Destinée Humaine 4.0

Chers lecteurs,

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Pourquoi êtes-vous sur terre ? Qu’allez-vous devenir une fois morts ?

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Je vous demanderai de garder ces questions en tête pendant la lecture de cet article.

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En tant que Millénial en milieu de vingtaine, je vois ma génération vivre une crise de quart de siècle décuplée par une impossibilité́ à se calquer sur la précédente. Dans ce contexte d’incompréhension de l’avenir, je voue une attention toute particulière à quiconque pourrait me servir d’éclaireur. Deux personnages ont tout naturellement retenu mon attention : Klaus Schwab et Jacques Attali. Si les trames de leurs ouvrages respectifs ont des trajectoires quelque peu différentes, elles ont bel et bien un même et unique but : la quête du bonheur sur terre. Laissez-moi par cet article y ajouter ma griffe.

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4ème Révolution Industrielle

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Voici maintenant neuf mois que le World Economic Forum – lors de la dernière édition de son sommet grison – a marqué au fer rouge l’histoire du monde. « Nous sommes entrés dans l’ère de la quatrième révolution industrielle », expliquait son président Klaus Schwab en introduction aux quatre jours de conférences qui allaient suivre. En milieu de 19ème siècle, la première révolution industrielle et sa machine à vapeur nous avaient apporté une croissance et une amélioration de la qualité́ de vie des populations encore jamais observées. Quelques décennies plus tard, la deuxième est née des lignes d’assemblage, de la production en masse d’électricité́ et de l’essor du moteur à combustion. Puis c’est vers la fin du 20ème siècle qu’est venue la troisième révolution industrielle accompagnée de l’ordinateur et d’Internet. Aujourd’hui, la célèbre fondation du bout du lac nous le dit : nous voici, en 2016, les deux pieds dans la quatrième. « C’est le début d’une révolution technologique allant transformer la manière dont nous vivons, travaillons et interagissons », explique Monsieur Schwab en introduction de son livre.

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Pour comprendre en premier lieu l’étendue de cette révolution en marche, il convient d’explorer trois sphères – à priori bien distinctes – qui mises ensemble justifient la puissance de frappe anticipée : les sphères physique, digitale et biologique. Non pas sans conséquences néfastes, la rapidité́ des progrès opérés dans chacun de ces domaines et leur inter-connectivité apportent une puissance, une profondeur et un impact considérable à cette nouvelle page de l’histoire moderne. Voici, dans un ordre aléatoire, quelques uns des progrès technologiques dont je vous parle :

Transport et véhicules autonomes

Selon un récent sondage du WEF, 78.2% des 800 experts interrogés pensent qu’au moins 10% du parc automobile américain sera composé de voitures sans conducteurs d’ici 2025. Le CEO d’Uber Travis Kalanick a récemment tweeté qu’il s’attendait à ce que sa flotte de véhicules fonctionne sans chauffeurs d’ici 2030. Mais si la voiture personnelle autonome fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps avec les efforts d’Uber, Google, Apple et Tesla, ce n’est pas le seul segment de l’industrie à bénéficier des bienfaits des logiciels de conduite automatique. Les camions, les drones, les avions et les bateaux ont également un potentiel d’automatisation gigantesque. Au fil de l’amélioration de la qualité et précision des capteurs et des progrès croissants en matière d’intelligence artificielle, toutes ces machines autonomes connaissent un essor frappant. Le jour où nous ne possèderons plus de véhicules mais les appellerons uniquement à la demande, où les drones répareront les lignes de courant électrique, livreront des médicaments en zone de guerre et entretiendront seuls des hectares de cultures agricoles n’est plus si loin.

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S’ajoutent à cela des avancées technologiques dans la rapidité et l’efficience des transports. Le méga projet Hyperloop d’Elon Musk veut relier San Francisco à Los Angeles en 35 minutes en propulsant des trains-capsules à une vitesse de pointe de 1200 km/h avec des moteurs à induction linéaire et des compresseurs d’air. Richard Branson et sa navette spatiale commerciale Virgin Galactic, veulent démocratiser le transport aérien suborbital (à plus de 100km d’altitude). Une telle technologie permettrait de relier la Suisse à l’Australie en moins d’une heure.

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Cette refonte du marché des transports aura indéniablement un impact fondamental sur les villes, les périphéries, la consommation énergétique, la possession de véhicules ainsi que sur de nombreux paramètres de la vie quotidienne des individus.

