Records de chaleur successifs en Asie

Ce printemps est maussade en Europe centrale. Nous subissons encore les effets d’un réchauffement stratosphérique qui nous a envoyé de l’air froid, et continuera jusqu’à début mai. C’est un événement météorologique local et temporaire qui ne modifie pas le réchauffement global.

En Asie par contre, la chaleur règne.  Au Japon, les températures ont atteint des records en mars, les cerisiers ont fleuri plus tôt, et  le mois passé était le plus chaud de  l’Histoire du pays.  L’année passée déjà, ce pays avait accumulé 200 records de température et 71’000 personnes ont été hospitalisées pour des malaises dus à la canicule, des personnes âgées mais aussi des enfants (lien).  Cette année s’annonce encore plus torride. Le Japon organise des abris à air conditionné pour sa population.

La canicule s’étend de l’Inde à la Chine. Six villes en Inde ont dépassé 44 degrés, des décès ont été enregistrés. Cinquante personnes ont été hospitalisées après une cérémonie en plein air et treize sont décédées. Les enfants souffrent de maux de tête et des nombreuses écoles ont été fermées. La population indienne ne dispose pas de climatisation ni de budgets pour des soins médicaux, ils souffrent donc de la canicule en silence et sans recours. Dans ce pays, la plupart des travaux pénibles sont faits manuellement, les femmes portent des briques sur les chantiers et ces travailleurs sont parmi les premières victimes.

Les températures en Chine ont atteint des nouveaux records. En Thaïlande, elles ont dépassé 45°C. Dans ces régions, l’humidité est importante ce qui rend la chaleur plus dangereuse. L’index combiné (heat index) indiquait 53,8°C hier.  Ce temps torride a favorisé des feux de forêt dans le nord de ce pays (lien).

Ces derniers printemps ont été de plus en plus chauds (p.ex blog 2019), mais la canicule de cette été est inégalée.  Les thaïlandais souffrent de ces journées pénibles, et la sécurité de la population n’est probablement  pas aussi bien organisée qu’au Japon. Samedi, les autorités ont alerté une grande partie du pays sur le risque de chaleur extrême et ont conseillé à la population de rester à l’intérieur.

La consommation d’électricité, essentiellement pour la climatisation, s’est aussi accrue, 39’000 megawatts alors que l’année passée elle n’avait atteint que 32’000 megawatts.  Des coupures d’électricité ont frappé les populations lors de cet événement extrême.

Selon les scientifiques et les études cités, cette vague de chaleur est sans précédent et due au réchauffement climatique (Reuters, msn).

Je trouve ces vagues de chaleur et ces records successifs, quasiment chaque année,  très inquiétants, d’autant plus que l’arrivée d’El Nino apporte habituellement des sécheresses et des canicules, qui pourraient bien atteindre des extrêmes encore plus élevées l’année prochaine.

L’avenir du blé – un monde sans pain?

Le blé est la base de notre alimentation.   Il est malheureusement sensible aux conditions météorologiques. La sécheresse, le stress thermique et l’excès d’eau diminuent son rendement.  Ces extrêmes peuvent entraîner d’importantes pertes de rendement et donc avoir de graves impacts socio-économiques, en particulier lorsqu’ils se produisent dans davantage de régions productrices dans un intervalle de temps relativement court.

Le blé est notamment très sensible à la chaleur au printemps. Une vague de chaleur qui survient tôt a des effets très néfastes sur la production des grains de blé, et le réchauffement climatique provoque justement des tels dérèglements météorologiques.

Il amène aussi des ‘compound  events’ (événements composés?), par exemple des chaleurs et une sécheresse extrême simultanées.  Ces événements sont d’ailleurs liés, la canicule cause des sécheresses et un sol sec amplifie la chaleur, que l’évaporation tempère habituellement.

Ils semblent survenir aussi la même année dans plusieurs pays, par exemple en Australie et en Europe. Certaines années réduisent les rendements au niveau mondial (publication), notamment les années la Nina.  Mais l’effet du climat va croissant. Cette année a  apporté à  l’Europe  la pire sécheresse depuis 500 ans, et a réduit sa production agricole.

La culture de blé a subi des aléas météorologiques en Argentine, ou le transport aussi été affecté par l’assèchement du Rio de la Plata et dans l’Ouest américain, qui s’aridifie durablement (lien).  Les vagues de chaleur précoces ont réduit les rendements de blé en Inde (lien).

L’agriculture s’adapte déjà en décalant la culture de blé plus au Nord, ou plus en altitude.

Les effets du climat se feront sentir de plus en plus, sur toute la Planète. Vers le milieu du 21ième siècle, la culture du blé en Afrique pourrait être compromise.  L’Europe, la Russe et les Etats-Unis seront probablement fortement touchés. Les études récentes suggèrent que le climat affectera à l’avenir la production de blé en Grande Bretagne et en Australie.  Le rendement mondial pourrait être réduit de plus de la  moitié (Reuters). Nous devons nous préparer à des chocs sans précédent. Le blé pourrait succomber au réchauffement climatique.

 

 

 

Tempêtes d’hiver et dangers de la chaleur

Tempêtes d’hiver dans l’hémisphère Nord

Il y a deux semaines j’ai décrit des tempêtes étonnantes en Pologne et en Turquie (blog).

La semaine passée, des intempéries exceptionnelles ont touché New York. En Europe, la tempête appelée Malik ou par endroits Nadia, a traversé la Pologne, l’Allemagne, le Danemark, et l’Ecosse.  Elle a endommagé des bâtiments, les côtes ont été inondées, et quelques personnes sont décédés, frappés par des objets ou des arbres emportés par le vent (lien).

