Le réchauffement climatique menace la plupart des animaux sur Terre

Disparition d’insectes

Ces dernières années, nous avons pris conscience d’une disparition inquiétante de la faune européenne:  les abeilles et les insectes en général disparaissent de nos paysages.

Le nombre d’insectes a diminué de 70%, un tiers d’espèces se sont probablement éteintes.

 

 

Oiseaux et hérissons

Les oiseaux et les hérissons se font rares en Europe. Un phénomène similaire se produit aux Etats-Unis. Les pesticides néonicotinoïdes sent probablement responsables, mais dans la forêt vierge du Costa Rica, les insectes disparaissent aussi aujourd’hui, probablement pour des raisons climatiques, parce qu’il y fait plus chaud et plus sec.

 

 

Grenouilles

Une hécatombe frappe les grenouilles et les autres amphibiens, touchés par un champignon toxique.

Sous la surface du sols, les vers de terre se raréfient.  Certains de ces minuscules animaux sont très importants pour nous. Une étude de l’IPBES estimait que la pollinisation réalisée par les abeilles contribue à l’alimentation de 5 milliards de personnes, qui souffriraient la faim sans ces insectes (article).

 

Le climat s’attaque aux écosystèmes les plus riches du monde

Selon Anthony Barnosky, (vu dans le film Demain),  nous avons pris à la Nature les trois quarts des Terre de la Planète, et les avons transformé pour notre usage en champs, routes ou villes.Le changement climatique complique les choses, il est dix fois plus rapide que les changements précédemment supportés par les espèces vivantes. En 2100 les conditions de vie sur Terre seront inconnues de la plupart d’espèces actuelles. Même si ces espèces pourraient se déplacer très vite, il n’y aura peut-être nul part où aller. Le changement climatique fera probablement disparaître les habitats actuels les plus riches. Actuellement, les deux tiers d’espèces terrestres vivent dans les forêts tropicales et subtropicales et mais selon les modèles climatiques, le climat tropical qui fait vivre ces forêts disparaîtra et n’existera nul part sur terre.

Récifs coralliens

Les récifs coralliens et la forêt tropicale abritent les écosystèmes les plus riches du monde, la plupart des espèces vivantes.  Ces zones sont très menacées par le réchauffement climatique.

Récemment, des vagues de chaleur successives ont touché l’hémisphère Austral en 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019. L’océan a atteint des températures exceptionnelles une grande partie de la barrière de corail Australienne a blanchi, et ne récupérera probablement pas.  Ailleurs, les coraux avaient déjà beaucoup souffert de la surpêche et de la pollution.

Le récif Australien, le plus grand du monde, abritant l’écosystème le plus riche de la Planète, était encore bien préservé, mais comme prévu par le GIEC, il a largement succombé à la chaleur. Nous vivons peut-être là, déjà aujourd’hui, un des événements d’extinction les plus importants de la Planète.

Forêts Australiennes

Cette année l’Australie a été touchée par des vagues de chaleur et par la sécheresse dès le printemps (en octobre).  La météo exceptionnelle a provoqué d’immenses incendies, que le GIEC avait prévu et que l’Académie Australienne des Sciences lie clairement au climat (communiqué).

Un tiers des koalas est mort en un mois et plusieurs espèces uniques, datant de temps très éloignés, ont probablement disparu.

L’Australie sera exposée à des feux plus importants, des chaleurs plus importantes encore que leurs 48°C récents, et ces forêts et leurs habitants pourraient disparaître totalement au cours de cette décennie. Selon le GIEC, il pourrait un jour pleuvoir plus en Australie, mais ne sera-ce pas trop tard?  Les feux pourraient tout emporter avant cela, et les pluies torrentielles actuelles, où l’équivalent d’une année de pluie se déverse en un jour après une longue sécheresse,, ne sont pas exactement ce qu’il faut aux animaux.

Forêts tropicales

La forêt Amazonienne,une des plus riches du monde (WWF),  est menacée par la chaleur, la sécheresse et les activités humaines. Elle est très menacée par le réchauffement. Il y fers plus chaud et plus sec et elle pourrait disparaître.  Elle ressent déjà les effets du climat. Au cours des dernières années, les arbres ont cessé de grandir. Lors de l’année la plus chaude jusqu’à présent, en 2016, elle subi d’importants feux.  la forêt souffre maintenant des sécheresses, les arbres perdent leurs feuilles.

De nombreux feux sont causés par l’Homme et pourraient encore être arrêtés (lien), mais le réchauffement menace sérieusement ces régions.  Ces forêts maintiennent un climat modéré par leur masse, et la déforestation d’une partie d’entres elles pourrait signifier leur mort.

La forêt vierge du Congo, deuxième plus riche du monde, est aussi très menacée par les activités humaines et par le climat.  Elle souffre aussi de la sécheresse et de la chaleur croissante, et cède place par endroits à une savane sèche.

Si ces forêts tropicales, disparaissent,  nous perdrons les écosystèmes terrestres les plus riches.

Nous en entendons moins parler parce que cette région est dangereuse et difficile à étudier.

 

 

La sécheresse de cette année en Afrique a porté atteinte aux espèces menacées de girafes, aux hippopotames et aux éléphants des savanes Afrique.

Les experts prévoient aussi qu’il fera beaucoup plus chaud au  Proche -Orient et en Inde, ce qui pourrait provoquer une désertification totale de ces régions.

 

 

Si les glaciers Antarctiques fondent et que le niveau des mers monte de plus d’un mètre, les deltas et les mangroves seront inondés, comme cela s’est déjà produit pour le delta de l’Ebre lors de la tempête Gloria en janvier 2020. Nous perdrons probablement les deltas et les mangroves, les Sunderbans, le Bangladesh, et leurs écosystèmes. Les infiltrations d’eau de mer transformeront le désert et dunes de sable les plateaux côtiers.

