La COP21 aura tenu les unes des journaux pendant trois semaines, et aura disparu des premières pages aussi vite qu’on puisse dire « réchauffement climatique », remplacée, comme il se doit, par les régionales en France, les réfugiés et autres dérapages outre Atlantique, en bref, par le business as usual…
Si, comme moi, vous avez du mal à répondre avec précision sur quoi on s’est finalement mis d’accord, cet article se penche sur une des questions qui, de mon point de vue, reste ouverte dans le débat. Une sorte de béance dans la réflexion, qui risque de produire bien de nuisances à l’avenir si on ne s’y penche pas véritablement.
Sous le syntagme « climate justice », « justice climatique », il y a plusieurs types d’arguments et logiques qui se croisent. Parmi eux, le plus surprenant est celui selon lequel les pays « en voie de développement », qui ont fait très peu pour causer les problèmes climatiques actuels, auraient plus de droits à continuer à polluer la planète, ou, de façon plus euphémique, d’ « émettre des gaz à effet de serre » parce qu’ils sont nécessaires au développement de ces états, alors que les états avancés devraient s’en abstenir plus et soutenir les autres avec leur développement. On lisait dans The Guardian du jeudi 9 décembre la phrase conclusive de l’article sur les six grands obstacles à un accord à Paris : « Historic emissions are responsible », une citation du ministre de l’environnement indien (opinion soutenue par les chinois), qui est devenu un mantra depuis bien des années dans la bouche et dans la tête de bien d’individus. (suite…)