L’arrosage et de drainage pour que nos forêts supportent le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique atteint des nouveaux records et s’accélère. Il s’aggravera probablement pendant des dizaines d’années, le geoengeneering et la fin du monde sont moins probables. Nous aurons à supporter des vagues de chaleur de plus en plus importantes et anarchiques.

Nos forêts stockent une quantité importante de carbone, elles pourraient en contenir plus.  Elles stabilisent aussi les pentes de montagne mais le réchauffement comporte un risque de feux de forêts ou de méga-feux de forêts, immenses, qui sont  apparus ces dernières années.

Pourrions-nous sécuriser nos forêts en créant un réseau hydraulique forestier, qui permettrait de les arroser en cas de sécheresse dangereuse et d’éteindre rapidement les incendies?

On pourrait aussi prévoir un système de canaux de drainage pour évacuer un mètre de pluie intense, ou des réservoirs. L’eau des pluies ou de la fonte des neiges pourrait être conservée, et mobilisée lors d’une sécheresse ou d’un incendie.

Les forêts seront toujours exposées à des chaleurs intenses, des vents forts et à des nouvelles maladies, mais un système d’arrosage d’urgence / anti-incendie leur permettrait peut-être  résister aux changements proches. Un tel système devrait être mis en place rapidement, avant qu’il ne soit trop tard pour nos forêts.  Lisez mon blog précédent, où j’explique que le CO2 atmosphérique et l’effet de serre résultant augmente rapidement.

 

 

Plus vite, plus haut: le CO2 atmosphérique décolle

Le gaz carbonique s’accumule dans l’atmosphère. Nous brûlons du pétrole, du charbon et du gaz et le résultat de cette combustion, le gaz carbonique, est dégagé dans l’atmosphère.
Celui-ci est passé de 280 parts par million (ppm) environ autour de l’an 1850 à plus de 400 ppm au 21ième siècle. Un nouveau record vient de tomber, sa concentration atteint désormais 413 ppm.
Ce record a été battu plus tôt que l’année passée. Les émissions de CO2 se sont s’accélérées.

 Chaque année les émissions de CO2 augmentent un peu jusqu’en mai/ juin, et à ce moment-là, lorsque les plantes de l’hémisphère Nord développent des feuilles et que celles-ci absorbent du CO2, il diminue légèrement, puis, dès l’automne, il est rejeté dans l’atmosphère.

Cette vidéo montre le CO2 émis en jaune-orange, et à partir du mois de mai les émissions sont moins importantes, le gaz carbonique est absorbé par les plantes de l’hémisphère Nord.

Graphique: Scripps Institution of Oceanography

Ce nouveau graphique montre la concentration de CO2 dans l’atmosphère au fil des mois et des années.  L’augmentation régulière et les variations saisonnières sont clairement visibles. Cette année, le CO2 atmosphérique bat des nouveaux records, et plus tôt que l’année précédente. Il s’est accru plus vite.

 

Il continuera très probablement à augmenter jusqu’en mai ou juin, et atteindra des nouveaux records, qui feront monter la température de la Planète. Il devrait diminuer quand nos plantes et nos arbres auront des feuilles vertes.

 

Les scientifiques expliquent l’augmentation rapide de cette année par des fortes émissions de CO2 humaines et par un phénomène d’El Nino, qui provoque des années chaudes, et  des sécheresses.

Cette année a apporté de nouveaux, impressionnants records de température en Australie, des sécheresses et des feux de forêts, la végétation n’a probablement pas poussé aussi bien que d’habitude, alors le peu de CO2 absorbé pourrait provenir de là.

L’été 2018 en Europe contribue peut-être aussi à l’augmentation de CO2 atmosphérique, il y a eu des vagues de chaleur et des sécheresses en Europe du Nord, qui ont limité la croissance de la végétation. La Suisse a manqué de fourrage pour les vaches,  car l’herbe n’a pas poussé à cause de la sécheresse.

Ma grande inquiétude est qu’il ne fasse trop chaud pour la végétation, comme l’été passé, et qu’elle ne puisse plus remplir son rôle de capture de gaz carbonique. Cela ferait encore augmenter la température de la Planète, et ravagerait la végétation restante.

Ce problème semble commencer. Nous devons prendre ce danger au sérieux et réduire nos émissions rapidement.

Il faut aussi préparer nos cultures à résister à des sécheresses, et à capter du carbone dans la végétation ces prochaines années.

Le carbone dans le sol

Le sol

Pouvons-nous encore capter le carbone dans la terre? Dans mon blog précédent, je suggérais de capter le carbone en recréant du sol fertile. Est-ce encore possible? Celui-ci constitue le plus grand réservoir de carbone de la Planète, le premier mètre en renferme  plus que l’atmosphère et la végétation réunies (env. 1500 Pg C).

Le sol contient du sable, des fragments de roche, des débris de plantes, et de nombreux organismes vivants. Il fourmille de bactéries, champignons, insectes, et de racines des plantes. Des nouvelles études suggèrent que le carbone du sol  est en grande partie inclus dans des organismes vivants, les bactéries et les champignons. Ce serait une sorte de yoghourt noir vivant. Le carbone peut rester dans le sol des décennies ou des milliers d’années, pour finalement être rejeté dans l’atmosphère par la respiration d’organismes du sol, ou érodé et élué dans les rivières et les océans.

Le réchauffement attaque les sols

Lors des sécheresses, les organismes du sol meurent, et leur carbone est perdu. Les plantes croissent moins, et souvent consomment les réserves des racines, qui se réduisent lors des sécheresses.

Les records de chaleur de 2016 ont provoqué une sécheresse en Amazonie et les sols qui ont séché ont perdu passablement de carbone.  Cela pourrait s’aggraver, plus il fera chaud, plus de CO2 sera émis.

Les inondations et la désertification ainsi que des pluies très fortes provoquent l’érosion, le sol s’effrite est emporté par le vent et les eaux et perdu. L’érosion pourrait encore augmenter beaucoup. Le sol, le plus grand stock de carbone de la Planète, pourrait devenir le principal émetteur, et accroître l’effet de serre de plusieurs degrés. Nous devons nous en préoccuper, le sol aussi est fragile.

Des arbres !

