Sur la route de soi…

La rencontre thérapeutique se développe au long des différentes séances. Elle est un travail d’accordage tant pour le thérapeute que pour le patient… Patient qui porte bien son nom puisqu’il doit tolérer le cadre qui est posé en fonction de ce que les séances initiales ont apporté et de la théorie de référence du thérapeute. Patient qui découvre patiemment et anxieusement une temporalité, des façons d’être en lien autres que celles de la vie du quotidien… Les silences, “parlez-moi de vous ? …” , des commentaires particuliers, “vous aviez 5 ans quand votre sœur est née ..” .
Dans ces échanges souvent des questions qui reviennent : ” est-ce que j’avance ?” , des commentaires ” je répète, je vis toujours les mêmes choses, je suis en conflit avec mes proches”…
C’est la quête d’un chemin plus clair dans ces vécus, dans ces pensées qui amène à consulter. “Pourquoi cette
peur ?”, “pourquoi cette absence de désir?” , ” et ces douleurs du corps à ce moment de ma vie ?” Ces questions guident sur des sentiers, dans des clairières, dans des espaces à revisiter pour pouvoir choisir plus tranquillement une suite de parcours…Le déploiement au fil des rencontres avec le thérapeute de mouvements affectifs qui ont déjà eu lieu avant en solitaire ou avec des proches permet d’expérimenter que nous pouvons avancer au milieu d’un chemin, sur ses côtés ou même dans le champ qui le borde. Reviennent dans les séances les affects liés à des situations, a des événements qui se rejouent dans le transfert : le plaisir ” ah, un moment pour moi…” , l’agressivité ” payer pour être entendu, vous profitez..” , l’angoisse diffuse ” vous me voulez quoi ?” , la tristesse ” quelle solitude, est-ce une relation vraie?” …
J’ai l’image de la vitalité du voyage qui pousse à explorer ce monde intérieur qui nous appartient, mais qui par moment impose des surgissements étonnants ou des regards plus doux sur soi et sur l’autre….

Extrait de séance

Extrait de séance – mon psy me maltraite

Michel vient de se séparer de sa compagne qui habite encore chez lui et qui refuse d’accepter la rupture. Elle semble mieux savoir que lui qu’il s’agit d’une erreur, n’ayant cesse de le lui rappeler avec un ton assertif, insistant et moralisateur.

Étant donné qu’il est très mal à l’aise avec les conflits, il fait construire une cuisine et une salle de bains au sous-sol afin de s’aménager un espace où il peut cohabiter avec elle sans devoir la chasser.

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Extrait de séance

Extrait de séance – arrêter l’antidépresseur pour aller mieux

Johann prenait des antidépresseurs depuis l’apparition de ses premières idées suicidaires, un traitement ordonné par un psychiatre des années plus tôt. Quand je l’ai vu la première fois, il avait comme une attitude d’équanimité artificielle. On parle parfois des antidépresseurs comme de stabilisateurs d’humeur, en d’autres termes des médicaments qui font qu’on ressent moins nos émotions. Toutes les émotions : celles que l’on ne souhaite pas ressentir (l’effet médicamenteux désiré) et aussi celles que l’on souhaite ressentir (l’effet secondaire du médicament (suite…)

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Reach out for help

COVID, pourquoi consulter un psy ?

Parce que ça aide, parce que cela nous met à l’aise ou en paix, cela donne du sens à ce qui est absurde ou incompréhensible dans nos vies. Parce que c’est plus facile avec un soutien et que ça va plus vite lorsque nous acceptons d’être accompagné.

Parce que souvent, ce n’est pas vrai que tout seul, nous arrivons à nous en sortir. Nous reportons et refoulons nos problèmes.

Les psys et les médecins, bien évidemment, consultent aussi !

Si le besoin est là, soyez mature, demandez de l’aide !

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Témoignages – comment je suis devenu·e psy

Quel profil psychologique ont les personnes qui s’intéressent aux profils psychologiques ? J’ai souvent entendu dire que les personnes qui choisissaient la psychologie avaient des problèmes. Cette opinion peut être blessante, mais je crois qu’elle a du vrai. En réalité, le fait d’avoir vécu et surmonté ses propres difficultés encourage la capacité d’empathie, donc facilite l’accompagnement d’autrui (Carl Gustav Jung parlait du guérisseur blessé). Les personnes que je juge les plus sages me donnent l’impression d’avoir digéré et intégré les blessures accumulées d’un parcours souvent riche et difficile.

J’ai invité des collègues (psychiatres et psychothérapeutes, confirmés ou en formation) à s’exprimer sur ce qui les a amené·e·s à ce choix (“Qu’est-ce qui m’a fait choisir mon métier, comment j’en suis arrivé·e là, quelle est mon histoire?“), en maximum 1000 caractères espaces compris. Voici leurs réponses (par ordre alphabétique) :

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