 

 

 

 

Les écosystèmes polaires seront bouleversés par le dégel, les vagues de chaleur inconnues jusqu’à présent, la disparition de la glace et des maladies nouvelles.

 

 

Les forêts américaines subissent des infestations d’insectes nouvelles, les séquoïas millénaires de Californie succombent déjà au changement.

La fonte des glaciers et la sécheresse menacent l’Europe et l’Inde, le débit des rivières baisse déjà. Des vagues de chaleur jusqu’à 50°C devraient toucher nos régions.  Quel sera l’effet sur nos écosystèmes?

J’ai pensé à prendre une carte du monde et à biffer les régions mentionnées au fur et à mesure que je les présente.  Que restera-t-il?

 

Conclusions

Le climat détruit déjà les écosystèmes les plus riches du monde, il en menace d’autres et constitue la plus grande menace pour la biodiversité mondiale.

Les événements actuels et proches sont d’une gravité inouïe. Il est possible que les écosystèmes tropicaux succombent au changement climatique, C’est une raison de plus d’investir dans la sauvegarde de la nature dans les régions tempérées, et de passer à l’agriculture biologique, qui arrêterait l’hécatombe d’insectes actuelle, et peut-être celle d’oiseaux et d’hérissons.

Les forêts tropicales sont très menacées par le changement climatique. Il faut tout faire pour les sauver, sans elles le climat se déréglera dangereusement. Il faut reforester les régions proches des forêts tropicales. J’espère ne pas trop faire l’apprenti-sorcier, mais peut-être serait-il possible de provoquer artificiellement des pluies au dessus de ces forêts en périodes de sécheresse.  Savez-vous si un tel projet est étudié quelque part avec la participation d’écologistes? Je crois qu’il devrait l’être.

Le cycle hydrique sera probablement plus actif, avec plus de pluies et d’évaporation d’eau. Il serait peut-être possible d’immenses systèmes de réservoirs et de canaux et de bien gérer les pluies, mais le climat pourrait changer de plus en plus vite.

Il faut peut-être créer des grands aquaria et parcs animaliers où nous conserverons artificiellement quelques représentants des espèces menacées.

Nous ne savons pas encore à quel point nous avons besoin de la Nature. La disparition des abeilles nuirait probablement à 5 milliards de personnes (IPBES), et celle des forêts tropicales serait tout aussi grave.  Le réchauffement lui-même provoque des vagues de chaleur, des sécheresses et des pluies soudaines et torrentielles, mais  la disparition des forêts pourrait amplifier énormément cette alternance de sécheresses et des déluges.

Les insectes, les bactéries du sol, les champignons et les plantes assurent le cycle de la vie sur Terre. Peut-il même continuer sans eux?

Informations supplémentaires: Une courte vidéo en anglais avec Gisèle Bündchen sur la forêt Amazonienne (vidéo) et un article détaillé en anglais (article).

Le non-respect de l’accord de la COP21 serait plus grave qu’un génocide

Un réchauffement de plus de 4°C pourrait, selon certains experts, causer plus de six milliards de morts sur la Planète. Il provoquera la mort de nations, et aucun pays, aucune ville ne sera à l’abri. Le climat provoque déjà des effets graves, cette année des inondations des terres agricoles du Midwest ont réduit la production de maïs américaine, et les records de chaleur ont provoqué une sécheresse dans le delta du Mékong, grand producteur de riz, qui l’exporte dans le monde entier.

Le retrait récent de Etats-Unis de la COP21 ouvre la voie à la destruction des conditions de vie des pays du Sud. Il entraînerait des génocides de plusieurs peuples particulièrement exposés au changement. Les dirigeants américains mettent aussi leur peuple en danger.

C’est même plus grave, il pourrait mener à la disparition de toute l’Humanité, de tous les peuples de la Planète, ou en tout cas d’une grande partie de leur population.

Pensent-ils à maîtriser le climat d’une manière autre que les recommandations actuelles des experts, qui pourrait être aussi dangereuse?

Lors de la COP21, les spécialistes ont insisté sur la nécessité de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C, plutôt à 1,5°C. Ils supposent qu’au-dessus de ces températures, le climat terrestre deviendrait complètement instable, et des sauts de températures rapides et forts seraient possibles. Permettre un réchauffement de plus de 2°C, c’est foncer tête baissée vers les milliards de morts et  vers la fin de la vie sur Terre.

Cette évolution du climat, provoquée par les émissions de méthane du permafrost, commence en fait déjà.

Je suis convaincue qu’on peut trouver des moyens de la maîtriser, mais il faut en faire une priorité absolue. J’espère que  les dirigeants américains, qui sont maintenant souvent confrontés à plusieurs catastrophes naturelles simultanées ou proches, changeront vite d’avis, car le climat ne s’arrêtera pas. Hier ils devaient affronter les feux de forêt en Californie et la neige au Texas. Les feux de Californie provoquent de nombreuses coupures de courant. Les catastrophes causeront souvent une réduction spontanée de l’activité économique.

Il faut peut-être aussi inventer une façon d’inciter les Etats-Unis à respecter l’accord de la COP21, ou de réduire leurs émissions de carbone d’autant.  Il en va de la survie de nos populations.

NB: Les émissions massive de méthane du permafrost pourraient provoquer d’immenses explosions, qui pourraient ressembler à la photo.

