Les limbes de l’empathie

Les hypersensibles sont très empathiques, parfois trop, confondent leurs propres émotions avec celles de leur entourage et cherchent à satisfaire ce qu’ils pensent être les désirs des autres.

L’empathie est une qualité lorsque tu cherches à faire preuve d’écoute auprès de tes proches. Les hypersensibles ont tendance à l’activer lors de toutes leurs interactions, ce qui les décentre et les guide au gré des envies de leur entourage.
Il est important d’apprendre à apprécier cette empathie lorsqu’elle est utile à une de tes relations proches, et à la tempérer dans les autres situations.

 

CHANGER D’ETAT D’ESPRIT. Penser à toi n’est pas égoïste, c’est prendre la responsabilité de tes besoins. Tu ne rends pas service aux gens lorsque tu vas à l’encontre de tes envies profondes pour satisfaire les autres. Au contraire, cela génère de la rancoeur, qui finit par se ressentir inconsciemment et altère la qualité de votre relation. Tu ne te rends pas service à toi non plus, car tu t’éloignes de ce qui est important à tes yeux et entres dans une dynamique de sacrifice, cultivant une insatisfaction néfaste à ton bien-être. Enfin, ton empathie peut être exploitée à mauvais escient sur tu tombes sur des personnes aux intentions discutables. À nouveau, c’est ta responsabilité de te protéger en focalisant ton attention sur ton propre ressenti.

 

DIFFÉRER

Si ton esprit est trop souvent plongé dans les émotions de l’autre, tu peux commencer par différer tes réponses lorsqu’on te demande un service. Cela te permet de garder un espace de temps avec toi-même, où tu pourras te recentrer et évaluer la situation sans que l’autre ne perturbe ta réflexion. « Je vais y réfléchir, je te redis demain » peut te sauver dans beaucoup de situations.

 

MÉDITER

La méditation te permet de prendre de plus en plus conscience de ton état interne, ce qui peut être utile lorsque tu es en interaction. Pratiquée régulièrement, elle t’entraîne alors à te recentrer et à retrouver tes propres émotions.

Lire aussi: Cellules d’une survivante

 

BIEN S’ENTOURER

Cela peut paraître évident, mais tu t’étonnerais du nombre de personnes que j’accompagne qui sont dans une relation malsaine ou investissent leur temps dans des amitiés qui leur font du mal. Personne ne nous a jamais appris à sélectionner nos amis et nos amours. Le moment est peut-être venu de nous poser cette question ?
Lorsque je coach quelqu’un dont la situation relationnelle est compliquée et qui vient de traverser une expérience peu agréable, j’aime beaucoup changer de perspective. Après avoir entendu sa version de la situation douteuse vécue, je lui répète la même histoire comme si elle venait de m’arriver. Et je lui demande : Qu’en penses-tu ? Ça te paraît normal ? La plupart du temps, la réponse est négative.
Comme tu pourras l’imaginer, il nous est souvent insupportable d’imaginer que d’autres personnes puissent traverser la même mésaventure. Pourquoi l’acceptons-nous alors pour nous-même ?
Chaque fois que tu as un doute sur la façon dont te traite quelqu’un, demande-toi comment tu réagirais si le même traitement était offert à la personne que tu aimes le plus au monde. Cela te donnera de bonnes indications sur l’état de ta relation.

 

T’ACCEPTER

Si ton empathie te joue des tours, elle t’offre aussi des relations de qualité et une très bonne compréhension de ton entourage. Une fois que tu commences à la doser et à l’appliquer lorsque cela est utile, tu ne pourras nier pas qu’elle est une excellente qualité.

 

 

Est-il vraiment possible d’améliorer notre rapport à l’hypersensibilité? Les problèmes causés par cette différence ne sont-ils pas permanents? Dans son livre Osez réussir, Carol S. Dweck explore les potentialités de l’effort. En savoir plus ci-dessous:

 

 

Cellules d’une survivante

La méditation s’instaure petit à petit comme un incontournable du bien-être. Cours foisonnants, applications et vidéos de plus en plus nombreuses, mais aussi études scientifiques soulignant les changements qu’elle provoque dans le cerveau témoignent de son importance. Sans compter les témoignages rayonnants qui animent de plus en plus nos conversations. Que lui vaut cet engouement ? Sylvie Staub, instructrice de pleine conscience à Lausanne, éclaire nos lanternes.

Les messages de la mort

Cette enseignante découvre la valeur précieuse de l’instant présent lors du long parcours médical qu’ont représenté ses quatre épisodes de cancer, dont elle sort vainqueur malgré les prédictions de ses médecins et la date limite qu’on lui avait donnée. Son livre, Cellules, je vous aime, conte le récit de sa guérison, mais aussi son processus d’acceptation vis-à-vis de la maladie.

Reprendre le pouvoir

« La méditation consiste à entraîner notre esprit à maintenir son attention sur un objet faisant partie de notre intériorité, ainsi qu’à s’en rendre compte dès lors qu’on réalise qu’on a été distrait pour la ramener sur cet élément » définit Sylvie Staub. Les pensées vagabondent naturellement et cet exercice permet d’en prendre conscience, afin de stabiliser notre attention et de décider où nous souhaitons la poser. L’instructrice souligne l’importance de la bienveillance vis-à-vis de nous-même dans cette pratique : lorsque le mental s’évade vers d’autres préoccupations, ce qui est normal, il suffit de le constater sans jugement, pour ensuite revenir à l’exercice.

Le début du changement

Cette pratique nous permet de retrouver le calme : réduction du stress1 et diminution des ruminations2 sont au rendez-vous. « En travaillant notre attention, nous prenons conscience de nos habitudes mentales, ce qui permet de sortir plus facilement des moments de distraction et des automatismes : nous réalisons que nous avons la possibilité d’agir différemment » explique Sylvie Staub. Plutôt que de subir nos pensées et nos émotions, nous les accueillons et leur offrons de l’espace. Tout mouvement intérieur nécessite d’être reçu pour continuer sa course ; en l’acceptant, nous lui permettons de se transformer ou de trouver une place au sein de notre vie tout en prenant soin de nous.

À l’aventure !

« La méditation se décline sous de nombreuses formes : les exercices informels peuvent être appliqués dans les activités quotidiennes, tandis que les exercices formels nécessitent que l’on se réserve un instant pour s’y consacrer entièrement » explique Sylvie. Voici un aperçu des pratiques que nous pouvons adopter dès aujourd’hui :

 

1. Apprécier l’impatience

Lors des moments d’attentes que nous avons l’impression de subir, tels que la file devant la caisse ou le chargement d’une application qui prend plus de temps que d’habitude, nous pouvons profiter de cet instant de vide pour sortir de la routine. « Il s’agit de revenir à l’intérieur de soi, de voir comment on se sent sur le moment et de se demander les émotions qui nous habitent » développe l’enseignante.

 

2. S’aménager des transitions

Il est possible de prendre des pauses pour observer son intérieur à de nombreux moments : avant d’entrer dans notre lieu de travail, ou en s’arrêtant pour souffler lorsque nous venons d’arriver dans une gare. Ces instants permettent de nous remettre à jour avec notre état émotionnel pour constater, sans jugement, l’humeur qui nous habite.

