Plus d’une centaine de tornades ont frappé les Etats-Unis le dimanche de Pâques

Une centaine de tornades

Le dimanche de Pâques, le 12 avril 2020, les Etats-Unis ont été parcourus de tornades.  Une zone orageuse, contenant des orages supercellulaires est apparue alors que l’air extrêmement chaud pour la saison se déversait sur les Etats-Unis.  Une analyse préliminaire du National Weather Service indique que plus de cent twisters se sont formés en l’espace de vingt-quatre heures.

Selon le Washington Post, la température élevée des eaux du Golfe du Mexique , trois degrés au-dessus de la normale favorisait les forts orages et les tornades (lien). Selon Bloomberg, les températures record des océans vont apporter des catastrophes climatiques et sont causées par le réchauffement climatique (lien). Il en découle donc que le changement du climat mondial favorise les tornades.

Une tornade particulièrement grande mesurait plus de deux miles de diamètre (plus de trois km).  Si elle touchait une ville, elle y démolirait au moins un couloir de trois kilomètres de large.  Elle a détruit de nombreuses maisons en bois, et était si puissante que les débris volaient dans l’atmosphère à des dizaines de kilomètres. C’est une des plus grandes de l’Histoire des Etats-Unis.

Au dernier décompte, cinquante-huit personnes ont perdu la vie et des dizaines de maisons ont été rasées par la force des tornades.

photo Chloë Ishee, Facebook:  Monroe, Lousiana, USA

La ville de Monroe, Louisiane a été touchée par une tornade. De nombreuses maisons, ainsi que l’aéroport de la ville, ont été détruits. Le petit aéroport a subi environ trente millions de dollars de dégâts.  Malgré l’importance des destructions, il n’y a pas eu de blessés. Certaines maisons possédaient un petit abri en béton armé où les habitants s’abritent lors des tornades.

Une étude a montré que nombre de tornades par tempête aux Etats-Unis a augmenté entre 1995 et 2016 (article). Au cours de cette période, les orages sur la Terre sont devenus plus grands, plus violents, porteurs de plus de pluie et d’éclairs. Des événements, nouveaux, catastrophiques, porteurs de très nombreuses trombes semblent apparaître.

L’Amérique a aussi connu un nombre élevé de tornades en 2017 (lien).

Elle en a aussi subi un nombre important en 2019 (lien).

Ces événements sont beaucoup plus rares en Europe. Cependant, l’année passée, en 2019, la France a été touchée par six tornades. L’une d’elles a détruit un marché dominical. Cette année, j’ai cru voir en Suisse des petits entonnoirs accrochés au bas des nuages.  Bien que sans comparaison avec catastrophes américaines, ces épisodes sont tout de même à surveiller en Europe car ils pourraient s’y multiplier.

Au début: photo de l’aéroport de Monroe, Louisiane, Etats-Unis après le passage de la tornade en avril 2020: Cloë Ishee, Facebook

Modifié le 20 avril 2020 avec le lien Bloomberg

Un revenu citoyen disponible pour chacun

Le revenu inconditionnel, une excellente solution à la crise actuelle

Le revenu de base inconditionnel apparaît comme la meilleure solution dans une situation difficile, et a été récemment adopté par l’Espagne. Aujourd’hui l’économie est freinée par le coronavirus, de nombreux lieux de travail sont fermés, et les déplacements sont interdits ou découragés, le revenu inconditionnel évite donc des difficultés insurmontables à l’Etat et des nombreux drames humains. Or, ce niveau de perturbation deviendra probablement de plus en plus fréquent à l’avenir.

Un revenu de base permettrait de faire des pauses dans un parcours professionnel, de rester avec ses enfants, de repeupler des villages et des petites villes qui se désertifient, de retaper les maisons, de cultiver son jardin. Il éviterait des contrats à courte durée, des déménagements, des séparations pour le travail, et aiderait les personnes au chômage de longue durée à vivre dignement. Si l’exigence absolue d’avoir du travail disparaît, une partie de la population s’orienterait peut-être vers leurs activités favorites. Certains choisiraient des activités réellement utiles à la société.

Au niveau financier, un revenu inconditionnel peut remplacer le chômage,  les aides aux entreprises moribondes et l’aide sociale. Il résoudrait les lourdeurs techniques dues au chômage et les frais inhérents, diminuerait les frais de construction de route, les déplacements, et les émissions de carbone des entreprises.

Au dix-neuvième siècle,  on voulait occuper les hommes de crainte qu’ils ne sombrent pas dans l’alcoolisme. Notre société a quand même évolué, les citoyens d’aujourd’hui qui ont été bien nourris et  n’ont pas subi de maltraitance sont plus sains et plus responsables. De plus, l’école devrait inclure un cours de citoyenneté, et un cours d’hygiène de vie qui donnerait les bases d’une une vie saine. Un enseignement d’écologie, de l’effet des agissements de l’Homme sur son environnent, serait aussi utile.

La solution du revenu de base inconditionnel est pourtant difficile à accepter pour certains, alors même que certaines entreprises réussissent à obtenir des financements importants en promettant des développements économiques illusoires, irréalistes, malhonnêtes, et polluants.

Dans notre société, de nombreuses personnes ont toujours vécu de leurs rentes ou du fruit de leurs investissements.   Nous pourrions peut-être perpétuer cette tradition et octroyer à chaque Suisse une rente à vie générée par le fonctionnement du pays et par sa propre consommation.

Un revenu citoyen assorti d’obligations

Une autre approche du problème serait un revenu citoyen, accessible à chacun mais incluant une obligation d’un travail d’intérêt public de deux ou trois demie journées par semaine.

Les personnes qui en bénéficient accepteraient de consacrer un peu de temps à des activités utiles pour la société.
Ils devraient donc effectuer les tâches demandées sans pouvoir forcément les choisir, et sans qu’elles soient nécessairement liées leur formation professionnelle.
La société aurait aurait deux ou trois types de travail: les indépendants ou les employés qui travailleraient selon le système actuel, qui pourraient gagner plus, et pour qui rien ne changerait, et les titulaires du revenu citoyen, disposant de beaucoup de temps libre à aménager de façon indépendante.

Ces personnes seraient aussi une force de travail disponible immédiatement dans le village. Il faudrait créer un registre de leurs compétences.

