S’il y avait une leçon à retenir de la récente élection de Donald Trump – au-delà de toutes convictions politiques ou idéologiques – c’est que l’immobilier mène à tout. Le sous-jacent d’une compréhension globale du monde de la pierre n’est rien d’autre que l’étude approfondie des tendances collectives et individuelles de la vie d’une population. Le new-yorkais septentenaire, s’est prêté au jeu depuis son plus jeune âge, ce qui lui a probablement permis d’exploiter la brèche qui l’a mené au sommet du monde libre.
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Dans cette même démarche d’étude macro-économique, une composante de ce frais scrutin nous concernant directement, mérite d’être soulignée. L’une des promesses phares du programme protectionniste de M. Trump est de drastiquement réduire les taux d’imposition des riches individus et des entreprises. Avec le soutien d’une majorité républicaine au Congrès, il devient plausible de voir leur fameuse « Corporate tax » passer de 35 à 15%. Les entreprises souhaitant rapatrier leurs bénéfices sur sol américain se verraient même attribuer un taux réduit de 10% la première année. Sans oublier les multiples sanctions potentielles à l’encontre des entreprises non-coopérantes, la politique fiscale agressive du milliardaire pourrait bien avoir de sérieuses conséquences sur le tissu économique helvétique.
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Google à Zurich, Procter & Gamble à Genève, British American Tobacco et Philip Morris à Lausanne, ajoutées aux 1’618 autres entreprises américaines présentes sur sol helvétique (2013) représentent un pourcentage important de notre PIB national. Elles emploient 88’108 personnes à l’intérieur de nos frontières. Même si le cheval de bataille du nouveau président élu sera probablement plus axé sur les holdings basées en Irlande ou au Luxembourg, et que les entreprises américaines de Suisse sont souvent plus concentrées autour d’une économie de la connaissance (R&D), il serait dangereux de sous-estimer ses ambitions de rapatriement de capital et d’emplois.
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Après RIE III, Genève et la Suisse devraient rester fiscalement compétitifs. Néanmoins, il en faudra peut-être davantage. Le véritable défi résidera certainement au sein de l’éco-système d’innovation dans son ensemble. Formation et attraction de talents, accords bilatéraux avec l’Europe, franc fort et encouragement de l’entrepreneuriat seront au cœur des débats, d’autant plus fortement du fait que cette nouvelle menace protectionniste américaine se profile.
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L’élection d’un magnat de l’immobilier à la tête de la première puissance économique mondiale aura donc paradoxalement l’effet de venir chatouiller l’immobilier helvétique. Mais je suis confiant dans le fait que la Suisse, avec sa capacité intemporelle de réinvention, a bel et bien toutes ses cartes à jouer dans le match financier qui l’oppose à ses concurrents voisins – qui plus est dans un contexte européen en pleine remise en question – et qu’elle surmontera sans trop d’encombres cet obstacle venu d’outre-Atlantique. C’est donc sereinement que nous achevons cette année 2016 pleine de rebondissements et avec confiance qu’il faut entrer dans la suivante.
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Je me réjouis d’ores-et-déjà d’y écrire quelques lignes et espère surtout qu’elle vous apportera joie, succès et lumière.
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J.G.
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