 

3. Revenir au corps

En faisant la vaisselle ou en prenant une douche, nous pouvons orienter notre attention vers les sensations que cela procure sur la peau. Nous pouvons également nous concentrer sur la caresse de l’air, le poids de notre corps sous nos pieds, ou nos perceptions visuelles lors d’une promenade. Les cinq sens peuvent servir de pilier pour entrer dans un exercice méditatif, à tout moment.

 

4. Conversation méditative

Lors de tout échange avec notre entourage, il est possible d’observer notre ressenti, de revenir à l’intérieur de soi tout en restant dans l’ouverture à l’autre et de se demander ce que cette communication éveille en nous. Cela permet une plus grande conscience de soi-même et, éventuellement, une meilleure authenticité dans la relation.

 

5. Le pouvoir de la respiration

Un exercice que nous pouvons essayer dans des activités quotidiennes, par exemple lors d’un trajet, mais également dans une pratique plus formelle. Il s’agit de porter notre attention à la respiration, en observant la façon dont elle traverse notre corps, soulève la poitrine ou le ventre, découvrir son rythme, le bruit qu’elle fait. La respiration est un puissant outil pour nous aider à faire une pause avant de réagir ou à accueillir les sensations et les émotions désagréables.

 

6. Le scan corporel

Il est recommandé d’essayer cette pratique lors d’un moment réservé à la méditation. Nous pouvons orienter notre attention sur différentes parties de notre corps, en commençant par exemple par les pieds, pour ensuite passer aux chevilles, aux genoux, aux cuisses, et ainsi de suite, en percevant à chaque fois les sensations présentes dans l’endroit observé.

 

Si cette liste non-exhaustive permet de découvrir quelques facettes de la méditation, n’oublions pas que les exercices peuvent se décliner de bien d’autres manières. Nous concentrer sur les sensations que procure un aliment, prendre le temps de cultiver de la compassion vis-à-vis de nous-même et du monde, éprouver de la gratitude en orientant notre attention vers des évènements qui nous remplissent de joie, mais encore… « Ce mécanisme existe déjà naturellement chez l’être humain, la méditation ne fait qu’amplifier ce fonctionnement du cerveau pour le bien-être des personnes qui pratiquent » souligne Sylvie Staub. Dès le moment où nous prenons conscience de nos sensations et leur portons notre attention, nous entraînons notre esprit et apprenons à nous comprendre, une véritable porte d’entrée vers plus de liberté ; des millénaires de cette pratique viennent confirmer l’importance de la célèbre phrase « Connais-toi toi-même ».

 

Sylvie Staub donne des cours de méditation à Lausanne : http://www.lapleineconscience.ch/

Son livre : Cellules, je vous aime

 

1 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK77489/
https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/1809754%20
https://www.academia.edu/download/55512605/1156-4.pdf

2 http://www.uclep.be/wp-content/uploads/pdf/Pub/Heeren_Mindfullness_2011.pdf

Au cœur de ta haine

La colère la plus déchirante peut, avec beaucoup d’efforts, être réorientée vers de la gratitude et de la compassion. Pour cela, il est nécessaire de la traverser, de l’observer et de la comprendre.

Une fois dans la solitude, ouvre-toi à cette colère, ressens-la intensément, intensifie-la, laisse-la crisper l’entier de tes muscles et faire trembler ton corps, crie, pleure. Cette émotion est là pour une bonne raison, accueille-la, offre lui l’espace et le temps dont elle a besoin.

La chasse aux trésors

Quel que soit l’évènement ayant provoqué cette émotion, les origines de cette colère se trouvent uniquement en toi. Les actes ou les paroles qui t’ont fait mal viennent toucher un point extrêmement sensible de ta personne, ce qui te permet de prendre conscience de tes blessures ou de tes cicatrices. En cela, tu peux déjà éprouver de la gratitude : sans cette colère, tu n’aurais pas réalisé que tu es fragile à cet endroit-là.

Tu as maintenant l’opportunité d’évoluer. Tu peux explorer ce que ce talon d’Achille dit sur toi, t’ouvrir à tes fêlures et les comprendre. Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur de toi ? Qu’est-ce que cet évènement vient toucher en toi ? C’est également l’occasion d’examiner en quoi ton propre comportement a contribué à engendrer cette situation qui te met en colère. Cela te permettra d’orienter tes futurs comportements vers des résultats correspondant à tes désirs.

Des limites constructives

Tu peux aussi ressentir de la compassion pour la personne qui t’a fait ressentir ces émotions. Elle avait forcément une raison d’agir de cette manière, que tu ignores peut-être, parce que certaines pièces du puzzle te manquent pour entrer dans son mode de pensée – une blessure profonde qui anime ses réactions, une valeur qui lui tient à cœur, un évènement qui lui est arrivé récemment ou dans un lointain passé, une expérience de vie marquante, ou tout simplement un aspect culturel qui t’échappe.

Il est possible qu’elle ait cherché à te faire du mal, ce qui n’arrive que dans les situations où elle était elle-même en souffrance. On ne cherche pas à blesser autrui lorsqu’on se sent bien. Cela peut te motiver à ouvrir ton cœur à la compassion. Dans tous les cas, il est possible de se mettre à sa place et d’accepter que là où elle se situait à ce moment précis, ce comportement était sa meilleure option.

Ressentir de la compassion envers quelqu’un ne signifie pas que tu la laisseras te blesser à nouveau à cet endroit. L’émotion que tu traverses te permet d’ajuster tes attentes. Ta représentation de la relation ne correspondait pas à la réalité. Tu peux donc réadapter tes exigences, ce qui signifiera parfois que tu couperas les ponts ; d’autres fois, que tu ne confieras pas d’éléments intimes à cette personne et que tu te contenteras d’échanges plus légers avec elle ; d’autres encore, que tu ne prendras pas au pied de la lettre chacune de ses promesses ; il peut y avoir plein d’autres adaptations.

Un dialogue constructif

Mais ne serait-ce pas plutôt à l’autre de changer ? Tu peux te changer, toi, tes réactions, tes attentes, tes blessures. Tu ne peux pas changer les autres, seuls eux le peuvent, s’ils le décident. Tu n’as pas le pouvoir de leur obliger à modifier leur comportement. Tu peux, cependant, exprimer tes besoins, en gardant en tête que la personne est libre d’accepter ou de refuser. Avant d’engager le dialogue, prends le temps de vérifier que tu es en mesure de t’adresser à l’autre avec bienveillance. Évalue aussi si ton partage sera utile à votre relation. Si c’est le cas, tu peux t’exprimer grâce à cette méthode de Communication Nonviolente de Marshall B. Rosenberg :

1. Lorsque tu [mentionner le comportement en question de manière précise et factuelle, sans jugement].
2. Je me sens [expliquer la conséquence du comportement sur TON ressenti en nommant l’émotion qu’il génère chez toi].
3. Du coup, j’aimerais bien que [proposer un comportement qui m’aiderait à me sentir mieux, tout en gardant à l’esprit que la personne a le droit de refuser].