L’agriculture et la déforestation causent la perte de carbone du sol. Les sols des régions boréales contiennent plus de carbone, ceux des tropiques sont souvent une couche très mince, couverte d’une végétation luxuriante. Aux températures tropicales, le carbone du sol est très vite consommé,  les pluies intenses provoquent l’érosion.

La forêt est un système merveilleux de fabrication de sol, les racines des arbres retiennent le sol, solubilisent les roches,  les feuilles mortes gardent l’humidité, et créent des conditions parfaites pour des nombreux organismes du sol. Le sol des forêts contient les 70% du carbone du sol de la Planète.

En règle générale, un couvert végétal, des plantes qui poussent, protège le sol de l’érosion, les racines l’agglomèrent, les feuilles l’abritent du vent. Le maintien d’un couvert végétal accroît le carbone du sol.

 

Des pratiques agricoles restaurant le sol

L’agriculture doit absolument prendre en compte le sol, inclure la restauration du carbone dans ses objectifs.

La FAO estime que le sol peut capter 20 PgC en 20 ans, une autre étude (Abdullahi et al, Carbon sequestration in Soils) estime que minéraliser les 10% des sols capterait 30% d’émissions.

Il existe des nombreuses façons de restaurer le carbone des sols.

A l’association Terre et Humanisme en Ardèche, j’ai découvert une technique de fertilisation basée sur le lombricompostage de déchets végétaux. Ils sauvegardent chaque gramme de sol en arrachant les mauvaises herbes et en les posant sur le sol, autour des plants de légumes,  où ils compostent lentement. Le sol est ensuite couvert d’environ 10 cm de paille, qui conserve l’humidité, empêche bien sûr l’érosion, et s’intègre lentement au sol.

Une autre technique décrite dans Advances in Agronomy 2013 consiste à couvrir le sol par du plastique sur les bosses, froides et exposées au vent, et par de la paille dans les creux, humides et protégés.

La FAO conseille plusieurs techniques de restauration du sol, par l’agriculture sans labour, l’utilisation de fumier, de couvert végétal, parfois du bétail, ou une rotation bétail-cultures, la rotation de cultures, des légumineuses, ou des cultures pérennes.

Cette organisation estime aussi que la biodiversité du sol est importante pour maintenir les stocks de carbone du sol.  Le carbone du sol est contribue à maintenir l’humidité, à la fertilité et donc à la production d’aliments.

En simplifiant à l’extrême, je dirais que chaque coin de sol devrait être couvert d’une végétation touffue, variée, sans pollution, et les feuilles mortes et autres déchets végétaux devraient rester sur place, pour protéger et enrichir le sol.

Toute atteinte au sol qui provoque une perte de carbone met nos vies en danger et devrait être jugée de façon similaire à une attaque à main armée.

En récréant des sols fertiles, nous pouvons résoudre le problème du réchauffement. Si, au contraire, nous malmenons les sols, leurs émissions de carbone pourraient devenir dangereuses.

Est-il encore temps? Pouvons-nous encore arrêter le réchauffement climatique?

J’ai présenté dans mon blog une étude récente qui estime qu’un arrêt immédiat d’émissions de carbone maintiendrait le réchauffement en dessous d’1,5°C.

Si plusieurs gouvernements décrètent l’état d’urgence climatique, si les vols, les transports, la production des usines sont limités, et que nos émissions de carbone tombent à zéro, les températures de la Planète resteront peut-être en dessous de 1,5°C.

La Terre bascule-elle déjà vers un climat inconnu?

D’autres études estiment au contraire que nous avons déjà émis trop de carbone, et que l’effet de serre actuel entraînerait déjà un réchauffement plus important, dangereux, parce que les écosystèmes naturels subissent les effets du climat. Les sécheresses causent une émission de carbone de la végétation et du sol, et la fonte de la glace Arctique amplifie  le phénomène.

Evidemment, si nous tardons encore, si nous n’arrêtons pas les émissions de carbone maintenant mais les laissons continuer, l’effet de serre se renforce et un réchauffement plus important en résultera. Chaque catastrophe actuelle, le typhon Hayian, l’ouragan Michael, les vagues de chaleur et inondations d’Australie, celles d’un quart de capitales européennes en 2018, annoncent plusieurs catastrophes de même type, ou plus importantes, au cours des prochaines dizaines d’années.  Plus il y aura de carbone dans l’atmosphère, plus les conséquences seront graves.

Cela ne veut pas dire qu’il est trop tard, mais que nous devrons déployer plus de solutions face au réchauffement pour le juguler.

Récréer la végétation et les sols naturels de la Terre

Une étude prometteuse de la NASA montre que nous pouvons planter un trillion d’arbres sur la Planète, dans les forêts ou sur les terrains abandonnés existants et absorber les émissions de carbone équivalentes à 10 ans.

Si l’alimentation végétalienne se généralise, la moitié des champs cultivés au moins pourrait être convertie en forêts, et bien plus d’arbres pourraient être plantés.

L’initiative 4p1000 proposait de capter le carbone excessif en recréant un mètre de terre fertile sur les sols qui se désertifient. Ceux-ci constituent un réservoir de carbone plus important que la végétation, et tout le CO2 dangereux dans l’atmosphère pourrait y être capté. Ces moyens naturels d’absorber le CO2 prennent le temps, des dizaines d’années, mais ils sont réalisables tout de suite, à peu de frais. Nous avons vraiment tout intérêt à les mettre en place maintenant, pour limiter l’effet de serre des prochaines dizaines d’années.

Inventions technologiques

De nombreuses solutions technologiques sont à l’étude, telles que carboniser des plantes,  c’est à dire les transformer en biochar,  et d’enfouir celui-ci sous terre ou de l’entreposer.

Une autre idée est de fertiliser les océans avec des composés azotés pour stimuler la croissance des algues, qui capteraient le gaz carbonique,  mais cela pourrait avoir des effets imprévisibles sur les océans, et j’espère que cela n’aboutirait pas, au contraire, à la création de zones mortes.

D’autres auteurs suggèrent de regeler la mer arctique en pompant de l’eau sur la glace pour l’épaissir, ou de créer des nuages artificiels au-dessus de la mer arctique. Un premier essai de ce type de geoengeneering sera mené par l’Université de Harvard cette année. Ces solutions sont cependant hasardeuses et dangereuses, nous ne savons pas du tout si elles fonctionneront correctement, et pourraient provoquer la désertification, la mort d’écosystèmes ou des cancers à cause des produits utilisés.

