Réduction des émissions de carbone lors de l’épidémie de coronavirus

 

Au début de cette année, la majorité de la population de la Planète a été confinée ou limitée dans ses déplacements. Les voyages internationaux, les déplacements terrestres et une partie de l’industrie ont ralenti. A la fin du mois d’avril, le confinement causait une réduction d’émissions de carbone planétaires de 17%. Les secteurs les plus touchés sont les transports terrestres et aériens, dont les émissions ont immédiatement diminué.

Cette crise a permis une diminution d’émissions de carbone suffisante pour l’année 2020. J’espère que les prochaines années nous pourrons atteindre ce but, nécessaire à la survie de l’Humanite, sans devoir nous isoler.

Au début, seuls les voyages internationaux et les grands rassemblements ont été interdits, et les émissions de l’aviation ont immédiatement baissé.

Dès que les lieux publics, les universités, et les cafés ont fermé ( confinement niveau 2), les émissions de ce secteur public ont fortement diminué.

Un confinement strict, où les employés restent chez eux et où une partie des industries s’arrête (niveau 3)  a réduit les émissions de l’industrie.

Le transport urbain a aussi beaucoup diminué du jour au lendemain.

Nous avons appris que les émissions de carbone peuvent baisser immédiatement, il suffit d’une décision officielle. Nous serons bientôt heureux de le savoir.

Corinne Le Quere note que cette diminution est temporaire, et que la consommation et la mobilité pourraient même reprendre plus fort.

Cependant, je crois que le ralentissement de l’activité économique a eu des nombreuses conséquences, telles que l’annulation de commandes d’avions, et pourrait causer une légère baisse durable des émissions de carbone.

Il faut vraiment repenser l’économie pour qu’elle ne soit pas basée sur la production et la vente d’un nombre maximal d’objets. Il faut cesser d’encourager la vente et l’achat.

https://www.nature.com/articles/s41558-020-0797-x

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

13 réponses à “Réduction des émissions de carbone lors de l’épidémie de coronavirus

    1. Normal, cette petite baisse de 17% sur les mois avril-mai est quasi-impossible à voir à l’oeil nu sur cette courbe qui montre cinq années. Mais en zoomant fortement sur le pdf et en mesurant à la règle la différence de hauteur sur avril/mai, je trouve une baisse d’un peu moins de 10% entre 2019 et 2020 sur cette période.
      N’oublions pas qu’il s’agit d’une seule station de mesure isolée, qui ne donne donc pas la concentration moyenne.

  1. Juste une petite observation: c’est vrai qu’on a eu une décision officielle et qu’elle a fait baisser immédiatement les émissions de carbone. Mais cette décision a aussi mis l’économie mondiale a l’arrêt pendant des mois, et maintenant elle risque de ne pas repartir. La conséquence sera une dépression économique terrible, avec des conséquences épouvantables.

    Ah la belle décision officielle!

    Désolé, mais il va falloir chercher une autre méthode.

    1. On pourrait se réjouir que la vie prime sur l’économie. D’autre part, je crois que La création d’emplois publics utiles est nécessaire aujourd’hui.

      1. Oui, avec quel argent?
        Vous devenez de plus en plus communiste: l’état, qui n’a pas d’argent car il n’y a pas de création de richesse, doit créer des emplois publics avec l’argent qu’il n’a pas. Résultat on va être obligé de spolier tout le monde et ce sera comme en Pologne quand vous éteiz petite: tout le monde aura un boulot, tout le monde sera pauvre, et on aura une société bien ennuyeuse.
        Manifestement vous avez gardé un souvenir inoubliable de cette société stagnante de votre enfance.
        Je pense que vous avez complètement tort. Il serait beaucoup mieux de laisser les entrepeneurs privés développer des entreprises florissantes avec des technologies innovantes pour améliorer l’environnement. Laisser les gens s’enrichir et qu’on puisse vivre.
        On ne veut pas revenir dans le monde de votre enfance.

        1. Comme retraité actif, je n’ai jamais reçu ni dû refuser autant de commandes que pendant cette période de confinement, ceci sans jamais devoir quitter mon salon. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, l’air de mon quartier est à nouveau respirable et son niveau sonore est redevenu normal. Alors pourquoi recommencerais-je à vivre de manière aussi absurde qu’avant?

          Même si Madame Retelska s’exprime selon les normes qui lui sont coutumières, elle n’a pas moins mis une nouvelle fois le doigt sur la plaie. On ne peut que l’en remercier.