Par exemple : Lorsque tu arrives avec vingt minutes de retard au restaurant, je ressens de la frustration car je n’ai pas tenu mon planning. Du coup, j’aimerais bien que tu me dises si tu as besoin que nous décalions nos rencontres pour que tu puisses arriver à l’heure.

Quel que soit le message que tu souhaites transmettre, veille à faire preuve d’écoute et de compréhension. Une conversation constructive peut également t’ouvrir les yeux sur un élément du problème auquel tu n’avais pas pensé, y compris une erreur de ta part. En offrant un accueil bienveillant à ce que l’autre souhaite partager avec toi, tu instaures un climat d’ouverture et de tolérance dans tes relations.

Vidéo de la semaine : sortir de la culpabilité

Lâcher prise: sortir du contrôle

Image : pixel2013

Le lâcher prise est une étape émotionnelle importante à franchir lorsque tu n’as aucune emprise sur les évènements. Il peut s’agir de l’attente de la décision d’une autre personne, d’une rupture, d’une maladie, d’un deuil, ou de toute autre situation dans laquelle tu te confrontes à ton impuissance.

Le premier pas dans cette direction est de constater que tu n’as pas le contrôle sur ce qui se passe, qu’il s’agisse du comportement de quelqu’un d’autre ou de la façon dont les difficultés peuvent émerger.

Le lâcher prise a également lieu lorsque, après avoir retourné ciel et terre pour résoudre un problème, tu te trouves à court d’idée ou de motivation et tu réalises que tu ne sais plus comment lutter.

Si tu ressens que tu as des difficultés à lâcher prise, c’est que tu as de la peine à accepter les choses telles qu’elles sont. Autrement dit, la situation génère chez toi des émotions désagréables que tu n’as pas envie ou que tu n’es pas en mesure d’accueillir.

Fuir la douleur

Ton ressenti peut t’effrayer pour plusieurs raisons. Écouter ton émotion peut remettre en question des principes qui étaient importants pour toi ou des valeurs sur lesquelles ta confiance reposait. Ce changement est trop inconfortable pour que tu lui offres sa place : il nécessite que tu détruises ton système de croyances qui t’avait été tant utile jusqu’ici et que tu en construises un différent, que tu ne connais pas encore. Ce mécanisme peut mener chacun et chacune d’entre nous dans une fuite en avant enrobée de déni, détournant notre attention des évidences qui pourraient déclencher une prise de conscience importante. Pourquoi éviter ainsi la réalité ? Parce que la désillusion est très douloureuse.

Confronter la peur

La méthode Tipi propose d’inverser le processus : là où notre réflexe inconscient consiste à nier l’émotion ou à s’en distraire, il s’agit d’orienter l’entier de notre attention vers l’émotion négative.

  1. Où ressens-tu cette émotion dans ton corps ? Cela peut être dans ton cou, dans le ventre, au niveau des épaules ou ailleurs – l’important est d’identifier l’endroit où elle se manifeste.
  2. Quelle sensation se manifeste ici ? S’agit-il d’une pression, d’une crispation, d’une impression de vide ?
  3. Concentre toute ton attention là-dessus et intensifie ce ressenti à cet endroit. Cela va devenir très désagréable, mais accroche-toi. Traverse cette douleur jusqu’au bout, elle te prendra 2-3 minutes de ton temps et te permettra d’avancer vers l’acceptation.

Cette méthode peut également s’appliquer d’un point de vue plus large : un évènement bouleversant nécessite parfois que tu prennes du temps pour ressentir la détresse qu’il éveille en toi.

Le pouvoir de l’attention

Pour pouvoir appliquer cette méthode, encore faut-il avoir conscience de l’émotion qui cherche à provoquer un changement en toi. Je te propose d’observer régulièrement ce qui se passe à l’intérieur de toi. La méditation peut t’y aider, mais si cela ne te convient pas, il est aussi possible de prendre un moment, chaque jour, pour prendre des notes de tes pensées, ou encore de t’offrir un moment de solitude pendant lequel tu peux te concentrer sur toi (par exemple, lors d’une marche). En prenant cette habitude, tu réussis à cibler les sensations désagréables plus rapidement, ce qui facilite leur résolution.

Lâcher prise, c’est parfois aussi accepter qu’on n’arrive pas à lâcher prise

Certaines situations sont trop douloureuses pour que tu sois en mesure de les digérer immédiatement. Cela est très subjectif : un évènement peut passer comme une lettre à la poste pour une personne et s’avérer extrêmement difficile pour une autre. Il est normal que tu prennes du temps à accepter des épreuves qui relèvent de l’insoutenable pour toi. Fais preuve d’indulgence avec toi-même et confie-toi au temps, qui saura te faire avancer jusqu’à l’étape où tu pourras t’ouvrir émotionnellement à ce qui t’es arrivé.

Si tu n’arrive pas à lâcher prise et que cela te cause trop de souffrance, cherche de l’aide auprès d’une personne qualifiée. Ton bien-être est primordial et il est important que tu ais le courage de prendre soin de toi.

Vidéo de la semaine : Se détacher du regard des autres

Au-delà de la liberté – Julien Borloz et Sophie Serex

Pourquoi aborder le parcours de deux indépendants sur un blog dédié à l’hypersensibilité et au développement personnel ? L’idée a émergé de l’entretien que j’ai eu avec Julien Borloz, qui vit désormais de ses accompagnements en coaching et en hypnose. En écoutant son récit, j’ai réalisé que ses quatre années de persévérance à toute épreuve ne l’avaient pas seulement permis de vivre de sa passion en indépendant, mais aussi et surtout d’adopter une force tranquille face aux aléas de la vie. Cet échange vient confirmer une conviction que plusieurs évènements ont peu à peu insufflé en moi : au-delà de ta culture générale, de ton parcours professionnel, de tes habitudes alimentaires, de tes sorties entre amis, des voyages que tu peux t’offrir, le bonheur réside avant tout dans l’état d’esprit que tu décides d’adopter.

 

Sophie Serex, fondatrice du studio de yoga Samadhi à Morges, partage ce point de vue : « Je pense que le fait de se responsabiliser pour nos propres actions, de se faire confiance, de connaître notre valeur et de continuer à progresser vers l’objectif que l’on s’est fixé, surtout quand cela devient dur, ce sont des qualités qui permettraient à toutes et tous d’être plus indépendants face à notre propre bonheur, peu importe notre statut professionnel. » Elle-même et Julien Borloz ont trouvé leur passion dans un parcours comprenant une carrière indépendante. Pour d’autres rêveurs accomplis, il s’agira d’un chemin différent, comme ce fut le cas de Cristofer Schenke qui, en février dernier, m’a raconté son parcours de musicien professionnel. Ceci dit, ces trois personnes qui se sont battues pour s’épanouir professionnellement partagent une mentalité très similaire, comprenant une persévérance et une motivation inébranlables. Comment trouver la force d’avancer malgré toute épreuve ? Quel que soit ton objectif, ces conseils peuvent t’être utiles !