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Impression 3D

Cette technique de production d’objets de toutes sortes repose sur le principe d’impression de couches superposées pour créer un volume à partir de plans digitaux. Celle-ci diffère de celle que nous utilisions jusque-là qui consiste à « tailler » un volume existant pour obtenir l’objet désiré. Si cette nouvelle méthode facilite grandement le développement rapide de prototypes, les systèmes d’impression 3D sont également utilisés dans la production d’objets finis. General Electrics les utilise pour construire ses éoliennes, l’industrie médicale pour créer des implants ultra personnalisés et le grand public commence à y toucher pour imprimer des objets de tous les jours. Imaginez l’impact sur le marché des biens de grande consommation si un individu devenait capable de télécharger gratuitement le fichier digital d’un objet sur internet et de l’imprimer chez lui. La réduction des coûts et la croissante rapidité de cette technologie laisse présager des découvertes et progrès phénoménaux des prochaines années, comme par exemple l’impression 3D de cartes mères ou d’organes humains. Certains experts tels que Skylar Tibbits parlent même aujourd’hui de l’impression 4D, où la quatrième dimension serait le temps. Ils imaginent des objets et matériaux qui évoluent au fil du temps, selon l’environnement dans lequel ils se trouvent. Une de ses grandes applications sera probablement l’impression d’implants conçus pour s’adapter aux changements du corps humain.

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L’internet des objets

C’est probablement le principal pont entre la sphère physique et la sphère digitale. L’Internet des objets connecte absolument tout à la toile. Cela permet non seulement aux objets de communiquer entre eux, mais également à l’homme de communiquer avec eux. L’application qui fait le plus parler d’elle ces derniers temps est probablement la smart home, qui grâce aux données et à l’inter-connectivité des objets de la maison, permettent à l’habitant une gestion facilitée de ces derniers. Le chauffage qui s’allume quand il entre dans la maison, le frigo qui lui envoie des notifications des aliments manquants au moment où il entre dans le supermarché, la serrure qui se déverrouille quand une personne autorisée s’approche de la maison, des capteurs au sol et au poignet d’une personne âgée qui appellent les secours en cas d’accident, pour ne citer que quelques fonctionnalités possibles. L’Internet des objets a de potentielles applications pour la totalité des objets du quotidien en leur apportant traçabilité, surveillance, optimisation et interactivité. Cette hyper connectivité va permettre une agrégation de données encore jamais observée et permettra de tirer des conclusions sur des multitudes de sujets. La smart city en est d’ailleurs un exemple parlant. Aujourd’hui, on estime à plusieurs milliards le nombre d’objets connectés sur la planète et leur présence est attendue à croître fortement dans les prochaines années. On parle d’ailleurs même d’humains connectés avec les technologies implantables. Le sondage mentionné plus haut indique que 82% des sondés pensent que le premier téléphone portable implanté sous la peau sera disponible commercialement au plus tard d’ici 2025.

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L’économie du partage

La montée en puissance des plateformes internet permet aujourd’hui une utilisation optimale des ressources. Grâce à des systèmes ingénieux basés sur des technologies facilitant la coordination, leurs utilisateurs peuvent profiter de biens et services auparavant inaccessibles en raison de coûts fixes importants. Cette ultra-efficience réduit drastiquement les coûts d’un côté pour augmenter les revenus de l’autre. Le phénomène convainc et remet aujourd’hui en question un concept jusque-là central à nos philosophies : la possession. Au risque de paraphraser des dizaines d’articles, je me permets de citer une réflexion du stratégiste média Tom Goodwin dans un article de TechCrunch : « Uber, la plus grande compagnie de taxis du monde, ne possède pas de véhicules. Facebook, le média le plus populaire du monde, ne crée pas de contenu. Alibaba, le plus valorisé des détaillants, n’a pas d’inventaire. Airbnb, le plus important fournisseur de logements, ne possède pas d’immobilier. ». Ces renversements de business modèles ont un nom : l’économie du partage (ou l’économie sur-demande). Les industries à se faire « disrupter » par cette dernière dans les prochaines années seront innombrables.

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Blockchain et crypto-monnaies

La crypto-monnaie Bitcoin – inventée par un mystérieux Satoshi Nakamoto – est probablement l’application la plus populaire de la technologie du blockchain (ou distributed ledger technology). Pour essayer de mettre des mots sur ce procédé révolutionnaire, c’est une sorte de protocole sécurisé dans lequel un réseau d’ordinateurs vérifie des transactions avant qu’elles ne puissent être enregistrées ou approuvées. En français, cela permet aux individus de collaborer entre eux, de se faire confiance sans se connaître, et ce sans avoir besoin d’un intermédiaire central. Ses applications sont au centre de nombreuses discussions au sein du milieu bancaire et financier, mais en concernent bien d’autres. Le gouvernement estonien a par exemple adopté cette technologie pour gérer toutes sortes de relations entre citoyens.