Des prototypes d’usines de capture de carbone de l’air sont actuellement construits, ce carbone peut ensuite être transformé en concombres dans une serre, en diamants ou en pétrole.

On devrait aussi étudier des technologies de capture de méthane, qui pourrait provoquer un réchauffement abrupt et fort de la Planète.

Non, il n’est pas trop tard! Il suffit de prendre conscience du danger et de diriger nos activités vers les solutions. Cependant, chaque année d’émissions nous rapproche de catastrophes dangereuses, chaque année d’émissions alourdit le bilan de morts futurs, chaque année d’émissions  augmente l’effort gigantesque que nous devrons faire pour maîtriser le climat une fois déchaîné. Si nous tardons trop, les choix cornéliens du Futur pourraient être de produire de la nourriture, de plutôt se réfugier dans des abris pour survivre aux catastrophes climatiques, ou d’envoyer les dernières personnes valides travailler au captage de carbone pour sauver le climat.

Extinction Rebellion : la rébellion climatique

La crise climatique suscite actuellement de nombreuses réactions. La grève des écoliers pour le climat a attiré des dizaines de milliers de jeunes en Europe ces dernières semaines. Un autre groupe d’activistes, Extinction Rebellion s’est récemment formé en Angleterre. Ils donnent un sens nouveau au slogan ‘Rebel for Life’ car ils luttent pour sauvegarder la vie sur Terre. Le réchauffement climatique peut avoir de nombreux effets secondaires, tels la mort de l’Amazonie ou la fonte du Groenland. Ce groupe estime que chacun d’entre eux peut entraîner un réchauffement de 2°C. Ils craignent que cela ne cause l’extinction de nombreuses espèces vivantes, et même de l’Humanité.

Ils déclarent que nous vivons une époque très grave et très triste et que nous devons regarder cette réalité en face. D’après eux, la politique des gouvernements actuels mène à la mort de millions de personnes, à la désertification, à des migrations massives et ils ont décidé de s’y opposer par la désobéissance civile non violente.

Ils s’inspirent entre autres du mouvement qui a provoqué la fin de la discrimination des Noirs aux Etats-Unis, dans les années 50, lorsqu’une femme de couleur, Rosa Parks, a refusé de céder sa place dans le bus à un Blanc.

En novembre 2018, Extinction Rebellion a ainsi perturbé la circulation à Londres en bloquant les cinq ponts sur la Tamise. Une manifestante s’est collée, à la colle, à Buckingham Palace. Ils voulaient se faire massivement arrêter par la police pour montrer qu’une partie importante de la population s’oppose aux politiques actuelles. En réalité, il eut peu d’arrestations, ce qui illustre peut-être le désarroi des gouvernements face au changement climatique.

En Allemagne, Extinction Rebellion bloque des carrefours pendant quelques minutes pour alerter le public sur le crise climatique.

Le groupe demande zéro émissions de carbone en 2025, un rationnement de droits d’émissions de carbone, plus de transports publics, et des villes sans voitures.

Ils s’inspirent en partie de The Climate Mobilization, qui demande un plan similaire celui mis en place par le gouvernement britannique pendant le deuxième guerre mondiale, avec une création massive d’emplois utiles par l’Etat et le rationnement des biens polluants.

Extinction Rebellion,  qui a débuté en Angleterre il a quelques mois, essaime maintenant dans toute l’Europe, y compris en Suisse. Le mouvement semble s’étendre vite, alors même que les étudiants participent massivement aux grèves du climat.

The Climate Mobilization:

Zéro émissions de carbone en 2025

Eliminons les émissions de CO2 avant 40 ans

Une nouvelle étude a tenté d’établir s’il est encore temps de sauver le monde en réduisant progressivement les émissions de carbone. Elle analyse plusieurs voies et obtient des résultats positifs.

Zéro émissions

Leurs simulations suggèrent que la solution zéro émissions, où les émissions de carbone sont interrompues immédiatement, limiterait le réchauffement à 0,9°C au maximum. Il pourrait cependant y avoir une courte étape de réchauffement brusque, due à la disparition d’aérosols. Si nous arrêtons les énergies fossiles maintenant, la température monterait vite d’environ un dixième de degré, puis redescendrait plus bas que le niveau actuel. Cela suffirait probablement à assurer un climat viable et stable à la planète Terre. Cependant, de nombreux problèmes se poseraient, tels que le chauffage des bâtiments dans les régions où les températures hivernales sont inférieures à zéro degrés.

Changement d’infrastructure

La solution changement d’infrastructure, qui signifie que les centrales existantes ne sont pas arrêtées, mais remplacées par des solutions renouvelables à la fin de leur existence permettrait d’éliminer les émissions les gaz à effet de serre en plus ou moins 40 ans. Les simulations suggèrent que dans ce cas, les températures de la Planète monteraient d’encore trois dixièmes de degré environ, puis redescendraient lentement, et que la température de la Planète ne dépasserait pas le seuil fatidique de 1,5°C. Il est donc encore temps, en utilisant les infrastructures existantes et en construisant des variantes écologiques à partir de maintenant, nous pouvons encore sauver la Planète.

Incertitudes et commentaires

Ce n’est cependant pas une certitude. Une autre étude similaire (Matthews and Zickfeld, Nature Climate Change 2012) estimait que dans le cas d’un changement d’infrastructure progressif en 40 ans, les températures continueraient à monter. Les auteurs considéraient que la végétation souffrirait de ces quelques dixièmes de réchauffement et absorberait moins de carbone.
Et il est vrai que la Nature donne réellement des signes inquiétants. A 1,5°C de réchauffement, et déjà maintenant, la plupart des récifs coralliens et de poissons tropicaux disparaissent, trois quarts d’ européens sont exposés aux inondations, une grande partie d’insectes a aussi disparu. Pour ne pas menacer les écosystèmes, le mieux serait peut-être de combiner la solution zéro carbone et changement d’infrastructure, de remplacer les centrales vieillissantes au fur et à mesure, et aussi d’arrêter ou de limiter certaines émissions tout de suite, par exemple celles de l’aviation. Nous ne pouvons pas nous permettre une augmentation incontrôlée d’émissions aériennes.