En Ecosse, les vents ont été particulièrement forts, dépassant 200 km/h dans le Nord. Les tempêtes Malik et Corrie, qui surviennent peu après Arwen en automne, ont rasé des forêts entières.  Les  ouragans, auparavant exceptionnels, se succèdent maintenant.

‘Unrecognisable’: Entire forest flattened by Storms Malik and Corrie

Etats-Unis un cyclone bombe, a ravagé la côte Est il y a une semaine. Les chutes de neige très abondantes, proches des records enregistrés, ont bloqué les aéroports et les routes.  Le vent a atteint 80 mph, env 130 km/h (lien). La tempête a privé d’électricité plus de cent mille personnes et brisé des centaines, si ce n’est des milliers d’arbres. Les intempéries exceptionnelles surviennent de plus en plus souvent.

 

 

Cyclone Batsiraï fonce de Madagascar vers le Mozambique

Dans l’hémisphère Sud, Madagascar est frappé par le deuxième cyclone en une semaine. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, il pourrait être très dangereux. Les vents forts avec des rafales jusqu’à 235 km ont provoqué des destructions, des arbres arrachés, des bâtiments touchés. La ville de  Mananjary ,a été la plus touchée. 27000 personnes avaient été évacuées, et une population importante se retrouve sans eau potable,  dans une situation précaire. Le 6 février, il peut toujours à Madagascar (images).

Vagues de chaleur insupportables

La semaine passée, je décrivais la vague de chaleur en Argentine qui avait des conséquences importantes sur la production du soja mondiale (blog). Je répète encore une fois que toute la Planète sera bientôt confrontée à d’intenses vagues de chaleur. Une étude chapeautée par Sonia Seneviratne de l’ETHZ montrait que dès 2030, dans huit ans, la plupart des pays du monde connaîtront des vagues de chaleur record tous les deux ans (lien).  Les canicules exceptionnelles telles que celle de 2003 à Paris, et celles de l’été 2021, se produiront bientôt tous les deux ans, et des extrêmes plus hauts seront atteints.

Ces vagues de chaleur auront des conséquences importantes sur l’agriculture mais pourraient  aussi toucher directement les populations.

Selon les climatologues,  ces pics de température, à dix ou vingt degrés au dessus des normales saisonnières, sont aujourd’hui possibles partout dans le monde. Ces prochaines années, des anomalies aussi fortes pourraient aussi toucher les régions chaudes, des villes telles que Delhi, qui seraient alors décimées par la chaleur.  Un autre climatologue à la COP26 déclarait aussi que l’urgence, principale, aujourd’hui, est de prévenir les vagues de chaleur en Afrique.  C’est un risque énorme,  un couperet suspendu au dessus des populations les plus pauvres de la Planète, pour lequel il faudrait prévoir des solutions immédiatement, par exemple des abris (lien).

 

Le régionalisme prend de l’importance dans le commerce mondial (CNUCED)

Je publie ici des notes de la réunion CNUCED de la Barbade. Mes notes ne sont pas très précises ni complètes, vous pouvez certainement contacter l’organisation directement pour des éclaircissements,  mais je relève quelques éléments  sur l’économie actuelle et future.

Le monde assiste à une reprise inégale, les pays développés récupèrent beaucoup mieux, huit dollars investis dans la reprise sur dix le sont dans les pays développés.

Récemment, la pandémie a poussé 120 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, la Barbade a perdu 70% du tourisme.

Le commerce régional vit un rapide développement.

Le nombre d’accords commerciaux régionaux a doublé, déjà avant la pandémie.

Une part croissante des échanges s’effectue entre partenaires régionaux.

Les infrastructures construites pour le commerce mondial sont moins rentables.

Les accords régionaux comprennent des clauses innovantes sur le genre, la durabilité, les petites entreprises.

L’intégration régionale peut réduire le protectionnisme aux frontières et les tarifs.

Le coût moyen des mesures non tarifaires est désormais deux à trois fois plus élevé que les mesures tarifaires.

L’UNCTAD suggère de réduire les politiques commerciales restrictives en Afrique, par exemple de créer un mécanisme en ligne pour signaler les obstacles au commerce.

Le régionalisme est nécessaire pour un flux de commerce et de production, rendre la nourriture plus disponible. Le nationalisme y fait obstacle (Prof Eleanor Fox,  professeure en régulation commerciale).

La région a besoin de ferries régionaux, de meilleurs transports, des bateaux qui transportent des personnes et des voitures (Marsha Caddle, Barbade).

L’Asie a-t-elle besoin de plus d’intégration régionale ?
On a vu des pénuries, des problèmes de transports, des disparitions d’entreprises. Une seule source peut nuire gravement à l’économie..
Un soutien international renouvelé est nécessaire pour les pays en développement, les vaccins…(Minister of trade, Kishore, India ).

La numérisation sera  importante :il faut des approches régionales pour développer les capacités numériques (Patricia Scott (Secrétariat du Commonwealth)).

Dans les marchés communs plus proches, il y a beaucoup de collaboration, mais Le régionalisme n’est pas facile.

Au Portugal,  l’engagement pour le régionalisme a permis d’améliorer des indicateurs économiques (regionalism discussions).

En tant que citoyens du monde, nous sommes tous vulnérables à la pandémie et le climat est une crise des biens communs mondiaux.  Elle interpelle tout le monde pour une vision partagée d’un monde interconnecté, d’un avenir meilleur.

Nous devons être conscients de nos approches en matière de financement…dans cette crise,  les problèmes de PIB des pays en voie de développement ne sont pas de leur faute.

