Le début juin le plus chaud de l’Histoire

Le mois de juin a débuté par des températures planétaires élevées. Sa première moitié était la plus chaude depuis le début des mesures. Nous avons momentanément dépassé le seuil de 1.5°C, et le chaleur continuera probablement dans les semaines suivantes (citation dans indiatimes).

La limite de sécurité de 1.5°C établie par le GIEC est une moyenne décennale. Elle a déjà été franchie quelques fois de façon ponctuelle. Copernicus  cite notamment le mois de décembre 2015 ainsi qu’en février et mars 2016,  qui étaient une période de super-El Nino.

Au mois de mai, la surface des océans a atteint des températures record (OMM). Elle réchauffe directement l’air au-dessus de l’eau, ce qui explique les températures élevées que la Terre subit actuellement.

Les températures extrêmes ont provoqué d’immenses feux de forêt au Canada. En Colombie britannique, il faisait trente degrés, dix de plus que la moyenne de cette période de l’année.  Les brasiers avaient dévasté 4.4 millions d’hectares avant le 9 juin, une superficie quinze fois plus élevée que la moyenne annuelle de la dernière décennie. Les images sont impressionnantes, un immense rideau de flammes s’élève à perte de vue (Reuters).   Les incendies faisaient rage dans l’Est et et dans l’Ouest du Canada, alors que l’été n’avait même pas encore commencé.  Ils ont probablement été provoqués par la sécheresse, la chaleur et les éclairs des orages.

Nous savons que les feux de forêt sont un danger croissant. Les arbres stabilisent le climat planétaire et les jungles tropicales souffrent déjà des sécheresses. Dans cette situation, il faut absolument protéger les arbres au Canada, réduire au maximum le déboisement d’origine humaine. Récemment encore, le Canada déboisait massivement par pulvérisation d’insecticides par hélicoptère (blog) Il faut absolument arrêter cela. Il y aura encore des incendies,  et nous devons sauvegarder assez de forêts pour notre survie.

Températures planétaires mesurées par Copernicus. La ligne en traits tillés indique la limite de 1.5°C que nous avons franchi en juin 2023.

Le Mexique, Belize et le sud des Etats-Unis subissent une forte vague de chaleur. Au Mexique, la température a dépassé 45°C (Reuters),  six décès dus à la chaleur ont été enregistrés, et des centaines d’oiseaux morts ont été trouvés sur les plages. Les températures élevées des océans ont probablement fait fuir les poissons et les ont empêché de nourrir (Reuters).

Au Texas, les températures maximales annoncées sont de 44,4°C (112 F) , mais c’est une chaleur humide, plus pénible (Fox News). Plus de 35 millions de personnes sont prises dans la vague de chaleur (Reuters). La consommation d’énergie de l’air conditionné menace le réseau électrique.   La température élevée de l’océan a aussi provoqué de violentes tempêtes, qui ont privé un demi-million de personnes de courant.   Aussi bien la consommation effrénée d’énergie que les coupures d’air conditionné lors de vagues de chaleur dangereuses posent des graves problèmes. La production d’énergie pourrait augmenter le réchauffement et les vagues de chaleur. Le gouvernement a ouvert des ‘cooling centers’, des abris climatisés où la population peut s’abriter de la chaleur. 

La Sibérie subit largement les effets du réchauffement planétaire. La carte Nasa de mai 2023 montre une chaleur exceptionnelle au Canada et en Sibérie (lien). La température de cette région boréale a dépassé 39.6°C, un chiffre exceptionnel dans cette région (CNN) .   En Chine,  elles ont atteint 45°C début juin. Selon le climatologue Herrera, c’est une vague de chaleur exceptionnelle qui récrira l’histoire du climat mondial (Twitter). Ces changements importants pourraient aussi pousser le GIEC à revoir encore ses prévisions à la hausse, ce qui nous permettraient de mieux anticiper les canicules futures.  

Il fait aussi exceptionnellement chaud  au Sahara.  Cela nous paraît normal, la différence n’est pas aussi spectaculaire qu’en Sibérie, mais les températures s’approchent des limites de la survie humaine, et elles monteront encore.

Vagues de chaleur à plus de 50°C chaque année aux Etats-Unis?

Une autre analyse statistique se penche sur l’incroyable vague de chaleur survenue en 2021 à Lytton, en Colombie Britannique.  Les températures y ont atteint 49.7°C (le Temps), record absolu du Canada,  plus de vingt degrés au-dessus des moyennes habituelles.

Les auteurs déclarent en préambule qu’il est généralement reconnu que le réchauffement climatique augmentera considérablement l’intensité, la durée et la fréquence des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde. Cette information vient du GIEC.

Une telle chaleur aurait été impossible sans les changements climatiques causés par l’Homme (le Temps), elle devient par contre de plus en plus probable à mesure que les températures montent.

Ils se concentrent sur la région Ouest de l’Amérique du Nord et estiment les risques qu’une telle canicule s’y reproduise. Ils ont analysé les résultats de modèles climatiques pour cette région.