Edité le 30 octobre 2019

Rapport du GIEC sur les océans: ça va mal mais ça peut encore être pire

Le rapport spécial du GIEC sur les glaces et les océans a été publié cette semaine.
Il présente les changements qui sont prouvés et incontestables.
Le GIEC constate tout d’abord que le réchauffement climatique a fait fondre au cours des dernières décennies les glaciers et la glace sur la mer arctique et réchauffe le permafrost (A1 SROCC_SPM).

1. Moins de vie dans les océans

La température des océans a augmenté et les écosystèmes aquatiques en souffrent déjà.

Actuellement, les coraux subissent déjà des dommages sévères, plus de la moitié de la Grande Barrière de corail a succombé aux vagues de chaleur de ces dernières années. C’était l’écosystème le plus riche des océans. Les coraux courent des graves risques même à 1,5°C.

Les forêts, les prairies d’algues et les poissons vivant à la surface des océans sont déjà frappés par le réchauffement.
Les écosystèmes épipélagiques, proches de la surface de l’océan, sont moins productifs. Toutes espèces confondues, il y a moins de poissons. C’est surtout remarquable  dans l’Atlantique Nord, mais aussi partout ailleurs, dans l’Atlantique-Sud, le Pacifique Nord et Sud, et le parties tropicales de ces océans, et les courants EBUS, des Canaries, de Californie, et dans une moindre mesure dans l’océan indien.  La pêche  aussi est déjà réduite dans ses eaux (voir figure ci-dessous).

Plusieurs seuils critiques pour la vie dans l’océan seront dépassés avant 2100: oxygène, acidification, azote, stratification des océans, etc. Il y aura moins de vie dans les océans.

Il y aura 20 à 50 fois de vagues de chaleur marines, d’une intensité plusieurs fois plus forte. Celles-ci ont récemment décimé la Grande Barrière de corail ou des forêts d’algues millénaires. Des années d’El Nino extrême, dont l’année record 2016 peut donner une vague idée, se produiront plus souvent. La circulation océanique diminuera très probablement.

2 Les glaces fondent et les montagnes s’effritent

Les glaciers fondent et le permafrost dégèle.  Le GIEC constate qu’il dégage des gaz à effet de serre  (medium evidence with low agreement). Ces gaz accélèrent le réchauffement climatique.

La fonte du permafrost et le retrait des glaciers diminuent la stabilité des pentes de haute montagne. Des nouvelles inondations, avalanches, glissements de terrain et autres déstabilisations du sol vont accroître les risques pour l’infrastructure et les personnes.

La surface couverte par la glace Arctique diminue de 12,8% par décennie. De plus, cette glace est plus fine, la glace de plus de 5 ans a perdu 90% de sa surface (A1.4 SROCC_SPM). Cette glace, épaisse d’un mètre environ, tenait bien l’été. Elle a quasiment disparu et la glace sur la mer Arctique est maintenant fine et fragile. Sa disparition précipitera le réchauffement de la Planète.

3. La montée du niveau de la mer

L’océan a absorbé plus de 90% de l’énergie du réchauffement (A2). L’océan Austral a absorbé la moitié de cette énergie depuis l’an 2000. Il se réchauffe vite, à des profondeurs supérieures à 2000 m, et la stratification de l’océan augmente.

La fonte du Groenland et de l’Antarctique s’est accrue et constitue maintenant le facteur principal de la montée du niveau de la mer. Le GIEC estime que les mers pourraient monter d’1m20 si les émissions de carbone restent élevées.

Il y a d’autres théories sur la façon dont les glaces polaires fondront à l’avenir. J’ai écrit un livre Kindle à ce sujet,  ‘L’Antarctique-Ouest dans le Vide‘. ( Achetez-le!) .
Elles prennent en compte que la plateforme d’Antarctique -Ouest s’est déjà effondrée par le passé. A cette période, le niveau des mers est monté très vite, de plusieurs mètres par siècle. Cette plateforme fait barrage aux immenses glaciers Antarctiques et son effondrement pourrait mener à plusieurs mètres de montée du niveau de la mer.

Les glaciers du Groenland et d’Antarctique sont étudiés par des nombreux scientifiques par des expéditions polaires, par satellite, ou par des modèles sophistiqués. Ces scientifiques, tels que James E. Hansen, Eric Rignot, Jason Box ne font pas partie du GIEC, qui ne semble donc pas inclure leurs connaissances ni leur compétence.

Le phénomène qui pourrait mener à l’effondrement de l’Antarctique-Ouest, appelé ‘marine icesheet instability’ est présenté par le GIEC qui mentionne qu’il doit être étudié plus en détail. Si ce gigantesque accident se produit, il va changer complètement les prévisions de la montée du niveau de la mer et les mesures d’adaptation à prévoir.  Le modèle de James Hansen, qui inclut déjà une forte stratification des océans, prévoit que la montée du niveau de la mer va doubler à intervalles réguliers.  Les centimètres actuels deviendraient ainsi des mètres vers la fin du siècle, et l’océan inonderait la moitié des terres cultivées de la Terre.

Que les modèles du GIEC penchent plutôt pour la solidité de l’Antarctique-Ouest, soit.  Le GIEC semble décidé à ne dire que ce dont il est absolument sûr et sert ainsi d’organisme de référence mondial. Peut-être ont-ils été trop raisonnables et ils n’ont pas inclus dans les modèles les agissements de Trump et de Bolsonaro, ni les vagues de chaleur soudaines qui précipitent la fonte des glaces polaires. Cependant, il devraient étendre leur équipe d’experts et inclure des spécialistes de la fonte de glaces antarctiques. Leur estimation de la montée du niveau de la mer, qui est revue à la hausse pour la deuxième fois en conséquence de la fonte rapide des glaces ces dernières années, pourrait encore changer.  L’effondrement d’immenses glaciers sera probablement prévisible quelques années ou même quelques dizaines d’années avant de se produire.