Le représentant d’Iran estime que leur droit au développement est menacé, et qu’il ont besoin d’accéder à nos actifs étrangers pour obtenir des médicaments, etc.

Cuba déclare qu’ils continuent d’être victime d’un blocus vieux de 60 ans, violation flagrante des droits du peuple cubain, obstacle au commerce et au développement, qui affecte tous les aspects de la vie et qui s’est aggravé lorsque Donald Trump était au pouvoir.

Une dizaine d’intervenants de différents pays ont déploré l’inégalité dans l’accès aux vaccins et les problèmes qu’elle leur crée.

Les membres de la CNUCED ont souligné la nécessité de définir un récit de développement sur les problèmes affectant le commerce mondial.

La CNUCED s’occupera de la logistique, de la crise des transports.

Elle veut aussi combattre le protectionnisme, maintenir le commerce ouvert… pour assurer le flux de matériel.

D’autre part, Mme Grynspan déclare que si les indicateurs sont erronés, nous ne mesurons pas bien, nous prenons les mauvaises décisions. Nous devons surmonter les mauvais indicateurs, et considérer aussi la santé, les catastrophes.  D’autres personnes ont souligné la nécessité de remplacer l’indicateur de PIB, et plusieurs intervenants sont revenus sur le problème de la dette.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, a suggéré une analyse indépendante de la durabilité de la dette pour chaque pays, et de la ramener à un niveau durable (sustainable). Il propose de reformer l’architecture globale de la dette (plus sur le problème et la discussion de la dette ici).

Pour promouvoir le commerce, La CNUCED propose de:

1. Transformer l’économie par la diversification
3. Améliorer le mode de financement du développement
4. Promouvoir le multilatéralisme en revitalisant la CNUCED

“Une reprise différente doit être inventée. Nous reconstruirons différemment et ensemble. “

L’assemblée a adopté l’engagement de Bridgetown.

Je crois que le régionalisme peut vraiment contribuer à un développement économique durable, et limiter les distances de transport. Je remarque que le discours dominant fait toujours allusion à la croissance, alors que j’aimerais voir des théorie d’économie sans croissance matérielle. Par contre, l’indicateur du PIB et les dettes sont remises en question par des nombreux orateurs.

Image par ArtTower Pixabay

 

La mousson provoque des inondations et glissements de terrain en Inde

L’Organisation Météorologique Mondiale a annoncé que la Grèce, la Turquie et la Bulgarie vont subir des températures plus élevées que jamais allant jusqu’à 45 °C. Vendredi, elles avaient dépassé 43°C (lien).  Des incendies ravagent les forêts turques.

Après des dizaines d’événements de grêle forte ou géante en Suisse, Pologne, Allemagne, France et Italie dont j’ai eu connaissance par les médias, et qui étaient sûrement plus nombreux, un nouvel épisode est prévu sur le Sud des Alpes.

La Chine subit d’énormes inondations, plus graves encore que l’année passée (rts).

La mousson est aussi extrêmement forte en Inde. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la côte ouest de l’Inde ces derniers jours, provoquant des glissements de terrain et un déluge de boues, faisant plus de 75 morts et des dizaines de disparus.

La station balnéaire de Mahabaleshwar aurait vu près de 60 centimètres (23 pouces) de pluie en 24 heures, un record.

L’État  de Goa a été frappé par les pires inondations depuis des décennies.

Des très fortes pluies ont aussi touché l’Himalaya indien, l’Uttarhkand et l’Himalash Pradesh, il y a 2 semaines  et il y a une semaine. Un grand glissement de terrain s’est produit après ces pluies et a emporté un pan de montagne de 100 m de large avec un tronçon de route (vidéo), à l’endroit d’un ancien glissement de terrain.  Plusieurs états indiens ont été touchés par des inondations: (Jammu et Kashmir   , Madya Pradesh   , Bihar   , Kerala,  Karnataka).

Les inondations et les glissements de terrain sont fréquents pendant la dangereuse saison des moussons en Inde, qui voit aussi souvent des bâtiments mal construits se déformer après des jours de pluie ininterrompue.

Mais le changement climatique renforce la mousson, selon un rapport de l’Institut de Potsdam pour l’impact du climat publié en avril.

L’accroissement des précipitations qui en résulterait aurait des conséquences graves pour l’alimentation, l’agriculture et l’économie pourraient affecter près d’un cinquième de la population mondiale.

Cet été, des dizaines d’événements climatiques totalement nouveaux se sont produits et cela continue.  Des bilans viendront bientôt mais le changement déjà est impressionnant.  Regardons l’Anthropocène en face, nous devrons l’affronter.

 

 

Graves inondations en Belgique et en Allemagne en été 2021

Nous avons vécu des semaines d’orages et de pluie, accompagnés de grêle et de quelques tornades. La ville de Liège en Belgique a été inondée, des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées, des centaines ont été bloquées par l’eau à l’étage de leur maison et libérées par des sauveteurs envoyés de toute l’Europe.   Il y a des blessés, des décès, d’énormes pertes matérielles. En Allemagne, plusieurs villages ont été inondés, et à un endroit un gros glissement de terrain a emporté plusieurs maisons.   C’est une immense catastrophe.  Là aussi, il y a des nombreux morts et actuellement on dénombre plus d’un millier de disparus.   

 Le GIEC a prévu une augmentation des pluies intenses, car le réchauffement accroît la vapeur d’eau dans l’air. La menace est généralisée, dès 2030  les trois-quarts d’Européens courant un risque d’inondation tous les cinq ans. D’autres prévisions indiquent que la moitié des maisons américaines sont menacées par les inondations, je vois aussi qu’au Canada, les 80% du territoire serait dévasté si tous les barrages cédaient.

