108ème restaurant de Paris (sur un total de près de 13’500), le “Béret Rouge”, sis 6, rue de Trétaigne dans le XVIII ème arrondissement, promet de mettre les papilles en fête. Seul problème: il n’existe pas. Façonné de toute part par des journalistes de France Télévision (http://blog.francetvinfo.fr/oeil-20h/2015/09/07/trip-advisor-bienvenue-dans-le-faux-restaurant-de-loeil-du-20h.html), il est un établissement fictif créé pour démontrer l’actualité de l’astroturfing (ou pratique visant à écrire et publier des faux commentaires en ligne). Nourrie de près de 50 avis de prétendus clients, la manoeuvre démontre l’inquiétante double inefficacité d’un tigre de papier législatif (certes dissuasif en termes de sanctions théoriques mais dans les faits plutôt ardu à appliquer) et de bonnes pratiques encore bien timides. Une enquête effectuée en 2013 par le Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révélait ainsi l’ampleur du problème: près de 45% des avis de consommateurs présentaient des anomalies. La confiance aveugle des internautes envers la vox populi commence décidément à faire désordre.
Mois : octobre 2015
Angus Deaton, prix Nobel du Big Data?
Pluie d’hommages pour Angus Deaton, prix Nobel d’économie 2015. A l’unisson, les médias saluent le récipiendaire à noeud papillon de la prestigieuse distinction suédoise. “Un Nobel au plus près des individus” pour Le Monde, tandis que Bilan salue un “Nobel d’économie iconoclaste“. Si la grande presse salue volontiers les travaux faits sur la consommation, et en particulier celle des pauvres, elle oublie de relever que les conclusions de ses travaux ne sont pas sans impact concret pour les citoyens.
Un enfant monstrueux…
Pour Deaton, il sied d’analyser la consommation de très près et de ne pas s’en tenir aux traditionnels modèles – inopérants au vu de la multiplicité des comportements possibles. En clair, il faut se pencher sur des bases de données géantes. L’enfant monstrueux de Deaton s’appelle donc le Big Data. Oubli réparé ce matin sur France Culture par l’économiste français Patrick Arthus, directeur de la recherche et des études de Natixis. Merci qui?
Photo: Reuters