Présentation du Blog
Comprendre les clefs des meilleures gouvernances stratégiques
Intitulé “Sun Tzu parle aux dirigeants stratèges “, ce blog explore les arcanes de la pensée et des cultures stratégiques des civilisations les plus performantes afin d’en définir les contours et les secrets (Arcana Strategia & Arcana Imperii). Il propose un forum de réflexion stratégique en ces temps inédits ‘pandémiques’ — chapitre ô combien révélateur de notre atavisme en matière de gouvernance stratégique dont les défauts d’anticipation et de gestion des risques en sont les principaux symptômes. Si pour certains, ce chapitre ne reste qu’un évènement ‘révélateur’ à bas bruit, pour les stratèges il va s’agir à partir de maintenant d’en saisir les effets ‘accélérateurs’ : pour nos démocraties, nos priorités économiques, technologiques, géostratégiques et y intégrer les nouveaux risques politiques liés à la ‘fin’ — non pas de l’Histoire — mais des idéologies qui ont battis un ordre mondial issu d’un autre temps, d’une autre époque.
Initié en 2018, il participe humblement à sa manière, à décrypter les meilleures méthodes et cultures stratégiques sous-jacentes aux gouvernances les plus efficaces. Si l’Histoire se répète, alors peut-être que nos solutions d’avenir sont à décrypter dans notre passé…
Dirigeants et Gouvernants trouveront peut-être ici les sources philosophiques et les ressources cognitives d’un Art : celui de la gouvernance éclairée des Hommes de Raison. Dans un monde irrémédiablement entré dans une ère de déconnexion des réalités sensibles et de fragilité numérique, l’amnésie collective associée à l’absence de discernement raisonné nous conduira une fois de plus — à défaut d’un sursaut — au cœur des ténèbres : celui de l’obscurantisme et de la barbarie.
Auteur de plusieurs restitutions et ouvrages sur Sun Tzu et la pensée stratégique, Jérôme Gabriel propose une nouvelle approche managériale centrée sur les meilleures pratiques de gouvernance stratégique intégrant les notions de management de rupture et d’anticipation, de gestion des risques (comités stratégiques) et de sûreté-sécurité économique.
Avant-propos sur ce blog
Démocratie et Gouvernance : de l’état stratège au dirigeant stratège
Nous, simples blogueurs des temps modernes ne sommes nous pas les colporteurs inconscients de nos pairs et mentors ? – le plus souvent grecs, tels Pythagore, Socrate et Platon ou encore Périclès et Euripide -, dont les nombreux legs ont profondément influencé nos meilleurs philosophes occidentaux dans l’élaboration d’une vision du monde rationnelle et structurée.
Enfants légitimes, mais aussi légataires de sociétés démocratiques enfantées dans la douleur ; héritiers d’une paix chèrement acquise au prix fort – celui du sang -, l’Histoire nous démontre encore chaque jour qu’aucun modèle politique ou philosophique, aucun procédé ni méthode d’organisation ne garantit à elle seule la bonne gouvernance d’une nation ou la pérennité d’une entreprise.
Les aléas du temps font de la gouvernance un exercice des plus difficiles à comprendre. La maîtrise de cet art ne dépend pas d’un seul mais d’une intelligence collective portée par un but commun œuvrant en territoire inconnu. Parce que rien n’est immuable et qu’aucune condition favorable n’est jamais acquise dans le temps, nous sommes constamment mis à l’épreuve dans nos capacités de survie par l’adaptation et la résilience ; chaque jour condamnés ou graciés par les aléas à se prémunir des risques, affronter l’inconnu ou saisir les opportunités malgré les dangers.
Le ‘Sun Tzu’ : entre guerre et paix
Ce qui fut le premier traité historique dénommé L’art militaire des Chinois (pour sa traduction la plus juste) – et non “l’art de la guerre” -, aurait été rédigé au cours du 4° siècle avant J.-C, il y a 2500 ans, par un exceptionnel général d’armée nommé Sun Tzu (de son vrai nom Sun Wu), dont l’appellation honorifique signifie : Maître Sun de Wu (Sun Zi en pinyin). “L’art de la guerre” reste un sujet à débat quant à sa paternité mais nous n’en ferons pas cas ici.
La première version occidentale traduite des 13 chapitres chinois originaux de ce traité date de 1772. Cette première traduction et interprétation est l’œuvre d’un jésuite -le père Amiot -, en poste à Pékin sous la dynastie Qing (1644-1912) de cette même ère. Si cette première version en langue tartare-mandchoue reste relativement orientée, voire ‘colorée’, sa valeur documentaire reste encore à ce jour une des meilleures références de travail pour les universitaires – exégètes, sinologues et philosophes – mais aussi et surtout pour les professionnels portés par leurs fonctions stratégiques. La version d’Amiot date de 1710 et serait probablement la plus ‘aboutie’ dans sa forme finale puisqu’elle serait le fruit d’adjonctions éclairées de nombreux stratèges et philosophes chinois au cours du temps.
