la psychothérapie plurielle

Choisir une orientation psychothérapeutique? 2e volet

Tous mes nouveaux blogs depuis juillet 2023, sur mon site ici: https://therapie-de-couple.ch/blog/#

Suite à la présentation de nos 4 blogueuses/eurs psy sur ce même blog (du 14 juillet 2020) , qui avaient présenté 1. l’approche systémique, 2. la théorie psychanalytique, 3. l’approche centrée sur la personne, 4. la gestalt-thérapie, voici les 5 suivantes.

Rappel: Lorsque nous avons besoin de consulter, il n’est pas facile de choisir son thérapeute, ni de choisir l’approche qui pourra nous convenir.

Il y a de multiples approches psychothérapeutiques (environ 220, selon diverses sources). Certaines sont plus connues que d’autres.

Certaines recherches montrent que ce qui fait la qualité d’un processus thérapeutique n’est PAS la méthode, ni la technique.

En premier lieu vient la qualité de la relation. La motivation, la sécurité du cadre et certains autres facteurs sont aussi déterminants.

Alors comment choisir?

Pour choisir son psy ou la méthode, nous pensons qu’il est important de suivre son «feeling», son intuition, ou également la recommandation d’un proche en qui nous avons confiance. Une première séance nous donnera aussi la possibilité de sentir cette confiance, ou, au contraire, une sensation trouble, voir négative, et le cas échéant de chercher un autre thérapeute, une autre méthode. Pour vous inspirer et vous aider à choisir …

 

5. Mireille Binet présente l’analyse transactionnelle

6. Corinne Tihon présente l’EFT

7. Anouk Zwissig présente la méthode Imago

8. Catherine Nessi présente l’approche Somatic Experience

9. Vincent F. Liaudat présente l’EMDR

 

5. l’Analyse Transactionnelle, par Mireille Binet, psychologue, formatrice et superviseure à Genève

Un photo-langage, proposé lors d’une formation en entreprise, a déclenché un ressenti inattendu, m’a fait contacter ma dualité, mon masque, les émotions souterraines si bien cachées dans mon rôle. Ce qui m’a bouleversée, c’est l’Enfant en moi dévoilée : masque blanc, masque noir. L’innocence, la vulnérabilité dans ses aspects tantôt lumineux, tantôt sombres. Je pensais, me ressentais, comme la petite fille d’hier, insouciante ou tourmentée.

Cet exercice me fit faire un saut de sens inattendu. Mon dialogue interne entre ces trois instances psychiques, ces trois « états du moi » intitulés de façon volontairement simple « Parent », « Adulte », « Enfant », m’apparaissait, comme un décodage fulgurant de mon système d’adaptation psychique.

L’objectif principal du travail thérapeutique pour Eric Berne, psychiatre américain (1910-1970), fondateur de l’Analyse Transactionnelle (AT), est d’identifier les buts inconscients des « transactions » – plus particulièrement du double niveau des échanges : le niveau social explicite, acceptable socialement et le niveau psychologique caché, latent, non exprimé et souvent non repéré – et les apporter à la conscience. La thérapie de groupe est un cadre privilégié pour faire émerger les décisions précoces, les messages inhibiteurs limitant la spontanéité et entravant la souplesse dans la capacité de chacun à vivre ses relations, puis soutenir le patient dans l’expérimentation de nouveaux modes d’implications

 

6. L’EFT (Emotional Freeedom Technique), par Corinne Tihon, psychothérapeute à la Tour-de-Peilz

“Dans toutes les cultures et dans toutes les traditions médicales avant la nôtre,
la guérison a été accomplie en mettant l’énergie en mouvement”
Albert Szent-Gyôrgyi, prix Nobel de médecine (1937)

L’EFT (Emotional Freeedom Technique), qui signifie en français Technique de Libération Émotionnelle, est une approche psychothérapeutique intégrative qui prend en compte les aspects cognitifs, émotionnels, corporels et énergétiques de la personne.

Cette approche, développée il y a une trentaine d’années, fait partie d’une nouvelle vague dans le monde de la psychothérapie: la Psychologie Énergétique. Cette dernière englobe différentes interventions psycho-corporelles combinant d’une manière ou d’une autre l’exposition intentionnelle et imaginaire avec la stimulation du système énergétique.