L’étude récente de Pfeiffer et al (Environ. Res. Lett 2018) estime aussi que les centrales actuellement en construction amèneraient le réchauffement au dessus de 1,5°C. Le travail de Smith et al. ne discute pas non plus les effets secondaires possibles, les feux de forêts, sécheresses et le dégel du permafrost, qui pourraient aggraver le diagnostic de la Planète et accélérer le réchauffement. Il est bien plus sûr de réduire ces émissions de carbone rapidement, ou nous devrons mettre les bouchées doubles par la suite.

Arrêter les énergies fossiles

Une autre solution, CO2 constant, limiterait les émissions et maintiendrait la quantité de CO2 dans l’atmosphère aux niveaux actuels, sans changer de technologie. Elle impliquerait une régulation d’émissions, sans remplacement généralisé d’installations productrices d’électricité.
Les simulations montrent que dans ce cas, les températures continueraient à monter plus longtemps et atteindraient des niveaux plus haut, et plus dangereux pour la Planète. Il vaut donc bien mieux quitter les énergies fossiles et passer aux énergies renouvelables, pour assurer une baisse de l’effet de serre à long terme.

Energies renouvelables pour le monde entier

Le passage mondial aux énergies renouvelables est possible, nécessaire, et en cours. Ces nouvelles technologies sont souvent développées pour les pays industrialisés, qui pourraient servir de modèle de développement futur. Le jour où chacun du milliard d’Indiens et ou de Chinois achètera une voiture. Il faudra que ce soit une voiture non polluante, sous peine de fin du monde. Notre passage rapide aux énergies renouvelables assure le développement de technologies qui seront ensuite utilisées à plus grande échelle. Il vaut encore mieux organiser nos sociétés de façon efficace, en privilégiant les transports publics et une consommation modéré.

Réductions d’émissions

Les émissions de carbone proviennent essentiellement du pétrole, du charbon et du gaz. Un changement d’énergies semble nécessaire pour limiter durablement le réchauffement.

Lors de la conférence COP21, en 2015, la Suisse, comme la plupart des pays du monde, s’est engagée à réduire ses émissions de carbone pour limiter le réchauffement à 2°C ou même 1,5°C. En effet, au-delà de ce seuil, le climat de la Planète pourrait se dégrader irréversiblement. Les mesures promises en 2015 permettent de limiter le réchauffement à +3°C.

Ces résolutions initiales devront par la suite être complétées par d’autres projets qui permettront d’atteindre les buts de l’accord de Paris. Et c’est vraiment une course contre la montre. J’espère me tromper, mais comme je l’ai discuté avant, le réchauffement pourrait s’accélérer, et des réductions d’émissions encore plus importantes pourraient être nécessaires par la suite. Plus nous tardons, plus nous courrons le risque d’ arrêts d’urgence d’entreprises polluantes, ou d’interruptions de leur fonctionnement par les catastrophes climatiques.

Les mesures proposées dans la loi CO2 nous permettraient de garder notre style de vie en remplaçant graduellement les énergies fossiles par des ressources renouvelables. Parallèlement, en voyant les récentes manifestations d’étudiants pour le climat, et les millions de signatures d’une pétition française, j’ai l’impression qu’une prise de conscience et un changement de société semblent être à l’oeuvre, et pourraient créer une société plus écologique et plus durable.

https://www.nature.com/articles/s41467-018-07999-w

https://www.letemps.ch/monde/laffaire-siecle-un-reveil-ecologiste-francais

https://www.letemps.ch/suisse/milliers-jeunes-mobilises-rues-climat

Face au climat: gérons le changement!

Aujourd’hui, une couche de neige exceptionnelle couvre le Nord des Alpes et cause un danger d’avalanche maximal sur l’échelle de mesures que nous avons utilisé jusqu’à présent. En juin, Lausanne subissait une pluie hors normes, cet été la Suisse et le Nord de l’Europe ont connu des sécheresses importantes. De nombreux autres événements hors du commun se produisent partout sur la Planète.
Ces phénomènes dus au réchauffement climatique vont s’aggraver, il est même possible, comme je l’ai expliqué précédemment, que l’aggravation soit rapide et spectaculaire.
Nous devons faire face à ce problème grave, nouveau, auquel seuls les films de science-fiction nous ont préparé. Le climat est le plus grand danger du 21ième siècle et doit être traité comme tel. Toute la société devrait être réorganisée pour réduire ce danger et pour y faire face correctement. Dès aujourd’hui, nous avons besoin de suivre, et de prévoir les changements climatiques et leur conséquences.

Météorologie Climatique

Nous avons besoin d’un office de météorologie climatique qui sera à jour sur les événements climatiques exceptionnels, sans précédent, inconnus de l’Homme, qui se sont produits sur toute la Planète au cours de ces dernières années. Un mètre de pluie en Afrique peut nous donner une indication sur les événements météo chez nous. Nous pourrions baser les prévisions sur le constat qu’il s’agit d’une augmentation de 5 fois de la pluviométrie normale. Il faudrait ensuite savoir si une augmentation semblable se produit partout, y compris dans nos régions. Les pluies ici ont- elles aussi augmenté de 5 fois? Cette augmentation avec la température est -elle linéaire, ou exponentielle? Les prévisions pourraient aussi se baser sur celles du GIEC, sur des modèles de circulation atmosphérique qui tentent de calculer quelles tempêtes ou canicules pourraient bien nous arriver à 1,5°C ou 2°C . Bien que ce soit très difficile de nos jours, ce service pourrait émettre des prévisions de risques sur 5 ans et alerter les bureaux concernés des catastrophes climatiques possibles.

Agriculture Climatique

Nous avons besoin d’un office d’agriculture climatique, qui étudiera les effets sur l’agriculture des changements climatiques constants, auxquels nous sommes désormais exposés. Cet organisme devrait recouper les conditions de croissance des plantes cultivées, ou de survie des animaux, et les prédictions météorologiques et pouvoir informer les agriculteurs quelle production sera possible et fructueuse. Il devra adapter souvent, par exemple tous les 5 ans, ou même chaque année, les recommandations sur l’agriculture en Suisse, et informer quels aliments pousseront ici.

