Exécutives, jusqu’où vos collaborateurs vont-ils mouiller leur chemise ?

Vous avez beau faire preuve de bienveillance et d’empathie, compétences clef d’après la journaliste du Temps Ingrid Seithumer, vous vous demandez quel collaborateur ou collaboratrice va vous apporter son lot de tracasseries et de désillusions en cette fin d’année 2021.

Pour cogiter pendant ces fêtes, je vous propose de compléter une grille d’appréciation à double entrée : vos collaborateurs sont-ils attachés à votre personne, en abscisse, ou plutôt attaché à votre fonction, en ordonnée ?

En bas à gauche de la matrice, vous avez les experts et les loups solitaires. J’oserai dire que vous pouvez compter sur eux car ils n’aiment personne, sauf eux-mêmes bien entendu. Ils ne vous aiment pas, mais détestent encore plus leurs autres collègues experts. On les trouve dans cette catégorie les informaticiens, les chercheurs et plus récemment les experts en Covid, mais cette liste est loin d’être exhaustive.

En haut à gauche, vous trouvez les opportunistes ou traites potentiels. Ils sont prêts à s’acheter un bateau si vous faites de la voile ou s’inscrire à votre club de golf pour vous croiser plus souvent. Heureusement, ils sont faciles à identifier car ils ont déjà annoncé à leurs collègues, sous le sceau de la confidentialité, qu’ils ont l’ambition d’occuper votre fauteuil le plus tôt possible. Bien entendu, cela vous a été rapporté. Dès que vous n’aurez plus besoin d’eux, il va vous être facile de les envoyer dans des pays lointains, la Chine par exemple, ou de leur proposer des projets dont ils n’ont aucune chance de réussir.

En bas à droite, les romantiques et les naïfs. J’oserai dire, les pires car ils sont gentils. Que faire face aux gentils ? Rien. Ils s’excusent, se tordent les mains. Ils ont parfois les larmes aux yeux… ils sont tellement attachés à votre personne qu’ils épuisent votre quota de bienveillance et d’empathie. Avec un peu de patience, sans doute vont-ils suivre un autre Jésus Christ ?

Enfin en haut à droite, ceux qui sont attachés à la fois à votre personne et à votre fonction. Gardez-les précieusement avec vous. Dans cette catégorie, on trouve les personnes de confiance qui vont former votre garde rapprochée. Avec eux, vous êtes capable de débattre de problématiques complexes, de concepts ou tout simplement d’idées que vous voulez tester en toute confidentialité. Même s’il ne s’agit que de deux ou trois personnes vous aurez toujours des alliés qui sauront défendre vos idées en toutes circonstances.

Ceux-ci, choyez-les, sauf s’ils deviennent trop avides. Cela arrive parfois avec les alliances.

Bernard Radon

Certains considèrent les organisations publiques et privées comme un lieu de tragédie face à un management peu enclin à la compassion. D’autres sans doute plus cyniques, y voient surtout une représentation d’opérette où se pâment les galons dorés, dans l'imbroglio de relations humaines. C’est autour de ces visions différentes que le combat des acteurs pour leur survie se cristallise dans un univers intentionnel, égoïste et myope. Ce blog veut décrypter ces liens humains qui relient toutes les relations complexes où le terme stratégie rime avec tragédie pour donner quelques pistes à ceux (petits et grands) qui les vivent au quotidien. Bernard Radon N°1 du coaching de managers en Suisse romande.

2 réponses à “Exécutives, jusqu’où vos collaborateurs vont-ils mouiller leur chemise ?

  1. Merci Bernard pour cet article rempli de vérité que j’ai pu vérifier à de nombreuses reprises durant mon expérience. Prendre le temps d’analyser les personnes qui nous entourent permet de partir mener bataille de façon beaucoup plus sereine et éviter déconvenues au milieu des combats les plus importants.

    1. Effectivement Julien, et pour rebondir sur votre commentaire, je dirais que le titre comme la fonction fait l’homme. Ainsi que l’accession au titre de chef de service dans la fonction publique ou membre d’un comité executif transforme indéniablement ses relations avec ses anciens collègues. Ne pas en tenir compte et vouloir rester le bon copain ou pire le bon gars entrave considérablement le développement des activités stratégiques de son organisation selon le vieux dicton “Il n’y a pas de changement sans casse”. Pour cela, il est préférable de s’entourer de personnes de confiance. D’où le thème de mon blog.

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