Mais, malgré une apparente simplicité, l’EFT requiert une bonne compréhension de sa logique. Concrètement, il est demandé à la personne de tapoter sur des points spécifiques de son corps (ou portes d’entrée et de sortie de certains méridiens) tout en se focalisant sur une problématique précise définie au préalable. Les différents aspects de la problématique sont ensuite mis en mots lors de rondes de tapotements. Les changements se font par l’activation simultanée du problème avec une expérience de détente corporelle obtenue par les tapotements. A travers cette nouvelle association, l’ancien apprentissage, principalement traité de manière « limbique », perd sa charge émotionnelle pour laisser la place à un traitement plus « cortical » du problème. L’émotion baisse rapidement et permet à la personne de percevoir l’évènement choisi sous un nouvel angle, plus positif et créatif.
Que ce soit pour modifier des apprentissages émotionnels profonds ou dans une attention et un soin quotidien à son monde émotionnel, l’EFT est étonnement efficace et peut être pratiquée de manière autonome. Il est néanmoins recommandé de faire appel à un professionnel de la santé lors de difficultés émotionnelles importantes ou installées depuis longtemps. Un site de référence est l’IFPEC dirigé par Jean-Michel Gurret.

L’EFT est une approche qui me parle énormément car elle prend en compte la notion d’énergie qui m’est chère. Et en alliant logique, créativité et spontanéité, je collabore avec le patient à explorer les différents aspects de sa problématique en conscience. J’ai beaucoup de gratitude à être témoin de ces changements qui se font directement devant mes yeux.

 

7. La méthode Imago, par Anouk Zwissig, thérapeute de couple Imago à Yverdon

La thérapie Imago s’adresse aux couples, généralement en difficulté, mais aussi à tous les partenaires qui souhaitent mettre de la conscience dans leur relation et ses enjeux.

Elle a été développée par le Dr Harville Hendrix, docteur en psychologie et en théologie,  dans les années 80 aux Etats-Unis. Inspiré de différent courants psychologiques dont notamment la communication non violente et la systémique, mais aussi de son expérience en tant que de conseiller conjugal, il a crée sa propre méthode qui repose sur une théorie du couple avec un protocole de communication précis.

Cette méthode en perpétuelle évolution grâce aux recherches de l’institut Imago à New York s’est étendue aujourd’hui par le biais de facilitateurs aux différents professionnels tels que coachs, enseignants, médecins, pasteurs, ressources humaines… qui désirent améliorer la qualité relationnelle au sein de leurs équipes de travail.

Il existe aussi des stages de plusieurs jours animés par des thérapeutes formés pour les couples, mais aussi pour les relations parents-enfants, ces derniers devant être âgés de 20 ans minimum.

Thérapeute à Yverdon et animatrice de stages, ce qui me touche profondément dans cette méthode que j’utilise depuis plus de douze ans avec les couples, c’est qu’elle permet de passer d’une écoute des oreilles à une écoute profonde du cœur. Face à face, les partenaires, prennent le temps de se regarder, de respirer, de ralentir et de ressentir au service d’une connexion empathique et consciente. Ils peuvent ainsi aborder leurs conflits sans réactivité et les voir comme des opportunités de croissance. Il n’y a pas de juste et de faux, seulement deux êtres dont la relation va faire miroir des blessures profondes de l’enfance. Elle est donc une chance de pouvoir mieux se connaître et guérir. Il s’agit d’un outil de communication puissant qui permet la différenciation et l’ouverture aux autres réalités.  Mon rêve le plus grand est qu’il soit enseigné à l’école dès le plus jeune âge, la conscience de soi étant sans aucun doute l’ingrédient de base pour la paix dans le monde.

 

8. L’approche Somatic Experience, par Catherine Nessi, Praticienne, superviseur, formatrice SE

Est-il possible de traverser l’existence sans vivre, au moins une fois, l’épreuve de se sentir débordé, menacé ?
Cette expérience fait partie de la nature, au même titre que nous, les humains. Au cours de l’évolution, cette même nature a gardé pour notre espèce « un équipement » performant et aussi vieux que l’apparition de la vie sur terre, soit environ 4 milliards d’années. Il se loge dans notre physiologie, principalement dans les parties reptiliennes et limbiques de notre cerveau; c’est là que se trouvent nos réponses instinctives face à la menace qui sont: La capacité d’entrer dans un état de sidération, de nous défendre, de fuir… Il peut arriver, pour toutes sortes de raisons, que ces réflexes soient entravés.

Les travaux de Peter Levine, à qui l’ont doit la Somatic Expriencing® , montrent que l’expérience devient traumatisante lorsque ces réflexes de survie restent, tout ou partie, dans un état de sidération. C’est un état plus ou moins conscient de « ne plus être soi-même », de se sentir coupé de ses capacités, des autres, de son environnement. C’est comme si des parts de nous sont figées dans l’événement, passé, nous empêchant d’être au présent.
Fort heureusement Peter Levine a observé que notre corps est pourvu d’une capacité d’auto-guérison nous permettant de sortir de la sidération, pour autant que l’environnement soit vécu comme sécurisant. La physiologie est capable de sortir de la tétanie, même après des années , puis de laisser le stress s’évacuer sous différentes formes, comme laisser terminer un réflexe de course ou de défense, pleurer, trembler…. Alors… Revient le bon sentiment d’être soi-même.
Le but d’une séance de Somatic Experiencing® est donc d’offrir l’espace sécurisant nécessaire au déroulement du processus naturel d’auto-guérison.