Résumé du rapport SROCC

Courte interview de Valérie Masson-Delmotte

Risques pour les écosystèmes en fonction de la température: les coraux sont déjà dans le rouge à 1°C et une grande partie meurt maintenant, les algues et les poissons dans le jaune subissent déjà les effets négatifs du réchauffement.

Les glaces fondent plus vite que prévu, et le réchauffement pourrait devancer les prévisions du GIEC

Le climat évolue-t-il comme le GIEC l’a prévu? L’année 2016 a battu des records de chaleur, et depuis, la température reste élevée, et les catastrophes climatiques foisonnent.

L’ancien conseiller scientifique principal du gouvernement anglais, prof David King, se déclare effrayé par la vitesse à laquelle le climat change: dans une interview donnée à BBC, il estime que la Terre change plus vite que prévu dans le cinquième rapport du GIEC publié en 2014. En particulier les glaciers et la glace marine fondent plus vite,  et des  événements météorologiques extrêmes se produisent aussi rapidement.

Par exemple, le glacier Malaspina en Alaska existe depuis la période glaciaire. La glace s’écoule sur un plateau. Ce  grand glacier fond, son épaisseur diminue tellement qu’il fait monter le niveau de la mer.

Malaspina Glacier 2016 copyright ESA

Le Gangotri, en Inde, est un des plus grands glaciers de l’Himalaya. Il constitue la principale source d’eau du Gange,  grand fleuve Indien.  Ce glacier recule d’au moins dix mètres par an. Il fond aussi en surface, et s’affine graduellement. Le Gange est la plus sacrée des rivières d’Inde. Il irrigue un tiers du territoire Indien et 450 millions de personnes.  La disparition de glacier aura des conséquences pour 40% de la population indienne.

Gangotri, India, 2019, copyright ESA

Un autre scientifique anglais, Andrew Shepherd, trouve aussi que les glaces fondent à une vitesse surprenante.

La mer Arctique était totalement gelée en été il y a cent ans. La banquise se réduit, à des nombreux endroits la glace épaisse de plusieurs hivers fond progressivement, se fracture, des courants chauds arrivent de l’Atlantique, et début septembre les 60-65% de la surface originellement gelée étaient libres de glace. Cela augmente immédiatement le réchauffement de la Planète.

Suite à cette interview, BBC a contacté les principaux auteurs du rapport du GIEC qui pour la plupart estiment que le réchauffement se produit en accord avec les prévisions.  Il semble que le GIEC suive la politique d’une opinion unique, unanime pour tous ses membres.  A ma connaissance, leurs derniers calculs s’arrêtent en 2015, sans inclure ces dernières années très chaudes.  Elles pourraient un jour prouver que le réchauffement accélère.

Certains événements récents n’ont pas été prévus par les modèles climatiques. Les scientifiques ont relevé la fonte sévère de glace aux pôles, car les glaces Antarctiques fondent aussi plus vite qu’anticipé, les feux de forêts en Arctique,  le changement climatique en Tasmanie, et les deux grands cyclones survenus au Mozambique cet été.  Ces deux ouragans constituent un événement sans précédent,  qui a provoqué l’inondation d’une grande partie du pays, la destruction des habitations et des routes, et la rupture de l’approvisionnement électrique.

John Church, un des principaux climatologues Australiens, déclare que le réchauffement est à peu près au niveau des prévisions les plus pessimistes, alors que selon son collègue King, il les dépasse même (d’après Harrabin, BBC). David King estime que la fonte de la glace du Groenland et Antarctique n’a pas été prévue correctement. La perte de la banquise accélère le réchauffement de la Planète, et la disparition des glaciers du Groenland et Antarctique provoque la montée du niveau de la mer.

Les glaciers suisses, comme partout ailleurs, s’amenuisent plus vite que prévu.

Cela signifie que les événements prévus par le GIEC, tels la mort des coraux, des poissons tropicaux, les inondations généralisées, les catastrophes touchant des pays entiers se produiraient à la date prévue, ou même plus tôt.

Le prof King suggère donc à l’Angleterre de réduire les émissions de carbone dix ans plus tôt que prévu.  C’est valable pour toute la Terre, nous devons réduire les émissions de carbone au plus vite pour éviter de graves dangers.

Modifié le 21 septembre 2019

 

 

Nous ne nous adapterons pas au réchauffement. Arrêtons – le!

Graves menaces pour les Etats insulaires

J’ai assisté à une conférence de l’ONU sur le climat,  le ‘UN Trade forum’ axé sur les objectifs de développement durable et au changement climatique.

Les représentants de nombreux états insulaires ont affirmé les dangers du climat.

Le weekend précédent, l’ouragan Dorian a dévasté les Bahamas, et deux typhons ont touché le Japon et la Chine.
Le représentant de Wuanatu a déclaré que la Planète est en danger et a demandé un secrétaire spécial et un rapporteur spécial sur le changement climatique, ce qui semble une très bonne idée de nos jours.
Les représentants de Sainte-Lucie, des Maldives, des Bahamas ont évoqué les catastrophes actuelles et les dangers qui les menacent. Ils sont exposés à des ouragans, à la sécheresse et à la montée du niveau de la mer, les transports pourraient être interrompus et selon les diplomates concernées, les scénarios prédictifs sont terribles.

Image parWikiImages de Pixabay

Les représentants des Bahamas ont évoqué la possibilité que les ouragans actuels constituent leur nouvelle réalité. De nombreux Etats insulaires demandent des moyens financiers pour s’adapter au changement climatique.

Je ne suis pas d’accord avec cette analyse de la situation climatique. Je crois que n’est pas la nouvelle norme, ce n’est qu’un début.