 

1. Se fixer un but

« A mes yeux, l’entreprenariat c’est savoir ce que l’on veut, savoir que l’on peut l’obtenir, et tout faire pour y arriver » mentionne Sophie. Trois étapes qui nécessitent une certaine assurance, à commencer par la connaissance de son objectif professionnel. Comment déterminer le métier qui nous fera vibrer ? « Je pense qu’au fond de nous, on sait très bien ce qu’on veut faire, l’important est de se détacher du regard des autres pour se lancer. » explique Julien. À celles et ceux qui n’ont pas encore trouvé leur passion, il conseille de lister les valeurs qui les animent au quotidien pour s’orienter. Il s’agit ensuite d’essayer jusqu’à trouver sa voie !

Prioritiser ce qui te tient à cœur joue un rôle crucial dans ton estime de toi. Si les réactions de ton entourage t’effraient, il peut être intéressant de te poser les questions suivantes :

–          En quoi leur avis est-il important pour moi ?

–          Si personne ne connaissait mes choix, qu’est-ce que je déciderais ?

–          Qu’est-ce que j’en penserai le tout dernier jour de ma vie ?

 

2. Une source d’inspiration

Ton objectif t’offre une direction, ce qui est extrêmement motivant. Ceci dit, il est nécessaire « d’avoir suffisamment confiance en soi pour savoir que l’on peut y arriver malgré les coups durs, les doutes et les embûches » ajoute Sophie. Si ta volonté de fer peut t’aider en soi, Julien a trouvé un excellent moyen de renforcer sa conviction : « Un an après avoir lancé betterme.ch, un collègue qui vivait presque du coaching a découvert ce que je faisais et m’a beaucoup encouragé. Cela m’a permis d’avoir un exemple, de savoir que c’était possible ».

T’entourer de personnes qui ont atteint un objectif similaire au tien peut s’avérer extrêmement stimulant. Cela requiert également que tu te détournes de ton sentiment envieux pour cultiver de l’admiration et de la gratitude envers elles. Approche-les, manifeste-leur ta reconnaissance et pose-leur des questions ; elles sont littéralement expertes dans ton domaine, donc les mieux placées pour t’offrir des conseils utiles.

 

3. Apprécier le processus

« Lorsqu’on plante une graine, on attend des mois avant de récolter le résultat. L’indépendance, c’est la même chose ». Julien a passé une année à rédiger un article par semaine sur son blog avant que son tout premier client ne l’appelle. Son statut d’indépendant lui sera revenu entre les mains au bout de quatre années d’efforts ininterrompus. Que s’est-il passé lorsqu’il a atteint son objectif ? « Le moment où j’ai posé ma démission était riche en émotion, mais le lendemain était un jour comme les autres ».

Ton objectif n’est pas une fin en soi ; son aboutissement est de t’enthousiasmer au quotidien. Plutôt que de t’accrocher au résultat, apprécie le processus ! Le rêve d’indépendance de Sophie lui a permis de détacher ses actions des leurs effets : « C’est un moyen de retrouver notre pouvoir personnel et de savoir que l’on peut vraiment faire confiance à notre force intérieure, peu importe les circonstances extérieures, pour continuer de nous faire aller de l’avant. »

 

4. Faire preuve de réalisme

Ton ascension vers ce projet qui t’anime t’apportera de nombreuses découvertes, rencontres et t’apprendra énormément. Cependant, la ligne d’arrivée ne diminuera pas les difficultés qui font partie de ton quotidien et ne mettra pas fin à tes efforts. Au contraire ! « On pense qu’un indépendant est libre de faire ce qu’il veut parce qu’il n’a pas de patron – en réalité, mes 50 clients sont mes patrons. Deux tiers d’entre eux ont décidé de mettre leur accompagnement sur pause pendant le confinement, je n’ai d’autre choix que d’accepter cette réalité » ajoute Julien.

Loin de te faciliter la tâche, les grandes étapes de ta vie t’ouvriront de nouveaux défis et t’obligeront à faire preuve de créativité. Pour Sophie, le confinement « invite à la réflexion sur la diversification des moyens de gagner sa vie pour s’assurer que lorsqu’une rivière s’assèche, il nous reste des petits ruisseaux de secours qui continuent à nous approvisionner en eau pour justement éviter la sécheresse totale ». Autrement dit, atteindre ton objectif augmentera tes responsabilités et ta charge mentale dans les moments difficiles. Ta passion pour ce rêve est le moteur qui te permet de garder le cap, avant et après qu’il soit réalisé.

 

Les bonnes questions

Sophie propose d’ouvrir de nouvelles perspectives en cette période troublée : « Je suis une grande amatrice de tourner le négatif en positif et j’aimerais terminer par un petit questionnement tourné au lectorat sur ce que cette crise pourrait vous apporter de positif. Sur un niveau personnel premièrement : avec quelle nouvelle compréhension de vous, votre fonctionnement, vos peurs et limitations mais aussi vos qualités qui vous permettent de rebondir de façon créative ressortez-vous ? Puis sur un plan professionnel, comment cette situation a-t-elle fait évoluer votre relation à votre travail, son importance pour vous et pour le monde ? Qu’est-ce que ce temps au ralenti vous a permis de faire qui vous a rempli de satisfaction ? »

Un optimisme immuable, c’est sûrement la qualité qui te permettra non seulement de mener tes projets, mais aussi de cultiver une vie heureuse jour après jour.

 

Liens

Julien Borloz : https://www.betterme.ch/

Sophie Serex : https://www.samadhiyoga.ch/

Mettre fin aux ruminations

 

 

Peur de perdre ton travail, colère envers l’absurdité de cette crise, anxiété face à l’incertitude qui accompagne le déconfinement, ou encore tristesse vis-à-vis des évènements qui sont annulés… Les ruminations t’empêchent de dormir1 et entretiennent un état émotionnel désagréable et inutile2. Comment faire face à tes inquiétudes de manière efficace ?

 

Cet article te présente six étapes qui te guident vers une solution en accord avec tes valeurs, tes besoins et tes capacités. Il est recommandé d’avoir à ta disposition un stylo, un cahier et du temps. Tu peux aussi débuter ta réflexion sur papier, puis laisser mûrir tes idées pendant quelques jours, ou encore les nourrir avec les suggestions de tes proches. L’important est que tu gardes une trace écrite de tes pensées.

 

1. ÉTAT DES LIEUX. Fais un résumé de la situation qui te tracasse. Il est prouvé3 qu’écrire au sujet de tes problèmes réduit ton stress face aux prochaines situations anxiogènes. Nous ressentons parfois un malaise sans être capable d’identifier précisément sa source ; cette démarche te permet d’explorer le problème et de comprendre l’origine de ton émotion.

Exemple : Je ressens une grande démotivation depuis le déconfinement. J’ai l’impression que le monde reprend sans moi, car je dois continuer le télétravail. Ma vie professionnelle ne m’offre pas encore de sorties ou de rencontres quotidiennes, et ma vie sociale est devenue très restreinte. J’ai aussi peur de ne pas être à la hauteur le jour où il faudra reprendre un rythme normal.