Si rien n’est fait pour freiner le réchauffement (si les émissions de CO2 suivent le scénario business-as-usual, sans réductions), un tel événement extrême deviendra un fait courant dans la plupart des régions de l’ouest de l’Amérique du Nord.

Si le réchauffement mondial atteint le seuil de 4°C en 2100, la température dépassera les 49,7°C,  pour ainsi dire 50°C, dans 75% du territoire  étudié, qui couvre environ la moitié des Etats-Unis.

Une grande partie de ce pays sera chaque année exposée à des chaleurs étouffantes, et la majorité de sa population serait en grave danger à cause de ces températures. La production agricole sera compromise.

La chaleur montera de toutes part,  une chape épaisse recouvrira le pays, plus de cent millions de personnes y seront exposées simultanément… Il deviendrait impossible de fuir, il ne resterait qu’à se terrer dans des caves, des garages, des abris en sous-sol.

La climatisation deviendrait une nécessité vitale,  mais elle sera menacée par des coupures de courant. La canicule comporte bien d’autres dangers. La vague de chaleur de 2021 provoqué des grands feux, la ville de Lytton a brûlé. En 2022 l’Angleterre a atteint 40°C, très inhabituel pour ce pays, et des nombreux feux s’y sont aussi déclarés.  Ces risques semblent associés. 

Températures maximales en cas de réchauffement global faible (haut), modéré  (milieu) ou fort (bas), à différentes dates. Le petit chiffre en haut à droite  du graphique indique la proportion du territoire qui dépasserait les 49.7°C chaque année. Dong et al, Earths Future, 2023

Les climatologues prévoient que la température dépasserait 50°C chaque année. La variabilité de la météo signifie que certaines années, elle montera de quelques degrés plus haut. La chaleur serait réellement mortelle. 

Ce risque n’est pas du tout limité à l’Amérique du Nord. Une autre étude établissait que l’Est de la France, notamment la Bourgogne et les régions environnantes, atteindrait alors des températures similaires.

Les chercheurs notent que la vague de chaleur de Colombie britannique avait certaines particularités. Récemment, il a été établi que la chaleur a atteint un tel niveau parce que la canicule s’est prolongée et que les sols secs ont amplifié le phénomène, habituellement modéré par l’évaporation de l’eau. D’autre part, les ondulations du courant-jet ont apporté de l’air tropical loin vers le Nord et provoqué la stagnation du dôme de chaleur.

L’étude que je rapporte ici a considéré qu’une telle conjonction d’événements ne se reproduirait pas. Il me semble au contraire que nous pouvons nous y attendre à l’avenir.

Je me suis demandée si je n’exagère pas. Encore une fois, je présente une étude qui annonce des événements très graves en l’absence de réduction d’émissions de carbone, et je la trouve trop modérée.

Voici mon raisonnement: Je crois qu’il est assez évident qu’une vague de chaleur prolongée amène la sécheresse.

D’autre part, les ondulations du courant-jet qui amènent l’air chaud au Nord et provoquent sa stagnation sont plus fréquentes et plus prononcées à cause du réchauffement arctique.  Vont-elles s’aggraver encore?

J’ai trouvé aujourd’hui une étude récente,  effectuée entre autres par Michael Mann et Stefan Rahmstorf. Ils montrent que ce type de phénomènes de stagnation de chaleur au Nord, qui ont causé des événements extrêmes dévastateurs en été, y compris la vague de chaleur européenne de 2003, deviendront plus probables,  plus fréquents à cause du réchauffement anthropique (Mann et al). 

L’analyse des prévisions des modèles climatiques suggère donc qu’à 4°C de réchauffement, les trois-quarts de la région étudiée atteindront les 50°C chaque année.   Ils n’ont pas inclus le risque de variations du courant-jet et de stagnation de chaleur au Nord, mais selon l’étude de Michael Mann, celui-ci augmentera aussi.

Sans lancer de chiffre de températures encore plus effroyable, il apparaît clairement que le danger serait énorme, très étendu et concernerait une grande population, plus de cent millions de personnes. Dans le cas d’un réchauffement plus modéré, une telle canicule pourrait encore se produire, mais pas chaque année.   Bien sûr, des solutions sont mises en oeuvre pour éviter une telle fournaise, et nous devons absolument réduire ce risque autant que possible.

Addendum le 27 mars 2023: Une étude dendrochronologique réalisée sur des arbres millénaires montrant que les températures de l’été 2021 étaient les plus élevées jamais observées dans la région. https://phys.org/news/2023-03-plus-years-tree-historic-extremity.html

Image de couverture par Reimund Bertrams de Pixabay

La chaleur extrême et la sécheresse combinées toucheront 90 % de la population mondiale

Les vagues de chaleur sont de plus en plus fortes, les records sont sans cesse dépassés ces dernières années.  Des températures très élevées ont été atteintes en 2022, de Londres à Shanghai (OMM juillet, août, le Temps).  L’Europe a subi une canicule sans précédent depuis au moins 500 ans, environ 20’000 – 25’000 décès lui sont imputés. Les fleuves étaient à sec en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Le futur climatique apportera des canicules croissantes, qui comporteront un vrai risque pour la vie.