Tout le monde sous-estime le climat. Selon un nouveau rapport de la Commission Globale pour l’Adaptation (Ban Ki-Moon, Bill Gates, Banque Mondiale, divisions climat et environnement de l’ONU), la préparation aux catastrophes climatiques est gravement insuffisante.  Les actions les plus urgentes recommandées par cette commission incluent des systèmes d’avertissement rapides, et le développement de cultures alimentaires qui peuvent supporter les sécheresses (d’après Carrington, The Guardian).

Ouragans cent fois plus destructeurs

Les catastrophes augmentent quasiment chaque année, et elles pourraient s’aggraver au même rythme.

Le rapport du GIEC sur les océans qui sera publié le 25 septembre estime que les dégâts causés les ouragans augmenteront au centuple.

L’OMM a qualifié d’avertissement les ouragans terribles qui ont frappé le Mozambique. Les tempêtes destructrices sont de plus en plus nombreuses et des plus terribles pourraient survenir. Nous n’avons, de loin, pas tout prévu.

Actuellement, les tempêtes sont plus fortes, il semble y avoir plus de pluies intenses, d’inondations, de grêle, de tornades, de foudre, même en Europe. Ces phénomènes doivent déjà être surveillés, car si l’augmentation continue, la météo deviendra dangereuse partout.

Menaces pour la Terre entière

Les fortes tempêtes pourraient bien être la réalité avec laquelle nous devrons vivre en Europe et à laquelle nous devrons nous adapter. Je doute que nous puissions sauver les états insulaires de catastrophes répétées et croissantes. Les ouragans enflent, la fonte du Groenland atteint déjà des seuils attendus pour 2100, les vagues deviennent de plus en plus grandes.
Ils pourraient être frappés par des tempêtes plus fortes, puis par la montée du niveau de la mer.
Ces états ont maintenant besoin d’abris anti-catastrophe, de bateaux d’évacuation, et de lieux d’accueil.

C’est ici, en Europe, que nous devons nous concentrer sur l’adaptation aux graves catastrophes. Nous devons préparer des canaux pour évacuer les inondations,  rendre nos maisons résistantes aux tempêtes, vents, grêles et vagues de chaleur, isoler les bâtiments et passer aux énergies renouvelables. Nous pouvons encore nous calfeutrer pendant que d’autres pays seront rayés de la carte.

Mais nous ne devons pas faire cela! Nous devons arrêter les émissions de carbone immédiatement, et éviter ce Futur de destruction de la Terre, et de vie dans des abris pour les plus chanceux.
Nous devons arrêter le réchauffement climatique au plus vite, avant qu’il n’inflige de dégâts irrémédiables.
Nous entrevoyons maintenant quels risques nous prenons en chauffant la Planète, ils pourraient bien nous heurter de plein fouet, sous forme de tornades, de grêles, de foudres ou de vents destructeurs.

Nous devons déclarer un Etat d’urgence planétaire, où seule la production et le transport de biens indispensables seront permis. Nous devons arrêter les usines sur la Planète Terre et employer une grande partie de la population à capter du carbone dans des forêts et les sols. Nous devons le faire vite,  pendant qu’il est encore temps de sauver nos villes et notre civilisation.

Le 17 juin 2020, je note que ma demande adressée à l’UNCTAD d’arrêter les usines et les avions s’est étonnement réalisée ce printemps , lors de l’épidémie de coronavirus. En fait c’était assez facile :-).

Le Kerala est inondé pour la deuxième fois et le sera encore

Le Kerala est un état prospère du Sud de l’Inde. Au bord de l’océan Indien,  des canaux paresseux serpentent dans la végétation tropicale. Plus loin, des collines luxuriantes abritent des forêts ou des plantations de thé. Cette région ressemble à un paradis fertile où la nourriture pousse miraculeusement. Pour combien de temps?

En août, des précipitations extrêmes ont causé des inondations dans plusieurs états indiens. Les rivières ont débordé et des nombreux glissements de terrain se sont produits. Dans le Kerala, une centaine de personnes ont perdu la vie, des dizaines de milliers ont été évacuées.

L’Inde a subi des grosses chaleurs cette année, et la mousson tardait à venir.  Lorsqu’elle est arrivée, elle a apporté 45,3 cm de pluie, cinq fois plus que la normale. Les rivières ont débordé, inondant des villages. Des routes ont été coupées, des maisons se sont effondrées sur leurs habitants, de nombreuses personnes ont été évacuées de maisons inondées, accrochées à des câbles d’escalade, par hélicoptère ou bateau. Les bidonvilles au bord des rivières sont particulièrement à la merci des inondations, mais la région y est exposée.

Les précipitations ont provoqué plus de trois mille glissements de terrain dans la chaîne des Western Ghats. La terre rouge des collines s’est écoulée sur les routes et les habitations. Il semble que l’aménagement du territoire influence aussi les glissements de terrain. Des constructions nouvelles,  qui déstabilisent ou alourdissent le terrain, ont été particulièrement touchées. La forêt pourrait protéger et renforcer les pentes des collines contre les petits glissements de terrain.

Un scientifique qui étudie la météo de ces montagnes estime que le réchauffement climatique va accroître les pluies sur les Western Ghats, chaîne de montagne qui traverse les Etats du Kerala et du Maharashtra (AGU100). Ces Etats ont déjà été durement touchés cette année.

