Initiative anti-burqa : faire avancer la protection des femmes et l’égalité

La liberté inclut la liberté des autres de faire ce que je considère moi-même comme dérangeant. Ou, pour le dire avec Voltaire :

Je hais vos idées, mais je me ferais tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer.

Le voile intégral me dérange, il m’irrite. Mais j’ai de la peine quand, dans un début de paternalisme trop insistant, on pense comprendre, mieux qu’elles-mêmes, ce qui anime les concernées, ce qu’elles pensent ou ressentent. Pensez-vous vraiment que la femme musulmane a besoin de notre sauvetage par les urnes ?

Depuis janvier 2021, nous avons les résultats de la première étude scientifique sur la situation en Suisse[1]. La grande majorité des femmes portent le voile intégral de leur plein gré. Souvent contre l’avis de leur mari ou de leur famille. Certaines ont quitté leur mari considéré comme pas suffisamment pieux. Ces résultats correspondent avec ceux d’autres études européennes sur la même thématique.

Oui, cela irrite, mais ayant au moins l’humilité de dire que cette irritation relève peut-être d’une dissonance cognitive : quand nos idées reçues se heurtent aux faits présentés.

Mais laissons ce débat stérile, on n’avancera pas d’ici mars dans ce climat délétère que génère cette campagne. Les avis déjà exprimés ne pourront plus faire marche arrière.

Mettons plutôt l’accent sur le véritable enjeu de cette campagne, le progrès de l’égalité hommes-femmes. L’émotivité de l’objet principal risque de voiler ce que le Conseil fédéral et le Parlement nous présente à cet égard dans le contre-projet indirect que peu connaissent malheureusement.

Contrairement à l’initiative qui, dans une logique populiste, veut simplement écraser ce qu’elle considère comme problème, le contre-projet propose des véritables projets de société. Il entre automatiquement en vigueur si l’initiative est refusée. Dans ce cas, les lois fédérales sur les étrangers et l’intégration, celle sur l’égalité ainsi que celle sur la coopération au développement seront modifiées afin de renforcer la protection des femmes et la promotion de l’égalité en Suisse et à l’étranger. Quant à la loi sur l’égalité, il y a même une petite révolution en vue, actuellement limité au domaine de la vie professionnelle, elle élargirait son champ d’application à la vie en société en général grâce au contre-projet.

Une véritable avancée qui toucherait sans doute des milliers, voire des dizaines de milliers de femmes. L’initiative concerne elle, toujours selon l’étude citée ci-dessus, entre 20 et 30 femmes au maximum en Suisse, et dont une grande majorité a choisi cet habillement librement et se verrait donc privées de ses libertés fondamentales.

Il est d’une évidence frappante que la protection des femmes et l’égalité passent par le contre-projet, ne noyons pas cette réalité dans un débat stérile sur une initiative simpliste qui propose plus de dégâts que de bien.

Le véritable enjeu de cette campagne est la bonne compréhension des propositions du contre-projet.

 

[1] « Verhüllung – die Burkadebatte in der Schweiz », Prof. Tunger-Zanetti, Université de Lucernce, janvier 2021

Pascal Gemperli

Pascal est entrepreneur, écologiste et médiateur assermenté. Il s'engage également pour l'intégration et dans la coopération au développement.

31 réponses à “Initiative anti-burqa : faire avancer la protection des femmes et l’égalité

  1. Je suis du même avis que la Cour européenne des droits de l’homme.

    http://hudoc.echr.coe.int/fre?i=001-145240

    L’exigence de notre vivre ensemble impose de contraindre, par la loi, des signes objectifs d’asservissement. En d’autres termes, pour reprendre les termes des juges: cette restriction est nécessaire dans une société démocratique pour la préservation des conditions du « vivre ensemble » en tant qu’élément de la « protection des droits et libertés d’autrui ».

    Les droits de l’homme, de la femme et du citoyen ne sont pas négociables. Cette initiative est donc nécessaire et le contre-projet insuffisant pour garantir notre vivre ensemble.