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Big data et intelligence artificielle

C’est peut-être la technologie qui va le plus affecter nos quotidiens. Le cerveau humain est faillible, il oublie. Le Big data, lui, n’oublie rien. Doté de l’information parfaite, il peut tirer des conclusions et établir des prédictions. Combiné à l’intelligence artificielle, il est une véritable machine décisionnelle. Les robo-advisors font une entrée tonitruante dans le monde de la finance et de la médecine en automatisant la gestion de portefeuille et en révolutionnant l’exercice du diagnostic. Leur capacité à apprendre de leurs erreurs et à prendre en compte de plus en plus de critères émotionnels floutent la frontière entre intelligence humaine et artificielle. En lisant les mots de M. Schwab, le film « Her » de Spike Jonze ne paraît plus si fantaisiste. Le Big data et l’intelligence artificielle – couplés dans certaines applications à la robotique avancée – sera probablement la raison numéro 1 de cette fameuse automatisation qui fait frémir tant de sociologues.

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Réalité virtuelle et augmentée

Regarder son téléphone ou sa smart watch à table ou en réunion, n’y a t-il pas dans ces supports quelque chose d’intrusif ? Quelque chose nous déconnectant du monde réel ? Le challenge des prochains supports technologiques sera de se fondre parfaitement dans la vie sociale de l’individu. Pour les experts, la vision sera sans aucun doute cette nouvelle interface. Pour exemple, les Google Glass – sorties peut-être un peu tôt en 2012 – et l’HoloLens de Microsoft. Ces deux produits exploitent ce qu’on appelle la réalité augmentée. Elle permet de mêler le digital et le physique sous forme d’hologrammes. Un chirurgien cardiaque pourra dans un futur proche avoir sous les yeux une représentation 3D du cœur qu’il est en train d’opérer. Une ménagère pourra réparer seule son évier fuyant grâce à la démonstration 3D de son plombier à distance. L’Oculus Rift de Facebook utilise lui la réalité virtuelle, immergeant totalement le sujet dans un autre monde. Un potentiel acheteur sur plans d’appartement pourra visualiser son futur achat en se couchant virtuellement sur le lit, en admirant la façade depuis le balcon ou en s’asseyant dans le confortable canapé devant la cheminée. Un étudiant en biologie marine pourra plonger au fond de la fosse des Mariannes pour y observer en pratique la matière assimilée. Les applications de ces technologies visuelles sont sans limites. Notre rapport avec le virtuel va probablement prendre une place importante dans nos quotidiens, ce qui fera évoluer de nombreux métiers et industries.

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Séquençage génétique

Ces dernières années, d’immenses progrès ont été faits en matière de séquençage génétique, ce qui en a drastiquement réduit les coûts et facilité l’accès. « Si le Human Genome Project avait coûté USD 2.7 milliards et pris plus de 10 ans pour être mené à bien, il ne faut aujourd’hui que quelques heures et un peu moins de USD 1’000 pour séquencer un génome », relate Klaus Schwab. Selon les experts, la biologie synthétique – dont fait partie ce procédé – permettra à l’homme de personnaliser des organismes en écrivant de l’ADN. Inutile d’expliquer l’impact de tels procédés sur le traitement des maladies génétiques. En prenant en compte les robo-médecins, le visage du milieu médical devrait être redessiné dans un futur relativement proche.

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Man vs. Machine

Au-delà des problèmes d’éthique liés au précédent paragraphe, les plus pessimistes d’entre nous verront en cette 4ème révolution industrielle un combat : celui de l’Homme contre la Machine. Les ouvriers que Frederick Taylor et Henry Ford avaient sortis des champs et ateliers pour les asseoir dans une usine derrière une ligne d’assemblage peuvent se trouver autre chose à faire. Les robots et machines automatisées vont prendre le relais. Non seulement, elles le feront mieux, plus rapidement et sans erreur, mais elles coûteront surtout beaucoup moins cher. Jusque-là, leur utilisation est surtout limitée aux usines d’automobiles. Mais tout comme pour les véhicules autonomes, l’amélioration des capteurs et de l’intelligence artificielle font que les robots sont aujourd’hui plus réactifs à leurs environnements et peuvent être utilisés pour réaliser des tâches plus diverses et complexes. Pour Klaus Schwab, « les rapides progrès en robotique vont bientôt faire de la collaboration entre humains et machines une réalité de tous les jours ». Mais que va donc faire l’être humain ?