        2. Je crois qu’il y a une mécompréhension. Tous les rapports scientifiques indiquent que la technologie est seulement une partie de la solution, mais que les grands enjeux environnementaux de notre époque ne pourront pas être résolus sans diminuer la pression exercée par l’homme sur le reste du système Terre, et donc la consommation. En effet, il n’y a pas 36 façons d’y parvenir : dans de nombreux domaines il faut nécessairement faire “moins” (même si avec des technologies plus efficaces et économes on peut compenser en partie ce “moins” voire, dans certains domaines faire “mieux” avec “moins”). Moins pêcher (y compris moins de petits poissons pour nourrir les élevages) donc consommer moins de poisson, manger moins de viande pour limiter les émissions de méthane et stopper la déforestation, consommer moins d’engrais pour limiter les émissions de protoxyde d’azote et donc passer vers le bio qui est plus cher (donc si on dépense plus pour se nourrir on dépense moins ailleurs…), consommer moins de ressources fossiles donc se déplacer moins (car l’avion électrique n’est pas pour demain et il serait de toute façon gourmand en terres rares dont l’extraction est mécaniquement destructrice pour l’environnement), acheter moins de vêtements mais plus durables car la production de coton est trop gourmande en eau, acheter moins de gadgets high-techs car ceux-ci génèrent une pollution excessive en partie incompressible (et de l’exploitation humaine) tout au long de leur cycle, préserver certains espaces naturels très visités donc faire moins de tourisme dans certaines régions etc.

          Difficile de l’admettre dans une société qui prône le “toujours plus”, “plus vite” et où l’on n’accepte de se confronter aux limites que pour tenter de les dépasser. Maintenant la question de “comment y parvenir ?” est éminemment compliquée. Dans le système économique actuel, qui est construit par et pour la croissance, faire moins et consommer moins enclenche un véritable cercle vicieux débouchant sur une misère collective (on le voit en cas de confinement et d’arrêt forcé de l’économie). C’est donc le système économique tout entier et la manière dont il redistribue le travail et les richesses qu’il faut changer, de manière à avoir un système qui se comporte le mieux possible dans une phase de décroissance et débouche ensuite sur une stabilisation où l’homme est en équilibre durable avec les grands équilibres de la planète. Inventer ce système nouveau (car ce n’est ni un système capitaliste, ni communiste mais quelque chose qui n’existe pas encore) devrait être un domaine de recherche prioritaire en économie et sciences sociales. Pourtant, très peu de chercheurs y consacrent leur temps à ma connaissance.

          C’est pourtant crucial : la décroissance est notre horizon, que nous le voulions ou non. Soit nous anticipons et adoptons un système nouveau se comportant de manière optimale en décroissance puis capable de se stabiliser au niveau opportun, soit les dommages collatéraux de la croissance (réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, pollution…) exerceront des freins de plus en plus forts sur ce qui les entretient, jusqu’à forcer notre système à décroître, à coups de pandémies, de catastrophes climatiques, de chutes de rendements agricoles, de destabilisations sociales etc.

          Et pourquoi un tel monde serait-il plus ennuyeux ? Le monde actuel respire-t-il la joie ? Depuis 5 ans l’espérance de vie décroît aux Etats-Unis, l’une des trois causes de cette baisse étant la hausse des suicides. En France les médecins du travail dénoncent une épidémie de “burn-out” ou “bore-out” et les prescriptions d’anti-dépresseurs et d’anxiolytiques sont bien loin d’être satisfaisantes… De plus en plus de gens aspirent justement à ralentir, à quitter cette frénésie du “toujours plus”. Il y a de nombreuses choses à faire pour ne pas s’ennuyer dans un monde décroissant : des arts, du sport, profiter d’une nature préservée et ressourçante, se faire plaisir en mangeant de bons produits du terroirs sains, goûteux et de qualité, retrouver une société moins individualiste…

          1. seule la décroissance de la population mondiale peut résoudre les problèmes de la planète , c’est l’homme le grand prédateur ( sauf pour le CO2 dont il n’est responsable que de 5% au maximum )

        3. Votre position est tout aussi irréaliste que celle que vous dénoncez. « Laisser faire les entreprises privées et leurs technologies innovantes ».

          C’est exactement ce qu’on a laissé faire durant les 100 ans dernières années. Le résultat environnemental parle de lui-même. Donc clairement non, ce n’est pas une solution à long terme.

          Je rejoins complètement le commentaire de MBJ.

  2. Kate Raworth avec sa théorie du donut (2018, Plon) est peut être une voie à explorer pour repenser l’économie. Je vous suggère un article fort intéressant à ce sujet pour le non économiste que je suis et paru dans le même journal. A méditer.

  3. La baisse momentanée des émissions de CO2 et de polluants pendant la crise du COVID ne sera qu’une goutte d’eau dans l’océan du changement climatique, mais je peux vous garantir que dans les grandes villes comme celles où je vis, ces semaines de confinement nous ont valu de respirer enfin un air raisonnablement pur. Je vous laisse ici le lien à une vue de la Sierra de Guadarrama vue depuis Madrid un jour de semaine pendant le confinement. En temps normal, il serait absolument impossible de discerner ne serait-ce que que le profil des montagnes. je crains fort qu’il ne faille attendre maintenant fort longtemps pour revoir quelque chose de semblable…

    https://www.facebook.com/yurakuna.es/photos/a.360662923974777/3625341114173592/?type=1&theater

  4. Comme retraité “inactif” et depuis treize ans en Uruguay (pas Paraguay), je n’ai jamais vu une aussi rapide dégradation du monde.

    Et pourtant, je vis au cul du dit monde!!!!

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