 

 

Sécurité des infrastructures

Les pluies intenses, neiges abondantes, et glissements de terrain augmenteront avec le réchauffement (GIEC) et ces changements sont déjà perceptibles. Nous avons besoin d’un office de la sécurité des infrastructures qui vérifiera à quel niveau de catastrophe climatique les bâtiments et transports sont menacés. Il pourrait y avoir un petit problème. Le danger pourrait être quasiment omniprésent. Le rapport du GIEC d’octobre 2018 prévoit qu’à 1,5°C de réchauffement, qui nous menacent bientôt, 74% d’européens sont exposés aux inondations, et ils n’ont pas prévu tous les dangers. Des nouvelles normes de sécurité s’imposent pour l’ère du climat. Nous pourrions ainsi éviter de construire de nouveaux bâtiments sensibles aux intempéries futures, et dans un deuxième temps tenter de sécuriser ce qui peut l’être.

 

Capture de carbone

Un office de capture naturelle de carbone est indispensable pour planifier et gérer la capture du carbone atmosphérique dans le sol, la végétation, les tourbières et les arbres.

Si nous recréons un mètre supplémentaire de sol fertile, nous aurons résolu le problème du climat, car ce mètre de sol capterait le carbone responsable de l’effet de serre. Une végétation touffue, et particulièrement les arbres, captent aussi beaucoup de gaz carbonique responsable de l’effet de serre. Nous avons besoin d’un bureau qui étudiera les possibilités de capture de carbone dans le sol, la végétation, les cultures agricoles, les forêts et les arbres isolés, et, s’occupera de la réalisation de ces projets. A mon avis, nous devons nous lancer immédiatement dans la capture du carbone naturelle, par la végétation, parallèlement aux réductions d’émissions. Cela limitera l’aggravation des phénomènes climatiques auxquels nous serons exposés au cours de ces 50 prochaines années. D’ici quelques décennies, ces solutions naturelles pourront être complétés par des technologies nouvelles de capture de carbone qui sont en développement actuellement.

Réduction d’émissions

Nous avons besoin d’un office de contrôle qui répertoriera toutes les émissions de carbone, et les plans de réductions. Il vérifiera si les rejets des entreprises diminuent comme prévu, et adaptera les buts, en fonction des décisions politiques et des nécessités futures. Il s’assurerait que les nouvelles industries ne nuisent pas à l’environnement et au climat, elles pourraient être soumises à autorisation conditionnelle, qui attesterait qu’elles ne causent pas d’émissions de carbone dangereuses pour l’Humanité . Un office de contrôle pourrait décider de fermetures d’urgence, en cas de besoin et limiterait fortement les dangers futurs.

Créons des réserves alimentaires planétaires!

Les dernières années de chaleur record ont apporté des sécheresses, des inondations, et des vagues de chaleur partout sur la Terre.

L’année la plus chaude, 2016, a causé une immense famine dans le Sud de l’Afrique, et les sécheresses ont détruit les récoltes du Brésil, de la Bolivie, et du Paraguay. La production de toute l’Amérique du Sud a diminué.

Ces catastrophes vont s’intensifier, et le cycle des saisons changera. Des vagues de chaleur inhabituelles, de plus en plus fortes, apparaîtront au printemps, en été ou en automne. Elles pourraient perturber gravement les cultures alimentaires.

L’agriculture dépend du cycle des saisons. De nombreuses conditions doivent être réunies pour que les plantes arrivent à maturité.

Les récoltes de blé sont compromises si les températures dépassent 30°C au printemps. Les arbres fruitiers ne donnent pas de fruits s’ils fleurissent en automne ou en hiver, et qu’une gelée survient après. De nombreuses autres perturbations peuvent interrompre le cycle vital des végétaux.

En 2018, le rendement de blé russe et canadien était réduit par la chaleur et la sécheresse dans ces pays habituellement froids (Bloomberg), l’Australie frappée par la sécheresse a perdu 15% de ses récoltes (FAO).

Les catastrophes climatiques vont s’amplifier, et pourraient faire échouer les cultures alimentaires dans des vastes territoires. La mer monte et s’infiltre dans  les terres fertiles du delta du Nil et du Mékong, si bien que l’agriculture pourrait bientôt devenir difficile dans ces régions.

Le Futur pourrait apporter des pénuries alimentaires qui ont des conséquences très graves. Elles causent la malnutrition, des migrations, la spéculation, des émeutes, des guerres.
Elles iront en s’aggravant, et des populations de plus en plus importantes, des pays entiers, pourraient être exposées à des famines.

La production alimentaire mondiale est assez proche de la consommation annuelle. L’année prochaine, l’Humanité disposera probablement de trois mois de réserves alimentaires. C’est très insuffisant.  Si la moitié de cultures sur la Planète avorte cette année, si en été 2025 il n’y a pas de récolte de blé dans l’hémisphère Nord, il y aura moins de nourriture que l’année passée.

Nous vivons dans une précarité alimentaire étonnante, alors que les réserves planétaires de T-shirts bleus suffiraient probablement pour plusieurs années, et que nous pouvons facilement porter une autre couleur. Cette insécurité engendre la spéculation alimentaire, les prix des denrées de base augmentent lors des mauvaises récoltes, et provoquent des émeutes de la faim.

Nous devons nous préparer à l’aggravation du réchauffement en augmentant les réserves alimentaires.

Nous pourrions augmenter progressivement les stocks. Pour être le plus cohérent possible, nos dirigeants pourraient commander aux paysans locaux une quantité suffisante d’aliments de base, des céréales, des lentilles, du soja, de noix à la condition qu’ils soient produits de façon écologique, qu’ils entraînent peu d’émissions de CO2, ou en agriculture CO2-, ie en captant du carbone.

J’ignore sciemment le fait que les cultures alimentaires émettent actuellement du CO2, essentiellement à cause de l’usage d’engrais de synthèse et du transport. Elles ne devraient pas émettre du CO2, mais en capter.