Mon travail est d’observer les signaux de sortie de sidération et de soutenir mes clients à être en contact avec ces signaux via leurs sensations corporelles, leurs émotions, d’éventuelles images…. car ce sont les indices de sortie de tétanie. Une autre part importante de mon attention est de veiller à ce que, cette fois, l’expérience ne soit pas débordante; ainsi j’encourage les clients à réaliser que ce qu’ils ressentent est dans le présent de mon cabinet, et non pas sur le lieu de l’événement passé. Il n’y a rien de spectaculaire dans une séance de Somatic Experiencing®.

En vérité je ne sais jamais comment le processus d’auto-guérison va dérouler la séance. Avec les années j’ai appris à en reconnaître les signes, lui faire confiance, le laisser faire….
Séance après séance, je reste modeste, passionnée, émerveillée, face à cette « intelligence physiologique » dont l’intention semble être de re-trouver ce qui a toujours été là, et parfois que l’on découvre pour la première fois à l’occasion de la renégociation d’un traumatisme.

 

9. L’EMDR, par Vincent F. Liaudat, psychiatre et psychothérapeute, à Lausanne

L’EMDR (eyes movement desensitization reprocessing, désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) est un moyen thérapeutique qui permet de stimuler un mécanisme neuropsychologique complexe favorisant une meilleure intégration des vécus traumatiques (d’où le terme de retraitement) qui souvent laissent des traces sous forme de symptômes négatifs difficiles, parfois invalidants.

Cette méthode vise à atténuer et à intégrer de meilleure façon les effets des séquelles traumatiques qui s’activent au gré d’éléments de vie extérieure ou de vécu intérieur rappelant de près ou de loin le trauma (d’où le terme de désensibilisation). Elle utilise un moyen de stimulation neurocérébrale par le mouvement des yeux, sous forme de balayage (d’où le terme mouvements oculaires) appliquée à un moment précis en cours de thérapie EMDR. Le développement de cette technique et la recherche ont montré que d’autres moyens de stimulations bilatérales alternées du corps étaient efficaces, par exemple par tapotement, son ou stimulus visuel.

De nombreuses recherchent scientifiques ont mis en évidence une bonne efficacité de cette méthode. Toutefois, le mécanisme neuropsychologique de meilleur retraitement du trauma reste mystérieux.

Dans ma carrière institutionnelle, j’ai commencé par étudier l’envers de la psychotraumatologie, à savoir la psychologie des agresseurs. Une fois installé en cabinet, j’ai reçu bon nombre de patients ayant des vécus traumatiques ; les agresseurs consultant peu de manière spontanée (bien que souvent ils présentent des séquelles traumatiques). Ainsi, j’intègre l’EMDR depuis 5 ans à ma pratique de psychiatre-psychothérapeute, parfois d’emblée lorsque le patient se présente avec cette demande ou avec des symptômes évoquant un trauma, parfois au décours d’un suivi psychothérapeutique lorsque que la trame traumatique apparaît après un premier travail psychologique.

 

1er volet: la présentation de nos 4 blogueuses/eurs psy sur ce même blog (du 14 juillet 2020) clickez ICI, qui avaient présenté 1. l’approche systémique, 2. la théorie psychanalytique, 3. l’approche centrée sur la personne, 4. la gestalt-thérapie.

 

Stephen Vasey

Stephen Vasey est sociologue, travaille à Lausanne comme Gestalt-thérapeute en consultation individuelle et couple. Anime des séminaires sur la relation et la sexualité des couples, d’autres sur la colère saine. Auteur du livre « Laisser Faire l’Amour ». www.therapie-de-couple.ch

6 réponses à “Choisir une orientation psychothérapeutique? 2e volet

  1. bonjour je suis abonnee au Temps et aimerai avoir acces au premier volet de ce blog datant du 14 juillet (approche systemique etc..) merci de votre aide sylvie serex bonnet
    email [email protected]

  2. Bonjour, pourquoi ne pas mentionner la TCC? Je suis surprise par son absence, sachant qu’elle représente l’une des obédiences principales en Suisse et qu’elle est l’une des plus validées empiriquement. Merci pour votre retour.

    1. Haha, pourquoi?
      Parce que je prends le temps de présenter différentes approches, 9 jusqu’à présent, et d’autres sont prévues.
      Chacun voudrait croire que “son” approche est la meilleure.
      Pour ma part, j’essaie d’ouvrir l’horizon. Pour le public et pour une solidarité avec tous les psys.

      1. Bonjour, je suis convaincue qu’une approche intégrative est importante et la recherche montre bien que l’alliance thérapeutique est plus importante que la technique ou l’approche. Mais l’absence de la TCC m’a surprise car les approches les plus utilisées et connues par le public sont proposées.

        Au plaisir de lire la suite!

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