    1. Merci,

      personnellement, je suis plutôt de l’avis du Conseil des droits humains de l’ONU qui a blâmé la France en 2018 parce que l’interdiction ne serait ni nécessaire ni raisonnable pour assurer la sécurité et le vivre ensemble en paix.
      En outre, je partage aussi l’avis de toutes les organisations féministes et des droits humains en Suisse qui sont contre l’interdiction, par exemple:

      • Les Assises romandes de la Grève féministe et des femmes : la mobilisation contre l’initiative anti-burqa
      • Amnesty International
      • Les femmes du PS
      • Terre des Femmes

      1. J’aime généralement bien votre discours.

        Mais, concrètement, les associations que vous citez font quoi pour protéger nos filles contre ces salafistes qui gagnent du terrain dans nos villes ?

        https://www.tiktok.com/@redazere

        Et, eux, ont un discours sans aucune ambiguité: le voile intégral est une obligation; si ce n’est pas par la force aujourd’hui, ce le sera après-demain…

      2. Tiens, Reda a sorti une vidéo cet après-midi et pense… comme vous:

        https://www.tiktok.com/@redazere/video/6925839557254745350

        Cela ne vous dérange pas que les salafises usent du même discours, mais pour d’autres finalités bien moins humanistes…

        Ça ne vous donne pas envie de leur dire !stop! et que le voile intégral est au-delà de toute revendication d’accommodation raisonnable ?

    2. je pense ces associations font beaucoup de choses pour les droits des femmes et des filles.
      quand vous dites protéger nos filles (j’en ai quatre d’ailleurs que je protégerai avec toutes mes forces) contre ces salafistes, il convient d’identifer plus exactement le danger. C’est qu’elle ne pourraient pas sortir de la maison, qu’elles seraient obligées de porter un voile, etc. ? Ensuite, on pourrait discuter du problème concret, avec le plus grand plaisir.
      Quand on défend la liberté de la femme de s’habiller comme elle veut, cela vaut dans tous les sens, aussi pour ces associations j’en suis convaincu.

      1. De quelles associations parlez-vous?

        Ce salafiste est très clair: pour lui, le voile est obligatoire:

        https://www.tiktok.com/@redazere/video/6919940100688252165

        Et il parle du voile intégral…

        Pour les autres associations que vous citiez (Amnesty…), leur difficulté provient du comité d’Eggermachin qui a lancé l’initiative. Elles ne pourront jamais s’afficher avec ces islamophobes, quelque soit la pertinence ou non du texte de l’initiative…

        Mais, concrètement, pour vous répondre, je souhaite à nos filles le droit de choisir leur religion, de la changer, de n’en reconnaître aucune, de blasphémer,etc… de vivre libres!

        Je suis donc autant contre le voile intégral que je suis contre les requêtes de la “manif pour tous” en France, de la Confrérie PieX en Valais…

        Nous avons bâti notre vivre ensemble contre les exigences morales des factions fanatiques religieux; ce serait dommage de faire marche arrière parce qu’il existe des islamophobes dans nos sociétés…

        Objectivement, le voile intégral est un signe d’asservissement et la loi est là pour protéger les personnes contre leur asservissement, même contre leur volonté. 50 nuances de gris est très populaire chez les jeunes adultes et ils ont droit à leur sexualité; pourtant, la loi interdit les châtiments corporels même lors d’ébats amoureux… on peut donc légiférer pour l’intérêt public, même dans la sphère intime des gens…
        Vous n’êtes pas d’accord ? Vous défendez le droit aux accommodations raisonnables ?

        J’aurais voté non à cette initiative si nos filles pouvaient se moquer sans craintes de l’islam, comme elles peuvent le faire aujourd’hui contre le christianisme, du judaïsme, du protestantisme…

        Or, actuellement, #jesuismila.

        Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais les salafistes sont omniprésents sur les réseaux sociaux et de plus en plus physiquement dans nos villes et nos campagnes… Je vous invite à lire “Le réseau des salafistes en Suisse: bien plus qu’un fantasme”..

        1. je parlais des associations féministes et des droits humains.

          Citation: “Mais, concrètement, pour vous répondre, je souhaite à nos filles le droit de choisir leur religion, de la changer, de n’en reconnaître aucune, de blasphémer,etc… de vivre libres!”

          => Moi aussi, et je m’engage pour. Je m’engage pour la liberté de tout un chacun, que j’aime l’usage qu’il/elle en fasse ou pas. La liberté ne peut pas se limiter aux libertés qui me conviennent seulement… je dois accepter que d’autres pratiques la liberté sous une forme qui me déplait.

          1. Vous avez oublié à la fin: “je dois accepter que d’autres pratiques la liberté sous une forme qui me déplait”… pour autant que leur pratique s’inscrit dans le cadre des lois nécessaires à la démocratie et à la promotion des droits humains (notamment de notre vivre ensemble).

            Quand les fumeurs ont invoqué le dieu de la sainte-clope pour transformer leur bar en Eglise, on a perçu immédiatement le côté absurde de la requête qui n’avait d’autre but que d’esquiver l’interdiction de fumer dans les établissements publics.