Sun Tzu fut en effet le premier général à fournir les conditions fondamentales de conduite du pouvoir en alliant la stratégie à la tactique ainsi qu’une doctrine pratique de gouvernance dictant non seulement les méthodes mais surtout l’état d’esprit et les bonnes pratiques d’un commandant stratège afin d’anticiper les conflits, les éviter par tous les moyens et, en dernier ressort, vaincre l’adversité par les moyens humains, la sophistication tactique et les stratagèmes politiques les plus efficaces pratiqués encore à ce jour en matière de stratégie.
Sun Tzu 2020 : une nouvelle version adaptée pour Le Temps
Plusieurs versions existent du « Sun Tzu [Zi] (Wu) Bing Fa » qui, outre sa première version traduite en ‘Art de la guerre’, reste à relativiser dans le temps – plus de 2500 ans – quant aux variantes possibles du sens des caractères chinois utilisés pour son titre. Le sens des caractères ‘bing’ (armes, soldats, troupes, militaires) et ‘fa’ (loi, méthode, conformité, magique) restent néanmoins cohérent dans le contexte général du traité qui aurait bien pu s’appeler (mais hors contexte) : ‘méthodes militaires’ ou ‘la voie des armes’. Son titre pourrait donc être trompeur sauf si, comme on le voit, l’on se réduit à une grille de lecture purement martiale ; ce qui n’est pas le cas.
L’art de la guerre est surtout un recueil philosophique universel s’inscrivant plus justement, selon Jean Lévi, dans une réflexion bien plus globale dans laquelle « rhétorique, diplomatie, commerce, politique et contrôle de soi se répondent ». Ces ‘forces’ utilisées avec méthode et raison permettent les conditions avantageuses décrites dans le traité. Porté sur l’art de la gouvernance, les tactiques psychologiques et la stratégie politique, je lui ai préféré le titre Maîtres et Dirigeants : Les forces de la raison.
Une nouvelle synthèse de Sun Tzu, adaptée,
enrichie et libre de droit.
Outre la première version traduite et référentielle de l’art de la guerre du Père Amiot, il existe une dizaine de variantes ‘occidentalisées’ du texte originel. La plupart retraduites littéralement du français à partir de la version initiale du Père Amiot (1772) ; du groupe de l’Impensé radical, Lucien Nachin et plus récemment Valérie Niquet et de celle, la plus récente de Jean Lévi pour les francophones. Pour les versions de référence anglophones, plusieurs versions sont actuellement disponibles et pour les principales : Lionel Giles (1910), Samuel Griffith (1963), Thomas Cleary (1988), Ralph Sawyer (1993), et la dernière en date Jonathan Clements (2012). De toutes ces références, la seule version anglophone a faire encore de nos jours l’unanimité parmi les spécialistes reste celle de Samuel Griffith. Cette dernière version, traduite en français par Francis Wang en 1972 pour Flammarion, possède le mérite d’intégrer les commentaires des glossateurs de l’époque – historiens, philosophes et stratèges -, dans la compréhension des textes originaux et leurs applications concrètes.
Méthodologie de cette nouvelle version 2020
La présente version des treize chapitres de l’Art de la Guerre de Sun Tzu pour les dirigeants stratèges- dont les 13 articles représentent à eux seuls près de 30.000 mots, porte pour intitulé : Les forces de la raison.
Ces treize chapitres sont rendus ici dans leur plus grande intégralité – la plus récente – quand cela aura été possible. Seules les versions d’Amiot (et version de l’I.R) et celle de L. Giles étant libre de droit, la version majeure – support de base – utilisée dans le travail croisé des interprétations du Sun Tzu a été celle du Père Amiot, reprise dans son intégralité puis mise à jour par croisement avec les meilleures versions les plus récentes.
Pour cela, chaque chapitre de cette nouvelle version a fait l’objet d’un croisement systématique des dernières versions de référence provenant pour la langue française de la traduction et des travaux exceptionnels de l‘Impensé radical, Jean Lévi et Valérie Niquet pour les francophones et de Samuel Griffith pour les anglophones.
Pour la version anglaise, outre la version de Lionel Giles restant contestée encore à ce jour, le même travail de croisement a été effectué sur les travaux originaux en anglais de Thomas Cleary (1988) et Jonathan Clements (2012).
La restitution publiée sur ce blog est en conformité avec les lois internationales sur le Copyright et dans le respect intégral des précédentes versions et leurs auteurs. Chaque chapitre publié sur ce blog a fait l’objet de vérifications systématiques avant sa mise en ligne.
Nous commencerons par cette citation : « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.»
En vous remerciant pour vos contributions, je vous souhaite d’excellentes lectures.
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