Simultanément, les  ressources d’eau sont puisées jusqu’à leurs limites, les aquifères sont vidés, et le risque de sécheresse augmente aussi pour cette raison.

Les canicules provoquent aussi des sécheresses, et combinées aux pénuries d’eau, elles   constituent un risque plus graves pour les populations et pour les écosystèmes. Les populations auto-suffisantes seront frappées de famine et la production alimentaire mondiale sera de plus en plus hasardeuse.

Une nouvelle étude d’Oxford inclut ces deux facteurs. Elle combine la dynamique atmosphérique et l’hydrologie, et explore la rôle des budgets de l’eau et de l’énergie dans l’apparition de chaleurs et de sécheresses extrêmes.

Lorsqu’elles sont évaluées ensemble, ces menaces  représentent un risque bien plus élevé pour la société et les écosystèmes.

Il apparaît que ces risques seront très importants. Plus de 90 % de la population mondiale devrait faire face à des risques accrus dus aux impacts combinés de la chaleur extrême et de la sécheresse. Ils pourraient aggraver les inégalités sociales.

Les impacts seraient les plus graves sur les populations les plus pauvres et les zones rurales.

Ils pourraient aussi compromettre la capacité du monde naturel à réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère.

 La disponibilité limitée de l’eau affectera la capacité des « puits de carbone » – régions naturelles riches en biodiversité – à absorber les émissions de carbone et à émettre de l’oxygène, et aggravera le réchauffement.

D’après les chercheurs, l’impact de ce risque composé sur le monde naturel et sur les économies internationales pourrait être dévastateur (communiqué).

La vague de chaleur  à 49.8°C au Canada en été 2021 (Lytton, blog 2022), et comme celle de Sibérie en 2020 ont été beaucoup plus violentes à cause de la sécheresse qui les a précédées.  Il en fut de même en été 2022 aux Etats-Unis (phys). Habituellement, l’évaporation de l’eau des terres et la transpiration des plantes tempèrent la chaleur.

La disponibilité de l’eau pourrait au contraire modérer les conséquences des vagues des canicules, les champs pourraient être irrigués et la production alimentaire préservée.

Vagues de chaleur plus fortes que prévu

La COP27 s’est conclue sur la création d’un fond de pertes et dommages pour les pays victimes du réchauffement climatique. Les parties gardent l’objectif de limiter le réchauffement de 1.5°C. Les émissions de carbone devaient être progressivement ralenties, atteindre un maximum en 2025 puis diminuer. Malheureusement,  la date butoir de 2025 et le rythme de réduction prévu ont disparu cette année.  Or si nous ne limitons pas les émissions au rythme voulu, si nous en rajoutons plus que prévu chaque année, l’accumulation de gaz carbonique dans l’atmosphère sera plus importante et les températures dépasseront probablement les 1.5°C.

Greta Thunberg dit que “sans engagements forts pour réduire les émissions immédiatement et rapidement, le monde n’a aucune chance de respecter la limite de 1,5°C”. [Nous courrons donc] “des grands risques de déraciner les systèmes vitaux de la Planète dont nous dépendons tous et de mettre en danger d’innombrables vies humaines”. Le secrétaire -général de l’ONU arrive à des conclusions similaires.

Je soutiens la création de ce fond, mais en réalité le résultat de la conférence n’est pas correct, nous n’allons pas dans la bonne direction. Les pays pauvres verront leurs maisons ou leurs récoltes détruites mais ils recevront une compensation financière. Il aurait bien sûr mieux valu de vivre en sécurité dans une maison intacte, sans insécurité, sans traumatismes, sans perdre des proches, sans migrations. Ils pourront cependant être indemnisés pour les dommages qui se produiront ces prochaines années, ce sera utile à court terme.  Et après nous, le déluge? Les risques pour la Planète entière augmentent chaque année.

En réalité,  la limite théorique de 1.5°C pourrait déjà être trop élevée, les changements qui mènent à une destabilisation du climat terrestre pourraient déjà commencer. Les forêts tropicales sont un facteur important, Des changements inquiétants ont été observés à ce niveau, mais le facteur humain est sous-estimé, et la bonne volonté peut encore sûrement les sauver.

Les conséquences du changement climatique sont déjà tangibles. Cet été, l’Europe a subi une canicule et une sécheresse sans précédent depuis 500 ans au moins.

Un nouveau rapport établit que les vagues de chaleur de cet été ont causé plus de 20’000 morts en Europe.  Ce chiffre a été obtenu en calculant l’excès de décès cet été par rapport aux années précédentes. Je vois d’ailleurs deux calculs, 20’000 décès dont 10’000 en France (Japan Times) et 15’000 sans compter la France (WHO).  De ces deux articles je conclus que 25’000 décès sont imputables à la vague de chaleur de cet été.

