la psychothérapie plurielle

Choisir une orientation psychothérapeutique? 3e volet

Suite à la présentation de nos 4 blogueuses/eurs psy sur le 1er volet de ce blog (du 14 juillet 2020) , et de 5 autres contributeurs sur le 2e volet du même blog datant du 24 septembre 2021, voici le 3e volet où 5 nouveaux contributeurs vont nous présenter ci-dessous, encore quelques approches existantes dans le champs varié des psychothérapies.

1er VOLET:

  1. Héloïse Luy présente l’approche systémique,
  2. Catherine Krähenbühl présente la théorie psychanalytique,
  3. Thomas Noyer présente l’approche centrée sur la personne,
  4. Stephen Vasey présente la gestalt-thérapie,

2e VOLET :

  1. Mireille Binet présente l’analyse transactionnelle
  2. Corinne Tihon présente l’EFT
  3. Anouk Zwissig présente la méthode Imago
  4. Catherine Nessi présente l’approche Somatic Experience
  5. Vincent F. Liaudat présente l’EMDR

Rappel:

Lorsque nous avons besoin de consulter, il n’est pas facile de choisir son thérapeute, ni de choisir l’approche qui pourra nous convenir.
Il y a de multiples approches psychothérapeutiques (environ 220, selon diverses sources). Certaines sont plus connues que d’autres. Certaines recherches montrent que ce qui fait la qualité d’un processus thérapeutique n’est PAS la méthode, ni la technique.
En premier lieu vient la qualité de la relation. La motivation, la sécurité du cadre et certains autres facteurs sont aussi déterminants.

Alors comment choisir?

Pour choisir son psy ou la méthode, nous pensons qu’il est important de suivre son «feeling», son intuition, ou également la recommandation d’un proche en qui nous avons confiance. Une première séance nous donnera aussi la possibilité de sentir cette confiance, ou, au contraire, une sensation trouble, voir négative, et le cas échéant de chercher un autre thérapeute, une autre méthode. Pour vous inspirer et vous aider à choisir …

 

3e VOLET

  1. L’hypnothérapie : par Virna Signorelli, psychologue psychothérapeute FSP à Genève

Plongez dans la lecture de votre roman, le train file et vous berce doucement, soudain des souvenirs de vacances font irruption dans votre esprit et vous êtes loin.… très loin…. Si loin….et…. proche de manquer votre arrêt de train…!!!! Avez-vous déjà vécu ce genre d’expérience?

Cela est très probable puisque l’hypnose est un état de conscience altéré mais naturel que nous expérimentons quotidiennement. Il s’agit donc d’un phénomène naturel qui peut survenir spontanément lorsque nous sommes très concentrés sur une tâche (focalisation de l’attention) ou lorsque nous « décrochons » face à une stimulation sensorielle monotone ou/et répétitive. Une partie de nous peut « partir ailleurs », soit pour éviter de ressentir une douleur, soit pour accéder à d’autres informations de la Conscience ou de l’inconscient, habituellement bloquées par notre mental. Guider quelqu’un vers un état d’hypnose, également appelé état de transe hypnotique, ou s’autoguider pour entrer en état d’hypnose, n’est donc qu’une manière d’activer un état naturel de notre psychisme.

Les techniques dites hypnotiques permettent ainsi d’accéder à un état de conscience modifié, connu depuis la nuit des temps par des guérisseurs qui l’ont utilisé de diverses façons pour aider les personnes à accéder à leur propre guérison. En Occident, l’hypnose a été introduite en psychiatrie à la fin de du 18ème pour disparaître du champs de la clinique avec l’avènement de la psychanalyse. L’hypnose va réapparaître dans les années 1950, grâce au psychiatre Milton Erickson, qui conçoit l’inconscient très différemment de Freud. Pour lui, l’inconscient est le réservoir de nos expériences, de nos apprentissages et de nos compétences.

Nos problèmes surgissent lorsque notre conscient et inconscient ne communiquent plus. L’hypnose va permettre de rétablir ce lien afin que nous ayons accès à nos propres solutions pour aller mieux. 

Le lâcher prise et l’activation de l’imaginaire va nous guider vers la recherche de nos propres solutions. Lorsqu’on parle d’hypnothérapie, il s’agit donc d’une thérapie où l’hypnose va être au centre de la prise en charge ou utilisée en complément à une approche psychothérapeutique. Si l’on souhaite faire un travail personnel ou travailler sur un symptôme précis, il s’agit donc de bien définir notre besoin personnel afin de choisir le thérapeute adéquat. Proche de l’état méditatif et des approches créatives en psychothérapie, on parle aujourd’hui de l’hypnose comme d’une technique d’activation de la Conscience, car utiliser l’hypnose permet d’accéder non seulement à nos ressources mais à un savoir universel aussi. Il ne s’agit plus uniquement d’aller explorer son inconscient mais aussi la Conscience au sens large. Une approche psychothérapeutique incluant l’hypnose vous guidera et vous accompagnera avec douceur et créativité vers la résolution de vos problèmes.