Les personnes au bénéfice de ce revenu auraient aussi des formations très diverses, mais il serait peut-être quand même pratique de disposer rapidement d’une main-d’oeuvre pour des tâches utiles. Dans la crise actuelle, l’armée a été appelée pour aider le corps médical.  De nombreuses personnes apporteraient volontiers leur aide à la communauté un ou deux jours par semaine.

Aujourd’hui, il faut de toute urgence capter du carbone, régénérer les sols, développer une agriculture à cet effet, aider les agriculteurs, replanter des arbres. La rénovation et l’isolation des bâtiments anciens me paraît aussi une priorité. Les citoyens devraient pouvoir jardiner et produire au moins leurs salades, ils devraient aussi pouvoir récolter les surplus agricoles, pour éviter le gaspillage alimentaire et nous protéger ainsi des pénuries.

Actuellement, l’engagement d’une personne pour ramasser les feuilles mortes peut nécessiter l’élaboration d’une offre d’emploi publique par des commissions. Serait-il plus pratique de disposer constamment d’un contingent de personnes qui pourraient être facilement appelées? Je suppose que les personnes choisissant le revenu citoyen quitteraient le chômage et réduiraient fortement leurs recherches d’emploi, leur emploi de temps et celui des entreprises en serait allégé. Les serveurs informatiques et les réseaux internet seraient désengorgés sans ces activités inutiles.

Ce revenu citoyen pourrait remplacer totalement les indemnités chômage, ce qui simplifierait le système mais causerait alors une diminution des revenus de certaines personnes dont le salaire était précédemment élevé par rapport au système actuel. L’aide à la recherche d’emploi devrait cependant subsister, à la demande des personnes.

J’ai l’impression que cette solution simple serait très pratique, et résoudrait de nombreux problèmes qui se posent actuellement.

Commentaires le plus informatifs et potentiellement utiles:

Marc Isenschmid: Bonjour, j’ai beaucoup de respect pour la manière dont vous exposez la situation. Je suis pour le revenu inconditionnel moi aussi. J’ai beaucoup réfléchi à notre futur et il me paraît clair qu’avec la robotisation nous allons avoir de plus en plus de chômeurs. Songez aux voitures autonomes par exemple, qui vont mettre les taxis aux chômage ainsi que les livreurs. Songez aux robots médicaux qui seront de plus en plus performants et exiger ont moins de laborantins. Ou encore aux intelligences artificielles qui remplaceront les informaticiens, des ingenieurs ou même des médecins. Et j’en passe ! Les métiers du futurs qui ne seront pas robotisés seront ceux des intellectuels (et encore), des artistes, des thérapeutes, des inventeurs, des philosophes qui ne seront pas aisément remplacés par des machines. Tout cela va forcément changer la société ! Alors inutile de se demander si votre plan madame va bouleverser les habitudes, c’est la technologie qui va le faire. Il nous faut donc réfléchir à un autre type de vécu. A des solutions econoniques et sociales pour aider ou occuper une population toujours plus nombreuse. Nous avons besoin de réinventer notre quotidien.

Brinde Lucidité: … les néo-comico marxistes proposent le SAV (salaire à vie) et pas le RBI ! Les néo-comico-libéraux proposent le QE ou hélicoptère money et pas le RBI. Les néo-comico-socialos proposent l’AGR (allocation générale de revenu) et pas le RBI, et d’autres amis le RTE (STE réalité) et pas le RBI… Le RBI ne représente pas de l’infra-politique (droite contre gauche le malheur des uns contre le malheur des autres), donc ni un projet néo-comico-capitalo-libéral ni néo-comico-marxo-socialo mais un projet de société, un contrat social et économique ou civilisationnel- (Rousseau repose tranquille le RBI modernise apaise et oxygène le contrat social) permettant la dignité et la liberté- versé mensuellement ! Le RBI représente une mesure et un outil souple et adaptable à toutes les situations (toutes sortes de crises ou sans crise) moderne, intelligent, adapté, adaptable, aisément finançable, raisonnable, rationnel, judicieux, pacifique, pacifiant, simple, efficace, pertinent, réaliste, réalisable et équitable dont l’implémentation et mise en place peut se réaliser en 1 semaine ! Avec la caisse RBI le micro-prélèvement, modernise et simplifie le fonctionnement de la nation et l’interdépendance des citoyens en garantissant le respect de la sphère privée, on assure un socle de vie décent à tous les habitants, retraités inclus, on valorise toutes les activités non-rémunérées, bénévolat, éducation des enfants, tâches ménagères, personnes à charge, etc…
C’est bien le RBI qui représente l’outil permettant la transition écologique car il ne coûte (contrairement au RTE- SAV- AGR et autres revenus de base conditionnés) pas un sou à la collectivité ! Pas un seul fonctionnaire pour remplir la caisse RBI et pas 1 seul fonctionnaire pour la dis-tribution du RBI !
Le RBI est simple, écologique, efficace et solidaire !
Le RBI l’essayer c’est l’adopter !
Le RBI parce que nous le valons bien !
Le RBI pour moderniser, oxygéner et apaiser aisément le contrat social, économique et écologique
Le RBI est nécessairement inconditionnel, apaisant et bienfaisant pour chacun-e !

Dorota Retelska: Ce revenu serait financé par le budget du chômage, de l’aide sociale, des investissements pour l’emploi et des infrastructures pour l’emploi. Une partie viendrait probablement des impôts de ceux qui gagnent plus. En fait, avec les avancées technologiques, une journée de travail ou deux suffisent à produire ce dont nous avons besoin (nourriture, bâtiments, habits, santé). Actuellement, par exemple, des tonnes d’habits sont produites, envoyées dans le monde, stockées dans des entrepôts et exposées dans des magasins construits à cet effet, puis finalement détruits car en excès. Cette partie de l’économie et du travail, (habits en excès, bâtiments et transports à cet effet) est inutile et nuit dangereusement à notre environnement.
De nombreux emplois dans la publicité et dans la compétition sont dus à cette surproduction. Il vaudrait mieux exiger la qualité, étendre la durée de vie d’un objet produit mais diminuer leur nombre.
Apparemment, des personnes dans la finance travaillent à revendre des titres entre filiales d’une entreprise pour cacher les gains (documentaire Arte)…
Et parfois nous nous laissons tenter par une publicité efficace à acheter des objets inutiles ou même nuisibles.

