Une curieuse affaire secoue la toile depuis peu. Une blogueuse et Youtubeuse, Laetitia Nadji, a récemment été invitée par YouTube à interviewer, aux côtés d’autres actifs de la toile, Monsieur Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne. Jusque là, rien à signaler, si ce n’est l’honneur que la jeune fille a dû ressentir à l’idée de soumettre à la question un politicien d’aussi haut rang.
La jeune fille prétend toutefois, caméra cachée à l’appui, que You Tube l’aurait fortement incitée à ne pas lui poser certaines questions, jugées inopportunes et portant sur le lobby des sociétés à Bruxelles.
Du côté de la plateforme de vidéos, toute tentative d’intimidation ou de censure est écartée d’un revers de la main. S’il n’est évidemment pas si facile de trier le bon grain de l’ivraie dans une affaire somme toute anecdotique puisque les questions qui fâchent ont tout de même pu être posées, l’affaire prête à sourire. De voir YouTube s’intéresser de près à la teneur des vidéos diffusées sur sa plateforme et exercer une forme de contrôle éditorial avant diffusion alors que la firme œuvre par ailleurs pour conserver un statut confortable de simple hébergeur (dont les obligations juridiques en relation avec le contenu sont bien moindres que celle d’un éditeur) paraît en effet relever d’une assez étrange schizophrénie.