Les inondations se multiplient vraiment rapidement dans le monde.  Les nouvelles de ce accroissement ont été rapportées par le GIEC au moins depuis 2014 ainsi que l’Organisation Météorologique Mondiale

En 2015 plusieurs capitales européennes ont subi des inondations.

En voyant les nouvelles de capitales européennes inondées, j’ai fait une petite statistique, 10 capitales européennes sur 40 avaient subi des inondations cette année et c’était une forte augmentation, de 5 fois, par rapport aux années 2000-2010.   C’est un petit nombre de valeurs , mais c’est une indication d’un changement rapide ces dernières années, depuis 2015. L’Organisation Météorologique Mondiale a aussi confirmé  que la fréquence de ces événements s’accroît vite. Cette année ne fait pas exception, l’Asie, notamment, subit des fortes inondations.

Le Népal a récemment vécu des déluges  et des glissements de terrain (Watchers) .

En en Himalash Pradesh, dans l’Himalaya indien, les pluies intenses ont fait gonfler énormément les rivières des montagnes indiennes et ont emporté des maisons  (India Today).

En Chine, des pluies torrentielles ont aussi provoqué des inondations (South China Morning Post,   SkyMedina). Ces événements sont terrifiants et causent des traumatismes durables chez les survivants.

Hands off my tags! Michael Gaida de Pixabay

Je vois  aussi sur Facebook que chaque jour, depuis environ cinq ans, une ville des Etats-Unis subit une petite inondation.  C’est un phénomène quasiment constant maintenant.

Cette année apporte des événements climatiques vraiment exceptionnels. La Suisse a été frappée par des forts orages depuis quelques semaines, simultanément l’Ouest des Etats- Unis a vécu des chaleurs totalement exceptionnelles. 

L’expert Stefan Rahmstorf du Potsdam Climate Institute discutait récemment les pluies actuelles, selon lui la persistance des pluies sur l’Europe était due au changement de vent, dû  lui-même au réchauffement de l’Arctique (Rahmstorf Scilogs).

Cela a déjà été annoncé depuis des années  par Jennifer Fisher dans plusieurs de ces travaux (vidéo didactique).

Cet hiver, certains ont déclaré que les neiges abondantes pouvaient aussi être dues au réchauffement de l’Arctique,. La glace sur la mer Arctique fond de plus en plus, et la surface ouverte permet plus d’évaporation, l’eau de la mer Arctique formerait donc les chutes de neige chez nous. Je me demande si ce facteur pourrait influencer les précipitations en été. 

Info Météo déclare que les précipitations sont dues à un phénomène de goutte froide sur les Alpes et à une évaporation d’eau accrue de la Méditerranée et de la Baltique. Les deux mers sont, cette année, plus chaudes de quelques degrés par rapport à un passé connu.  Un autre article rapportait que les précipitations en Europe intenses sont typiques en hiver et surprenantes en été (DW).

Ces pluies dépassent-elles les prévisions? Et qu’en sera-t-il à l’avenir?

 Une étude publiée au début de ce mois prévoit une augmentation des pluies intenses et d’orages stationnaires sur l’Europe pour la fin du siècle, mais nous ne sommes pas encore en 2100 (étude).  

Selon le Guardian et BBC, certains experts sont choqués et surpris  par l’ampleur des événements (Guardian  BBC Common Dreams).

Il semblerait qu’ils n’aient pas calculé tous les événements extrêmes qui accompagneraient le réchauffement. Ils aimeraient développer beaucoup plus ces travaux, et demandent  des super-ordinateurs adaptés et un centre de l’ampleur du CERN.

Voilà pour la version officielle. Il y a encore petite chose qui me trotte dans la tête.

J’ai entendu un paléogéologue dans une conférence déclarer que la Sibérie porte les traces d’immenses deltas anciens, les précipitations et le cycle hydrologique étaient peut-être beaucoup plus importants avant, dans les époques préhistoriques où il faisait vraiment plus chaud sur Terre. Il estimait même que les fouilles ne donnent pas d’informations sur la surface des terres au-delà d’une certaine période chaude car à l’époque, les roches ont pu être totalement décapées par d’immenses torrents d’eau. Il considérait que le cycle hydrologique, ou en tout cas les précipitations, étaient probablement beaucoup plus intenses (Benton). Bien sûr, dans ce passé lointain, les conditions sur Terre étaient complètement différentes du présent, et il est difficile de dire comment si elles sont comparables.

Pour en revenir aux faits, une augmentation des inondations est prévue, et elle se produit très vite. Il faut creuser des véritables lits de rivières pour évacuer les précipitations du Futur proche.

Blog inondations octobre 2020: https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/10/07/habitez-vous-en-bord-de-riviere-prevoyez-des-evacuations/

L’extinction humaine est-elle proche? L’apocalypse selon Guy McPherson

Guy McPherson est un ancien professeur d’université d’écologie. Il a quitté le monde de la recherche universitaire, et la vie dans la société américaine pour exploiter, conformément à ses valeurs,  une ferme écologique, changement  qu’il a décrit dans un livre, ‘Walk away from the Empire‘ et dans son blog.  Le livre ‘Going dark’ expose ses inquiétudes pour la Planète. Aujourd’hui, il expérimente personnellement un mode de vie écologique. Il élève des chèvres et  cultive son jardin.