Addendum: Le pape a appelé le dimanche de Pâques à l’introduction d’un revenu universel: lien

Addendum le 16 avril: Le récent Bulletin du Centre patronal Suisse déclare: ‘Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses: beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien (…) ‘ J’y vois  deux problèmes principaux : tout d’abord, moins de bruit et d’agitation, de trafic aérien ne sont pas des apparences insidieuses mais de conséquences réelles de notre réduction de mobilité actuelle.
Surtout, ‘iI faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses’: là, le libre-arbitre est refusé, à la population, il semblerait que le Centre Patronal veut la maintenir dans la travail à plein temps de peur de la laisser goûter à autre chose, parce qu’alors elle pourrait souhaiter une réduction du temps de travail ou le télétravail. Il ne veut pas laisser la population découvrir un autre style de vie, décider en connaissance de cause, et donc il veut la manipuler. De nouveau, il ne s’agit pas d’ apparences insidieuses mais une augmentation de la qualité de vie réelle pour certains.
Finalement, je trouve qu’il n’est pas indispensable que l’activité économique reprenne rapidement et pleinement ses droits, qui devraient être conditionnés par la sécurité de la population. Selon le président du GIEC: ‘ Nous pourrions voir bientôt des événements météo auxquels nous ne pourrons pas nous adapter. Nous avons besoin de réduire immédiatement les émissions de carbone. Si nous le faisons tout de suite, nous pourrons encore nous adapter au changement climatique de façon durable, sans coûts excessifs.’ Dans le cas contraire, les coûts pourraient être très élevés, 600 000 milliards de dollars, et les coûts humains énormes.

La vraie vie : le rythme de vie normal de l’être humain

Nous vivons à la maison

Les écoles sont fermées depuis trois semaines, et nous sommes presque constamment à la maison.

Quand j’ai dû sortir, il faisait très beau. J’ai vu des familles déjeuner tranquillement sur leur terrasse, des enfants courraient dans le jardin, d’autres travaillaient la Terre.

Les oiseaux chantaient. La ville semblait paisible et harmonieuse.  La Nature tente déjà de reprendre les rues de certaines villes aux humains, des animaux sauvages s’y aventurent.  Ça fait plaisir à voir.

J’ai quitté mon emploi il y a 12 ans

Il y a douze ans, j’ai eu un bébé, et ce jour-là j’ai totalement bouleversé mon existence. J’ai quitté la recherche scientifique et une vie qui incluait la sortie de la maison vers sept heures du matin, le retour vers minuit, les fréquents weekends dans des capitales européennes, et les voyages lointains. J’ai voulu donner à mon enfant une vie saine. Nous nous couchons tôt dans une maison calme. Les journées paisibles incluaient des trajets à pied dans les alentours et l’air frais. Depuis que me déplace peu, je ressens la fatigue que causent les journées de voyages dans les transports motorisés, rapides et bruyants. J’ai établi que je me réveille spontanément après huit heures de sommeil, ainsi que la quantité de nourriture saine qu’il me fallait. J’ai essayé de trouver le rythme naturel de mon enfant, pour les repas, les sommeil, ses activités. Les journées étaient souvent vraiment calmes, et  j’ai trouvé une école qui respectait vraiment l’enfant, la Ferme des Enfants. Jusqu’aux années soixante à peu près, ce rythme de vie tranquille, avec une maman toujours présente à la maison, était quasiment universel.

J’ai fait du bénévolat dans une association de commerce équitable. Ensuite, j’ai lu le rapport du GIEC et j’ai pris conscience que le climat allait bouleverser les vies de toute l’Humanité et qu’il fallait s’en occuper.

Après quelques années, j’étais très surprise de voir les autres courir sans cesse, nous seulement pour le travail, mais dans leur vie privée. Aujourd’hui, nous remettons mille choses en place, nous allons à cent endroits dans la journée, nous vivons vraiment une vraiment l’inflation d’activités. Les déplacements varient du simple au centuple.  Il est parfois plus simple de recoudre un bouton, de faire une béchamel (de soja, du reste), de cueillir sa salade que d’aller en acheter.

Dans les villages la vie s’écoule tranquillement

Je me souviens de mes voyages, des couleurs et des odeurs intenses, des villages traditionnels, de huttes ne contenant que quelques objets, dans le calme de la campagne. J’ai vu la marche lente de paysans portant des fardeaux, des femmes douces entourées d’enfants, et le travail des champs. Avant, l’Humain vivait ainsi, dans des petites communautés au coeur de la nature et après le dur travail physique, se reposait dans le soir paisible, entouré d’une jungle vivante, palpitante d’une myriade d’animaux.

Un intérieur traditionnel ne contient que quelques objets: lit, casseroles

Je crois que l’être humain est fait pour vivre ainsi, lentement, dans le calme et la richesse de la Nature, tout au moins dans la verdure, avec des activités physiques et sans se dépêcher. Quelles que soient les problèmes de ces différentes sociétés, leurs membres ne sont pas pressés,  J’ai l’impression que cet aspect de nos existences n’est pas du tout normal, et que notre rythme de vie actuel n’est pas correct.

Nous devrions être capable de juste être là, dans un endroit paisible, confortable, et de nous sentir bien dans l’instant présent, sans devoir courir quelque part. Nous avons besoin d’un moment calme dans la journée, il nous permet de prendre conscience de nous-mêmes, de notre état physique entre autres.

Selon Edgar Morin, le confinement peut permettre de nous retrouver nous-mêmes, et de réaliser nos besoins essentiels, et de détoxifier nos vies (des activités inutiles qui les encombraient récemment). En se respectant, il et possible d’être à la fois heureux, calme, et efficace.

Nous devons repenser notre société d’une façon plus calme, mais libre et heureuse. Travaillons moins. Ne nous déplaçons pas sans nécessité, restons plus là où nous nous trouvons. Cultivons notre jardin. Limitons et entretenons nos possessions.

 

 

 

Le monde change aujourd’hui

Certaines mesures actuelles pourraient sauver le climat

Les écoles sont fermées depuis deux semaines, et nous réduisons nos déplacements au minimum.

De nombreuses personnes ont modifié leur planning pour travailler de chez eux, les enfants sont à la maison toute la journée. Nous ne sortons pas le soir ou le weekend, et ne voyageons pas. De nombreux lieux de travail sont à l’arrêt. Les frontières sont fermées. L’Italie a interrompu l’activité de ses usines et seules les biens de premières nécessité sont y fabriqués actuellement. Ce pays produira moins de d’objets superflus pendant un certain temps.