 

Une fois que tu as une bonne vision d’ensemble de la situation, désigne un moment en particulier où l’élément qui te dérange se produit. Il peut en avoir plusieurs, bien sûr ; ici, tu peux en choisir un qui illustre le mieux ton problème.

Exemple : Lorsque mon réveil sonne, j’ai envie de rester au lit – se lever tôt n’est pas important, je peux aussi terminer mes heures de travail plus tard le soir. Lorsque je me réveille à nouveau, je m’en veux d’avoir perdu du temps je me sens inutile. La motivation descend et j’ai de plus en plus de peine à me lever. Lorsque, finalement, je me décide et démarre, j’ai l’impression que j’ai déjà gâché une partie de ma journée et je ressens de la frustration. En plus, le soir, je suis moins efficace que le matin, et le travail que je réalise à ce moment-là perd en qualité.

 

2. BAGUETTE MAGIQUE. Maintenant que tu as précisément désigné la situation qui te tracasse, imaginons que tu as le super-pouvoir de modifier le déroulement de cet évènement. Comment aimerais-tu que ça se passe, idéalement ? Cela correspond à la première étape de la méthode de Walt Disney pour gérer un problème, celle du rêveur. Il s’agit de recréer la même situation avec une meilleur fin !
Une seule contrainte : tu peux modifier uniquement tes propres émotions, tes propres pensées et ton propre comportement. Qui aimerais-tu être pendant ce moment ?Exemple : Si j’avais une baguette magique, je me lèverais tous les matins avec énormément de motivation, une vision claire de ma journée, une division du temps précise entre les heures de travail et les moments de détente, et une rencontre virtuelle quotidienne avec des proches pour entretenir un lien. Je me réjouirais de démarrer et j’aurais envie d’avancer dans mes projets..
3. PLAN. Tu as conscience du problème actuel et tu sais quel résultat tu aimerais atteindre. Quelles stratégies pourrais-tu adopter pour y arriver ? Walt Disney désigne cette démarche comme étant celle du réaliste, qui considère la situation de manière pragmatique. Plusieurs idées peuvent te venir à l’esprit, note-les toutes, sans aucune exception. Les éléments les plus absurdes ont aussi leur place dans tes notes ! Ne pose absolument aucun filtre, aucune limite, c’est le moment de laisser exploser ta créativité.

Exemple : Pour atteindre cette motivation, je peux… aller me coucher plus tôt / faire un plan de la journée suivante avant d’aller dormir / mettre le réveil un quart d’heure plus tôt pour avoir le temps de me réveiller avant de me lever / m’offrir une célébration à la fin de mes heures de travail (appeler une personne qui m’est chère – me préparer un bon petit plat – aller marcher – regarder un film ou lire un livre) / aller courir avant de prendre le petit déjeuner / diminuer les aliments sucrés qui, une fois dans mon organisme, jouent avec mon moral / écouter de la musique en travaillant / …

 

4. SÉLECTION. Entrons maintenant dans l’étape du critique de la méthode de Walt Disney. Parmi toutes les options que tu as énumérées, laquelle te semble la plus utile, la plus réalisable, la plus efficace ? Bien sûr, il peut y en avoir plusieurs. L’important est que tu sélectionne celles pour lesquelles tu ressens l’envie et la motivation de les mettre en place. Bien sûr, il faut aussi qu’elles fassent partie de ton champ des possibles.

Exemple : La méthode la plus efficace me paraît celle d’écrire un plan des activités du lendemain avant d’aller me coucher. Cela me donne déjà une vision de ma journée et me permet de m’endormir en ayant des projets, des idées, et en ressentant que le lendemain sera utile.

 

5. OBSTACLE. C’est l’heure de faire preuve de pessimisme. Qu’est-ce qui pourrait t’empêcher de mettre en œuvre ton plan, te freiner, ou créer des obstacles dans ta démarche ? Imagine tous les scénarios problématiques imaginables.
Comment feras-tu s’il l’un de ces problèmes se pose sur ton chemin ? Comment vas-tu les contourner, les combattre, les solutionner ? Un esprit averti en vaut deux.Exemple : Je risque de faire une liste de choses à faire trop longues, ce qui peut, au lieu de me motiver, me mettre une trop grande pression et m’empêcher de trouver de l’enthousiasme au réveil. Pour éviter cela, je me mets une limite à maximum 15 éléments par jour.
Je risque de ressentir de la frustration si je n’ai pas réussi à faire toutes les activités à la fin de la journée. Afin d’éviter de m’en vouloir, je m’autorise à reporter 2 éléments par jour au lendemain. Comme ça, si un imprévu m’empêche d’avancer, je sais que j’ai cette marge de manœuvre.  
6. RENDEZ-VOUS. Tu sais comment tu dois t’y prendre, mais cela n’a aucune utilité si tu ne mets pas ton travail en pratique. Quand vas-tu passer à l’action ? Choisis le jour, l’heure, le lieu. N’oublie pas de choisir une personne de ton entourage qui te servira d’alliée. Tu auras expliqué ton plan et indiqué ton horaire, il te faudra ensuite lui envoyer un message une fois que tu auras agi. C’est tellement plus motivant d’agir lorsqu’on sait que quelqu’un compte sur nous !

Exemple : Ce soir, à 21h, je crée ma liste de choses à faire pour demain. Je l’ai promis à une connaissance et je lui enverrai une photo de mon planning une fois qu’il sera terminé. Si je ne l’ai pas fait d’ici 21h30, elle m’appelle !

 

Cette démarche te permet de trouver une solution et de passer à l’action. Si tu as envie de t’y mettre, tu trouves ici un document qui te guide à travers ces différentes étapes.

Tous les problèmes n’ont pas forcément une solution : on s’intéresse ici aux situations sur lesquelles tu as le pouvoir d’agir. Si tu ressens de l’anxiété face à un évènement qui est hors de ton contrôle, tu peux trouver d’autres clefs pour te guider ici.

Belle suite à toi !


1 « Presently, empirical evidence indicates that trait worriers are significantly more likely to experience sleep disturbance and that both experimentally induced and naturally occurring worry can impair subsequent sleep onset and maintenance. »
PILLAI, Vivek et DRAKE, Christopher L. Sleep and repetitive thought: the role of rumination and worry in sleep disturbance. In : Sleep and affect. Academic Press, 2015. p. 218.

2 « [L]es patients avec ruminations pensent ou croient qu’ils vont en tirer un bénéfice direct sur la connaissance qu’ils ont d’eux même et leurs problèmes, alors qu’en pratique leur efficience à trouver des solutions reste faible »
MOUCHABAC, S. Les ruminations idéatives dépressives. L’Encéphale, 2012, vol. 38, p. 30.

3 « [W]riting about past failures reduce[s] one’s physiological stress response to a new psychosocial stressor. »
DIMENICHI, Brynne C., LEMPERT, Karolina M., BEJJANI, Christina, et al. Writing about past failures attenuates cortisol responses and sustained attention deficits following psychosocial stress. Frontiers in behavioral neuroscience, 2018, vol. 12, p. 7.