            Quand les punks à chien se sont baladés avec des colliers cloutés, on a perçu d’emblée le côté absurde de leur revendication à la liberté personnelle.

            Pourquoi des gens appellent alors “liberté” le fait d’adopter un signe ostensible d’asservissement (voile intégral), et contraire à toutes nos valeurs d’égalité entre femmes et hommes ??

            Pourquoi ??

          2. merci, je ne l’ai pas oublié. Mais en 2018 le Conseil des droits humains des Nations unies a blâmé la France pour l’interdiction de la burqa en disant justement que l’interdiction n’était pas nécessaire pour assurer le vivre-ensemble en paix.

            Et je soutien pleinement l’interdiction de fumer dans les espaces publics ainsi que le protection des chiens maltraité, mais il y a une différence fondamentale, dans les deux cas il y a deux parties dans le jeux: le fumeur qui nuit au non-fumeur et le maltraiteur qui nuit au chien… Ce n’est pas le cas pour une burqa portée sans contrainte.

        2. Bah, osez au moins vous exprimer sous votre propre nom, l’homme déguisé en femme courageuse (sans doute UDC).

          Et accessoirement, vous abstenir de citer Tik Tok, vous polluez ces blogs qui n’avaient encore pas besoin de vous pour ce faire, avec votre manière anti-condescendante!

          1. Merci pour cette misogynie.. Cher Monsieur Wilhem, ça vous gêne qu’une femme s’exprime?

            Décidément, 50 ans qu’on a le droit de vote, mais que c’est difficile de s’exprimer publiquement…

          2. beuh, non, seriez-vous espagnole, ou italienne, sans accent?

            Non, mon propos est que cinquante ans ne vont rien changer à votre vie de femme,
            ni à la pseudo libération des femmes sans burqa…

            lo siento, mi dispiace 🙂

  2. Pour le dire avec Voltaire : « écrasons l’infâme ! ».

    Luttons par tous les moyens contre l’obscurantisme religieux et ses symboles.
    D’où qu’ils proviennent et quel qu’en soit la nature.

  3. Pour mémoire, selon plusieurs éminents spécialistes des religions (croyances), le Coran ne prescrit pas aux femmes musulmanes de se cacher le visage. Par contre certains groupes musulmans, plutôt intégristes, l’imposent. Il s’agit donc essentiellement d’une volonté patriarcale l’éco-régionale.

    1. Toujours et encore, la liberté… chacun/e doit soi-même interpréter sa manière de comprendre sa religion. Personne ne doit imposer à autrui une certaine manière de lire ou de voir la religion ou la pratique.

      quand au voile dans le Coran, il y a des mots qu’on peut interpréter dans un sens ou dans un autre, Dieu merci, cela permet à tout un chacun de vivre sa religion selon ses propres convictions. Et on espère que tout le monde respecte ce choix.

      1. A vous suivre, sous couvert de libertés, les satanistes peuvent alors violer la loi sur la protection des animaux ?

        Et bien sûr que la loi peut imposer aux croyants d’interpréter d’une manière conforme aux droits de l’homme ses croyances ou religion.

        Nous sommes dans un Etat de droit, pas théocratie…

        1. merci. Absolument pas, personne ne peut faire du mal, ni à autrui, ni à des animaux, ni à la nature. Mais la burqa portée de plein gré ne viole aucune liberté ni fait du mal à personne. C’est une différence de taille. La liberté s’arrête là où la liberté d’autrui commence… on n’y est pas pour la burqa, donc faut protéger les libertés.

          1. Précisément, nul ne peut choisir d’aliéner son droit à l’égalité entre homme et femme dans le domaine public; et certainement pas pour une religion…

            Vous faites référence à ces deux décisions du Comité consultatif des droits de l’homme:
            (Liens dans le communiqué)

            https://www.ohchr.org/fr/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23750&LangID=F

            Puis-je vous rappeler que ce comité était à l’époque très, très fortement critiqué pour son manque d’indépendance (contrairement à la cour eur. dh) et qu’à ma connaissance, il était composé en 2016 de:

            Algeria
            China
            Cuba
            France
            Maldives
            Mexico
            Morocco
            Namibia
            Russian Federation
            Saudi Arabia
            South Africa
            The former Yugoslav Republic of Macedonia
            United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
            Viet Nam

            … soit essentiellement de dictatures…

            Et que l’Arabie saoudite a mis tout son poids ($$$) dans cette décision politique et contraire à tous les droits de l’homme.