Nous savons que les canicules seront plus fortes et plus fréquentes à mesure que les températures planétaires monteront. Les climatologues ont cependant été surpris par la vague de chaleur à plus de 49°C qui est survenue en 2021 en Colombie Britannique, au Canada. Elle était vraiment exceptionnelle, et à priori, semblait impossible même en tenant compte du réchauffement global prévu par le GIEC.

Je m’étais posée la question si le réchauffement se déroulait bien comme prévu par le GIEC, ou d’une façon différente, plus rapide et plus dangereuse.

Une nouvelle étude s’est penchée sur ce problème. Il semble que les réchauffement global de 1,1°C inclut des effets locaux qui n’ont pas été assez prévus avant 2021.  Le courant-jet fait maintenant des profondes ondulations, emportant l’air tropical loin vers le Nord. Les masses d’air stagnent ce qui prolonge les vagues de chaleur jusqu’à environ un mois.  Un autre facteur amplificateur est la sécheresse. Il s’avère que la canicule a atteint des tels niveaux car le sol était très sec. L’évaporation aurait modéré les températures.   Ces deux caractéristiques pourraient bien se manifester souvent par la suite, les longues vagues de chaleur causeront des sécheresses qui les amplifieront, et le courant -jet pourrait amener des températures particulièrement étonnantes dans les régions tempérées. Cette canicule à 49.6°C semble pour le moment exceptionnelle, mais pourrait se produire tous les dix ans dans les zones tempérées si le réchauffement atteint 2°C (lien).

 

 

 

La fonte de la glace Arctique augmentera la fréquence d’années chaudes El Nino

Il y a quelques dizaines d’années, la mer Arctique était couverte de glace. Sa surface s’est maintenant réduite de plus de moitié en été, et l’eau est en contact avec l’air.  Ce changement influe sur le climat mondial de plusieurs façons. La perte d’albédo de la glace accélère le réchauffement planétaire.  Les eaux se réchauffent et le permafrost fond. L’évaporation accrue de la mer ouverte pourrait par exemple être responsable des chutes de neiges plus abondantes sur l’Europe.

Elle semble aussi provoquer un réchauffement du Pacifique tropical.

Dans un nouvel article de Nature Communications, des chercheurs ont révélé que l’ampleur de la perte de glace de mer dans l’Arctique peuvent directement influencer El Niño.  Ceux-ci amènent des eaux chaudes à la surface du Pacifique. El Nino de l’année 2016 nous a apporté des records de chaleur avec un élévation de la température planétaire de près d’un demi-degré. Il a provoqué des précipitations intenses sur la côte Ouest de l’Amérique du Sud et des sécheresses en Asie, notamment en Inde et en Indonésie.  C’était une année record pour les cyclones dans le Pacifique. Elle a causé une grave famine en Ethiopie.

De plus, une mer arctique entièrement libre de glace en été apporterait plus de phénomènes El Nino forts.

“Après des décennies de recherche, il existe un accord général, bien que non universel, sur le fait que la fréquence des événements El Niño, en particulier des événements El Niño extrêmement forts, augmentera avec le réchauffement à effet de serre”, a déclaré le chercheur Liu.

Cela me paraît dramatique. En 2015-2016, les températures planétaires ont brusquement augmenté, une sécheresse a frappé l’Amazonie, et l’année 2016 a apporté une grave famine en Ethiopie, le bétail succombait à la chaleur.  El Nino semble aussi lié à des sécheresses en Inde et en Indonésie. Il faut réaliser qu’il fait de plus en plus chaud.  Les prochaines années El Nino ajouteront leurs vagues de chaleur aux températures déjà élevées de la Planète. Des sécheresses fréquentes en Inde et en Indonésie détruiraient leurs écosystèmes. La végétation pourrait y succomber et la chaleur deviendrait mortelle. Nous savons déjà que les vagues de chaleur seront très dangereuses, et elles dépassent déjà les prévisions. Une augmentation de la fréquence de phénomènes El Nino aggravera ces dangers.

Communiqué: https://phys.org/news/2022-09-arctic-sea-ice-loss-frequent.html

Image de couverture par Reimund Bertrams de Pixabay

Les scientifiques espèrent que la vague de chaleur du Canada est un événement exceptionnel

Une étude sur la vague de chaleur qui a apporté 49.6°C au Canada conclut qu’au niveau actuel du réchauffement,  elle devrait être très rare et se produire tous les mille ans seulement.  Les chiffres ne sont pas définitifs, mais donnent déjà une bonne idée de l’événement.

Sans réchauffement climatique, cet événement serait hautement improbable et se produirait tous les cent mille ans.

Par contre, si nous laissons les températures monter à +2°C, une telle canicule pourrait survenir tous les dix ans.