 

  1. La Thérapie sociale par Nicole et Igor Rothenbühler, thérapeutes sociaux et formateurs en Thérapie sociale, Lausanne et Paris

La Thérapie sociale apporte à la société en général comme à toute personne, des moyens de renforcement d’une santé sociale et relationnelle au service d’une vie authentiquement démocratique. Dans un monde qui connaît aujourd’hui diverses crises sociales, elle contribue au développement et au renforcement des qualités individuelles et collectives d’autonomie, de capacité au conflit, de créativité et d’esprit critique. Comme son nom l’indique, sa finalité est de prendre soin du tissu social, de réparer les liens entre les individus, entre les groupes et de créer des environnements de vie, de travail et des institutions moins pathogènes. Inventée à la fin des années 80 par Charles Rojzman, nous la pratiquons et la développons à ses côtés depuis bientôt 15 ans.

Si le travail de Thérapie sociale peut s’effectuer en individuel, en couple ou en face à face lors de conflits interpersonnels, il s’effectue la plupart du temps en groupe. Les groupes de Thérapie sociale peuvent avoir un but collectif, comme la résolution de problèmes sociaux, le changement organisationnel ou le renforcement de la coopération, ou alors un but individuel : soigner sa relation aux autres et à soi-même, s’engager dans de nouveaux défis, développer sa capacité à travailler avec la violence, renforcer la confiance en soi, développer sa créativité ou son leadership.

Le groupe et les relations vécues entre les participants au sein du groupe sont le vecteur principal de la transformation personnelle. Pour soigner notre rapport aux autres, à soi-même et à la réalité qui nous entoure, le travail consiste principalement à prendre conscience et à transformer les peurs, la haine et la violence.

À partir d’un objectif et dans cadre et un processus bien précis, la relation aux autres au sein du groupe fait revivre aux participants les difficultés rencontrées dans la vie de tous les jours. C’est le point de départ de la transformation personnelle et collective. En effet, nous y rencontrons les mêmes peurs, faisons face aux mêmes blocages et rejouons les mêmes violences que dans notre vie quotidienne. Par un travail de confrontation créatrice avec les autres participants et un accompagnement du thérapeute social, le travail consiste à retraverser les violences subies dans notre passé et à devenir conscient des résonances, des transferts et des projections qui se jouent au sein du groupe et dans la relation avec le thérapeute.

En dépassant progressivement les violences qu’on a tendance à exercer contre les autres et contre soi-même, on se libère de ses propres obstacles à vivre avec les autres et avec soi et retrouve confiance en soi, autonomie, créativité et sens plus riche à vivre dans le monde tel qu’il est.

https://www.institut-charlesrojzman.com/fr

  1. Sexothérapie par Jean-Marie Goël, Psychothérapeute FSP, Sexologue Clinicien ISI à Lausanne

Processus de développement, engagement des corps, de l’affectivité, des émotions, de la relation à soi et à l’autre, du plaisir, du désir, du contexte historico-socio-culturel tout cela sur fond de reproduction de l’espèce, la sexualité condense différentes dimensions d’une belle et profonde complexité.

En matière de sexualité la métaphore d’être « locataire et/ou propriétaire » de son propre corps / être fait sens. Les chemins qui facilitent cette transition sont nombreux.

Mon expérience clinique montre que les personnes cherchant de l’aide à ce sujet sont souvent démunies pour appréhender cette richesse qui les constitue. Au fil du récit qu’elles font de leur sexualité et c’est souvent la première fois qu’elles s’y emploient, il est utile de leur proposer, avec soin et mesure, différents points de repère. Parmi ceux-ci et cela constitue le socle de leur sexualité, le champ de leur dynamique physiologique notamment en ce qui a trait à l’excitation sexuelle d’abord, puis à leur fonction respiratoire et plus globalement, aux habitudes posturales et motrices avec, au besoin, l’exploration de l’historique qui les sous-tend. Plus loin seront abordées les dimensions relationnelles et affectives ainsi que leur orientation érotique.

Je m’appuie notamment sur l’approche Sexocorporelle. Elle a été introduite en Suisse Romande en 1999 via les HUG venant du Quebec et développée par le Prof. J.-Y. Desjardins. Cette sexothérapie consiste en une évaluation précise du développement sexuel de la personne selon différentes dimensions en mettant en lumière ses compétences ainsi que ses limites. Sur cette base l’élaboration d’une stratégie de traitement est établie avec le patient. Le champ d’application inclut différentes problématiques sexuelles telles que: dysfonction érectile, éjaculation précoce, vaginisme, anorgasmie coïtale, désir sexuel, questions relatives à l’orientation sexuelle ainsi qu’à l’identité de genre.

