Et si Panama taillait en pièces le secret professionnel de l’avocat?

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L’information surprend: on apprend ce jour que le Cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca aurait été la victime d’un piratage opéré au moyen de serveurs sis à l’étranger et non d’un fuite interne, comme on aurait initialement pu le penser. La temporalité pose question car le piratage supposé, dont on relèvera qu’il est plutôt massif puisqu’il concerne 2.6 terabytes (soit l’équivalent de plus de 11 millions de fichiers), a forcément eu lieu dans la continuité puisque les derniers documents datent de 2016. Cela laisse supposer un accès continu ou, à tout le moins, des intrusions informatiques répétées. Avec ou sans complicité interne, ce qui est difficile à établir à ce jour.

Sans préjuger des intérêts des uns et des autres, on notera que l’informatisation totale des documents entraîne une vulnérabilité sans précédent des données personnelles et de données personnelles sensibles. Si, sur le plan de la communication de crise, on peut naturellement douter de l’opportunité de la prise de position de Mossack Fonseca, qui pousse des cris d’orfraie et vilipende ce qu’elle considère comme une atteinte inadmissible à la vie privée, il reste que cette attaque sans précédent contre un Cabinet d’avocats est de nature à susciter une certaine inquiétude, et ce au-delà des frontières panaméennes.

L’opacité et le secret professionnel de l’avocat sont des notions que beaucoup confondent mais qui ne recouvrent pas les mêmes réalités. Veillons à ce que le second ne soit pas entraîné mécaniquement dans des mises au pilori qui seraient contraires aux intérêts d’une société démocratique qui repose, notamment, sur la confidentialité des échanges entre le client et son avocat.