L’épidémie est survenue au moment même où le président du GIEC annonçait en décembre 2019 que les conséquences du réchauffement sont plus sévères que prévu, et que nous pourrions bientôt voir des événements auxquels nous ne pourrons pas nous adapter.

Il conseillait de réduire immédiatement les émissions de carbone pour nous permettre de nous adapter au changement climatique de façon durable (traduction de son discours ).

Le Secrétaire-Général de l’ONU avertissait que nous étions en train de perdre la course. Nous allions droit à la fin de l’Humanité.

Certains changements actuels sont bénéfiques dans ce contexte et devraient être encouragés dans le Futur.

Le trafic aérien est un des secteurs les plus polluants. Il se développait depuis quelques années d’une façon incompatible avec la survie de l’Humanité.

Aujourd’hui, les avions se sont posés, la pollution diminue en Chine, en Lombardie, à Paris. Les mesures actuelles sauvent autant de vies par la diminution de la pollution que par la maîtrise de l’épidémie, et peut-être plus encore parce qu’elles évitent d’immenses catastrophes climatiques.

Le télétravail, une réduction des déplacements, des voyages, de l’activité industrielle et de la consommation constituent d’excellentes solutions. Le télétravail devrait être généralisé et les vols en avion fortement limités.

Pourquoi travailler?

Actuellement, plusieurs initiatives dans le monde demandent le versement d’un revenu minimum à la population plutôt que des investissements dans des entreprises polluantes et inutiles.

Il faut changer le système qui encourage les citoyens à ouvrir un magasin d’électronique ou de jouets pour chien et à les vendre à des personnes crédules en utilisant la psychologie, le mensonge, des publicités omniprésentes, bref des procédés nuisibles.

Une grande part de la population affirme vouloir du travail, est prête à faire des nombreux sacrifices (études, déménagement, invitation de son patron à dîner, etc, etc) pour y parvenir. En conséquence, nous nous conditionnons nous-mêmes à aimer l’économie, l’informatique, les graphiques excel.  Autant dire qu’un chien aime sa laisse. Sans la nécessité de trouver du travail et la l’existence de postes dans la banque ou la vente, nous aimerions moins le commerce, les partis de droite, les cravates…  Nous croyons à tort qu’ils nous sont bénéfiques.  J’essaie d’exprimer l’idée que les demandes mêmes d’une grande partie de la population sont issues du système existant et de son discours dominant. Si nous changeons les règles du jeu, les souhaits de la population évolueront aussi.

Vouloir travailler nous a été inculqué, et défini comme une vertu. Aujourd’hui, nous devons cesser de nous employer à la vente d’objets polluants. Nous pouvons avoir des activités bénéfiques et utiles dans le bénévolat, dans le jardinage, dans le bricolage, dans les relations humaines.

Le monde change aujourd’hui

La Terre a subi un bouleversement radical en mars 2020. La moitié de sa population a simultanément modifié son mode de vie.  Nous pouvons le faire, puisque nous l’avons fait hier. Nous devrons changer aussi pour le climat.

Un monde sans pollution mortelle dans les villes, où les citadins marchent dans les rues calmes, et où le nécessaire prime sur le superflu serait un monde meilleur.

Actuellement, de nombreuses frontières sont fermées, l’aviation et les voyages pourraient subir des restrictions pendant un an au moins.  Les activités industrielles sont aussi perturbées.  Le géant de la vente en ligne Amazon limite les entrées de ses entrepôts aux biens essentiels.

La consommation de pétrole et les investissements dans ce domaine ont été immédiatement réduits (blog). Aujourd’hui des nombreuses institutions très influentes, y compris Goldman-Sachs, supposent que certains changements comme le travail à domicile pourraient s’installer de façon permanente, que la consommation de pétrole baissera de façon permanente et que nous vivrons de façon plus écologique.

Le Forum Economique Mondial relève qu’il est possible de changer de modèle du jour au lendemain, qu’il n’y a plus aucune raison de subventionner le pétrole et que que nous devrions développer l’agriculture régénérative.

Plusieurs initiatives demandent le revenu minimum pour la population, soit pour la situation d’urgence actuelle, dans laquelle il est impossible de sortir pour chercher du travail,  et où de nombreuses entreprises sont fermées, soit de façon permanente (WeMove, les Jeunes Verts). Signez-les!

Le soutien de l’Etat devrait être réservé aux entreprises durables (pétition Greenpeace signez-là aussi).  La fermeture des compagnies les plus polluantes devrait être favorisée.

De nombreux emplois devraient être créés dans des domaines utiles à la population. Nous devrions mieux assurer une production locale de biens de première nécessité, tels que l’alimentation, le matériel médical et l’énergie. Tous ces changements sont à notre portée. Nous pouvons les accomplir bientôt et assurer un Futur durable.

 

Le climat, comme la pandémie, doit être maîtrisé le plus vite possible

Un monde déstabilisé

Enfant, j’ai appris le monde qui m’entourait. Les mois se succédaient, attendus, des hivers blancs, des printemps fleuris, des étés aux nombreux jours frais et pluvieux. Je croyais vivre sur une Planète où le cycle des saisons était immuable, mais ces dernières années j’ai vu des températures de presque vingt degrés en hiver, des pluies tropicales, des chaleurs sans précédent, des automnes qui d’attardent jusqu’à Noël.

Je ne veux pas de cette Terre-là, je veux de la neige en hiver comme par le passé. Je ne veux pas de ce film de science-fiction où une phalange en combinaison étanche répand un nuage de désinfectant dans la rue.

J’aimerais surtout que le monde soit constant et prévisible comme il semblait l’être auparavant.

J’aimerais pouvoir planifier mes prochaines vacances et sorties sans prendre en compte les épidémies, les catastrophes climatiques, les frontières fermées.

Malheureusement, cela deviendra de plus en plus rare, puis quasiment impossible. Nous avons atteint plusieurs limites du système planétaire: la disparition d’écosystèmes, la déforestation, la pollution des sols, le réchauffement climatique (Stockholm Resilience Center) empêcheront désormais la vie sur Terre de se dérouler comme elle l’a fait jusqu’à présent. Des catastrophes et des états d’urgence de plus en plus fréquents nous attendent, et pourraient devenir extrêmement graves.

