Les semaines et l’actualité avancent et les sujets à aborder dans ce blog s’accumulent sagement sur mon bureau, me faisant signe depuis leurs post-it chaque fois que j’allume l’ordinateur. Les élections en Turquie, le Népal, le TAFTA, la COP 21, chacun insiste. La question des réfugiés, qui nous a tant préoccupés ces temps-ci glisse, elle, toujours plus bas dans le fil continu des unes en ligne. Nous en avons encore des échos, surtout sous la forme des querelles entre pays européens sur des quotas de réfugiés à accepter, mais il y a aussi un silence qui s’instaure. Il n’est peut-être pas négatif – après le choc initial, c’est le temps de l’admission que nous avons un défi à relever et celui de l’action. Je ne voulais pas, pourtant, écrire à propos d’autres sujets avant de parler d’une autre manière d’accueillir cette question: la littérature. (suite…)
Mois : septembre 2015
Réfugiés – à l’est de l’est
J’écris cet article en écho à un débat qui s’est armé récemment sur mon mur facebook, à propos de l’article “Pourquoi les pays de l’Europe de l’est refusent les réfugiés”, publié par Le Temps. On a conclu (sur mon mur) qu’on avait besoin de plus d’éléments afin de comprendre cette question. Voilà ma lecture et une contribution au débat.
D’abord, la plupart des articles publiés ces jours qui parlent des “pays de l’Europe de l’est”, ne nomment et ne parlent, en général, que des pays de l’Europe centrale – à savoir la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, autrement connus sous le nom des pays du Groupe de Visegrad. Parfois on mentionne la Serbie et la Croatie, mais ça, c’est pour dire “les Balkans”. Comme souvent depuis 25 ans, la Bulgarie et la Roumanie ne sont mentionnées presque nulle part de manière systématique (à part les tops de corruption et exports de visiteurs d’ethnie Rroma). En occurrence, c’est aussi parce que les vagues de réfugiés ont eu tendance à contourner ces deux pays, probablement parce que les traverser leur prolongerait, géographiquement, l’itinéraire. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas dans ces pays des attitudes et opinions spécifiques envers la question. (suite…)
Les réfugiés ou la crise devenue monde
L’ “économie-monde” est le concept que Fernand Braudel nous a donné pour illustrer et exprimer le vaste dispositif engendré par le système économique capitaliste et ses mécanismes à jamais en quête d’expansion et de nouveaux marchés.
Les évolutions globales des dernières années, culminant avec la situation désespérée des réfugiés qui se déroule à présent devant nos yeux, ont instauré à leur tour la “crise-monde”, le pays de notre présent. (suite…)
En guise d’introduction
Comme le Panorama Monumental de l’Histoire de Adams nous le montre (image ci-dessus, Wikimedia communs), l’Histoire est une série infinie d’imbrications, événements et personnages. Bien que certains aient proclamé de temps en temps sa fin, il s’agit ici plutôt de prêter l’oreille au fin mot de l’Histoire, qui éclaircit les méandres d’un présent qui se veut trop souvent instantané et sans racines. (suite…)