Les inondations de l’année passée ont causé cinquante et un morts. Elles ont été un choc pour les survivants, des milliers de personnes ont consulté des médecins pour des problèmes de dépression ou d’anxiété dus à ces catastrophes, où leur maison s’est soudainement écroulée sur leur famille dans un glissement de terrain, ou qui les ont forcés à lutter contre la noyade pendant des heures ou des jours. Des milliers de personnes ont été confrontées à l’alternative de se jeter dans l’eau pour sauver une vie, et à leur impuissance face à l’immensité des flots.
Des milliers de personnes sont déjà traumatisées. Réalisent-elles déjà que les inondations vont s’accroître, des plus en dangereuses au fil des années?

Cette année, ces déluges se sont reproduits et vont s’aggraver. Les pluies intenses augmentent, et le niveau de la mer monte. Les scientifiques prévoient que le réchauffement apportera des chaleurs dangereuses et des inondations plus grandes.  Dans la deuxième moitié du siècle, l’océan deviendra un immense danger pour ces populations. Les habitants du Kerala devraient progressivement quitter le bord de mer, et se réfugier dans les collines, mais ces collines subissent actuellement des milliers de glissements de terrain. Alors où aller? Voici la question qui se posera de plus en plus au 21ième siècle à des innombrables réfugiées climatiques.

Le réchauffement stratosphérique soudain glace la Nouvelle-Zélande

La stratosphère

L’hémisphère Sud subit un événement de réchauffement stratosphérique soudain (Sudden stratospheric warming, SSW).

Ces épisodes se produisent assez souvent dans l’hémisphère Nord, mais sont exceptionnels dans l’hémisphère Sud.

La stratosphère recouvre la troposphère, entre 10 et 50 km d’altitude, un peu plus haut que le sommet de l’Everest. Elle contient entre autres la couche d’ozone.

Le soleil chauffe la stratosphère au dessus du pôle Nord en été, et du pôle Sud en hiver.

En décembre, les températures au dessus-du pôle Nord descendent très bas et atteignent -80°C. Lors de l’hiver Austral, les températures au dessus du pôle Sud sont normalement très basses.

Ondes d’air chaud

Parfois la stratosphère se réchauffe brusquement. Selon le MetOffice, la formation de vagues du courant-jet ou ondes de Rossby favorise la montée d’air chaud dans la stratosphère, ce qui provoque les épisodes de réchauffement stratosphérique soudain.  L’air chaud descend ensuite sur le pôle dont les températures s’élèvent, et l’air froid se déplace. Aujourd’hui, il fait donc très chaud au-dessus de l’Antarctique (90 degrés de trop) et une vague d’air froid déferle sur la Nouvelle-Zélande. Les experts prédisent une vague de chaleur sur l’Antarctique et de froid en Nouvelle-Zélande.  Les températures pourraient être extrêmes et dangereuses. Cela pourrait arriver plus souvent sur une Planète plus chaude.

Le réchauffement planétaire multiplie les sinuosités du courant-jet, affaiblit le vortex polaire et favorise les inversions stratosphériques.  Une étude récente établit aussi qu’un important transfert de chaleur vers les pôles joue un rôle déclencheur dans ces événements. Cela pourrait se produire plus souvent au cours du réchauffement climatique.

Plus d’inversions stratosphériques dans un avenir chaud

J’ai contacté à ce sujet James Hansen, l’expert qui a alerté les Etats-Unis sur le réchauffement climatique dans les années 1980. Il estime que le réchauffement affaiblit le courant-jet, ce qui augmente le risque d’épisodes où l’air Arctique froid se déverse sur les régions tempérées.

D’après lui, ces épisodes qui créent des vagues de chaleur aux pôles pourraient accélérer le réchauffement de la Terre. Ils pourraient cependant amener des jours de grand froid dans les régions tempérées, en hiver ou même à d’autres périodes de l’année. Ils rendront donc notre climat local plus capricieux et plus imprévisible à l’avenir.

Vidéo MetOffice en englais

 

 

Alarme pour la Terre: urgence et nécessité d’une mobilisation mondiale

Le danger du climat

Le changement climatique est la question déterminante de notre époque – et nous sommes à un moment décisif.

Nous sommes confrontés à une menace existentielle directe.

Le changement climatique évolue plus vite que nous – et sa rapidité a provoqué une vague mondiale de SOS.

Si nous ne changeons pas de cap d’ici 2020, nous risquons de manquer le point où nous pouvons éviter un changement climatique insensé, avec des conséquences désastreuses pour les populations et tous les systèmes naturels qui nous entretiennent.

Crise climatique

Qu’il n’y ait pas de doute sur l’urgence de la crise.

Nous connaissons des températures record dans le monde entier.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, les 18 dernières années les plus chaudes depuis 1850 ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies.

Cette année s’annonce comme la quatrième plus chaude.

Les vagues de chaleur extrêmes, les incendies de forêt, les tempêtes et les inondations laissent une trace de mort et de dévastation.

Le mois dernier, l’État du Kerala en Inde a subi les pires inondations de la mousson de l’histoire récente, faisant 400 victimes et 1 million de personnes supplémentaires chassées de leurs maisons.

Nous savons que l’ouragan Maria a tué près de 3 000 personnes à Porto Rico l’année dernière, ce qui en fait l’une des catastrophes météorologiques les plus meurtrières de l’histoire des États-Unis.

Nombre de ces personnes sont mortes dans les mois qui ont suivi la tempête, faute d’accès à l’électricité, à de l’eau potable et à des soins de santé adéquats en raison de l’ouragan.

Ce qui rend tout cela encore plus troublant, c’est que nous avons été prévenus.

Les scientifiques nous le disent depuis des décennies. Encore et encore.

Beaucoup trop de dirigeants ont refusé d’écouter.

Beaucoup trop peu ont agi avec la vision exigée par la science.

Nous voyons les résultats.

Dans certaines situations, ils se rapprochent des pires scénarios de scientifiques.