Nous entrons dans une période de turbulences. L’Etat doit organiser l’alimentation, la santé, la sécurité face aux différents dangers qui nous menacent. Il doit mieux les anticiper et préparer des plans d’urgence pour toutes les catastrophes prévues par les experts.

Au niveau personnel, nous devons peut-être aussi inventer un nouveau mode de vie adapté à ces circonstances. Il faudra désormais nous focaliser sur la survie et sur l’essentiel.

Pas ce monde-là                                             Ce monde

Mieux vaut prévenir que guérir

Lors de l’épidémie actuelle, nous voyons défiler en accéléré quarante ans de politique climatique. Les experts ont prévu le changement climatique, mais très peu a été fait jusqu’à ce que ses effets se fassent réellement sentir.

Les scientifiques chinois ont prédit la pandémie et son évolution.  Le gouvernement a peut-être sous-estimé tout d’abord la gravité de la situation, puis, confronté à la multiplication rapide du nombre de cas, a pris des mesures pour l’arrêter. Dans l’allocution du vendredi treize par exemple, le Conseil Fédéral avait annoncé qu’il agirait en fonction de l’évolution de la situation, à mesure que des nouveau cas se présenteraient.

Pourtant, la suite des événements était déjà prévue et annoncée par certains experts, je l’ai lu dans les journaux.  Au tout début, il aurait probablement été possible d’isoler seulement les personnes qui sont entrées en contact avec les malades. Une semaine plus tard, le virus a contaminé bien fois plus de Suisses, et tout le pays finit en semi-isolation. Les hôpitaux se remplissent actuellement de patients contaminés avant l’instauration des mesures actuelles (écoles fermées, télétravail généralisé, interdiction de réunion de plus de cinq personnes). Espérons que celles-ci portent leur fruits et que la contagion s’arrête bientôt.  Elles devraient éviter qu’il n’y dix fois plus de malades à la fin de la semaine prochaine, et cent fois plus dans deux semaines.

Et encore, la prise de conscience de l’épidémie de covid-10 a été incomparablement plus rapide que celle du climat, qui est attendue depuis quarante ans.  Comme pour le coronavirus, la situation doit être maîtrisée très vite car elle deviendra de plus en plus difficile à contrôler. Plus les mesures tardent, plus l’action devra être énergique. Récemment, nous avons déjà perdu quelques personnes dans des rivières en crue, dans des forts orages et dans des grandes avalanches. Que ferons-nous quand il y aura plus de victimes du climat? Selon l’ONU, il nous reste environ un an pour mettre en place des solutions efficaces pour la réduction des émissions de carbone.  Si nous tergiversons quelques années encore, le problème deviendra si grave qu’il faudra alors par exemple recourir à l’arrêt de toutes les voitures et du chauffage des appartements pour rester en vie.

Nous devons tout de suite mettre en place plusieurs solutions pour réduire l’effet de serre et pour maîtriser le réchauffement climatique. Il nous reste peu de temps, mais nous pouvons encore y parvenir.

 

 

 

 

 

Vite, une économie durable sans émissions de carbone

De nombreux pays ferment leurs frontières, leurs entreprises et leurs lieux de villégiature pour éviter la transmission de l’épidémie de coronavirus.

Dimanche un article de journal annonçait qu’aucune compagnie aérienne ne résistera à la crise. C’est à priori une merveilleuse nouvelle,  car elles constituent actuellement un grand danger pour notre existence.

Les vols de plus en plus nombreux consomment énormément d’essence, émettent du CO2, et augmentent l’effet de serre.  Des graves catastrophes climatiques en découlent. Ces dernières années, nous avons connu des records de chaleur, des sécheresses, des inondations (Lausanne, Genève, Sion, Nyon, des milliers d’autres partout ailleurs) et des nombreux glissements de terrain.

Un jour prochain, nous verrons probablement des vagues de chaleur à 45°C, des rivières d’eau dans les rues, des tornades, et la mort de nos forêts ( décrits dans mes blogs précédents).
J’espère que ce jour-là l’épidémie sera passée et que nous pourrons nous réfugier dans des abris communs sans nous fuir les uns les autres et sans risque de contagion.  J’espère que ce jour-là, il y aura encore de la nourriture.

Nous devons agir rapidement pour  éviter ce Futur catastrophique.  Il est essentiel de réduire rapidement les émissions de carbone de l’aviation pour notre sécurité.

Dans ces circonstances, le directeur de Swiss demande à l’Etat Suisse d’entretenir cette compagnie nocive. C’est un réel scandale.  Les activités destructrices de l’aviation sont encore autorisées au nom de la liberté du consommateur. C’est  à mon avis une faille de notre législation, et les activités polluantes devraient être réglementées beaucoup plus sévèrement.

Aujourd’hui, partout sur Terre, les habitants sont confrontés à un danger, et leurs choix s’orientent vers l’achat de nourriture plutôt que vers  l’avion. L’humain a réellement besoin d’aliments plus que de vols long courrier, et aujourd’hui il en prend conscience. Et ce jour-là, on nous demande d’aider artificiellement à maintenir en vie une entreprise dangereuse pour nous. Non!

L’aviation doit être complètement reformée et ne devrait être soutenue que si elle permet une vie durable sur la Terre. Il y a plusieurs façons d’aborder ce problème. Des prototypes d’avions plus écologiques sont en développement. Les vols pour Madrid ne devraient pas inclure de changement à Londres; l’aviation pourrait être limitée aux vols sans escale, les vols ridicules Genève-Paris ou Genève -Zurich, devraient disparaître, remplacés par des trains ultra-rapides, et la compensation des dommages causés à la Planète devrait être inclue dans le prix du billet d’avion. Si le développement actuel de l’aviation continuait, nos enfants prendraient l’avion à 5 frs pour aller faire leurs courses chez Aldi Allemagne. Le vrai coût de ce trajet serait probablement la destruction de leur maison, ou des champs qui les nourrissent pendant un an.  Mais le changement climatique rendrait cela impossible avant, il est prévisible et prévu.

De nombreux domaines de l’économie devraient d’ailleurs être restructurés afin de permettre à la vie sur Terre de continuer. Les transports, la construction, la production de la viande et du plastique doivent diminuer. Le système ne pourrait pas continuer longtemps sans provoquer sa propre destruction catastrophique. Nous devons le dépoussiérer et le rendre viable et raisonnable.