 

 

 

Retour aux sources à travers le yoga

L’époque du coronavirus t’invite à rester dans ton cocon, ce qui requiert un certain nombre d’aménagements dans ton quotidien. Peur de l’ennui ? C’est là une excellente opportunité de découvrir le yoga ou d’approfondir ta pratique.

Plus qu’une mode, cette discipline devient un véritable style de vie – célébrités revendiquant ses bienfaits, études scientifiques confirmant son utilité, témoignages ravis de ton entourage : tout semble indiquer que ce sport peut amener des changements significatifs dans ton quotidien.

Découvrir les bénéfices du yoga

Ceci dit, ton enthousiasme peut rapidement donner place à un certain embarras face à l’étendue de l’offre qui défile sous tes yeux. Cours de Hatha, Vinyasa, Iyengar, Kundalini, Yin et autres termes inconnus te rendent perplexe. Par où commencer ? Clélia, Christel, Priscilla et Sophie, qui enseignent différentes formes de yoga, te présentent leurs pratiques pour t’orienter dans cette découverte.

  • Hatha

« Le Hatha yoga est considéré comme la forme de yoga la plus traditionnelle car elle comprend des postures, des exercices de respiration et des techniques de purification physique » explique Sophie, fondatrice du studio Samadhi Yoga à Morges. Les postures sont adoptées pendant une longue durée, explorant en profondeur ses effets sur ton corps, ton souffle et ton esprit. Cette pratique de l’effort dans la lenteur permet de te préparer à l’exercice de la méditation.

Séance de Hatha en vidéo

 

  • Vinyasa

Si tu as besoin de dynamisme, le Vinyasa enchaîne des postures en travaillant avec la respiration. « Il s’agit d’une séquence fluide synchronisant souffle et mouvement » explique Clélia. Sa passion pour la danse et le yoga s’unissent dans une approche mêlant rythme et contemplation. L’enchaînement n’est pas préfédini, ses variations cadencées engendrent une méditation dans le mouvement. Tu y découvres le potentiel de ton corps en entraînant force musculaire, souplesse et endurance.

Séance de Vinyasa en vidéo

 

  • Yoga Prénatal

Christel harmonise les bénéfices du yoga dans une approche centrée sur l’attente de ton heureux évènement. « Le Yoga Prénatal offre une pratique physique adaptée aux trimestres » explique l’enseignante. Ses exercices visent à faciliter l’ouverture des hanches, soulager le bas du dos et créer de l’espace au niveau du buste. Tu y travailles non seulement le souffle et le périnée, mais tu te prépares aussi mentalement à l’accouchement avec un groupe de femmes qui traverse une expérience similaire.

Séance de Yoga Prénatal en vidéo

 

  • Kundalini

Cette discipline combine « des exercices physiques, des pratiques respiratoires, des danses des mains et le chant de mantras pour entrer en méditation » explique Priscilla, co-fondatrice du Studio Nomad. En sanskrit, le terme « Kundalini » évoque un serpent enroulé sur lui-même. Il symbolise une énergie latente que tu peux réveiller pour activer tes chakras et te connecter à ton toi profond. Un merveilleux moyen de t’ancrer dans l’instant présent à travers une approche ouverte et bienveillante.

Séance de Kundalini en vidéo

 

  • Iyengar

« C’est une pratique centrée sur la rigueur, l’alignement et la précision » explique Christel. L’Iyengar suit des séquences spécifiques, travaillant différentes parties du corps tour à tour. Des sangles, des briques, des couvertures, des chaises et des cordes peuvent adapter les postures à tes capacités physiques. Cette discipline est un excellent moyen de se remettre au sport après une blessure ou une opération : B. K. S. Iyengar avait lui-même des problèmes de santé lorsqu’il a fondé cette approche.

Séance d’Iyengar en vidéo

 

  • Yin Yoga

Si tu as besoin de te détendre, cette pratique permet de lâcher les tensions profondes et les crispations émotionnelles retenues dans le corps. Elle fait appel à des postures assises ou couchées, tenues pendant plusieurs minutes. « Le Yin Yoga se concentre sur l’étirement des tissus conjonctifs, fascia, articulations et muscles ; lent, passif et efficace, il convient à tous les âges et tous les niveaux » ajoute Clélia. À travers la stimulation des méridiens, cette discipline te permet de retrouver le calme.

Séance de Yin Yoga en vidéo

 

  • Yoga Thérapeutique

Bien qu’adaptée à toute personne cherchant à diminuer le stress du quotidien, cette approche peut t’accompagner en parallèle d’une maladie ou d’un lourd traitement. « Elle combine des moments de profonde méditation avec des exercices de respiration et des mouvements de yoga en douceur » précise Priscilla. Le yoga thérapeutique te permet de découvrir et d’observer les frontières de ton corps, d’explorer de nouvelles sensations, d’assouplir ton corps et ton esprit.

Séance de yoga Thérapeutique en vidéo

 

Il existe de nombreuses autres approches : l’AcroYoga qui se pratique à deux, le Bikram pratiqué dans des salles chauffées à 40°C, le Nidra explorant un état entre l’éveil et le sommeil, mais encore… Quoi qu’il en soit, tes premiers pas dans le monde du yoga gagnent à être accompagnés par les bonnes questions. Qu’est-ce que tu cherches à travers cette discipline ?

Une fois que tu en sais plus sur tes besoins, les enseignantes sont unanimes : le meilleur moyen de trouver chaussure à ton pied est d’essayer. Fais preuve de curiosité, autorise-toi à te lancer, changer, évoluer, prête attention à ton ressenti. Il est important que tu te sentes à l’aise vis-à-vis de la personne qui t’accompagne dans ta pratique, virtuellement ou en personne. Ambiance calme, environnement sérieuse ou atmosphère divertissante : à toi de voir ce qui te nourrit le plus. Cette heure que tu t’offres doit avant tout être un plaisir !

Je te souhaite une excellente découverte.

 

Liens

Christel : https://www.petityogalab.com/

Clélia : https://www.yogaflowclelia.com/

Priscilla : https://www.lestudionomad.com/

Sophie : http://samadhiyoga.ch/

 

L’Acroyoga se pratique à deux.

L’appel de l’alto

Sous la pression de l’archet, une corde entonne le récit d’un rêve. La première note s’installe doucement dans l’air, enveloppant l’atmosphère de ses vibrations. Le chant de l’alto nous héberge au plus profond de son être. Les doigts de Cristofer Schencke valsent gracieusement sur le sillet, oscillent lors d’un vibrato, donnent peu à peu vie à la première Suite de Max Reger.

« J’ai décidé de devenir musicien à 16 ans ». L’altiste quitte alors Valdivia pour étudier à Santiago de Chile, à plus de 800 kilomètres de sa ville natale. Son jeune âge ne lui permettant pas de travailler, il joue dans la rue tous les jours afin de financer ses études et son logement.