Ses recherches l’ont mené à prendre très au sérieux la vitesse à laquelle les espèces vivantes disparaissent aujourd’hui et le changement climatique. Dans une publication récente, qu’il présente dans cette vidéo, il déclare que l’espèce humaine risque l’extinction à court terme. Il cite plusieurs changements inquiétants qui surviennent actuellement sur la Terre, et qui constituent des graves risques pour l’Humanité. Je le trouve un peu réducteur à clamer constamment ‘la fin est proche’- Michael Mann, un climatologue, dont le travail récent suggère que les températures se stabiliseraient si nous diminuons les émissions,  a même dit récemment que Guy McPherson devait être payé par les industries fossiles pour saper l’action climatique, ce qui est certainement aussi exagéré. Guy McPherson fait allusion à des faits et des risques réels de son point de vue d’écologiste.

Selon lui, les conditions de vie nécessaires pour l’humain pourraient être détruites sur Terre, l’Humanité pourrait disparaître, comme l’immense majorité d’espèces s’est éteinte au cours de notre passé géologique. Il remarque que la plupart des vertébrés terrestres disparait à vue d’oeil, alors il pourrait en être de même pour l’Homme.  D’autres écologistes s’alarment aussi du rythme effréné de disparition d’espèces sur Terre, (Paul Ehrlich par exemple, lien), et estiment qu’elle signale un bouleversement majeur du système Terre et y voient un immense danger.

J’objecte que pour le moment, nous annexons tous les écosystèmes sauvages pour produire des aliments pour les humains. Mais il est vrai nous ne le faisons pas intelligemment ni de manière durable.

Méthane dans la mer Arctique et dans le permafrost

GuyMcPherson cite par exemple le méthane dans la mer Arctique ou dans le permafrost terrestre que le réchauffement pourrait libérer, et le gaz émis démultiplierait le réchauffement climatique, avec des très dangereux bouleversements météorologiques.  Cet événement hypothétique est généralement considéré comme possible pour le 22ième siècle, certains craignent une augmentation du réchauffement par le méthane vers 2050 déjà. D’autres, comme Peter Wadhams, pensent qu’elle pourrait se produire à tout moment. Le permafrost semble dégeler plus vite que prévu, les émissions de méthane ont augmenté (traduction d’un discours ONU) ces dernières années et c’est inquiétant.  Les quantités sont encore infimes, mais un processus redouté a commencé. Il pourrait mener à des événements d’une échelle réellement apocalyptique, mais ils devraient nous laisser encore au minimum quelques décennies.  Certains scientifiques pensent que la Nature, a par le passé, éliminé le méthane d’une manière ou d’une autre. Il faudrait cependant rechercher des solutions aux émissions de méthane (blog).

Le nouveau climat terrestre

Ensuite, il fait allusion au travail de Burke qui compare le réchauffement aux climats passés (lien), et calcule que  si nous restons à 2°C du réchauffement, le climat résultant des prochaines centaines d’années sera probablement celui du Pliocène, 2-3°C plus chaud qu’aujourd’hui, avec des hivers froids et des étés caniculaires sous nos latitudes.  Les conditions de culture agricole pourraient alors beaucoup changer.  Si par contre nous suivons la trajectoire de réchauffement rapide sans maîtrise des émissions humaines, jusqu’à 4°C de réchauffement, le climat de la Terre pourrait basculer vers celui de l’Eocène, 13°C plus chaud, au cours du 22ième siècle.  Une température de 4°C ferait probablement fondre les glaces et pourrait provoquer les émissions de méthane qui réchaufferaient la Terre de plusieurs degrés supplémentaires. Ces changements vers un nouvel équilibre climatique se produiraient à l’échelle d’un ou deux siècles.

Aérosols

Actuellement, la combustion du charbon libère des aérosols qui refroidissent l’atmosphère.  L’arrêt immédiat de toutes les industries diminuerait la quantité d’aérosols dans l’atmosphère et réchaufferait la Planète. Si tout s’arrêtait demain, il ferait un peu, peut-être 0,5°C plus chaud pendant quelques années. Une nouvelle étude au moins suggère que l’effet des aérosols est moins fort que prévu par les modèles climatiques (lien ), une autre estime même que les aérosols réchauffent la Planète (lien).   Et tant que le charbon est utilisé, l’effet de serre augmente. En 2020, la Chine a réduit l’activité de ses usines pendant le confinement. Il semble qu’il n’y a pas eu de réduction d’aérosols au niveau planétaire, car d’immenses feux de forêts en Australie et surtout en Amazonie en ont produit beaucoup.

Guy McPherson s’inquiète de l’effet de réchauffement que l’arrêt des usines et de leurs aérosols aurait sur la Planète, mais si les usines étaient mises hors service ou changeaient de source d’énergie progressivement, sur une dizaine d’année, ça devrait aller.  Cela semble la meilleure solution, proche de celle préconisée par le programme des Nations Unies pour l’Environnement (lien).

Approvisionnement alimentaire

Ensuite, il estime que notre approvisionnement alimentaire pourrait être rapidement désorganisé, soit à cause d’une perte de fertilité planétaire causée par la disparition des vers de terre, soit à cause de ruptures de la chaîne d’approvisionnement dans un système impliquant des nombreux transports intercontinentaux.