Si les prévisions du GIEC sont correctes, cette fournaise ne devrait donc pas se reproduire avant mille ans.

Il y a deux autres possibilités: la première est que la moyenne du réchauffement suive les prévisions, mais qu’il y ait plus d’événements extrêmes.  Par exemple, on pourrait imaginer qu’il y ait des jours à la même température que précédemment, par exemple 25°C en été, et des jours beaucoup plus chauds.  Il faudrait alors s’adapter à ce danger.

Les experts n’excluent pas non plus que le climat ait passé un seuil, un point de bascule (voir mon blog d’hier) ou une phénomène inconnu amplifie le réchauffement climatique. Dans ce cas de nombreux événements pourraient se précipiter.

Je me réfère aux prévisions de Steffen, Rockstrom, Lenton, Barnosky Shellnhuber etc sur lesquelles j’ai écrit hier, ils notent que la survie de l’Humanité dépend de nombreux écosystèmes sauvages, forêts, deltas, marais qui sont justement en mauvais état. Je crois que leur modèle n’inclut pas Bolsonaro et la déforestation accrue ni les méga-feux de forêts qui ont touché entre autres l’Australie. Le modèle ESCIMO prévoit mieux les récents agissements humains, mais n’anticipe pas assez la sensibilité des écosystèmes naturels.

Nous savons que cette vague de chaleur devrait survenir tous les mille ans. Ils pourraient peut-être aussi voir comment la vague de chaleur et les inondations d’Allemagne et de Belgique (ou toutes les températures et pluies de l’année) correspondent au modèle, logiquement la coïncidence de deux événements peu probables est encore moins probable.

Il faudrait  aussi trouver un ou plusieurs modèles de réchauffement abrupt et comparer plusieurs événements actuels, au modèle actuellement admis et à un modèle de réchauffement abrupt, pour savoir à quelle évolution ils correspondent le mieux.

Addendum le 24 juillet: Le dernier rapport du GIEC incluait les températures survenues jusqu’à l’année 2015, et pas l’année la plus chaude 2016.  Si nous tenons compte des 5 dernières années, les prévisions seront déjà plus élevées. Les températures sont probablement montées alors à cause de la réduction de la surface de la glace réfléchissant le soleil sur l’océan Austral et sur la mer Arctique. 

Si le climat est aujourd’hui déstabilisé par le mauvais état des écosystèmes, de la végétation et des sols, et par leurs émissions de carbone, nous pouvons peut-être y remédier. Nous pouvons replanter des forêts demain, des haies, des bosquets,  étendre les réserves naturelles, et appliquer plusieurs solutions d’afforestation et restauration des écosystèmes. Elles sont peu coûteuses et nécessitent peu de technologie. 

Article: https://climate.gov/news-features/event-tracker/preliminary-analysis-concludes-pacific-northwest-heat-wave-was-1000-year

Blog précédent incluant les points de bascule:

Nous avons besoin de toutes les forêts du monde pour éviter un basculement du climat vers une époque chaude : signez pour les forêts

OMM: la vague de chaleur du Nord-Ouest américain est due au réchauffement, qui pourrait être plus grave que prévu

Je retranscris ici le communiqué de presse de l’Organisation Météorologique Mondiale, qui confirme très officiellement ce que j’écrivais la semaine passée:

OMM: La vague de chaleur record dans certaines parties des États-Unis et du Canada à la fin du mois de juin aurait été pratiquement impossible sans l’influence du changement climatique d’origine humaine, selon une analyse d’attribution rapide réalisée par une équipe internationale d’éminents climatologues. Le changement climatique, causé par les émissions de gaz à effet de serre, a rendu la vague de chaleur au moins 150 fois plus susceptible de se produire.

Les régions du nord-ouest du Pacifique des États-Unis et du Canada ont connu des températures qui ont battu des records de plusieurs degrés, y compris un nouveau record de température canadien de 49,6 °C (121,3 °F) dans le village de Lytton – bien au-dessus du précédent record national de 45 °C. C (113°F). Peu de temps après avoir établi le record, Lytton a été en grande partie détruit dans un incendie de forêt.

L’Amérique du Nord a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel du Copernicus Climate Change Service mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF).

Chaque vague de chaleur qui se produit aujourd’hui est rendue plus probable et plus intense par le changement climatique. Pour quantifier l’effet du changement climatique sur ces températures élevées, l’étude d’attribution rapide a analysé les observations et les simulations informatiques pour comparer le climat tel qu’il est aujourd’hui, après environ 1,2°C (2,2°F) de réchauffement global depuis la fin des années 1800, avec le climat du passé, en suivant des méthodes évaluées par des pairs.

Les températures extrêmes rencontrées étaient bien en dehors de la plage des températures observées dans le passé, ce qui rend difficile de quantifier exactement à quel point l’événement est rare dans le climat actuel et combien il l’aurait été sans le changement climatique d’origine humaine – mais les chercheurs ont conclu qu’il aurait été ” pratiquement impossible » sans influence humaine.