L’isolement, la solitude et les difficultés de ce mode de vie forgent tant bien que mal le jeune musicien. À plusieurs reprises, il se rend à la station de bus, toutes ses affaires sur lui, avec la ferme intention de retourner chez ses parents. « J’attendais l’heure du départ devant le bus, puis mon orgueil reprenait le dessus : je regardais le bus disparaître à l’horizon, je retournais à l’hôtel et j’y pleurais toutes larmes de mon corps. »

Les années passent, les heures de travail acharné se succèdent, les auditions défilent. La ville de Santiago s’intéresse peu à peu aux talents de Cristofer, qui joue dans différents ensembles. Vient ensuite le jour où l’Orchestre Symphonique National du Chili l’engage comme remplaçant ; une fois, une autre, puis de plus en plus souvent.

La stabilité le motive à aller plus loin. Il obtient une bourse pour étudier à Berlin et s’y rend sans connaître la langue. « Toutes les difficultés que j’ai vécues à Santiago se sont manifestées de manière plus intense en Allemagne. J’ai passé deux mois dans cette ville sans pouvoir parler à personne. » Les expériences de ses 16 ans s’avèrent salvatrices, lui conférant l’expérience nécessaire pour mener à bien ce voyage.

En 2017, Cristofer obtient un poste permanent à l’Orchestre Symphonique National du Chili. L’artiste exulte. Gratitude, fierté, euphorie. Son rêve réalisé, ses accomplissements célébrés, le musicien insiste sur le rôle de son intuition. « J’ai suivi très tôt la voix qui me disait ce que je devais faire de ma vie, ce qui m’a permis d’arriver plus loin que ce que j’avais imaginé. Deux semaines après avoir reçu cette nouvelle, j’ai recommencé à me poser des questions. »

Le musicien s’est créé de nouveaux buts, évoquant de nombreux voyages. Aujourd’hui en séjour à Berlin, Cristofer parle de son parcours avec beaucoup de reconnaissance. Bien plus que la finalité de ses objectifs, son amour pour le processus qui l’y mène lui permet de vivre un rêve éveillé.

Bajo la presión del arco, una cuerda entona el relato de un sueño. La primera nota se instala suavemente en el aire, envolviendo la atmósfera con sus vibraciones. El canto de la viola nos alberga en lo más profundo de su ser. Los dedos de Cristofer Schencke valsean delicadamente en la cejilla, oscilan durante un vibrato, dándole vida a la Suite 1 de Max Reger.

“Decidí ser músico a los 16 años”. En este momento, el violista deja Valdivia para estudiar en Santiago de Chile, a más de 800 kilómetros de su ciudad natal. Puesto que su edad temprana no le permite trabajar, toca en la calle para financiar los estudios y su vivir.

El aislamiento, la soledad y las dificultades de éste estilo de vida forjan el joven músico a duras penas. En ocasiones acudió a la estación de buses, tomando todas sus cosas, con la firma intención de volver a la casa de sus padres. “Esperaba la hora de ida delante del bus, y luego el orgullo vencía: miraba el bus desaparecer en el horizonte, volvía al hostal y lloraba todas sus lagrimas.”

Los años pasan, las horas de trabajo incansable se suceden, las audiciones desfilan. La ciudad de Santiago se interesa poco a poco por los talentos del Cristofer. Llega finalmente el día en el que la Orquesta Sinfónica Nacional de Chile lo contrata como músico extra; una vez, luego otra; y con más frecuencia.

La estabilidad le motiva a seguir adelante. Obtiene una beca para estudiar en Berlín, en donde el va aún sin conocer el idioma. “Todas las dificultades que viví en Santiago fueron peor aún en Alemania. Pasé dos meses sin poder hablar a nadie.” Las experiencias de sus 16 años se revelan salvadoras, conferándole la experiencia necesaria para llevar a cabo este viaje.

En 2017, Cristofer obtiene un puesto permanente en la Orquesta Sinfónica Nacional de Chile. El artista exulta. Gratitud, orgullo, euforia. Su sueño cumplido, su éxito celebrado, el músico insiste en el rol de su intuición. “Tuve la suerte de seguir muy temprano la semilla que me decía lo que tenía que hacer con mi vida, lo que me permitió llegar más allá de lo que me había imaginado. Dos semanas después de haber recibido esta noticia, volví a hacerme preguntas.”

El músico se creó nuevas metas, evocando muchos viajes. Ahora en su estancia en Berlín, Cristofer habla de su recorrido con mucha gratitud. Mucho más que la finalidad de sus viajes, su amor por el proceso que le lleva allá, le permite vivir un sueño sin esta vez estar dormido…

Une bouchée de bonheur

Photo : Suju

Comment l’alimentation influence-t-elle notre état émotionnel ? Dr. Sylviane Picasso, nutritionniste – nutrithérapeute, explique le lien entre nutriments et sentiments.

Sous mes coups de couteau, le pot de Nutella subit malgré lui le tragique destin qui lui est réservé : combler le sentiment d’abandon provoqué par la violente dispute de ce matin. De bouchée en bouchée, de tartine en tartine, un sentiment de réconfort s’installe gentiment en moi. Le temps se dilue, l’émotion s’apaise… cliché, mais vrai. D’où est-ce que cet aliment tire son pouvoir ?

Un plaisir inhérent à la nutrition

« La consommation de chocolat augmente la synthèse d’endorphines, hormones provoquant un sentiment de bien-être » explique la nutrithérapeute. Ses bénéfices ne se réduisent pas aux moments de déprimes solitaires : à Bournemouth, dans le sud-ouest de l’Angleterre, plusieurs boîtes de nuit distribuent des barres de chocolat à la sortie afin de réduire les violences nocturnes.

L’alimentation répond à des nécessités physiologiques, mais elle est aussi un puissant régulateur émotionnel. « Manger, c’est nourrir à la fois son corps et son esprit » définit Sylviane Picasso. Réciproquement, les émotions suscitent certains comportements alimentaires. Un état de tristesse, de colère ou d’anxiété pousse naturellement vers des aliments réconfortants, appelés « aliments doudous » ou « madeleines de Proust » : riches en sucres, ces derniers ramènent à un souvenir ou un sentiment particulier.

Notre attrait initial pour ces nutriments caloriques est issu du besoin de nos ancêtres de faire des réserves, ce qui s’avère utile dans un environnement où l’horaire du prochain repas est incertain. « Consommer ces aliments pose problème uniquement lorsque cela génère des sentiments de honte, souvent causés par les restrictions des régimes » ajoute Sylviane Picasso. La culpabilité que génèrent les injonctions alimentaires et le contrôle mental qui en découle déséquilibrent le comportement alimentaire en interférant avec l’aspect physiologique et émotionnel de l’alimentation.

Bien-être hormonal

L’impact de l’alimentation sur l’état émotionnel s’observe dès le plus jeune âge, lorsqu’une tétée vient apaiser les pleurs du poupon : « la nourriture répond aussi à une recherche de bien-être et de lien social » souligne la nutritionniste. Les aliments provoquent des émotions agréables en stimulant la sécrétion de certaines hormones, comme la dopamine, responsable du plaisir, de l’action et de la vigilance. Étant donné qu’elle est principalement sécrétée le matin, il peut être utile d’encourager sa production en mangeant un petit-déjeuner protéiné, accompagné d’oléagineux (amandes et noix), tout en évitant les aliments sucrés.