      2. Cher Monsieur, il me parait très important de préciser que l’islam a une conception très restrictive de la liberté personnelle. L’immense majorité des musulmans affirme que l’être humain n’est pas libre. La Déclaration islamique des droits de l’homme, signée par la totalité des pays musulmans, précise l’obligation de se soumettre à Allah, la divinité du Coran:
        Art. 1 – Tous les êtres humains forment une famille dont les membres sont unis par leur soumission à Allah.
        Et cette déclaration islamique des droits de l’homme, précise que la suprématie de la Charia :
        Art. 24 – Tous les droits et libertés énoncés dans ce document sont subordonnés aux dispositions de la Loi islamique (la Charia).
        Art. 25 – La Loi islamique (la Charia) est la seule source de référence pour interpréter ou clarifier tout article de cette Déclaration
        Comme on peut le constater, l’immense majorité des autorités musulmanes considère la Charia comme la loi officielle. La liberté ne peut se concevoir en dehors de la Charia.

  4. OK, Voltaire n’a jamais dit ni écrit cette phrase.

    Mais plus important ici, ce sont les vos mots. Ils sont justes, je signerais ce texte sans hésiter!

    Protection de la femme, c’est justement lui garantir la liberté de s’habiller comme elle veut, de se faire belle, ou pas, de marcher libre dans la rue, sans crainte d’être trop provocante ou pas assez, d’être âgée, d’être puissante, de faire ses propres choix. Et surtout, pour celles – toutes les 30 qui portent un voile intégral en Suisse – les encourager à revenir vers leurs familles, vers la société qu’elles fuient. Et accepter finalement qu’il y en a quelques unes pour qui la liberté c’est de se cacher du monde sous leur voile.

    1. J’ai vu que la citation de voltaire était débattue, mais je n’ai pas trouvé de confirmation ni d’information finale. Dans tous les cas c’est la signification des mots qui m’importe et non pas l’auteur.

      Je suis absolument d’accord avec vous sur l’encouragement plutôt que l’interdiction et la stigmatisation, il y a toute une vision de société qui se cache derrière ces deux pôles…

  5. Oui, très intéressant, j’ignorais même qu’il y avait un contre-projet, dont curieusement, personne ne parle!

  6. Dans un monde idéal, chacun respecte autrui et comprend que sa liberté s’arrête là où celle de l’autre commence. Dans ce monde-là, pas besoin de lois.

    Pourquoi n’apprenons-nous pas et ne mettons-nous pas en pratique le respect et la prise de conscience de la liberté d’autrui à l’école, comme nous apprenons et pratiquons les langues, les mathématiques, etc.?

  7. Les fondements sexistes et misogyne du voile dans le Coran, la Sunna de Mahomet et le Droit musulman.

    Dans les débats sur le voile islamique, la grande majorité des musulmanes voilées, soutenues par les associations musulmanes, affirment qu’elles ont fait leur choix en toute liberté, et que les prescriptions de l’islam n’ont joué aucun rôle dans ce choix. Dans ces débats, on affirme que le Coran ne prescrit pas le port du voile. Ces affirmations sont-elles conformes à la vérité ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de se référer au Coran et à la Sunna du Prophète Mahomet pour constater que la prescription du voile islamique repose un principe clair : l’obligation de couvrir les parties indécentes du corps. À partir de ce principe, l’islam définit les parties indécentes du corps chez l’homme et la chez la femme. Alors qu’elles se limitent à la zone allant du nombril jusqu’au-dessus des genoux chez l’homme, il en est différemment chez la femme : l’ensemble de son corps est défini comme indécent. Le port du voile islamique est la conséquence de cette définition du corps de la femme.

    1. Les fondements du voile islamique dans le Coran.

    En effet, les fondements de la prescription du voile dans l’islam, reposent sur des principes misogynes qui prescrivent à la femme de couvrir les parties « indécentes de son corps ». LES DIFFÉRENTES FORMES DU VOILE ISLAMIQUE RELÈVENT D’UNE DIFFÉRENCE DE DEGRÉ, MAIS PAS DE NATURE. On commencera par la définition de la partie « honteuse » ou « indécente » du corps que les êtres humains doivent cacher au regard des autres.