L’étude a été menée par 27 chercheurs, dont des scientifiques d’universités et d’agences météorologiques au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, en France et au Royaume-Uni, dans le cadre du groupe World Weather Attribution. Il s’agit d’une collaboration internationale qui analyse et communique l’influence possible du changement climatique sur les événements météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes, les précipitations extrêmes, les vagues de chaleur, les vagues de froid et les sécheresses.

“Ce que nous voyons est sans précédent. Vous n’êtes pas censé battre des records de quatre ou cinq degrés Celsius (sept à neuf degrés Fahrenheit). C’est un événement tellement exceptionnel que nous ne pouvons pas exclure la possibilité que nous soyons en train de vivre des chaleurs extrêmes aujourd’hui auxquelles nous ne nous attendions qu’à des niveaux plus élevés de réchauffement climatique », a déclaré Friederike Otto, de l’Environmental Change Institute de l’Université d’Oxford.

“Alors que nous nous attendons à ce que les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses, il était inattendu de voir de tels niveaux de chaleur dans cette région. Cela soulève de sérieuses questions quant à savoir si nous comprenons vraiment comment le changement climatique rend les vagues de chaleur plus chaudes et plus meurtrières”, a commenté Geert Jan van Oldenborgh de l’Institut météorologique royal des Pays-Bas.

Les chercheurs ont trouvé deux explications alternatives sur la façon dont le changement climatique a rendu la chaleur extraordinaire plus probable. Une possibilité est que, bien que le changement climatique ait rendu une vague de chaleur aussi extrême plus susceptible de se produire, cela reste un événement très inhabituel dans le climat actuel. Sécheresse préexistante et conditions de circulation atmosphérique inhabituelles, connues sous le nom de « dôme de chaleur », combinées au changement climatique pour créer des températures très élevées. Dans cette explication, sans l’influence du changement climatique, les températures maximales auraient été inférieures d’environ 2 °C (3,6 °F).

Tant que les émissions globales de gaz à effet de serre ne seront pas stoppées, les températures mondiales continueront d’augmenter et des événements comme ceux-ci deviendront plus fréquents. Par exemple, même si la hausse de la température mondiale est limitée à 2 °C (3,6 °F), ce qui pourrait se produire dès 2050, une vague de chaleur comme celle-ci se produirait environ une fois tous les 5 à 10 ans, ont constaté les scientifiques.

Une autre explication possible est que le système climatique a franchi un seuil non linéaire où une petite quantité de réchauffement global de la planète provoque désormais une augmentation des températures extrêmes plus rapide que celle observée jusqu’à présent – une possibilité à explorer dans de futures études. Cela signifierait que des vagues de chaleur record comme l’événement de la semaine dernière sont déjà plus susceptibles de se produire que ne le prévoient les modèles climatiques. Cela soulève des questions sur la capacité de la science actuelle à saisir le comportement des vagues de chaleur dans le cadre du changement climatique.

L’événement envoie un avertissement fort que des températures extrêmes, bien en dehors de la plage de température actuellement attendue, peuvent se produire à des latitudes aussi élevées que 50 ° N, une plage qui comprend tous les États-Unis, la France, certaines parties de l’Allemagne, de la Chine et du Japon. Les scientifiques avertissent que les plans d’adaptation devraient être conçus pour des températures bien au-dessus de la plage déjà observée dans un passé récent.

« Aux États-Unis, la mortalité liée à la chaleur est la première cause de mortalité liée aux conditions météorologiques, mais presque tous ces décès sont évitables. Les plans d’action contre la chaleur peuvent réduire la morbidité et la mortalité actuelles et futures liées à la chaleur en augmentant la préparation aux urgences liées à la chaleur, y compris les systèmes d’alerte précoce et d’intervention en cas de canicule, et en donnant la priorité aux modifications de notre environnement bâti afin qu’un avenir plus chaud ne soit pas mortel. – Kristie L. Ebi, Centre pour la santé et l’environnement mondial, Université de Washington.

“C’est incroyable de voir ce que nous avons réalisé en un peu plus d’une semaine, avec 27 scientifiques et experts locaux impliqués dans cette attribution rapide des instituts de recherche et des agences météorologiques. La combinaison des connaissances et des données de modèles du monde entier augmente la confiance dans les résultats de l’étude approfondie. ” – Sjoukje Philip & Sarah Kew, chargés d’études, Institut météorologique royal des Pays-Bas (KNMI).

Fin du communiqué de presse de l’organisation Météorologique Mondiale (lien): https://public.wmo.int/en/media/news/north-america-heatwave-almost-impossible-without-climate-change

L’OMM recommande donc d’adapter notre société à des températures bien supérieures à celles vécues jusqu’à présent.  Actuellement, il fait aussi exceptionnellement chaud, plus de 30°C, au Nord de l’Europe, en Scandinavie, et en Sibérie. L’Irak a aussi connu des températures record, difficilement supportables. Nous devons être rapidement prêts à affronter des vagues de chaleur de 50 degrés en Europe. Il faut des plans d’urgence pour l’année prochaine, et des bâtiments adaptés dès que possible. Cela devrait être réalisable en trois ans. 