Des branches entières de l’économie sont absurdes et devraient disparaître. De nombreuses personnes travaillent dans la publicité pour nous donner envie d’acheter des objets inutiles que d’autres produisent, transportent, pour lesquels sont construits des nombreux bâtiments.

Je propose que l’Etat n’aide que les entreprises à basses émissions de carbone, en privilégiant celles qui sont les plus utiles pour les citoyens. De nombreuses compagnies trouveront un moyen de s’adapter à ces exigences si elles y sont confrontées.

L’Etat devrait créer des emplois dans les secteurs cruciaux pour notre survie, l’alimentation, la médecine, l’énergie, la capture de carbone. dans le sol et dans la végétation.

Le temps de travail pourrait être sérieusement réduit, à une époque je proposais un temps de travail de base à environ vingt heures par semaine, avec éventuellement la possibilité d’en avoir deux.

Un revenu de base inconditionnel pourrait libérer certains de contrats précaires, de déménagements fréquents, de garde d’enfant compliquée, et repeupler des villages et des petites villes qui se vident faute de travail.

Il est bien possible que’à notre sortie de cette grippe nous trouvions le monde un peu différent. J’espère qu’il sera meilleur, organisé d’une façon plus durable. Nous devons maintenant mettre en place une nouvelle économie qui permettra notre survie sur la Planète.

 

Le mois de janvier le plus chaud de l’Histoire

Nous avons vécu un hiver plus doux que la normale. En Suisse, il a été le plus chaud depuis le début des mesures (Météosuisse). Il y a vingt ans environ, le mois de janvier apportait toujours des jours de vrai froid, de températures négatives, cette année les températures sont restées supérieures à zéro, excédaient parfois même dix degrés et les journées étaient souvent printanières.

Le mois de janvier 2020 a aussi été le plus doux que la Planète ait connu.

Réchauffement Janvier 2020 (jaune  < rouge < rose) James E. Hansen

En Janvier 2020, les températures les plus extrêmes ont régné dans le Nord de l’Asie et sur la Sibérie, le Nord-Est de l’Amérique a également connu des températures très élevées.

Les cerisiers ont fleuri en Suède, je crois me rappeler qu’en Suisse ils fleurissaient déjà en décembre. Le mois de février a aussi été très doux dans ces mêmes régions, et le deuxième plus chaud depuis le début des mesures (James Hansen).

Selon ses calculs, au cours des derniers cinquante ans, le mois de janvier est devenu beaucoup plus doux dans les régions tempérées du de l’hémisphère Nord, notamment dans le Nord-Est de l’Amérique, au Canada, où il régnait auparavant un froid spectaculaire, et dans l’Arctique.

Températures de Janvier 1970-2020 James E. Hansen Graphique de gauche: :Vert: températures des régions tempérées et Arctiques du Nord de la Terre, Rouge: Températures des régions tropicales, Bleu; températures des régions tempérées et polaires Sud de la Planète.  A droite la moyenne de ces changements pour la Terre.

La végétation réagit fortement à ces changements, les fleurs nous ont accompagné tout l’hiver.  Les roses fleurissaient encore en décembre, et les arbres fruitiers s’épanouissaient en décembre ou janvier.

 

Au cours d’hiver sans fortes gelées, les parasites et ravageurs des végétaux ne sont pas éliminés. Les hivers doux permettent aussi la prolifération de certains champignons nuisibles aux plantes, tels que l’oïdium. Le bourgeonnement précoce d’arbustes et fruitiers les expose aux gelées de printemps qui compromettent le développement des fleurs et les récoltes.

Le sol  et les roches qui dégèlent lors d’été de plus en plus chaud ne regèlent pas correctement lors de ces hivers doux, et la fonte du permafrost et l”effritement des montagnes pourrait accélérer.

Personnellement, je m’inquiète pour les arbres fruitiers, supporteront-ils longtemps des automnes et hivers de plus en plus doux?

L’épidémie de coronavirus exige des mesures plus énergiques

Un million de malades dans trois ou quatre semaines?

Le coronavirus s’installe très vite en Suisse. Milan, un des foyers de l’épidémie, est très proche, et l’infection s’est rapidement répandue dans plusieurs villes de Suisse. Le nombre de malades  augmente rapidement, exponentiellement, comme en Italie (rts info,  Prof Mark Handley, UCL (lien).  Selon son graphique, le nombre d’infectés serait multiplié par dix tous les huit jours, et la Suisse suivrait le destin de l’Italie avec treize jours de retard.  Si cette transmission exponentielle se poursuit de la même façon, le virus touchera un million de personnes dans quatre semaines. Aujourd’hui, Franziska Meinherz mentionne même que le nombre de malades doublerait tous les deux jours, ce qui rendrait la progression de la maladie plus rapide encore.

Les mesures actuelles sont insuffisantes

La Suisse a pris deux décisions différemment des autres pays: d’une part, elle permet aux frontaliers italiens venant des zones en quarantaine de venir travailler tous les jours en Suisse, ce qui pourrait favoriser la transmission de la maladie de la zone touchée en Italie à la Suisse.

D’autre part, nous autorités ont considéré que seuls des malades présentant des symptômes visibles, de la toux et de la fièvre, sont contagieux, et doivent s’isoler. Or aujourd’hui, un article du Guardian rapporte des nouvelles études qui indiquent la majorité (les deux-tiers ou les trois-quarts) de malades ont été infectés par des personnes qui ne présentaient pas encore de symptômes et qui paraissaient en bonne santé.

Un autre article du Guardian explique que l’augmentation rapide, exponentielle des infections a seulement été arrêtée par le confinement de toute la ville de Wuhan. Les nouveaux cas ont diminué peu après, et la Chine célèbre aujourd’hui la victoire sur le virus.

Par contre, si la ville de Wuhan tout entière n’avait pas été mise  en quarantaine, le pays aurait été confronté à 67 fois plus de cas, près de sept millions de malades, à 67 fois plus de cas graves, et au moins autant de décès.

Des problèmes subséquents d’approvisionnement, de congestion d’hôpitaux pourraient provoquer plus de morts encore.

En Suisse également, les mesures actuelles ne suffisent pas à empêcher la propagation du virus, il se répandra probablement de plus en plus vite et pourrait toucher une grande partie de la population.

Je m’en sortirai probablement, j’espère que ce ne sera pas trop grave, mais cette politique sacrifie de nombreuses vies.  Des personnes âgées ou de santé fragile pourraient y laisser leur peau.

