La croissance, encore?
La Chine été récemment félicitée de ses efforts pour réduire ses émissions de carbone.
Actuellement, ce pays est confronté à un ralentissement de la croissance et il chercherait à la maintenir en lançant des nouveaux investissements et des nouvelles constructions. Cela provoquera malheureusement des émissions accrues de CO2. Les incitations à la croissance se traduiront par un effet de serre plus dangereux.
C’est un très mauvais calcul. La construction de nouveaux entrepôts, des transports additionnels nous rapprochera dangereusement de catastrophes qui détruiront ces mêmes usines, entrepôts et routes. Lles nouvelles usines, aéroports, ports et routes accéléreront l’effet de serre et précipiteront leur propre destruction par les ouragans, les tornades ou les inondations.
Cela ne fonctionnera même pas à court terme. La politique de la croissance vise à nous faire acheter toujours plus, et les pays développés sont déjà inondés d’objets bon marché pour lesquels nous n’avons ni le temps ni l’envie. Les pays en développement, eux, sont déjà touchés par des catastrophes climatiques qui s’aggraveront vite.
De nombreux experts, dont Pablo Servigne, estiment que nous nous trouvons dans une voie sans issue qui mène à l’effondrement. Les signes de ralentissement économique sont soigneusement masqués. Depuis des années, l’Europe imprime de l’argent et l’injecte dans l’économie pour créer une illusion d’opulence, des emplois et nous pousser à acheter plus. Cet automne, les Etats -Unis ont aussi injecté de l’argent dans le système économique pour pallier au ralentissement de la production dans leur pays et aux demandes pressantes de leurs banques.
A se demander pourquoi les Chinois ne s’impriment pas de l’argent eux-mêmes, sans empoisonner leur air et leur sol, au lieu de vendre leurs produits aux américains pour les sommes que ceux viennent d’injecter dans le marché.
La Chine a déjà réalisé récemment des constructions pharaoniques telles qu’une aéroport inutile qui n’accueille que cinq vols par jour, et a déjà trop présumé de la croissance. De nombreux pays sont assez développés, ont assez construit, et pourraient bien s’en satisfaire.
Une économie écologique, des objets durables
Finalement de nombreux économistes sont conscients que nous devons résoudre le problème du climat pour survivre. Plus de 630 investisseurs, dont Michael Bloomberg, qui gèrent ensemble 37 trillions ont appelé à des solutions hier à la COP25,
Le mieux serait de réduire la production d’objets plastiques à bas prix et à courte durée de vie. Cela vaudrait mieux que de réduire la consommation d’énergie d’usines d’objets jetables, qui génèrent des nombreux transports et la constructions d’entrepôts et finissent vite à la poubelle, ou que d’en construire plus.
Je me demande ce qu’il adviendrait des émissions des Etats-Unis si l’Asie de produisait que des objets durables, écologiques, et à longue durée de vie. Les émissions de carbone des pays producteurs, mais aussi des pays consommateurs seraient réduites. Les transports et la construction d’entrepôts, ainsi que les déchets du pays diminueraient beaucoup.
Maintenant que l’addiction au shopping est créée, les consommateurs achèteraient peut-être même toujours des T-shirts à cent dollars au lieu d’un dollar pièce.
A l’épreuve des ouragans
Nous vivrons bientôt des événements impressionnants, pour certains totalement inconnus de l’Homme. De nombreuses usines, routes ou entrepôts seront détruits par les tornades, les inondations, les glissements de terrain, la grêle, la foudre ou les ouragans.
Les nouvelles constructions ne dureront peut-être pas très longtemps. Avant tout investissement, il faudrait vérifier la viabilité climatique du projet, et ne construire plus que des bâtiments à l’épreuve des ouragans.
Identifier les régions sûres
C’est certainement le moment aussi d’établir quelles zones sont en danger de catastrophe climatique. On pourrait réaliser par exemple une carte des zones exposées en rouge et en jaune. Les zones le plus en danger apparaîtraient en rouge, les zones moyennes exposées en jaune. Il est trop risqué et trop coûteux de lancer des nouveaux projets dans les régions rouges, et les évacuations doivent déjà être prévues. L’expérience de ces dernières années suggère que les destructions pourraient rapidement s’étendre aux régions moyennement exposées.
La Chine doit, d’urgence, protéger sa population des catastrophes climatiques et de la pollution.
Il serait prudent de destiner les usines les moins exposées au destructions climatiques à la production de bien utiles de qualité, de façon écologique et les autres seraient peut-être graduellement abandonnées. Cela éviterait des pénuries graves à l’avenir.
Une production écologique, et des emplois utiles
L’Europe vient de déclarer l’état d’urgence climatique. Elle pourrait donner une impulsion en exigeant la durabilité des produits, en limitant le coût CO2 d’un produit par année d’utilisation. La location -vente où le consommateur payerait un aspirateur 10 ou 20 frs (euros) par année devrait être généralisée. Elle pourrait rapidement attirer les consommateurs à budget serré, et le vendeur mis face à l’obligation de remplacer un produit défectueux s’orienterait rapidement vers la qualité. Le consommateur ne peut pas forcément se documenter sur la qualité de tous les produits avant de les acheter. En Suisse, un objet défectueux est généralement immédiatement ramené au vendeur et remboursé. Des journaux et émissions d’information de consommateurs permettent parfois un choix éclairé. Le vendeur choisit la qualité pour éviter des problèmes incessants.
L’Europe ne devrait pas injecter de l’argent dans la publicité d’entreprises qui auront des conséquences nocives pour la population, mais créer des emplois utiles, dans la santé, l’éducation, l’agriculture écologique, la récupération, le recyclage. L’aide aux banques pourrait-elle être assortie d’une condition de non-nocivité pour la population, par émissions de CO2 ou la pollution occasionné, des crédits offerts par ces banques? Nous devrions tout simplement interdire les activités et produits dangereux pour la vie sur Terre.
J’espère que les investisseurs, informés et de plus en plus conscients de la gravité de la situation climatique, privilégieront aussi les objets et les modes de production durables et écologiques.
La Banque Mondiale qui publie des rapports éclairés sur le danger du climat devrait aussi abandonner le dogme de la croissance, impossible sur une Planète finie, et proposer une autre économie durable et assurant la survie de l’Humanité.