    La ‘Awra (partie indécente du corps de la femme) dans le Coran.
    La partie impudique ou honteuse de la femme est citée dans le Coran :
    Sourate 24, versets 30 et 31 :
    ” Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout DES PARTIES IMPUDIQUES DES FEMMES. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. ”
    Comme on le constate, le Coran détaille plus les prescriptions faites aux femmes et parle de la partie impudique de la femme. Les savants musulmans vont expliquer en quoi consiste cette partie impudique de la femme.
    Dans mon prochain commentaire je préciserai les fondements du voile islamique, y compris la burqa, dans les textes fondateurs de l’islam et du Droit musulman,

  8. La ‘Awra ou partie impudique de la femme selon les savants et jurisconsultes musulmans.
    La majorité des savants affirment que la totalité du corps de la femme est considéré comme : « ‘Awra ». Ce terme désigne la partie indécente et impudique du corps qu’on doit cacher.
    La Sunna de Mahomet et les savants et jurisconsultes musulmans instaurent une discrimination entre l’homme et la femme lorsqu’ils définissent cette partie impudique du corps. Chez l’homme, elle commence au-dessus des genoux et va jusqu’au nombril.
    Chez la femme, il en va tout autrement. C’est l’ensemble de son corps, à part la partie centrale du visage et les mains :
    • Le grand savant et philosophe Averroès (1126-1198) qui a vécu dans l’Andalousie sous « l’islam des lumières », et qui fut ministre de la justice pendant quarante ans à Cordoue précise :
    « L’avis de la majorité des savants est que tout le corps de la femme est une ‘Awra à l’exception du visage et des mains ». (Bidayatoul Moujtahid Wa Nihayatoul Mouqtasid vol 1 p 224)
    Cette affirmation se base sur le consensus des théologiens musulmans. On citera les quatre fondateurs des quatre écoles de jurisprudence qui fonde le Droit musulmans : hanafite, malikite, le chafiite et hanbalite ( http://www.ibnamin.com/aura_women_men.htm ) :
    • L’imam Abou Hanifa fondateur du Hanifisme, a dit :
    « La femme tout entière est une « ‘Awra » à l’exception de son visage, de ses mains et de ses pieds. Et il a également été rapporté de lui que les pieds de la femme font partie de la ‘Awra ».
    • L’imam Malik, fondateur du Malikisme et l’imam Chafi’i, fondateur du Chafiisme, ont dit : « La femme tout entière est une « ‘Awra » à l’exception de son visage et de ses mains.
    • L’imam Ahmed Ibn Hanbal, affirme que la femme est tout entière une « ‘Awra » sauf son visage uniquement.
    Voici quelques textes sur lesquels se basent la majorité des savants sur ce sujet :
    D’après ‘Aicha (qu’Allah l’agrée), Asma Bint Abi Bakr est rentrée auprès du Prophète alors qu’elle portait un vêtement léger.
    Le Prophète s’est alors détourné d’elle et a dit : « Ô Asma ! Certes lorsque la femme atteint l’âge des menstrues, il convient que l’on ne voit d’elle que cela et cela » et il a montré son visage et ses deux mains.
    (Rapporté par Abu Daoud dans sa Sunane n°4104 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sunane Abu Daoud et par Cheikh Shouayb Arnaout dans sa correction de Sounane Abu Daoud Vol 6 p 198)

    1. du coup j’imagine vous êtes aussi contre une interdiction constitutionnelle de se promener nu dans l’espace public, il semble qu’on est sur la même longueur d’onde 🙂

  9. Du moment qu’il est interdit de se promener nu dans l’espace publique car ce serait un attentat aux bonnes moeurs je trouve cohérent d’interdire de se masquer le visage pour les mêmes raisons.

    1. Bonjour,

      je vous remercie pour votre question.
      Comme vous, je considère l’initiative comme discriminatoire et stigmatisante. Cela génère de l’exclusion et donc une certaine radicalisation. L’initiative génère une ambiance délétère et va dans le contre-sens de la paix sociale et interreligieuse en cherche à promouvoir. Pour cela, entre autres, je pense il faut la refuser. A mon avis, le refus ne serait aucunement un signe positif à l’idéologie islamiste, personne ne s’exprime en faveur du niqab, y inclut les représentant.e.s des communautés musulmanes.
      Refuser l’initiative serait un signe fort pour le vivre-ensemble et pour la paix sociale et interreligieuse, et ainsi contre toute idéologie extrémiste, celle de la droite identitaire et celle de l’islamisme.

      1. Les autorités musulmanes, y compris les imams de l’UVAM, refusent de condamner la burqa. Sur cette vidéo de la RTS, on peut voir que les imams de l’UVAM ne condamne ni la burqa, ni la polygamie ni la lapidation :
        https://www.youtube.com/watch?v=31VthwljjzI

        Il me semble particulièrement important que les imams affirment officiellement que le port de la burqa est contraire à l’islam.
        Il est nécessaire de tenir un discours clair, pour que les citoyens ne restent pas dans le doute.

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