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Destinée Humaine 4.0

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Entrons maintenant dans le vif du sujet. Cette 4ème révolution industrielle inquiète les plus âgés et les moins formés. Elle inquiète ceux qui ont simplement choisi une voie aujourd’hui en danger. L’Etat doit-il garantir l’exercice de leurs activités ? Je ne pense pas. « La solution n’est pas dans la protection des emplois perdus, mais dans celle des personnes », explique très justement le philosophe Luc Ferry dans son livre La Révolution Transhumaniste. Mentionnons d’abord l’assurance chômage, puis la formation continue. Certains envisagent également un revenu de base inconditionnel, le sujet est trop complexe pour être développé ici.

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Bien évidemment qu’il va falloir trouver des solutions sociales à tous ces travailleurs laissés provisoirement ou définitivement sur le carreau, imaginer des systèmes de rémunération et de répartition des richesses prenant en compte de nouveaux paradigmes. Mais pour combler ce solde négatif de millions d’emplois perdus, il va surtout falloir se réinventer. Et je suis persuadé que les questionnements que vont susciter ces chamboulements technologiques sont plus larges qu’un simple remaniement des compétences et du travail industriel. C’est une remise en cause fondamentale de la plus-value humaine. La « distraction » que nous apporte le travail allant probablement prendre une place moins importante dans nos vies, nous allons inévitablement nous trouver à nouveau face à deux questions plus larges qui hantent la race humaine depuis le début de son histoire :

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Pourquoi est-on sur terre ? Qu’allons-nous devenir une fois morts ?

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Nous en cherchions à l’époque les réponses dans le sens de l’après-vie, nous avons tendance aujourd’hui à le faire dans une recherche de liberté. Une liberté de mouvement, d’action, de temps. Comme si l’on rejetait volontairement – faute d’explication – toute tentative d’élucidation de notre destinée en se résignant à un bonheur plus immédiat. Si un raccourci un peu rapide entre religion – dont les masses occidentales se sont progressivement détachées – et au-delà explique peut-être cette transition, cela ne fait néanmoins pas d’une tendance la meilleure. Il serait d’ailleurs faux de voir autre chose que du positif dans ce bonheur immédiat, tant que ne sont pas confondus bon temps et distraction aveugle. Mais perdre de vue la spiritualité de cette quête du sens de la vie serait une erreur inconsciente qui pourrait transformer cette recherche de liberté en un déclencheur de la transition vers « une société narcissique d’individus déloyaux », pour n’utiliser que les mots de Jacques Attali, récemment interviewé au sujet de son dernier livre, Vivement après-demain. Selon lui, c’est aujourd’hui le cas : « [l’humain] a orienté l’innovation vers la mise au point de moyens permettant de libérer du temps, et en particulier de lutter contre la mort, par la médecine et la distraction. ». Nous serions donc en train – par peur du dernier sommeil – de nous enfermer dans une logique d’individualisme égoïste, tout simplement pour nous « changer les idées ». C’est bel et bien ce simple mécanisme qui conduira – selon beaucoup d’experts – l’Humanité à sa perte. Comment donc se recentrer sur ces deux questions essentielles mentionnées plus haut pour remettre au centre du débat l’Homme et le bonheur collectif ?

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Je pense que la génération des « Milléniaux » porte aujourd’hui en elle les clés, ou tout au moins les prémices des réponses à ces interrogations qui tracassent l’humanité depuis toujours. Je base ce raisonnement sur trois arguments, ancrés dans la 4ème révolution industrielle :

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  1. Remise en question très tôt

Tout d’abord, il y a cette prise de conscience centrale mentionnée plus haut, entièrement liée aux paradigmes de la 4ème révolution industrielle. Pour les Milléniaux, elle arrive beaucoup plus tôt que pour les générations précédentes. Quelle est la véritable plus-value de l’être humain ? Plus facile de s’approcher d’une potentielle réponse ou du moins de sa quête si l’on a une vie entière devant soi. Puis c’est un atout indéniable de se retrouver – avant d’être enracinés dans la vie active – face aux bonnes interrogations. La crise de la quarantaine s’est probablement transformée en crise de quart de siècle et le simple fait de se poser ces questions essentielles – autrefois propres à un stade de vie plus avancé – avant de tracer son propre chemin est selon moi une différence fondamentale.