La moitié des professionnels de la santé au moins sera bientôt malade, et tous les autres problèmes de santé, parfois très graves, devront attendre.

Pourquoi?

Cette approche me rend perplexe.  Pourquoi sacrifier nos aînés? La Chine a annoncé publiquement comment se transmet cette épidémie, c’était dans la presse,  nous disposions de leur expérience et nous pouvions en profiter.

Notre gouvernement pense-t-il que les virus se transmettent différemment en Suisse qu’en Chine?

Ou la politique actuelle est-elle causée par l’envie de maintenir le fonctionnement de l’économie qui s’écroule de toute façon de toutes parts?

Je ne sais pas si c’est un bon calcul. Au niveau financier, le salaire moyen journalier est probablement inférieur au coût d’une journée d’hospitalisation, donc financièrement ça vaudrait la peine d’éviter ces coûts. Les assurances maladies pourraient, auraient pu y contribuer. Il aurait été encore plus rentable de contenir le virus dès le début, là chaque personne isolée éviterait plusieurs hospitalisations.

Je suis aussi surprise que l’école ne soit pas considérée comme un lieu de contagion. Il me semble qu’elle en est un foyer important, et que les enfants se passent énormément de maladies à l’école.

Des mesures plus efficaces

Pour arrêter l’épidémie, il faudrait isoler toutes les personnes ayant eu un contact avec un contaminé identifié pour une ou deux semaines. Si un enfant dans une école est positif, ou un employé dans une entreprise,  il faut renvoyer à la maison tous les enfants, tous les employés de l’étage, et leurs familles.

La Corée du Sud annonce la maîtrise de l’épidémie grâce à des très nombreux tests gratuits, y compris en drive-in. Je crois qu’ils ont justement consigné à domicile tous ceux qui ont eu un contact avec des personnes infectées.

Avant-hier il a été annoncé que la Suisse ne testera plus systématiquement et ne suivra pas la progression du virus dans la  population, pour laisser la place à l’hôpital aux cas graves. Cela me fait penser qu’il y a beaucoup de personnes infectées. Là, pour endiguer la maladie, il faudrait peut-être, comme à Wuhan, consigner des villes entières à domicile.

Pendant ce temps chez les voisins

Les pays voisins prennent pêle-mêle des décisions amusantes et somme toute plus responsables.

L’Italie interdit les baisers, ferme les écoles et les restaurants, et les italiens sont limités au déplacements nécessaires.  Elle soulage la crise économique en suspendant provisoirement les hypothèques, des loyers ainsi que d’autres factures.

L’Allemagne interdit et arrête immédiatement l’exportation de matériel médical, elle a retenu hier un bateau de matériel médical commandé par la Suisse, et crée des postes dans la santé pour éviter la surcharge des hôpitaux et la crise économique à la fois.   Le matériel médical, ainsi que le personnel, seront certainement très utiles bientôt.

Sérieusement,  cela ressemble furieusement au problème du climat. Nous sommes prévenus, nous savons ce qui va se produire, nous savons comment l’éviter et nous décidons trop tard des mesures, qui, prises à temps, auraient résolu le problème.

Addendum le 20 mars: Dans les jours suivant ce blog, la Suisse a pris de nombreuses mesures pour réduire les contacts humains et l’ampleur de l’épidémie: dès le 16 mars, les écoles et les restaurants sont fermés, une grande partie des Suisses travaillent à domicile. Le nombre des malades augmente rapidement, aujourd’hui plus de 5000 pour la Suisse dont plus de 1000 dans le canton de Vaud, mais les mesures de confinement devraient bientôt porter leurs fruits. L’épidémie touchera donc beaucoup moins de personnes que je ne l’ai craint initialement.

Addendum le 17 mars: Une nouvelle étude publiée dans Science sur la propagation de l’épidémie en Chine établit que 86% des personnes infectées n’avaient pas été identifiées (elles n’avaient probablement pas de symptômes graves), et qu’elles sont responsables de la plupart des contaminations et de la transmission de l’épidémie (article).

Une autre étude semble établir que le virus infecte surtout par voie nasale (article).

Le printemps sera chaud et orageux

Les météorologues prévoient un printemps chaud. L’hiver nous a déjà surpris par sa douceur,  en particulier les mois de décembre et janvier ont dépassé les moyennes saisonnières en Suisse. Nous n’avons pas vécu de gel ni de températures négatives habituelles en hiver.

Au printemps, Les températures seront toujours plus élevées que la normale.

L’Organisation Météorologique Mondiale annonce que la surface des océans est plus chaude que la normale, ce qui entraînera des températures élevées au niveau planétaire, notamment dans les régions tropicales, et une multiplication de phénomènes météo extrêmes (communiqué).

Trente degrés au mois de mai

La chaîne météo américaine Accuweather annonce de la chaleur pour le prochain trimestre. Selon eux, les canicules toucheront en particulier le Nord et l’Ouest de l’Europe: entre autres l’Espagne, la France, la Belgique, le Nord de l’Allemagne, et la Scandinavie.
Une grande partie du continent européen vivra des températures plus élevées que la normale.  La chaleur et le soleil régneront sur la plupart des journées de ce printemps. Elles pourraient aussi être tropicales en Suisse.

Selon Accuweather, au mois de mai, le Portugal et l’Espagne dépasseront probablement les 30°C.  Dans la deuxième partie du mois de mai,  il en ira de même pour Paris, Berlin, et même à Londres, les températures s’en approcheront.

Orages, foudre, grêle et tornades

Des orages importants sont prévus sur l’ouest de l’Europe. Ils apporteront probablement la foudre, la grêle, mais des tornades pourraient survenir aussi. Ces dernières arrachent les toits des bâtiments, en déchiquettent certains et laissent souvent derrière elles un sillage de débris.

Ces tempêtes pourraient causer des perturbations des transports et d’approvisionnement électrique, mais recréeront des réserves d’eau. Ces intempéries pourraient être plus importantes que celles que nous avons connues jusqu’à présent, foudre mortelle, grêle destructrice des récoltes, tornades effrayantes.

Si celles dernières se multiplient avec l’aggravation des phénomènes météorologiques, il faudrait prévoir les dommages potentiels futurs et édicter des normes anti-tornades.

Météofrance prévoit aussi un printemps chaud, particulièrement sur le Nord-Est de l’Europe (lien).