Plus tard dans la journée, entre 16 et 17 heures, le corps sécrète de la sérotonine, encourageant la bonne humeur et permettant le contrôle des pulsions. Il est recommandé d’éviter les protéines animales le soir pour s’alimenter de légumineuses et de céréales complètes. Cela favorise la sécrétion de cette hormone, qui, quelques heures plus tard, pourra donner naissance à la mélatonine, responsable du sommeil. Une nuit reposante contribue également à améliorer la production de la sérotonine, engendrant un cercle vertueux.

Les oléagineux et les protéines du petit-déjeuner, les légumineuses et les céréales complètes consommées le soir influencent également la sécrétion de l’hormone nommée gaba, qui ralentit le cœur, calme le système nerveux et provoque un sentiment d’apaisement ; un avantage de plus à s’orienter vers ces aliments. Pour favoriser la production de ces hormones du bonheur, la nutritionniste recommande également la consommation de chocolat, d’œufs, de viande et de poisson gras nourris de façon traditionnelle.

Une alimentation dans l’instant présent

Les émotions sont également influencées par l’état de l’écosystème intestinal, aujourd’hui reconnu comme le deuxième cerveau : regroupant toutes les bactéries de l’intestin, il peut sécréter chacune des hormones responsables du bien-être. Bien nourrir son intestin consiste à adopter une alimentation riche en végétaux et à éviter les produits transformés et les pesticides dans son assiette ; une raison de plus de s’orienter vers des produits issus de l’agriculture biologique.

L’alimentation a donc une influence sur les émotions, mais d’autres facteurs entrent en jeux : une exposition au soleil provoque aussi la sécrétion de la dopamine, le rire et le sport favorisent l’endorphine, se baigner en fin de journée ou se faire masser augmente le taux de sérotonine, mais encore… « Faites un câlin à une personne qui a un trouble alimentaire vingt secondes avant son repas, elle produira alors de l’ocytocine, hormone de l’attachement, et elle mangera moins » mentionne Sylviane Picasso.

Que faut-il retenir au sujet de ces hormones du bonheur ? « Quel que soit le régulateur émotionnel, qu’il s’agisse d’alimentation, de méditation ou de techniques respiratoires, le plus important est d’être épicurien. Il ne s’agit pas, comme on le croit, de manger énormément, mais de savoir tirer un maximum de plaisir de chaque bouchée » explique Sylviane Picasso. Dans Manger en pleine conscience, Dr. Jan Chozen Bay propose également d’observer l’effet de l’alimentation sur nos sens. Observer, sentir, toucher, prêter attention au bruit provoqué par le croquement, et bien sûr examiner chacune des saveurs. Un exercice requérant beaucoup de concentration, qui permet d’apprécier l’alimentation dans toutes ses dimensions.

Au-delà des résolutions

Image: StockSnap

L’épreuve des repas copieux et des cadeaux parfaits achevée, ton corps se remet tant bien que mal de cette première manche. Ton mental se prépare gentiment à passer le cap de la nouvelle année, avec son lot de questions organisationnelles – comment passer cette soirée obligatoirement mythique ? – et un défi de taille pointant son nez : les résolutions.

Tu gardes un vague souvenir des anciennes, peut-être les as-tu notées quelque part. La plupart du temps, il ne fait pas bon comparer la situation actuelle à tes désirs de l’année passée – faire du sport régulièrement ou adopter une alimentation saine et équilibrée – les bruits émis par ton estomac traumatisé te ramènent cruellement à la réalité. L’occasion de prendre d’autres résolutions ? Non ! Le moment est venu d’arrêter de flageller ton estime et ta confiance avec des buts inatteignables : cette année, ne prends pas de résolutions, fixe-toi des objectifs.

Mais où est la différence ? questionne ton haussement de sourcil à la lecture de ces lignes. Alors que la résolution se limite à de bonnes intentions difficilement applicables, un objectif bien défini te motive à te dépasser. Rien de mieux, pour être efficace, que les bons vieux moyens mnémotechniques : cette année, soyons SMART !

S comme spécifique et M comme mesurable : « manger sainement » ou « adopter une alimentation équilibrée » peut motiver de nouvelles habitudes de consommation un certain temps, mais risque de passer à la trappe dès que ta vie reprendra un rythme soutenu. Et pour cause : c’est très flou. Comment sauras-tu que tu as atteint ton objectif ? Autrement dit, que signifie « manger sainement » pour toi ? Il peut s’agir de diminuer ta consommation de viande à une fois par semaine, d’augmenter le nombre de fruits et légumes à trois par jour, ou encore de renoncer aux fast foods – chaque personne aura une réponse différente. Fixe-toi un but précis, cela te motivera d’autant plus et te permettra d’affirmer avec confiance que tu l’as atteint.

A comme approprié : cet objectif correspond-il à tes valeurs ? Si faire de nouvelles rencontres te tient particulièrement à cœur, l’idée de sortir danser tous les week-ends alors que tu es plutôt du genre introverti risque d’entrer en contradiction avec ta nature profonde. Ton objectif doit te faire vibrer, être aligné avec tes aspirations. Si ce n’est pas le cas, pas de panique : reviens à la première étape et trouve un critère de mesure qui te correspond davantage. Par exemple, rentrer dans une association dédiée à l’un de tes centres d’intérêts te sera plus utile. Tu y rencontreras des gens avec qui tu partages déjà une passion, ce qui facilitera le contact.

R comme réaliste : prends le temps d’examiner ton objectif à froid. Faire du sport quatre fois par semaines en plus d’un travail à plein temps, de ta relation amoureuse et de tes deux associations ? Tu as le mérite de l’ambition, mais ton enthousiasme débordant peut encore mieux te servir : engage-le dans une réflexion qui te permet de définir un équilibre à long terme. Si tu mets la barre un peu moins haut, tu augmentes tes probabilités d’atteindre ton objectif, ce qui améliore aussi ton estime et ta confiance au fil de l’année.

« La différence entre un rêve et un projet, c’est une date » disait Walt Disney. Ce qui nous amène au dernier point : T comme le temps. Envie de faire plus de sorties dans la nature ? « Organiser une randonnée/des raquettes une fois par semaine » est un très bel objectif, que tu ne réaliseras pas forcément dès le mois de janvier. Et c’est normal : cela prend du temps d’adopter de nouvelles habitudes. Tu commenceras peut-être par une promenade par mois, ce qui est déjà un progrès. Quel délai fixes-tu pour adopter la fréquence hebdomadaire ? Cela peut correspondre à ton anniversaire, à tes prochaines vacances ou à la fin du mois de septembre – à toi de mesurer ce qui te paraît jouable.

En pensant SMART, tu augmentes les probabilités de réaliser tes désirs, ce qui te donne également plus de motivation pour te fixer d’autres buts et les atteindre. En somme, un excellent moyen de bien commencer l’année. J’en profite donc pour te souhaiter une année 2020 remplie d’objectifs motivants et réalisables !

Quels sont tes objectifs pour 2020 ?