Spiritualités du mouvement

Les bénéfices et les pratiquant·e·s du yoga s’avèrent de plus en plus nombreux. Physique, bien-être et santé sont accompagnés d’une dimension spirituelle à l’origine de cette discipline.

Le yoga en images avec Clélia Vuille (réalisé par les Nouvelles Universitaires Lausannoises)

Alors que les journées ensoleillées font gentiment leur arrivée, les parcs lausannois se préparent à accueillir la pratique du yoga sur leurs pelouses. Les débutant·e·s s’initiant lors de cours gratuits, les habitué·e·s retrouvant leur tapis et d’autres yogis expérimenté·e·s s’y adonnant en solitaire : toutes et tous sont au rendez-vous chaque été pour entreprendre une introspection en mouvement. Selon le rapport Sport Suisse 2014, les bénéfices du yoga attirent de plus en plus d’adeptes, ce que Clélia Vuille constate également lors des cours qu’elle anime.

« Le ralentissement de la respiration permet de calmer le système nerveux, les étirements libèrent la circulation sanguine et l’enchaînement des postures offre une meilleure souplesse, ainsi qu’un renforcement musculaire » explique l’enseignante. Amélioration du sommeil, diminution du stress et réduction de l’anxiété : selon une étude comparative menée à l’Université de Maryland en 2010, la communauté scientifique accorde de plus en plus de bénéfices au yoga. Il aurait même des effets sur la schizophrénie, les troubles compulsifs du comportement et le niveau de glucose des personnes diabétiques. L’intérêt croissant pour cette discipline s’avère réjouissant du côté des recherches médicales, mais également parmi les yogis, qui y trouvent encore d’autres bienfaits.

D’après l’enseignante, les pratiquant·e·s cherchent un espace de détente mentale à travers l’effort physique des différentes postures. « Notre société privilégie le résultat aux dépens du processus ; on est constamment sollicités, on doit être disponible à tous temps et on doit faire les choses vite ». Si la majorité des sports permettent de se déconnecter des pensées le temps d’une heure, le yoga inverse la tendance et propose d’entrer dans un rapport avec soi-même. L’occident accorde aujourd’hui une grande attention à la dimension sportive de cette discipline indienne, dont l’origine comprend une philosophie plus large de développement humain. « En sanskrit, yoga signifie « union » ; il cherche à allier le corps et l’esprit, l’âme et la conscience, l’humain et l’univers » explique Clélia Vuille. Elle mentionne notamment les « yamas » qui offrent aux pratiquant·e·s des orientations concernant, entre autres, le respect de sa personne, des autres et de l’environnement, le non-jugement et l’étude de soi. Par ailleurs, la pratique physique accompagnant ces lignes directrices se divise en des dizaines de branches, dont le Nidra, intériorisant, le Kundalini, plus intense, et le Vinyasa, dynamisant.

Parfois confondu avec la méditation assise, le yoga évoque à certain·e·s l’image du lotus immobile. Bien que cette vision illustre le recentrage vers lequel la pratique s’oriente, elle néglige la diversité et l’aspect physique de certains de ses courants. Parmi les yogis, beaucoup considèrent qu’il y a autant de types de yoga que de profs, voire de pratiquant·e·s. Les plus belles découvertes de cette discipline sauront se dévoiler aux personnes suffisamment curieuses pour essayer différents courants jusqu’à trouver celui qui leur correspond.

Clélia Vuille

Marion Marchetti

Marion Marchetti est hypnothérapeute. Son accompagnement et ses réflexions se focalisent sur l'hypersensibilité et l'environnement.