L’année passée, à la fin du mois de juin,  une vague de canicule exceptionnelle se déversait sur l’Europe, y compris la Suisse. Un événement pareil se produira -t-il cette année dès le mois de mai? Et l’année prochaine, devons-nous nous attendre à la canicule dès le mois d’avril?

 

 

La gênante idée de Monsieur Darwin : Un écosystème luxuriant planté par l’Homme – un espoir pour notre avenir?

Le réchauffement climatique menace de nombreuses espèces, dans tous les écosystèmes de la Planète. Les animaux et les végétaux migrent chaque année vers le nord ou en altitude.  Dans nos forêts, nous voyons maintenant des arbres jaunis, attaqués par les bostryches et des arbres arrachés par les tempêtes. Nous pourrions perdre certains écosystèmes actuels. Nos régions se désertifieront -elles?

Je partage ici la moitié du blog d’Adrien Rodriguez, géologue. Il décrit dans celui-ci un exemple réussi de création d’un écosystème par l’Homme, consultez son site pour les descriptions botaniques et pour les autres articles (blog).

 

La gênante idée de monsieur Darwin (Adrien Rodriguez)

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Tout le monde connaît Charles Darwin et sait qu’il fut le père de la théorie de l’évolution, qui révolutionna complètement la biologie. Beaucoup de personnes savent également que le développement de ces idées dut beaucoup à un voyage qu’il réalisa à travers l’Hémisphère Sud, qui le conduisit jusqu’aux Iles Galapagos. Ces îles sont un authentique laboratoire à ciel ouvert où l’évolution suit son cours sous l’attentif regard des scientifiques. Peu de personnes savent, par contre, qu’à son retour des Galapagos, Darwin fit escale sur la petite île d’Ascension, perdue au beau milieu de l’Atlantique à mi-chemin entre le Brésil et l’Afrique.
L’île attira surtout son attention par la presque totale absence de végétation qui avait déjà été remarquée par l’allemand P. Osbeck, qui donnait une terrible description de l’île en 1752: “I never saw a more disagreeable place in all the world than this island”. Sachant qu’à cette époque il n’y avait que 29 espèces de plantes natives recensées – aucune d’elle arborescente ou même ligneuse – on comprend mieux l’impression de désolation que ce lieu devait causer.

A son retour, Darwin suggéra à son ami Joseph Hooker, qui fut plus tard le directeur des fameux Jardins Botaniques Royaux de Kew, de planter sur cette île des arbres et des plantes capables de “capturer” l’eau apportée par les nuages afin d’améliorer les conditions de vie sur l’île.

L’idée ne fut pas oubliée et quelques années plus tard la marine anglaise entreprit avec l’aide des jardins de Kew un ambitieux programme de plantation d’espèces originaires de différents endroits du monde, qui furent plantées dans les zones les plus hautes de l’île, a priori plus humides et plus favorables à leur établissement. Le succès fut tel qu’aujourd’hui une foisonnante jungle tropicale couvre une bonne partie de la Green Mountain, dont le nom reflète bien le changement intervenu.

Le succès de cette idée, cependant, incommode aujourd’hui beaucoup les biologistes conservationnistes, qui se refusent à accepter l’idée que d’authentiques écosystèmes fonctionnels aient pu se développer dans un temps si court et de perdurer jusqu’à aujourd’hui. Certains affirment même que cette végétation n’a aucune chance de survivre et qu’elle serait même en train de disparaître. Ce n’est pas, toutefois, ce que montrent les observations de terrain, qui semblent plutôt démontrer le contraire, le nombre d’espèces présentes sur l’île et l’aire occupée par celles-ci ayant sensiblement augmenté. Il semble donc que l’on soit encore bien loin d’avoir atteint un état d’équilibre. Il est vraiment curieux de constater que plus d’un siècle et demi plus tard, Darwin continue de déranger…

Les espèces introduites se sont naturellement distribuées, grosso modo, en 3 étages de végétation qui reflètent l’augmentation des précipitations avec l’altitude. Le nombre des espèces présentes augmente avec l’altitude et atteint un maximum de 139 espèces dans la région sommitale de la Green Mountain.

En plus des plantes, l’île compte également plusieurs espèces de vertébrés introduites volontairement ou accidentellement et dont la présence est importante pour certaines espèces de plantes. L’animal “terrestre” natif de l’île le plus important est, en réalité, un crabe qui s’alimente exclusivement de végétaux et qui raffole des goyaves (qui n’existaient pas sur l’île auparavant). Il existe cependant quelques populations férales d’ânes, de moutons, de souris et de rats. Les chats, par contre, ont été complètement éradiqués afin d’éviter la menace qu’ils faisaient planer sur le futur de nombreuses espèces d’oiseaux marins. Quelques espèces d’oiseaux ont également été introduites et jouent un rôle important en dispersant les graines des fruits qu’ils consomment.

Pourquoi la végétation de cette île éveille-t-elle tant l’intérêt des scientifiques ? C’est surtout parce qu’elle démontre que des espèces originaires de lieux différents et qui n’ont pas coévolué au contact les unes des autres sont tout-à-fait capables de coexister et de constituer un écosystème “nouvel” (libre traduction du terme anglais novel ecosystem) au sein duquel chaque espèce occupe sa propre niche écologique et assume un certain nombre de fonctions qui permettent à l’écosystème de fonctionner normalement. Un tel exemple ouvre bien sûr des perspectives intéressantes dans l’optique de la récupération des terres dégradées ou voir même de la colonisation d’autres planètes. Accepter une telle idée change bien sûr complètement le point de vue que nous avions vis-à-vis des espèces exotiques et de la manière de gérer les espèces invasives, ce qui est très mal accepté par les biologistes conservationnistes.

blog d’Adrien Rodriguez, Retour au Pliocène, Août 2019

Dans les autres articles de son blog, Adrien Rodriguez  décrit les espèces paléo-autochtones de la péninsule ibérique, qui y proliféraient quand le climat était plus chaud.  S’épanouiront-elles à nouveau? C’est un sujet très intéressant. Nos écosystèmes sont très menacés. Devons-nous prendre le risque de nous retrouver face à un paysage aride, ou devons-nous prendre les devants et planter des forêts résistantes au réchauffement? Pouvons-nous suffisamment prédire le climat qui régnera dans quarante ou cinquante ans? La Nature formera-t-elle des nouveaux écosystèmes elle-même?