La banquise arctique disparaît plus vite que nous ne l’avions imaginé. Cette année, pour la première fois, une épaisse glace de mer permanente au nord du Groenland a commencé à se briser. Ce réchauffement dramatique dans l’Arctique affecte les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord.

Les feux de forêt durent plus longtemps et se propagent plus loin.

Certaines de ces flammes sont si grosses qu’elles envoient de la suie et des cendres dans le monde entier, noircissant les glaciers et les calottes glaciaires et les faisant fondre encore plus rapidement. Les océans deviennent de plus en plus acides, menaçant la base des chaînes alimentaires qui soutiennent la vie. Les coraux meurent en quantités énormes, ce qui appauvrit encore davantage les pêcheries vitales. Et, sur terre, le niveau élevé de dioxyde de carbone dans l’atmosphère rend les cultures de riz moins nutritives, menaçant le bien-être et la sécurité alimentaire de milliards de personnes.   À mesure que le changement climatique s’intensifie, nous aurons de plus en plus de difficultés à nous nourrir.

Conséquences

Les taux d’extinction vont augmenter à mesure que les habitats vitaux déclinent.

De plus en plus de personnes seront obligées de quitter leur foyer, car les terres dont elles dépendent deviennent moins aptes à les faire vivre.

Cela entraîne déjà de nombreux conflits locaux liés à la diminution des ressources. En mai dernier, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que la planète franchissait une nouvelle étape sombre: la moyenne mensuelle la plus élevée jamais enregistrée pour les niveaux de dioxyde de carbone. Quatre cents parties par million ont longtemps été considérées comme un seuil critique. Mais nous avons maintenant dépassé 411 parties par million et les concentrations continuent à augmenter. C’est la plus forte concentration en 3 millions d’années. 

Nous savons ce qui se passe sur notre planète. Nous savons ce que nous devons faire. Et nous savons même comment le faire. Mais malheureusement, l’ambition de notre action n’est nulle part ailleurs. Lorsque les dirigeants mondiaux ont signé l’accord de Paris sur le changement climatique il y a trois ans, ils se sont engagés à empêcher les températures de monter de moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à maintenir cette augmentation aussi proche que possible de 1,5 degré. Ces cibles étaient vraiment le strict minimum pour éviter les pires impacts du changement climatique. Mais les scientifiques nous disent que nous en sommes loin. Selon une étude des Nations Unies, les engagements pris jusqu’à présent par les parties à l’accord de Paris ne représentent qu’un tiers de ce qui est nécessaire. La montagne devant nous est très haute. Mais ce n’est pas insurmontable. Nous savons comment résoudre le problème.

Solutions

En termes simples, nous devons freiner les émissions mortelles de gaz à effet de serre et encourager les actions climatiques. Nous devons rapidement nous libérer de notre dépendance aux combustibles fossiles. Nous devons les remplacer par une énergie propre provenant de l’eau, du vent et du soleil. Nous devons mettre fin à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et changer notre façon de travailler. Nous devons embrasser l’économie circulaire et l’efficacité des ressources.

Nos villes et nos secteurs des transports devront être réaménagés. La manière dont nous chauffons, refroidissons et éclairons nos bâtiments devra être repensée afin de gaspiller moins d’énergie. Et c’est précisément là que cette conversation peut devenir passionnante. Parce que la plupart des discussions sur le changement climatique se concentrent sur la tristesse. Bien sûr, des avertissements sont nécessaires. Mais la peur ne fera pas le travail. Non, ce qui captive mon imagination, c’est la vaste opportunité offerte par l’action pour le climat. Chers amis, L’humanité bénéficiera d’énormes avantages si nous pouvons relever le défi climatique. Un grand nombre de ces avantages sont économiques.

Economie

J’ai entendu l’argument, généralement émanant d’intérêts particuliers, selon lequel la lutte contre le changement climatique coûte cher et pourrait nuire à la croissance économique. C’est de la foutaise. En fait, le contraire est vrai. Nous subissons des pertes économiques énormes dues au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les conditions météorologiques extrêmes et l’impact sur la santé de la combustion de combustibles fossiles ont coûté à l’économie américaine au moins 240 milliards de dollars par an. Ce coût va exploser de 50% au cours de la seule décennie à venir. D’ici 2030, la perte de productivité causée par un monde plus chaud pourrait coûter 2 billions de dollars à l’économie mondiale. De plus en plus d’études montrent également les énormes avantages de l’action pour le climat (…).

Elles montrent que l’action pour le climat et les progrès socio-économiques se renforcent mutuellement, avec des gains prévisibles de 26 000 milliards de dollars d’ici 2030 par rapport au statu quo. Si nous poursuivons sur la bonne voie. Par exemple, pour chaque dollar consacré à la restauration de forêts dégradées, 30 dollars peuvent être récupérés en avantages économiques et en réduction de la pauvreté. La restauration des terres dégradées se traduit par de meilleures vies et revenus pour les agriculteurs et les pasteurs, ainsi que par moins de pression pour migrer vers les villes. Un approvisionnement en eau et un assainissement résilients au climat pourraient sauver la vie de plus de 360 ​​000 nourrissons chaque année. Et l’air pur présente de nombreux avantages pour la santé publique. Selon l’Organisation internationale du travail, des politiques d’économie verte sensées pourraient créer 24 millions de nouveaux emplois dans le monde d’ici 2030.