Les céréales et les lentilles contiennent beaucoup de carbone, nous pourrions idéalement capter le carbone atmosphérique et l’entreposer en réserves alimentaires. Des stocks d’aliments pour dix ans capteraient en fait une proportion du carbone atmosphérique, de l’ordre d’un centième peut-être, et contribueraient aussi à stabiliser le climat. On pourrait multiplier cet effet en sauvegardant les autres parties des plantes cultivées. Surtout, nous éviterions des graves pénuries et des famines.

Si le changement climatique s’accélère, nous pourrons sûrement cultiver ici des aliments exotiques, comme les pêches, les bananes ou les ananas, et nos aliments actuels appartiendront au passé.  L’avenir sera hasardeux, difficile à planifier. Nous pouvons nous y préparer au moins partiellement.

Nos dirigeants pourraient commander aux agriculteurs l’équivalent des besoins annuels de céréales et de lentilles si bien qu’en dix ans, si tout va bien, les réserves représenteront dix ans de nourriture. Si nous économisons 50% de la consommation annuelle, alors nous atteindrons dix ans de réserves alimentaires en vingt ans.  Une partie de ces récoltes est peut-être déjà produite et gaspillée, la surproduction d’années exceptionnelles, comme les tomates de l’été passée, pourrait être rachetée, séchée, et entreposée. Ainsi, en cas d’aggravation soudaine du climat, nous pourrons réagir et nourrir la population.

En cas de problèmes d’approvisionnement local ou de catastrophe planétaire, ces réserves pourraient être écoulées sous forme de nuggets ou saucisses végétariennes, shakes de protéines, cordon-bleu, ou autres préparations populaires.

En cas de famine lointaine, elles pourraient peut-être être données aux populations qui en ont besoin. A tout le moins, elles limiteraient la spéculation qui fait flamber les prix des aliments, avec des conséquences dramatiques et éviteraient des nombreux drames humains, tels des enfants handicapés de malnutrition.

Il faudrait bien sûr veiller à ce que ces cultures ne provoquent pas d’émissions de carbone, et à ne pas déboiser, et à continuer à reforester et à récreer le sol fertile qui constitue la plus grande réserve terrestre de carbone.

Nous entrons dans une période de turbulences, à plusieurs inconnues. Nous devons nous y préparer et prévoir l’essentiel pour cette période troublée. Si nous faisons preuve d’ouverture, nous trouverons de nombreuses solutions.

Immoraux ou suicidaires? Qui tuons-nous vraiment?

A la réunion COP24 au mois de décembre 2018, le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres a demandé la mise en oeuvre de l’accord de Paris.
Il l’a appelé notre dernière, meilleure chance d’éviter le déchaînement du réchauffement climatique et a déclaré que l’attitude contraire ne serait pas seulement immorale, mais suicidaire.

Pourquoi dit-il cela?

Le réchauffement provoque les émissions de carbone des écosystèmes naturels

Le gaz carbonique (CO2) s’accumule dans l’atmosphère et provoque l’effet de serre. Le rapport du GIEC prévoit que nos émissions d’énergies fossiles pourraient causer un réchauffement de 1,5°C dès 2030, qui exposerait les trois-quarts d’Européens aux inondations, et provoquerait des pluies et des vagues de chaleur vraiment (significativement) plus fortes qu’aujourd’hui. Cela poserait déjà des problèmes sérieux, les économistes tels que Schroders craignent des sérieuses pertes économiques si nous ne réduisons pas rapidement les émissions, mais il peut y avoir pire.

Aujourd’hui, les températures de la Planète augmentent, les sécheresses, vagues de chaleur et feux de forêts s’intensifient.

L’été 2018 a causé la sécheresse dans le Nord de la France, l’Allemagne, la Suisse. L’année la plus chaude jusqu’à aujourd’hui, l’année El Nino 2016, a provoqué une immense sécheresse en Afrique de l’Est, ainsi qu’en Australie et en Amazonie.

Actuellement, les plantes des forêts, des savanes et le sol contiennent plusieurs fois plus de carbone que l’atmosphère. Dès que le climat se dérègle, les sécheresses et le feux perturbent le cycle du carbone, les plantes poussent moins et n’absorbent pas le carbone de l’air, et lors des sécheresses, le sol aussi émet énormément de CO2. Dans des bonnes conditions, le sol est composé en grande partie de bactéries et de champignons vivants. En 2016, la chaleur record a provoqué le dégagement de gaz carbonique des sols dans l’atmosphère.

Les feux de forêts sont de plus en plus fréquents. Un nouveau type de catastrophe naturelle, les méga-feux de forêts, dévastant des grandes étendues,  est apparu récemment et va augmentant.

Les immenses feux touchent la Californie, la Sibérie, le Canada, l’Australie. Le carbone des arbres brûlés dans les incendies aboutit dans l’atmosphère et alourdit le bilan.

Cela pourrait s’aggraver, si les températures montent encore, des régions plus étendues, des écosystèmes plus variées pourraient être touchés par les sécheresses et les feux, et provoquer un dégagement de carbone. Ainsi, chaque vague de chaleur augmenterait le réchauffement des années suivantes.  Si la désertification de la Planète commence, elle dégagera du carbone, réchauffera encore la Terre, et pourrait se répandre comme une épidémie.

Selon le Climate Institute, cet effet pervers a déjà commencé et les dix prochaines années, nous pouvons nous attendre à un réchauffement rapide.

Les scientifiques ont d’abord espéré que les plantes du grand Nord pousseraient mieux à des températures plus élevées.

Malheureusement, le changement semble trop brusque et trop chaotique. Les vagues de chaleur et les sécheresses, nouvelles dans ces régions, provoquent des feux de forêts, des écosystèmes entiers souffrent de vagues de chaleur ou de maladies nouvelles.

La Nature semble réagir mal au réchauffement, les écosystèmes dépérissent et augmentent l’effet de serre.

Le permafrost pourrait amplifier le réchauffement

Le climat cache un danger plus grave. Les terres boréales sont gelées depuis des millénaires. On appelle ces terres le permafrost, ou pergélisol. Elles contiennent d’énormes quantités de carbone. Dès qu’elles dégèlent, elles émettent du CO2 et du méthane.

