Les dernières années de chaleur record ont apporté des sécheresses, des inondations, et des vagues de chaleur partout sur la Terre.
L’année la plus chaude, 2016, a causé une immense famine dans le Sud de l’Afrique, et les sécheresses ont détruit les récoltes du Brésil, de la Bolivie, et du Paraguay. La production de toute l’Amérique du Sud a diminué.
Ces catastrophes vont s’intensifier, et le cycle des saisons changera. Des vagues de chaleur inhabituelles, de plus en plus fortes, apparaîtront au printemps, en été ou en automne. Elles pourraient perturber gravement les cultures alimentaires.
L’agriculture dépend du cycle des saisons. De nombreuses conditions doivent être réunies pour que les plantes arrivent à maturité.
Les récoltes de blé sont compromises si les températures dépassent 30°C au printemps. Les arbres fruitiers ne donnent pas de fruits s’ils fleurissent en automne ou en hiver, et qu’une gelée survient après. De nombreuses autres perturbations peuvent interrompre le cycle vital des végétaux.
En 2018, le rendement de blé russe et canadien était réduit par la chaleur et la sécheresse dans ces pays habituellement froids (Bloomberg), l’Australie frappée par la sécheresse a perdu 15% de ses récoltes (FAO).
Les catastrophes climatiques vont s’amplifier, et pourraient faire échouer les cultures alimentaires dans des vastes territoires. La mer monte et s’infiltre dans les terres fertiles du delta du Nil et du Mékong, si bien que l’agriculture pourrait bientôt devenir difficile dans ces régions.
Le Futur pourrait apporter des pénuries alimentaires qui ont des conséquences très graves. Elles causent la malnutrition, des migrations, la spéculation, des émeutes, des guerres.
Elles iront en s’aggravant, et des populations de plus en plus importantes, des pays entiers, pourraient être exposées à des famines.
La production alimentaire mondiale est assez proche de la consommation annuelle. L’année prochaine, l’Humanité disposera probablement de trois mois de réserves alimentaires. C’est très insuffisant. Si la moitié de cultures sur la Planète avorte cette année, si en été 2025 il n’y a pas de récolte de blé dans l’hémisphère Nord, il y aura moins de nourriture que l’année passée.
Nous vivons dans une précarité alimentaire étonnante, alors que les réserves planétaires de T-shirts bleus suffiraient probablement pour plusieurs années, et que nous pouvons facilement porter une autre couleur. Cette insécurité engendre la spéculation alimentaire, les prix des denrées de base augmentent lors des mauvaises récoltes, et provoquent des émeutes de la faim.
Nous devons nous préparer à l’aggravation du réchauffement en augmentant les réserves alimentaires.
Nous pourrions augmenter progressivement les stocks. Pour être le plus cohérent possible, nos dirigeants pourraient commander aux paysans locaux une quantité suffisante d’aliments de base, des céréales, des lentilles, du soja, de noix à la condition qu’ils soient produits de façon écologique, qu’ils entraînent peu d’émissions de CO2, ou en agriculture CO2-, ie en captant du carbone.
J’ignore sciemment le fait que les cultures alimentaires émettent actuellement du CO2, essentiellement à cause de l’usage d’engrais de synthèse et du transport. Elles ne devraient pas émettre du CO2, mais en capter.
Les céréales et les lentilles contiennent beaucoup de carbone, nous pourrions idéalement capter le carbone atmosphérique et l’entreposer en réserves alimentaires. Des stocks d’aliments pour dix ans capteraient en fait une proportion du carbone atmosphérique, de l’ordre d’un centième peut-être, et contribueraient aussi à stabiliser le climat. On pourrait multiplier cet effet en sauvegardant les autres parties des plantes cultivées. Surtout, nous éviterions des graves pénuries et des famines.
Si le changement climatique s’accélère, nous pourrons sûrement cultiver ici des aliments exotiques, comme les pêches, les bananes ou les ananas, et nos aliments actuels appartiendront au passé. L’avenir sera hasardeux, difficile à planifier. Nous pouvons nous y préparer au moins partiellement.
Nos dirigeants pourraient commander aux agriculteurs l’équivalent des besoins annuels de céréales et de lentilles si bien qu’en dix ans, si tout va bien, les réserves représenteront dix ans de nourriture. Si nous économisons 50% de la consommation annuelle, alors nous atteindrons dix ans de réserves alimentaires en vingt ans. Une partie de ces récoltes est peut-être déjà produite et gaspillée, la surproduction d’années exceptionnelles, comme les tomates de l’été passée, pourrait être rachetée, séchée, et entreposée. Ainsi, en cas d’aggravation soudaine du climat, nous pourrons réagir et nourrir la population.
En cas de problèmes d’approvisionnement local ou de catastrophe planétaire, ces réserves pourraient être écoulées sous forme de nuggets ou saucisses végétariennes, shakes de protéines, cordon-bleu, ou autres préparations populaires.
En cas de famine lointaine, elles pourraient peut-être être données aux populations qui en ont besoin. A tout le moins, elles limiteraient la spéculation qui fait flamber les prix des aliments, avec des conséquences dramatiques et éviteraient des nombreux drames humains, tels des enfants handicapés de malnutrition.
Il faudrait bien sûr veiller à ce que ces cultures ne provoquent pas d’émissions de carbone, et à ne pas déboiser, et à continuer à reforester et à récreer le sol fertile qui constitue la plus grande réserve terrestre de carbone.
Nous entrons dans une période de turbulences, à plusieurs inconnues. Nous devons nous y préparer et prévoir l’essentiel pour cette période troublée. Si nous faisons preuve d’ouverture, nous trouverons de nombreuses solutions.
Bien vu mais je rappelle qu’il n’y a pas si longtemps nous faisions des réserves dites de guerre alors pas si nouveau !!!!
Vous avez raison, la nourriture va se raréfier et il est du devoir des gouvernements de le prévoir.
Avec le temps qu’il fait depuis … 7 mois dans le Conor Sur, j’imagine que la production agricole doit être en baisse au minimum de 30%?
(Les réserves me paraissent un endroit rêvé pour les spéculateurs).
Mais comme la plupart de ces gouvernements n’arrivent déjà pas à voter des lois pour respecter ce qu’ils ont voté à la COP 21, tout ça parait bien illusoire.
Et comme toujours, les pays riches n’auront aucune peine à se procurer une nourriture plus rare, donc plus chère, ce sont les pays pauvres qui paieront une addition salée!
J’ose imaginer que de telles réservés existent déjà à l’échelle de la nation, mais ce serait un formidable élan et outil de sécurité pour l’avenir car les guerres et l’instabilité risquent bien de provenir des famines.
Il conviendrait de bannir toutes les activités industrielles alimentaires de l’ouest qui produisent aujourd’hui de la malbouffe, pour les réorienter vers la reindustrialisation locale qui manque type médicaments ou sécurité alimentaire. Espérons que les effets de cette pandémie puisse eclairer les consciences