D’autre part, le réchauffement pourrait être plus grave que prévu par le GIEC. Certaines des conséquences prévues pour 2100 se produisent déjà, telles que cette vague de chaleur, ainsi que les canicules et les immenses feux de forêt d’Australie de l’année passée.  Les glaciers fondent aussi plus vite que prévu. Le nombre de tornades s’accroît vite dans les grands orages, et les plus grands ouragans deviennent plus fréquents.  Depuis quelques années, je rapporte des événements météorologiques étonnants, inattendus, et ils sont nombreux. Ils soulignent tous le risque que le réchauffement ne soit plus rapide que prévu. Cette semaine,  l’OMM demande des études supplémentaires pour comprendre comment la Terre réagit au changement de température. Ces études sont essentielles pour notre sécurité. La réponse de la Planète pourrait être plus brutale que les prévisions actuelles ne le laissent supposer. Gardons les yeux grands ouverts! Le climat pourrait être totalement bouleversé.

 

 

 

La fonte de la glace Arctique pourrait causer un réchauffement d’un degré par décennie

La perte de la glace marine provoque un réchauffement rapide

L’histoire récente de la Terre inclut une série de rapides changements climatiques, appelés événements de Dansgaard-Oeschger (DO, Oeschger) au cours desquels la température de la Planète,  montait de plusieurs degrés en un siècle. Les traces dans les glaces du Groenland permettent de retrouver des phases de réchauffement de 8°C en 40 ans, de 2 degrés en une dizaine d’années, de 10 degrés en un siècle… Après cette phase de réchauffement rapide, la Terre refroidissait graduellement pendant un millier d’années et demi, puis un événement de réchauffement brusque se répétait.

Ces événements de réchauffement dans un climat froid ont provoqué un changement de climat et de la végétation en Europe, tels que l’apparition de grandes forêts en Europe de l’Ouest. S’ils se produisaient aujourd’hui, le désert pourrait remplacer la végétation tempérée.

Les scientifiques se sont interrogés sur la cause de ces périodes de réchauffement brusque.  Une nouvelle étude (Sadatzki, PNAS) indique que ces événements coïncident avec la disparition de la glace sur la mer du Nord. La perte de cette glace a pu causer un fort réchauffement planétaire.

Quand la mer du Nord a perdu sa couche de glace et que sa surface est entrée en contact avec l’atmosphère, l’énergie de l’océan plus chaud a été relâchée dans l’atmosphère froide,   à des dizaines de degrés en dessous de zéro, ce qui a pu provoquer un soudain réchauffement climatique.

Cela semble terriblement actuel.

 

L’Arctique en réchauffement rapide

En ce moment, comme au printemps passé, l’Arctique est à 20°C au-dessus des normales saisonnières (Moscow Times).

Le changement climatique en Arctique est au moins deux fois plus rapide que sur l’ensemble de la Planète, des vagues de chaleur atteignent 20 degrés Celsius au dessus de la normale, et les  moyennes en Arctique en 2020 étaient de 5°C trop élevées. La glace fond plus vite, sa surface en été est de plus en plus petite, ce qui permet un réchauffement plus rapide.  Il y a moins de neige sur la Sibérie et d’immenses feux de forêts se déclenchent, et contribuent au dégel du permafrost  (arctic card OMM  state of the climate) .

Les températures planétaires montent vite, et certains scientifiques, comme James Hansen, détectent une accélération imprévue.

L’eau tempérée de l’océan Atlantique se déverse depuis quelques années dans l’océan Arctique, amenant des températures de plusieurs degrés trop élevées.   Des vagues d’air chaud parviennent au-dessus du Groenland et du pôle Nord. Tout cela précipite le réchauffement de l’Arctique, la fonte de l’Arctique, et pourrait être le début d’une escalade des températures qui aurait des conséquences dramatiques sur la vie sur Terre.

Travaillez à notre survie 

Addendum le 14 décembre: Je ne suis absolument pas sûre si un de ces événements de réchauffement rapide se produit maintenant. C’est un immense risque pour l’Humanité, et il doit être vérifié. Il faut des modèles de réchauffement abrupt auxquels les événements météo seront confrontés pour surveiller ce risque.

J’aimerais savoir que des scientifiques compétents travaillent sur ce risque.  Nous avons besoin d’études sur les changements atmosphériques lors d’un réchauffement aussi abrupt, pour savoir si les toits seuls ou les bâtiments entiers seraient arrachés par les intempéries, ainsi qu’une estimation des précipitations, des inondations et des vagues de chaleur à venir. 