 

  1. La Thérapie Vittoz, par Pierre Glardon, psychopédagogue FPSE et praticien certifié Vittoz-IRDC à Morges

« Nous ne saurions chercher dans un médicament le pouvoir de recouvrer une faculté cérébrale perdue ou trop peu développée ; ce n’est donc que par une méthode psychothérapique que nous pouvons chercher ce résultat » – Dr. Roger Vittoz (1863-1925)

Par faculté cérébrale perdue ou trop peu développée, R. Vittoz désignait nos capacités de conscience et de présence à ce qui est. C’est dire si sa méthode, élaborée comme la psychanalyse à la charnière des 19e et 20e siècle, a de l’avenir à l’aube d’une civilisation des écrans et des smartphones qui nous menace tous – à commencer par les plus jeune – ‘d’éclatement cérébral’ .… (à l’instar de certains accidents qui provoquent un éclatement de la rate) si nous développons pas notre vigilance dans ce domaine.

Élaborée par le célèbre médecin Morgien, la Méthode ou thérapie Vittoz est une approche psychosensorielle entraînant celles et ceux qui s’y engagent dans un accueil plus conscient et plus ajusté de leur sensations ainsi que dans une meilleure conscience de leurs choix et de leurs actes. Par le biais d’exercices simples (présentés par le thérapeute) et d’échanges subséquents, la méthode Vittoz permet de développer (voire de rétablir) l’équilibre des deux fonctions principales du cerveau : la réceptivité consciente des sensations et ressentis, l’attention et l’émissivité centrée de la pensée. Elle autorise également, dans la majorité des cas, la diminution voire la suppression des pensées parasites (distractives).

Quinze à vingt séances de ‘Vittoz fonctionnel’ permettent d’accroître de manière significative les facultés d’attention, de mémorisation, de discernement et de choix et favorisent les capacités d’ancrage et d’affirmation, le développement d’une image de soi positive ainsi que l’essor de la volonté. Celles-ci peuvent ensuite être complétées, si souhaité, par un cheminement complémentaire plus spécifiquement centré sur son Histoire de vie, le dépassement de deuils et de ruptures, etc.

Pour des renseignements complémentaires, voir le site officiel de l’Institut de Recherche en Développement Cérébral (Paris) www.vittoz-irdc.net

VITTOZ, (R.) – Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, Paris, Téqui, 1991 (p. 47), Paris DDB, 2016

 

14. Les thérapies cognitives et comportementales par Laurence Aufrère, psychologue-psychothérapeute FSP à Saint-Prex et à Lausanne.

Les Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) appliquent des stratégies psychothérapeutiques issues de connaissances acquises en psychologie comportementale,cognitive et affective pour modifier des comportements ou des problèmes émotionnels. Elles appliquent des principes de la psychologie scientifique à la pratique clinique. Elles ont intégré de nombreux outils (pleine conscience, …) et offrent des techniques thérapeutiques variées pour aider la personne à traiter ses difficultés psychologiques.

Elles s’adressent aux enfants, adolescents, adultes et âgés et à tout trouble psychologique. Elles se pratiquent en individuel, en couple, en famille et en groupe. La relation thérapeutique se veut collaborative et interactive.

L’objectif des TCC est de traiter des troubles qui entravent le fonctionnement (comportement) du sujet dans sa vie personnelle, sociale (professionnelle, scolaire) et relationnelle en prenant en compte les aspects cognitifs, émotionnels et motivationnels.
Les TCC postulent que les pensées, les croyances et les émotions de l’individu sont interconnectées et guident ses comportements et sa motivation, et réciproquement. Elles travaillent sur :

  1. la cognition : croyances, perception, pensées du sujet
  2. le comportement : ce que l’individu fait, ses réactions
  3. la motivation : approche, évitement, effort
  4. les émotions : ce que l’individu ressent (joie, peur, tristesse, colère, dégoût).

Les TCC ne s’intéressent pas aux symptômes. Elles s’intéressent :

  1. aux facteurs de déclanchement des troubles
  2. aux facteurs qui maintiennent les troubles
  3. aux interactions entre ces facteurs et l’environnement du patient

Ensemble, le psychologue et l’individu vont :

  1. analyser ce qui a déclenché le problème ou le trouble
  2. rapporter le contexte dans lequel il s’est développé
  3. analyser ce qui le maintient
  4. fixer des objectifs de traitement

Le psychologue va :

1. formuler des hypothèses des dysfonctionnements comportemental-motivationnel et/ou émotionnel du sujet
2. développer des stratégies psychothérapeutiques pour résoudre ces problèmes.

La durée du traitement varie en fonction de la difficulté et de la complexité des problèmes de la personne.

 

Stephen Vasey

Stephen Vasey est sociologue, travaille à Lausanne comme Gestalt-thérapeute en consultation individuelle et couple. Anime des séminaires sur la relation et la sexualité des couples, d’autres sur la colère saine. Auteur du livre « Laisser Faire l’Amour ». www.therapie-de-couple.ch