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  1. Accès à l’information

Ensuite, il est important de mentionner l’accès instantané à l’information et aux idées – rendu possible notamment grâce à la généralisation d’Internet – qui a permis aux jeunes d’avoir rapidement des réponses aux questions qu’ils se posaient. Ce deuxième phénomène a probablement amplifié le premier et apporté une puissance et une profondeur aux réflexions en question.

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  1. Globalisation

Finalement, je pense que les points communs positifs entre les différentes cultures du monde sont une manifestation directe des raisons de vivre des êtres humains. En allant vers l’autre, nous sommes certainement plus à même de comprendre ou du moins de mettre le doigt sur les conditions du bonheur sur terre. Aujourd’hui, la globalisation – entraînée par l’effervescence des réseaux sociaux, la facilité de voyager et l’absence croissante de barrières linguistiques – font que « l’humanité est de plus en plus consciente de son unité. », dit Jacques Attali dans son livre mentionné plus haut. Les Milléniaux sont au cœur de ces changements sociétaux bénéfiques. Bien guidées, les nouvelles générations ont ou auront les moyens de prendre un chemin plus juste et surtout plus humain.

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Vous l’aurez compris, c’est donc avec optimisme que je vois cette 4ème révolution industrielle approcher. Dans quelques années, je vois l’Homme heureux, bien plus qu’il ne l’était auparavant, pour la seule et unique raison qu’il aura su se poser les bonnes questions. Bien que le but de cet article ne soit en aucun cas une tentative d’y répondre, entamons pour conclure, cette réflexion. Loin de moi l’idée de vouloir établir une vérité, je vois dans l’altruisme la clé du bonheur collectif. Je parle ici d’altruisme dans le sens égoïste du terme. « Nous avons intérêt au bonheur des autres, tel que le commerçant a intérêt au bonheur de son client. », explique Jacques Attali au micro de Nicolas Beytout le 25 octobre dernier. C’est selon moi dans cette optique que doivent se réinventer des générations entières de travailleurs et surtout de citoyens. C’est dans cette optique que doivent se reformuler les réponses aux questions exprimées tant de fois dans cet article.

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Pour citer une énième et dernière fois M. Attali, « c’est du devenir-soi que dépendra le devenir du monde ». Je terminerai donc ces quelques lignes par les mots qui les ont entamées. Chers Milléniaux, dans le sens de l’intérêt collectif, regardez-vous le nombril et demandez-vous :

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Pourquoi est-on sur terre ? Qu’allons-nous devenir une fois morts ?

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J.G.

Julien Grange

Julien Grange a fait ses études d’économie entre HEC Lausanne et la Stern School of Business de NYU, New York. Il vit aujourd’hui à Londres et travaille pour une entreprise active dans le développement et le financement de projets immobiliers en Europe. Il se passionne pour le devenir du monde et celui de ses habitants. En tête de sa liste pour le Père Noël chaque année : une boule de crystal. Elle n'est pas encore arrivée, mais elle ne saurait tarder.

Une réponse à “Destinée Humaine 4.0

  1. tous les hommes sont mortels comme toutes choses dans l’univers. et nous le resterons ….
    ceci n’a pas grand chose à voir avec les révolutions industrielles 1,2,3,4,….
    A la fin du XIX ème siècle , on pensait avoir tout compris de la physique avant d’identifier les particules, la radioactivité, les quanta, …
    En fait , on peut vraiment distinguer 2 révolutions industrielles:
    – celle du XIX ème siècle principalement axée sur la production destructrice de la nature
    – celle qui émerge aujourd’hui et qui doit se concentrer sur la qualité et le recyclage des ressources .
    les deux évoluent dans une continuité des nouveautés technologiques qui remontent à l’aube de l’humanité.
    On peut aussi voir le rôle de l’homme évoluer constamment :
    d’un être fragile , victime de toutes les manifestations naturelles , au maitre technologique hyper actif.
    du pêcheur cueilleur au programmeur de système à penser (machine Learning)
    Il est évident que nos occupations de notre temps libre ont évolué conjointement:
    des quelques heures autour du feu à l’explosion des spectacles modernes .
    Plaisir et travail vont d’ailleurs sans doute se confondre de plus en plus sans pouvoir les distinguer:
    entre jouer sur un clavier pour produire des sons ou jouer avec des algorithmes , la créativité ne connait pas de frontière.
    c’est ce dernier concept qui caractérise l’humain et le restera .

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