Il faut prévoir les effets dévastateurs d’un réchauffement abrupt sur la végétation et sur les cultures alimentaires.  Finirai-je ma vie dans des bunkers sous des collines désertiques et brûlantes? Les creuserez-vous assez vite?

La perte rapide de notre végétation et la libération du méthane du permafrost pourraient faire monter les températures très haut, au delà de la survie humaine.

Cependant, la fonte des glaces provoquée par le réchauffement pourrait, dans un deuxième temps, les tempérer.

Il serait utile d’étudier les technologies qui permettent de reformer la glace Arctique pour éviter ce changement abrupt. Elles devraient probablement être faisables au cours de prochaines années.

Il vaudrait la peine d’arrêter la majorité des usines et des avions qui seraient de toute façon détruites rapidement, et d’appliquer les techniques de reforestation et d’agro-écologie partout où c’est possible dès maintenant.

Je joins deux liens sur l’excellent magasine Futura- Sciences qui vous donne plus de détails:

Futura Glace DO

Futura Arctique

Et l’article Phys.org  sur le même sujet.

Les vagues de chaleur se multiplient sur Terre

La semaine passée nous a apporté des belles journées d’été suisses, ensoleillées mais pas trop chaudes. La température restait  en dessous de 30 degrés , comme c’était le cas il y a un quart de siècle.  Cependant la réchauffement planétaire continue.
Aujourd’hui, les Etats-Unis sont frappés  par une  forte vague de chaleur, qui touchera quasiment tout le pays. Dans certaines régions, en Californie et en Arizona, les températures prévues sont de 49 degrés Celsius. Selon les prévisions météo, cette canicule pourrait durer tout l’été, sans répit, et sa durée serait sans précédent.  Des vagues de chaleur plus longues avaient été prévues par certains climatologues.
La semaine passée, trois publications différentes ont montré qu’il y a plus de vagues de chaleur sur la Planète, et même que cette progression s’accélère. Une d’elle, émanant du centre de recherche du MetOffice britannique, montre que les changements de température sont indicatifs du réchauffement planétaire, et que les minima, les journées les plus froides, changent même plus vite que les journées chaudes (lien). Une autre montre que la Terre subit plus de températures extrêmes (lien), et que cette progression s’accélère.
James Hansen a analysé les températures en été dans l’hémisphère Nord. Elles montent, et cela de plus en plus vite. Elles ont augmenté d’environ un degré Celsius en quarante ans à la fin du 20ieme siècle , et de nouveau d’un degré en vingt ans, depuis l’an 2000. Le nombre de jours extrêmement chauds , pénibles, dangereux, très exceptionnels dans le passé, augmente aussi rapidement, en rouge foncé sur son graphique (lien).

L’augmentation des vagues de chaleur prévue par les climatologues est désormais très solidement prouvée. Elles se multiplient, s’aggravent et deviennent dangereuses.

Image Pixabay libre de droits

Les vagues de chaleur s’aggravent sur toute la Terre

Les scientifiques avaient déclaré il y a longtemps que des vagues de chaleur croissantes seraient un signe clair du changement climatique. Aujourd’hui, ils montrent qu’elles augmentent, s’aggravent et cela de plus en plus vite.

Les vagues de chaleur surviennent de plus en plus souvent sur une grande partie de la Terre. Autour de la Méditerranée, il y a six jours de canicule de plus chaque décennie depuis 1980. Les températures y ont atteint des valeurs extrêmes ces dernières années, jusqu’à 60 degrés au Bahreïn.

Dans les régions boréales, en Alaska et en Sibérie,  le changement climatique a des conséquences un peu différentes: il apporte parfois des vagues de chaleur très intenses, les températures montent alors à vingt degrés au au-dessus des moyennes normales.

Les canicules sont plus fréquentes,  la température monte plus haut et cela  dure plus longtemps. Les scientifiques ont développé une mesure qui tient compte de tous ces facteurs. Ils cumulent les degrés au-dessus de la normale subis tous les jours des canicules. Cette mesure qui intègre la fréquence et l’intensité permet de prouver que les vagues de chaleur ont augmenté sur quasiment toute la Planète. L’augmentation est plus rapide depuis 1980.

Les zones les plus touchées sont la côte nord-est de l’Amérique du Sud, le Nord de l’Afrique et le Proche- Orient.  Les canicules frappent partout. Au mois de mai, la Sibérie subissait une vague de chaleur de 20°C au-dessus des normales,  en juin au Vietnam il faisait si chaud que les agriculteurs plantaient le riz la nuit à la lampe frontale car il ne pouvaient plus travailler le jour, en Californie les moules ont cuit au bord de l’océan…

En voyant les vagues de chaleur de plus de 20 degrés en excès qui frappent l’Arctique, je me demande si l’air extrêmement chaud du Proche-Orient pourrait un jour atteindre l’Europe. Avons-nous besoin d’abris contre les vagues de chaleur extrêmes?
https://phys.org/news/2020-07-heatwave-trends-worldwide.html

 

Les vagues de chaleur se multiplient sur Terre