Les vers de terre dégradent des restes de plantes dans le sol et contribuent à les transformer en humus. Ils aèrent le sol et le rendent perméables à l’eau (brochure FIBL EN) . Le travail cité par Guy McPherson estime que 83% des vers de terre ont aujourd’hui disparu.  L’usage de pesticides chimiques et de lourdes machines agricoles rend leur survie dans les champs difficile, et leur absence aggrave le tassement des sols et la perte d’humus, et pourrait contribuer à l’épuisement des sols.  L’absence des vers de terre est aussi indicative des changements des terres. Celles-ci contiennent, dans la nature, un écosystème riche de milliers de bactéries, de petits animaux et de champignons nécessaires au fonctionnement du sol vivant.  En 2018, puis de 75% des sols étaient dégradés par l’exploitation humaine. Il y a de plus en plus d’humains à nourrir, et nous détruisons les champs dont nous avions besoin. Nous sapons vraiment la Terre sous nos pieds.  Ces problèmes surviennent progressivement, s’aggravent depuis des décennies. Des solutions, telles que la reforestation, l’agroforesterie, l’agriculture biologique, les couverts végétaux, l’agriculture sans labour,  sont aussi développées, par exemple par le FIBL. L’association Terre et Humanisme travaille beaucoup avec les vers de terre et le lombricompostage.

La pandémie nous a donné l’exemple de la fragilité de notre système économique. Les engrais, les céréales qui nourrissent souvent des animaux et la viande sont produits sur des continents différents, et dépendent du commerce et du transport mondial.  Ce système est à bout de course, des perturbations sont prévues et se produisent. L’engrais chimique a provoqué une énorme explosion au Liban cette année, et cette semaine des moutons étaient bloqués dans le canal de Suez. Il faut le simplifier, le remplacer par des circuits locaux  et le rendre plus résiliant.

Fonte de la glace Arctique

Guy McPherson mentionne que la glace sur la mer Arctique fond plus vite que prévu. La surface blanche de la glace agit comme un couvercle et une surface réfléchissante.  L’absence de glace causera un réchauffement supplémentaire immédiat, et plusieurs scientifiques alertent sur les perturbations météorologiques qu’elle pourrait provoquer, des tempêtes, des vagues de froid et de chaleur. Une étude géologique suggère que l’absence de glace et l’arrivée d’eau plus chaude au contact de la surface a provoqué un réchauffement rapide de plusieurs degrés par le passé, mais ce danger n’est généralement pas pris en compte dans les modèles climatiques. L’océan pourrait aussi se réchauffer en profondeur et favoriser les émissions de méthane.  La fonte complète de la glace arctique en été ce produira certainement au cours de ce siècle, peut-être dans quelques années, nous en avons déjà perdu la moitié. Avant,  la mer Arctique était continuellement couverte de glace épaisse d’environ un mètre et âgée de quelques années, maintenant elle est plus fine, fragmentée et semble bien compromise.

Les avions

Ensuite, il cite un travail de Gunther Pauli qui propose que les tourbillons formés par le passage des avions changent la circulation de l’atmosphère. Je n’ai jamais entendu ça avant. Je ne dispose pas de calculs prouvant que c’est faux, je ne peux pas vraiment invalider ses dires, mais ça me paraît douteux. Si c’était vrai,  on pourrait peut-être faire voler des avions dans l’autre sens pour changer la circulation atmosphérique.

El Nino

Ce phénomène se produit tous les 3 à 7 ans, des eaux chaudes affleurent à la surface du Pacifique et réchauffement l’atmosphère (lien). La dernière année El Nino, 2016, a battu les records de chaleur, et causé des graves sécheresses, particulièrement en Afrique, qui ont touché 60 millions de personnes (lien).  Les années El Nino extrêmes deviennent plus probables d’après le GIEC:. La Planète se réchauffe, et El Nino apportera probablement  une année de vagues de chaleur plus élevées.  Les habitants des pays chauds, par exemple d’Afrique de l’Est, pourraient en souffrir sérieusement, vivre des famines ou des vagues de chaleur mortelles.  La production alimentaire sur Terre serait réduite, et nous pourrions vivre en Suisse des vagues de chaleur de quelques degrés plus élevées que la précédente.

Si je reprends les dangers énumérés par Guy McPherson,   le prochain événement  sera probablement une année El Nino,  qui se produira  dans un an, dans deux ans ou au plus dans cinq ans. Ce sera une année plus chaude que toutes celles que l’Humanité a vécu, qui pourrait être accompagnée d’événements météo nouveaux ou plus intenses.

Pourrait-elle mettre en branle un processus de fonte de glace Arctique, de sécheresses, de réchauffement rapide, de  fonte du permafrost, et de réchauffement abrupt apocalyptique?  Ces changements dangereux pour la survie de l’Humanité ne sont généralement pas prévus pour le 21ème siècle, mais le climat pourrait nous surprendre.

L’Humanité compromet de plusieurs façons ses conditions de vie sur Terre et doit immédiatement modifier son mode de vie pour sa sécurité.

 

 

Blog: créons des réserves alimentaires planétaires

La fonte de la glace Arctique pourrait causer un réchauffement d’un degré par décennie

La perte de la glace marine provoque un réchauffement rapide

L’histoire récente de la Terre inclut une série de rapides changements climatiques, appelés événements de Dansgaard-Oeschger (DO, Oeschger) au cours desquels la température de la Planète,  montait de plusieurs degrés en un siècle. Les traces dans les glaces du Groenland permettent de retrouver des phases de réchauffement de 8°C en 40 ans, de 2 degrés en une dizaine d’années, de 10 degrés en un siècle… Après cette phase de réchauffement rapide, la Terre refroidissait graduellement pendant un millier d’années et demi, puis un événement de réchauffement brusque se répétait.

Ces événements de réchauffement dans un climat froid ont provoqué un changement de climat et de la végétation en Europe, tels que l’apparition de grandes forêts en Europe de l’Ouest. S’ils se produisaient aujourd’hui, le désert pourrait remplacer la végétation tempérée.

