui l’expert DRH et ancien ministre de l’EN qui veut relancer la voiture à partir du 1er juin.
    Ils se fichent éperdument du RC tant que leurs commanditaires de l’oligarchie continuent à toucher leurs dividendes record et que le travailleur crache sa productivité et s’endette en achetant le dernier gadget à la mode.

    En route vers l’effondrement !

  10. Le climat continental est changent. Traduction Google d’un article de pressse de ce jour. De plus la Sibérie est grande et le terme ne couvre pas les mêmes région selon les institut. Dans les divisions administratives russes le Sibérie est le district compris entre l’Oural oriental et l’Extrême-Orient russe.
    La vague de chaleur a surtout frappé le Kuzbass zone industrielle exploitant du charbon de mines à ciel ouvert.

    Douches puissantes et grêle après une chaleur intense saisie de la Sibérie© Igor Medvedev Puissantes averses et grêle après une chaleur intense en Sibérie
    Des averses et de la grêle après une chaleur intense ont frappé la Sibérie. Dans la région de Kemerovo, (à 2 989 km à l’est de Moscou) un vent de force coup de vent a détruit tout un village. Selon des données préliminaires, deux personnes y sont mortes. Plus de détails peuvent être trouvés dans le matériel de la correspondante de MIR 24 Anna Bazhaikina.

    Mariinsk a repris la catastrophe – c’est la région de Kemerovo. Un vent bourdonnant souffla tout autour. Des arbres, des arrêts et même un village.

    Le matin, dans le village de Konstantinovka, en plus des services publics, des médecins et des policiers sont arrivés. Lors d’un ouragan, un mur d’ascenseur s’y est effondré. Deux ont été tués sous les décombres, le troisième a été hospitalisé. Le comité d’enquête a ouvert une affaire pénale.

    Shtromilo dans tout Kuzbass. Quelque part de fortes pluies, quelque part de la grêle avec un œuf de poule. Et c’est la capitale de la région – Kemerovo. L’image est similaire. Le long des rues et des routes, des arbres abattus.

    Inondé la veille et Krasnoyarsk. Un orage et un mur d’orage sont tombés sur la ville dans la soirée. Les rues se sont immédiatement transformées en rivières. Dans les bâtiments résidentiels, les toits ne pouvaient pas supporter, l’eau est allée dans les appartements. Au sol jusqu’aux chevilles. Un flux de sockets.

    Selon le bureau du maire de Krasnoyarsk, une nuit d’eau a été pompée dans les rues et les routes de la ville, comparable à deux piscines. Les météorologues ont mis en garde contre le mauvais temps. Aujourd’hui et demain la pluie s’arrêtera, les colonnes du thermomètre ne dépasseront pas les 14 degrés.

  11. Il est a noté qu’ici à Montréal Canada ont a été touché aussi par cette vague de chaleur en ce 27 mai, avec un 36,6 record absolu pour mai, 1,9 degrés de plus que le précédent record du 26 mai 2010 de 34,7. (Record absolu de Montréal 37,6 le 1 août 1975)

    Je vous remercie de continuer à traiter du réchauffement climatique ,malgré les constantes interventions souvent dénigrantes, de ceux qu’on appelle complotistes.

    1. Oui et je complète votre liste :

      Après un hiver historiquement doux en Europe (où il a fallu hélitreuiller de la neige des sommets vers le bas des pistes dans les Alpes et les Pyrénées, avec seulement 5 jours de gel à Paris, jamais en-dessous de -1.1 degrés), le mois de Mai 2020 a été le plus chaud mois de mai enregistré depuis le début des relevés :
      https://climate.copernicus.eu/surface-air-temperature-may-2020

      Pour ce seul mois de Mai 2020 des dizaines de nouveaux records sont tombés :
      35.4 degrés le 4 mai dans le pays Basque :
      https://www.tameteo.com/actualites/actualite/france-plus-de-35-degres-dans-le-sud-ouest-en-mai.html
      températures minimales le 4 mai de 17,7 degrés à Lyon et 17.5 à Montauban :
      https://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2020-05-07/2020-le-debut-d-annee-le-plus-chaud-jamais-enregistre-en-france-54973
      36.6 degrés à Montréal :
      https://www.journaldemontreal.com/2020/05/28/record-absolu-de-temperature-en-mai-a-montreal
      entre 30 et 35 en Sibérie :
      https://www.themoscowtimes.com/2020/05/25/siberia-in-midst-of-freak-heat-wave-a70369
      30 degrés dans la région Arctique :
      https://vl-media.fr/arctique-un-inquietant-pic-de-chaleur-est-releve/
      40 à Palerme, 40.6 à Athènes, 41.1 à Héraklion, 44,5 le 17 mai à Tire en Turquie, 43 à Antalya (pour un précédent record à 38.7 pour un mois de mai), 45 en Algérie, 47 degrés à la frontière israélo-jordanienne :
      https://www.ladepeche.fr/2020/05/19/meteo-vague-de-chaleur-historique-au-sud-de-leurope-mais-il-ne-fera-pas-aussi-chaud-en-france,8894494.php
      https://www.lefigaro.fr/flash-actu/canicule-le-sud-est-de-l-europe-et-le-proche-orient-suffoquent-deja-20200518
      47.6 degrés à New Delhi et jusqu’à 50 au Radjasthan :
      https://www.journaldemontreal.com/2020/05/27/avec-476c-new-delhi-ecrasee-par-la-chaleur
      et le cyclone Amphan, le plus puissant du XXIème siècle dans le golfe du Bengale, qui a détruit les moyens de subsistance des habitants qui avaient heureusement été évacués :
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/21/le-cyclone-amphan-devaste-l-inde-et-le-bangladesh_6040335_3244.html

      Une étude scientifique parue ce même mois rapporte de plus que des épisodes (pour l’instant heureusement courts et localisés) de chaleur mortelle pour l’être humain commencent à apparaître dans le monde, 30 ans plus tôt que les prédictions :
      https://sciencepost.fr/lemergence-precoce-de-temperatures-humides-extremes-intolerables-pour-lhumain/
      https://usbeketrica.com/article/climat-temperatures-invivables-atteintes-plus-tot-que-prevu

      Pour rappel, nous n’en sommes qu’à +1 degré de réchauffement par rapport à l’époque préindustrielle et nous dirigeons – dans le scénario idéal et très optimiste où tous les pays s’y mettent ensemble avec ambition pour respecter l’accord de Paris – vers +2 degrés. En pratique, comme nous ne faisons pas grand chose, il faut s’attendre à +3 ou +4 degrés, soit +6 à +8 degrés pour les records de chaleur sur les continents (rajoutez +6 degrés aux records précédents et vous obtiendrez les extrêmes de chaleur typiques pour un mois de mai moyen dans 50 ans). 1/3 de l’humanité vivra alors d’ici quelques décennies avec des températures comparables à celles du Sahara actuel, d’après une autre étude récente :
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/04/d-ici-a-2070-un-tiers-de-l-humanite-pourrait-vivre-dans-des-endroits-aussi-chauds-que-le-sahara_6038639_3244.html

      Mais rassurons-nous : les climato-dénialistes nous assurent que tout va bien, que nous n’y sommes pour rien, que tout rentrera bientôt dans l’ordre et que le plus sage est de ne rien faire !

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