Au-delà de la liberté – Julien Borloz et Sophie Serex

Pourquoi aborder le parcours de deux indépendants sur un blog dédié à l’hypersensibilité et au développement personnel ? L’idée a émergé de l’entretien que j’ai eu avec Julien Borloz, qui vit désormais de ses accompagnements en coaching et en hypnose. En écoutant son récit, j’ai réalisé que ses quatre années de persévérance à toute épreuve ne l’avaient pas seulement permis de vivre de sa passion en indépendant, mais aussi et surtout d’adopter une force tranquille face aux aléas de la vie. Cet échange vient confirmer une conviction que plusieurs évènements ont peu à peu insufflé en moi : au-delà de ta culture générale, de ton parcours professionnel, de tes habitudes alimentaires, de tes sorties entre amis, des voyages que tu peux t’offrir, le bonheur réside avant tout dans l’état d’esprit que tu décides d’adopter.

 

Sophie Serex, fondatrice du studio de yoga Samadhi à Morges, partage ce point de vue : « Je pense que le fait de se responsabiliser pour nos propres actions, de se faire confiance, de connaître notre valeur et de continuer à progresser vers l’objectif que l’on s’est fixé, surtout quand cela devient dur, ce sont des qualités qui permettraient à toutes et tous d’être plus indépendants face à notre propre bonheur, peu importe notre statut professionnel. » Elle-même et Julien Borloz ont trouvé leur passion dans un parcours comprenant une carrière indépendante. Pour d’autres rêveurs accomplis, il s’agira d’un chemin différent, comme ce fut le cas de Cristofer Schenke qui, en février dernier, m’a raconté son parcours de musicien professionnel. Ceci dit, ces trois personnes qui se sont battues pour s’épanouir professionnellement partagent une mentalité très similaire, comprenant une persévérance et une motivation inébranlables. Comment trouver la force d’avancer malgré toute épreuve ? Quel que soit ton objectif, ces conseils peuvent t’être utiles !

 

1. Se fixer un but

« A mes yeux, l’entreprenariat c’est savoir ce que l’on veut, savoir que l’on peut l’obtenir, et tout faire pour y arriver » mentionne Sophie. Trois étapes qui nécessitent une certaine assurance, à commencer par la connaissance de son objectif professionnel. Comment déterminer le métier qui nous fera vibrer ? « Je pense qu’au fond de nous, on sait très bien ce qu’on veut faire, l’important est de se détacher du regard des autres pour se lancer. » explique Julien. À celles et ceux qui n’ont pas encore trouvé leur passion, il conseille de lister les valeurs qui les animent au quotidien pour s’orienter. Il s’agit ensuite d’essayer jusqu’à trouver sa voie !

Prioritiser ce qui te tient à cœur joue un rôle crucial dans ton estime de toi. Si les réactions de ton entourage t’effraient, il peut être intéressant de te poser les questions suivantes :

–          En quoi leur avis est-il important pour moi ?

–          Si personne ne connaissait mes choix, qu’est-ce que je déciderais ?

–          Qu’est-ce que j’en penserai le tout dernier jour de ma vie ?

 

2. Une source d’inspiration

Ton objectif t’offre une direction, ce qui est extrêmement motivant. Ceci dit, il est nécessaire « d’avoir suffisamment confiance en soi pour savoir que l’on peut y arriver malgré les coups durs, les doutes et les embûches » ajoute Sophie. Si ta volonté de fer peut t’aider en soi, Julien a trouvé un excellent moyen de renforcer sa conviction : « Un an après avoir lancé betterme.ch, un collègue qui vivait presque du coaching a découvert ce que je faisais et m’a beaucoup encouragé. Cela m’a permis d’avoir un exemple, de savoir que c’était possible ».

T’entourer de personnes qui ont atteint un objectif similaire au tien peut s’avérer extrêmement stimulant. Cela requiert également que tu te détournes de ton sentiment envieux pour cultiver de l’admiration et de la gratitude envers elles. Approche-les, manifeste-leur ta reconnaissance et pose-leur des questions ; elles sont littéralement expertes dans ton domaine, donc les mieux placées pour t’offrir des conseils utiles.

 

3. Apprécier le processus

« Lorsqu’on plante une graine, on attend des mois avant de récolter le résultat. L’indépendance, c’est la même chose ». Julien a passé une année à rédiger un article par semaine sur son blog avant que son tout premier client ne l’appelle. Son statut d’indépendant lui sera revenu entre les mains au bout de quatre années d’efforts ininterrompus. Que s’est-il passé lorsqu’il a atteint son objectif ? « Le moment où j’ai posé ma démission était riche en émotion, mais le lendemain était un jour comme les autres ».

Ton objectif n’est pas une fin en soi ; son aboutissement est de t’enthousiasmer au quotidien. Plutôt que de t’accrocher au résultat, apprécie le processus ! Le rêve d’indépendance de Sophie lui a permis de détacher ses actions des leurs effets : « C’est un moyen de retrouver notre pouvoir personnel et de savoir que l’on peut vraiment faire confiance à notre force intérieure, peu importe les circonstances extérieures, pour continuer de nous faire aller de l’avant. »

 

4. Faire preuve de réalisme

Ton ascension vers ce projet qui t’anime t’apportera de nombreuses découvertes, rencontres et t’apprendra énormément. Cependant, la ligne d’arrivée ne diminuera pas les difficultés qui font partie de ton quotidien et ne mettra pas fin à tes efforts. Au contraire ! « On pense qu’un indépendant est libre de faire ce qu’il veut parce qu’il n’a pas de patron – en réalité, mes 50 clients sont mes patrons. Deux tiers d’entre eux ont décidé de mettre leur accompagnement sur pause pendant le confinement, je n’ai d’autre choix que d’accepter cette réalité » ajoute Julien.

Loin de te faciliter la tâche, les grandes étapes de ta vie t’ouvriront de nouveaux défis et t’obligeront à faire preuve de créativité. Pour Sophie, le confinement « invite à la réflexion sur la diversification des moyens de gagner sa vie pour s’assurer que lorsqu’une rivière s’assèche, il nous reste des petits ruisseaux de secours qui continuent à nous approvisionner en eau pour justement éviter la sécheresse totale ». Autrement dit, atteindre ton objectif augmentera tes responsabilités et ta charge mentale dans les moments difficiles. Ta passion pour ce rêve est le moteur qui te permet de garder le cap, avant et après qu’il soit réalisé.

 

Les bonnes questions

Sophie propose d’ouvrir de nouvelles perspectives en cette période troublée : « Je suis une grande amatrice de tourner le négatif en positif et j’aimerais terminer par un petit questionnement tourné au lectorat sur ce que cette crise pourrait vous apporter de positif. Sur un niveau personnel premièrement : avec quelle nouvelle compréhension de vous, votre fonctionnement, vos peurs et limitations mais aussi vos qualités qui vous permettent de rebondir de façon créative ressortez-vous ? Puis sur un plan professionnel, comment cette situation a-t-elle fait évoluer votre relation à votre travail, son importance pour vous et pour le monde ? Qu’est-ce que ce temps au ralenti vous a permis de faire qui vous a rempli de satisfaction ? »

Un optimisme immuable, c’est sûrement la qualité qui te permettra non seulement de mener tes projets, mais aussi de cultiver une vie heureuse jour après jour.

 

Liens

Julien Borloz : https://www.betterme.ch/

Sophie Serex : https://www.samadhiyoga.ch/

Marion Marchetti

Marion Marchetti est hypnothérapeute. Son accompagnement et ses réflexions se focalisent sur l'hypersensibilité et l'environnement.