Les scientifiques se sont interrogés sur la cause de ces périodes de réchauffement brusque.  Une nouvelle étude (Sadatzki, PNAS) indique que ces événements coïncident avec la disparition de la glace sur la mer du Nord. La perte de cette glace a pu causer un fort réchauffement planétaire.

Quand la mer du Nord a perdu sa couche de glace et que sa surface est entrée en contact avec l’atmosphère, l’énergie de l’océan plus chaud a été relâchée dans l’atmosphère froide,   à des dizaines de degrés en dessous de zéro, ce qui a pu provoquer un soudain réchauffement climatique.

Cela semble terriblement actuel.

 

L’Arctique en réchauffement rapide

En ce moment, comme au printemps passé, l’Arctique est à 20°C au-dessus des normales saisonnières (Moscow Times).

Le changement climatique en Arctique est au moins deux fois plus rapide que sur l’ensemble de la Planète, des vagues de chaleur atteignent 20 degrés Celsius au dessus de la normale, et les  moyennes en Arctique en 2020 étaient de 5°C trop élevées. La glace fond plus vite, sa surface en été est de plus en plus petite, ce qui permet un réchauffement plus rapide.  Il y a moins de neige sur la Sibérie et d’immenses feux de forêts se déclenchent, et contribuent au dégel du permafrost  (arctic card OMM  state of the climate) .

Les températures planétaires montent vite, et certains scientifiques, comme James Hansen, détectent une accélération imprévue.

L’eau tempérée de l’océan Atlantique se déverse depuis quelques années dans l’océan Arctique, amenant des températures de plusieurs degrés trop élevées.   Des vagues d’air chaud parviennent au-dessus du Groenland et du pôle Nord. Tout cela précipite le réchauffement de l’Arctique, la fonte de l’Arctique, et pourrait être le début d’une escalade des températures qui aurait des conséquences dramatiques sur la vie sur Terre.

Travaillez à notre survie 

Addendum le 14 décembre: Je ne suis absolument pas sûre si un de ces événements de réchauffement rapide se produit maintenant. C’est un immense risque pour l’Humanité, et il doit être vérifié. Il faut des modèles de réchauffement abrupt auxquels les événements météo seront confrontés pour surveiller ce risque.

J’aimerais savoir que des scientifiques compétents travaillent sur ce risque.  Nous avons besoin d’études sur les changements atmosphériques lors d’un réchauffement aussi abrupt, pour savoir si les toits seuls ou les bâtiments entiers seraient arrachés par les intempéries, ainsi qu’une estimation des précipitations, des inondations et des vagues de chaleur à venir. 

Il faut prévoir les effets dévastateurs d’un réchauffement abrupt sur la végétation et sur les cultures alimentaires.  Finirai-je ma vie dans des bunkers sous des collines désertiques et brûlantes? Les creuserez-vous assez vite?

La perte rapide de notre végétation et la libération du méthane du permafrost pourraient faire monter les températures très haut, au delà de la survie humaine.

Cependant, la fonte des glaces provoquée par le réchauffement pourrait, dans un deuxième temps, les tempérer.

Il serait utile d’étudier les technologies qui permettent de reformer la glace Arctique pour éviter ce changement abrupt. Elles devraient probablement être faisables au cours de prochaines années.

Il vaudrait la peine d’arrêter la majorité des usines et des avions qui seraient de toute façon détruites rapidement, et d’appliquer les techniques de reforestation et d’agro-écologie partout où c’est possible dès maintenant.

Je joins deux liens sur l’excellent magasine Futura- Sciences qui vous donne plus de détails:

Futura Glace DO

Futura Arctique

Et l’article Phys.org  sur le même sujet.

Le réchauffement climatique est catastrophique pour la sécurité mondiale

Les experts militaires américains du climat ont publié un rapport sur les risques que le réchauffement pose pour la sécurité mondiale. Le sous-titre du rapport dit tout: ‘Les scénarios climatiques suggèrent un Futur catastrophique pour la sécurité’.

Le rapport détaille les conséquences des scénarios climatiques du GIEC, RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6 et RCP 8.5, décrites dans les rapports des agences de l’ONU et par la Banque Mondiale:

Un réchauffement climatique global entre un et deux degrés présente déjà une menace sérieuse. Au delà, le monde est menacé de catastrophes irréversibles. Des régions entières deviendront inhabitables à cause de températures extrêmement élevées.

L’Afrique

L’Afrique est exposée à réchauffement supérieur à la moyenne globale. Actuellement, elle subit périodes inquiétantes de sécheresses et d’inondation. A 1-2°C de réchauffement, l’Afrique est très menacée, bien de champs deviendront incultivables et les maladies se multiplieront sur le continent, ce qui accroîtra les risques de violence. Elle subira la désertification du Sahel et des vagues de chaleur extrêmes dans les régions équatoriales et dans le Sud. L’Afrique de l’Est est menacée par les typhons. Les conséquences sur la sécurité alimentaire d’une population déjà mal alimentée pourraient être graves. A plus de 2°C l’Afrique pourrait subir des crises humanitaires sévères.

Moyen-Orient et Asie Centrale

Le Moyen -Orient et l’Asie Centrale subiront des températures dangereusement élevées, des sécheresses, et des pénuries d’eau. Des températures très élevées, pourraient rendre ces régions inhabitables entre 2 et 4°C de réchauffement global.