Au contact de l’air, le permafrost émet plutôt du gaz carbonique, par contre les parties situées sous l’eau, sous des lacs ou sous la mer de Sibérie, émettent plutôt du méthane, qui cause un effet de serre 80 fois plus important. Plusieurs scientifiques ont remarqué que le méthane s’échappe du fond de la mer de Sibérie, en champs de bulles de plus en plus étendus ou en geysers (Swerus-C3). La chercheuse Natalia Shakova, a effectué des forages dans le permafrost, et a établi qu’il dégèle plus vite et plus profondément que prévu.

Le fond de la mer de Sibérie est touché par le réchauffement des océans.

Lorsque la mer Arctique sera libre de glace, elle absorbera plus de chaleur, et le fond pourrait alors dégeler vite.

Des courants plus chauds venant de l’Atlantique pénètrent actuellement dans la mer Arctique, et pourraient précipiter le dégel. L’eau chaude favorise dangereusement la diffusion du méthane déjà présent dans les fonds marins et provoque sa formation.

Certains scientifiques, tels que Peter Wadhams, pensent que les émissions de méthane pourraient beaucoup augmenter, et aboutir à un réchauffement quasi immédiat, en quelques mois, d’1°C.  Les conséquences seraient apocalyptiques.

Le méthane du permafrost pourrait faire monter la température de la Terre de plusieurs degrés, même de dizaines de degrés.  Nous ne pouvons pas prévoir dans quelles régions de la Terre la Vie serait encore possible, et quand surviendraient les cataclysmes.

Il y a un mois environ, une nouvelle expédition russe a confirmé que les émissions de méthane augmentent (TASS).  Cette augmentation est aussi détectable dans l’atmosphère (NOAA).

Ainsi, le réchauffement climatique pourrait subir des sauts brusques, avec des très graves conséquences sur la météo et sur la production d’aliments sur Terre. La Planète deviendrait alors quasiment inhabitable. Les experts pensent que cela pourrait se produire après 2050, mais il y a énormément d’inconnues.

Pour éviter ce danger, il vaut mieux maintenir la température de la Terre à 1,5°C, comme prévu lors de la COP21, et certains suggèrent de la faire descendre à 0.5°C en 2100 (Climate Institute).

De plus en plus, il apparaît que nos activités économiques actuelles mènent à une émission de méthane du permafrost, peut-être par soudaines explosions. Un réchauffement brusque et fort s’ensuivrait, qui causerait probablement d’immenses tempêtes et l’impossibilité de cultiver les aliments sur Terre. C’est un énorme danger pour la Vie sur la Planète et nous devons y faire face. Il justifie pleinement des rapides et fortes réductions d’émissions et la reforestation à grande échelle.

Il y a plusieurs solutions ou parties de solution: une réduction suffisante d’émissions de carbone, qui pourrait exiger l’arrêt de la circulation et des usines, et/ou de la production de viande, la capture de carbone de façon naturelle, dans le sol ou les plantes, ou par des technologies nouvelles actuellement en développement. On devrait alors aussi développer des technologies de capture de méthane.

Certains experts proposent de regeler la mer Arctique en pompant de l’eau sur la surface de la glace en hiver, pour reformer une glace épaisse. Peut être peut-on trouver un moyen technique de capter le méthane, de l’éliminer sur place, ou même d’utiliser en tant que carburant?

Les solutions pour le méthane arctique devraient constituer une priorité absolue de la recherche aujourd’hui.  Pour que le méthane reste où il est, dans les sédiments, il faudrait que la mer Arctique soit couverte de glace en surface et que les températures de la Planète, et des eaux des océans, ne montent pas au point de dégeler le fond de cette mer. Les solutions technologiques, qui ne sont pas encore réalisées, pourraient se heurter à des imprévus et des surprises lors de leur réalisation. Il pourrait y avoir du méthane ailleurs..

Nous allons certainement trouver un moyen de nous en sortir. Il s’agit  de notre survie. Si nous posons le problème clairement, nous trouverons les solutions.  Nous voulons vivre. Nous devons maintenir les conditions climatiques nécessaires à la vie sur Terre, à l’agriculture et pour cela, un permafrost bien gelé. Tout projet pour la société et pour l’économie doit être établi à partir de cette base. Tous les autres plans économiques et projections de croissance sont totalement illusoires. Tout développement qui pose un risque sérieux pour notre existence doit être interdit.

 

Des idées pour le climat

Urgence Climatique

Samedi, quelques centaines de personnes se sont réunies à Genève et plus de mille à Berne pour donner l’alarme climatique.
Les participants ont sonné le tocsin, ils ont bruyamment attiré l’attention sur l’urgence climatique, les drames humains que le réchauffement climatique apporte, et la nécessité de prendre des mesures.

J’ai personnellement eu envie de crier: Evacuation, inondation! Evacuation, vague de chaleur! Evacuation, tornade! Cela me semblait étrangement proche, et pourrait bien représenter notre réalité de demain.

Il est essentiel de prendre des mesures rapides pour le climat. Nous devons réduire les émissions de CO2 avant que les températures ne montent des quelques dixièmes de degré qui provoqueront des inondations dans la majorité de l’Europe et des pénuries alimentaires.

Si nous n’y arrivons pas, nous devrons les réduire tout de suite après, avant que les inondations et les tempêtes n’emportent nos villes et les pénuries alimentaires ne deviennent famines. En tous les cas, nous devrons le faire.

Heureusement, des initiatives prometteuses en faveur du climat germent par-ci par-là: parallèlement au passage graduel aux énergies renouvelables, quelques bonnes idées toutes simples sont mises en oeuvre en ce moment:

Le Luxembourg rend les transports publics gratuits

Le Luxembourg, un pays européen un peu plus petit que le canton de Vaud, rend les transports publics gratuits. C’est une excellente idée, qui poussera des nouveaux usagers à les essayer.

Elle va rendre les transports publics faciles à utiliser spontanément et attrayants.
Cette mesure devrait avoir des conséquences bénéfiques à tout point de vue. Elle pourrait réduire les émissions de CO2, les bouchons, la pollution et les cancers qui en découlent, le bruit, les accidents,  ainsi que le bétonnage de la Planète en routes et parkings. J’espère qu’elle créera des nouvelles habitudes chez les habitants, et rendra la ville plus saine et plus agréable à vivre.

Les transports publics sont évidents dans les métropoles modernes. On ne peut s’en passer dans des villes de millions d’habitants, ils évitent les embouteillages et la pollution. Ils sont aussi une nécessité climatique.
Les voitures émettent énormément de CO2, elles remplissent nos lieux de vie d’un nuage de pollution et de bruit.

Les émissions de CO2 dues à l’usage de la voiture ont récemment augmenté en Europe. Il me semble que l’habitude de prendre sa voiture pour un kilomètre ou moins s’installe dans notre société. Il serait intéressant de savoir quand utilise-t-on la voiture. Pour aller travailler, pour transporter les enfants, les courses, pour aller dans la nature, chez des amis? Les transports dans les villes devraient être planifiés pour réduire ces trajets en voiture.  Même à la campagne, les transports publics pourraient être efficaces, rapides et simples à utiliser. Des bus d’excursions réguliers pourraient être mis en place.

Les Pays-Bas et l’Angleterre restaurent des espaces sauvages

Pour sauver notre climat nous devons réduire les émissions et/ou diminuer la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Le reboisement reste le moyen le plus simple pour y parvenir.

Un arbre est en grande partie carbone.  Ils en captent le maximum pendant les 40 premières années de leur croissance, et ils enrichissent le sol en carbone pendant plusieurs décennies. Surtout, les végétaux n’ont aucun effet secondaire connu. Ils créent même un milieu de vie parfait pour l’humain, diminuent la pollution, la chaleur et favorisent les pluies. Certains objectent que, quand les arbres auront poussé, le problème se posera à nouveau, mais d’ici là, il y aura peut-être d’autres solutions, d’autres énergies, ou une nouvelle organisation de la société.
Nous devons agir maintenant. Nous devons vraiment maîtriser le carbone atmosphérique pendant ces quarante, et même les vingt prochaines années, faute de quoi le climat nous échappera complètement, et deviendra trop violent pour que d’éventuels oeuvres de restauration de climat puissent être réalisés au milieu des tempêtes apocalyptiques.

Il y a quelques centaines d’années, l’Europe était couverte d’une immense forêt. Elle a graduellement été déboisée pour l’agriculture, et depuis les sols, qui ne régénèrent plus naturellement, s’appauvrissent peu à peu. La moitié d’oiseaux et d’insectes a disparu au cours du dernier quart de siècle, et en restaurant  des espaces de Nature, nous leur permettons peut-être de survivre.

Le gouvernement des Pays-Bas, a entrepris de racheter des parcelles inutilisées et de les reboiser. Ainsi, ils espèrent capter du CO2 et améliorer le bilan carbone de leur pays. C’est une excellente idée, je me réjouis de voir ces nouveaux bosquets. Ils pourraient y planter des espèces qui absorbent beaucoup de carbone et d’azote, ou recréer des biotopes naturels de la région.

Chaque trottoir, chaque mètre de terrain inutilisé pourrait contenir une végétation abondante.

La Grande -Bretagne prévoit de restaurer des espaces naturels sur 2% de son territoire, ce qui lui permettrait de capter un tiers de ses émissions de carbone. Il me semble alors qu’en restaurant des espaces naturels sur 6% du territoire, elle annulerait immédiatement ses émissions de carbone. C’est peut-être la solution la plus simple dans l’urgence, pendant que les voitures et les centrales à charbon sont remplacées. Il faudrait le faire immédiatement, car plus nous tardons, plus nous devrons capter le carbone émis par les systèmes naturels détruits par le réchauffement, les forêts en feu, les écosystèmes désertifiés, irrémédiablement perdus, nos champs et nos forêts d’aujourd’hui. Pendant dix ou vingt ans, il faudrait payer les éleveurs pour planter des arbres sur leurs terres au lieu de produire des excédents laitiers, demander la collaboration des jardins privés, et planter des arbres sur chaque mètre de terrain inutilisé. Nous serons très bien à l’ombre des arbres.

Los Angeles impose un plat végétalien dans chaque lieu public:

La Californie est très exposée au changement climatique. Elle a subi plusieurs sécheresses, d’importants feux de forêts et des glissements de terrain dus aux pluies intenses. Elle semble décidée à réagir contre le réchauffement.
Actuellement, la majorité de terres agricoles sert à alimenter le bétail. Une diminution de la consommation de la viande pourrait permettre de réduire fortement les émissions de carbone, de replanter des arbres dans les champs ainsi libérés, et pourrait être la meilleure solution pour le climat.
C’est souvent aussi souhaitable pour la santé publique. Une faible consommation de viande, et encore plus le régime végétalien, limite l’obésité, le cholestérol, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Pour cette raison, les diététiciens américains acceptent le régime végétalien,  les végétaliens stricts et certains végétariens doivent seulement prendre des compléments de vitamine B12 après quelques mois.

En tout cas, la consommation de viande et de produits animaux devrait être modérée, par exemple limitée à un repas par jour, sans charcuterie. Aujourd’hui, il est souvent difficile de trouver un plat végétarien ou végan. Les raviolis à la viande sont souvent servis avec une sauce à la crème ou au fromage, et contiennent donc deux produits animaux au moins. Face à l’offre actuelle, il est même difficile de respecter les recommandations des diététiciens suisses et d’avoir une consommation modérée de viande. La ville de Los Angeles permet seulement le choix au consommateur: Elle demande à tous les lieux publics de proposer un plat végétalien.
Il faudrait faire plus à ce niveau: le plat végétalien devrait être moins cher, ce qui encouragerait à l’essayer. Le prix des ingrédients devrait en fait être bien plus bas. Il faudrait aussi que tout le monde soit parfois exposé aux aliments végétaliens, qui formaient l’alimentation de nos ancêtres. Il me semble qu’il serait facile de remplacer la viande de mauvaise qualité, au goût et à la composition modifiés par des additifs chimiques, dans la sauce bolognaise, les burgers, les saucisses, et que la remplacer par des aliments végétaliens pourrait plutôt les améliorer. Il faudrait en fait inverser le paradigme: la nourriture de base devrait être végétalienne (ou végétarienne sans trop de fondue), et on devrait expressément demander le supplément viande ou le réserver à certains repas. Les diététiciens suisses recommandent d’ailleurs un repas sans protéines, composé seulement de céréales et de légumes.