L’Europe et la Russie

Les risques sont moyens à élevés, Le Nord de l’Europe en particulier est exposé à des forts changements, des températures très élevées, des sécheresses et des inondations, des vagues de chaleur extrêmes chaque été.  La région méditerranéenne subirait des vagues de chaleur extrêmes de trois mois chaque été. Les Pays-Bas et de nombreuses villes européennes sont menacées par une augmentation de niveau de la mer d’un mètre. La météo dangereuse menace l’économie européenne. A plus de 2°C, l’Europe subirait des sécheresses prolongées et la montée du niveau de la mer toucherait de nombreuses régions. Des migrations internes ainsi qu’un afflux de migrants d’autres continents sont probables.

Inde -Asie -Pacifique

L’Asie subirait des sécheresses et  des inondations graves. Au-dessus de 2°C, ces régions seraient frappées par une montée du niveau de la mer dévastatrice, des moussons extrêmes, des cyclones destructeurs, et la production alimentaire serait perturbée.

 

Amérique du Nord et régions boréales

Ces zones sont exposées à des dangers moyens à forts,  à des tempêtes, à des feux,  à la destruction d’infrastructure, et à des risques pour les institutions démocratiques.
Au delà de 2°C de réchauffement des vagues de chaleur extrêmes (je suppose à 50°C) pourraient toucher même les régions les plus froides.

 

Amérique du Sud, Caraïbes

L’Amérique du Sud subirait des changements des zones de précipitations, des migrations.
De nouvelles maladies pourraient se multiplier et menacent la production agricole. La production du café, du sucre et du soja est menacée lors d’un réchauffement important. Les poissons migreront vers des eaux plus fraîches.

Cette partie me semble sous-estimée ou vague. Actuellement, l’Amérique du Sud subit des sécheresses et des inondations catastrophiques, et les Caraïbes des ouragans dangereux. L’Amazonie est menacée et la région pourrait devenir aride  (dr).

 

Maintenant, nous vivrons ainsi.

En Europe, en Amérique du Nord et en Russie, nous courrons au moins des risques conséquents pour la société et les infrastructures humaines. Ailleurs, ces risques seront sévères. Dans le document, (p.10) se trouve une belle carte du monde qui représente les risques par région en rouge.

Le rapport prévoit aussi des conséquences sociétales négatives telles que la montée de l’extrême droite, de dictatures ou du narco-trafic. Il déclare que le monde doit agir ensemble pour limiter le réchauffement et résister aux effets qui se produisent déjà.

Ce rapport est basé sur les travaux du GIEC. Il prévoit les conséquences annuelles mais n’inclut peut-être pas les tempêtes et vagues de chaleur journalières qui pourraient augmenter les risques pour la vie, les infrastructures, et les cultures alimentaires. Le président du GIEC a dit lui-même déclaré à la COP25 que les conséquences du changement climatique sont actuellement plus graves que prévu. D’autres scientifiques estiment que le réchauffement pourrait progresser plus rapidement.

Communiqué de presse: https://climateandsecurity.org/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change/
Rapport: https://climateandsecurity.files.wordpress.com/2020/02/a-security-threat-assessment-of-global-climate-change_nsmip_2020_2.pdf

Nous sommes responsables de la plus grande famine de l’Histoire qui frappe actuellement l’Afrique Australe et des drames à venir

Immense famine en Afrique

La faim touche plus d’humains que jamais auparavant. Un nombre record de 45 millions de personnes sont en proie à une grave insécurité alimentaire. C’est la conséquence de graves sécheresses et d’inondations qui ont frappé la région en 2019.  Un  bon article dans le Temps présentait récemment cette sécheresse et ses causes climatiques.

Les températures de la Planète ont augmenté. Les sécheresses exceptionnelles causées par le réchauffement climatique (voir l’article de Robert Hunziker repris dans mon blog précédent) s’ajoutent aux dommages du cyclone Idaï qui a inondé une grande partie du Mozambique au printemps 2019. Les inondations ont aussi provoqué une invasion de sauterelles qui dévastent actuellement les cultures d’Afrique de l’Est.

La directrice du programme alimentaire mondial a déclaré qu”ils n’avaient jamais connu de crise de cette ampleur auparavant’, et qu’ils savent que la situation va s’aggraver. Ils demandent à la fois de l’aide d’urgence et des investissements pour aider ces populations à résister aux effets les plus graves du changement climatique.

Le réchauffement climatique apporte la famine

Nos émissions de carbone ont provoqué le réchauffement de l’Afrique, et très probablement cette sécheresse et ces températures record dans ces pays. La chaleur exceptionnelle a par exemple provoqué la mort du bétail au Kenya il y a 2 ans, de nombreux records de température ont été atteints dans la région. Je crois que le rôle des émissions de carbone dans cette disette est clair et sera bientôt prouvé, comme il l’a déjà été pour les précédentes grandes famines. Nous détruisons les conditions de vie de ces populations et leur enlevons la possibilité de se nourrir eux-mêmes. Nous devrions donc en prendre la responsabilité et assurer leur subsistance.

A mesure que le réchauffement progressera, les températures augmenteront, les tempêtes seront plus fortes, et cela qui entraînera des effets beaucoup plus graves sur la météo et les cultures.

Nous vivons dès maintenant dans cette réalité. L’année prochaine, ou celle d’après, des chaleurs plus fortes, une sécheresse plus grave frapperont de nombreux pays du globe, causeront plus de pénuries alimentaires et plus de morts. Il y aura de plus en plus d’affamés, de plus en plus de sinistrés, de plus en plus de réfugiés, le nombre de personnes ayant besoin d’aide sera multiplié par dix, puis par cent.

Nous devons nous organiser sérieusement pour assurer leur survie. Nous devons surtout arrêter cette  destruction de la Planète avant d’effacer de la surface de la Terre la moitié de la population mondiale.