Economie verte en action


En Chine et aux États-Unis, les nouveaux emplois dans les énergies renouvelables dépassent maintenant ceux créés dans les industries du pétrole et du gaz. Et, au Bangladesh, l’installation de plus de quatre millions de systèmes solaires domestiques a créé plus de 115 000 emplois et a permis aux ménages ruraux d’économiser plus de 400 millions de dollars en combustibles polluants. Ainsi, le passage aux énergies renouvelables permettrait non seulement d’économiser de l’argent, mais aussi de créer de nouveaux emplois, de gaspiller moins d’eau, de stimuler la production alimentaire et de nettoyer l’air pollué qui nous tue.

Il n’y a rien à perdre en agissant; il y a tout à gagner. Maintenant, nombreux sont ceux qui pensent que le défi est trop grand. Mais je suis profondément en désaccord. L’humanité a déjà affronté et surmonté d’immenses défis. défis qui nous ont obligés à travailler ensemble et à mettre de côté la division et la différence pour lutter contre une menace commune.   C’est ainsi que l’ONU est entrée en action. C’est ainsi que nous devons aider à mettre fin aux guerres, aux maladies, à la pauvreté dans le monde et à remédier au trou dans la couche d’ozone. Nous sommes maintenant à un carrefour existentiel. Si nous voulons prendre le bon chemin – le seul chemin raisonnable – nous devrons mobiliser toute la force de l’ingéniosité humaine. Mais cette ingéniosité existe et apporte déjà des solutions. Et si chers amis, Autre message central: la technologie est à nos côtés dans la lutte contre le changement climatique. La montée en puissance des énergies renouvelables a été formidable. Aujourd’hui, elles sont compétitives – voire même meilleur marché – que le charbon et le pétrole, surtout si l’on tient compte du coût de la pollution.

L’année dernière, la Chine a investi 126 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. La Suède devrait atteindre son objectif de 2030 pour les énergies renouvelables cette année – 12 ans plus tôt. À l’horizon 2030, les énergies éolienne et solaire pourraient alimenter plus du tiers de l’Europe. Le Maroc est en train de construire un parc solaire de la taille de Paris qui alimentera plus d’un million de foyers d’ici 2020 avec une énergie propre et abordable. L’Écosse a ouvert le premier parc éolien flottant au monde. Il y a beaucoup d’autres signes d’espoir. Les pays riches en combustibles fossiles, comme les États du Golfe et la Norvège, explorent des moyens de diversifier leurs économies. L’Arabie saoudite investit massivement dans les énergies renouvelables pour passer d’une économie pétrolière à une économie énergétique. Le fonds souverain norvégien doté de 1 000 milliards de dollars, le plus important au monde, s’est écarté des investissements dans le charbon et a délaissé un certain nombre d’entreprises du secteur des pâtes et papiers à cause des forêts qu’elles détruisent.   Il y a également des signes prometteurs indiquant que les entreprises commencent à prendre conscience des avantages de l’action pour le climat. Plus de 130 entreprises parmi les plus importantes et les plus influentes au monde envisagent d’alimenter leurs opérations avec de l’énergie renouvelable à 100%. Dix-huit multinationales passeront aux flottes de véhicules électriques. Et plus de 400 entreprises développeront des objectifs basés sur les dernières connaissances scientifiques afin de gérer leurs émissions. Allianz, l’un des plus grands assureurs au monde, cessera d’assurer les centrales au charbon. Les investissements changent aussi. Plus de 250 investisseurs représentant des actifs de 28 000 milliards de dollars ont adhéré à l’initiative Climate Action 100+.

Ils se sont engagés à s’engager auprès des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde afin d’améliorer leurs performances climatiques et de garantir une divulgation transparente de leurs émissions. Nombre de ces exemples seront présentés cette semaine lors de l’important sommet mondial pour l’action pour le climat organisé par le gouverneur Brown en Californie. Tous les pionniers que j’ai mentionnés ont vu l’avenir. Ils misent sur le vert parce qu’ils comprennent que c’est la voie de la prospérité et de la paix sur une planète en bonne santé. L’alternative est un avenir sombre et dangereux. Ce sont toutes des avancées importantes. Mais ils ne suffisent pas.


Urgence

La transition vers un avenir plus propre et plus vert doit être accélérée.  Au cours des dix prochaines années environ, le monde investira environ 90 000 milliards de dollars dans les infrastructures. Nous devons donc veiller à ce que cette infrastructure soit durable, sinon nous nous enfermerons dans un avenir dangereux et très polluant. Et pour que cela se produise, les dirigeants du monde doivent intensifier leurs efforts. Bien entendu, le secteur privé est sur le point de bouger, et beaucoup le font. Cependant, le manque d’action décisive des gouvernements est source d’incertitude sur les marchés et de préoccupations pour l’avenir de l’Accord de Paris. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Les technologies existantes attendent d’être mises en ligne: carburants plus propres, matériaux de construction alternatifs, batteries de meilleure qualité et progrès dans l’agriculture et l’utilisation des sols. Ces innovations, parmi d’autres, peuvent jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous pouvons donc atteindre les objectifs de Paris et concrétiser l’ambition dont nous avons tant besoin.

Les gouvernements doivent également mettre fin aux subventions néfastes sur les combustibles fossiles, instituer une tarification du carbone qui reflète le coût réel des émissions polluantes de gaz à effet de serre et encourage la transition vers une énergie propre. (…)

Il y a une autre raison d’agir – le devoir moral. Les pays les plus riches du monde sont les plus responsables de la crise climatique; pourtant, les pays les plus pauvres et les populations et les communautés les plus vulnérables en ressentent les effets les plus graves. Nous constatons déjà cette injustice dans le cycle incessant et croissant de sécheresses extrêmes et de tempêtes de plus en plus puissantes. Les femmes et les filles, en particulier, en paieront le prix – non seulement parce que leur vie va devenir plus difficile, mais aussi parce que, en cas de catastrophe, elles souffrent toujours de manière disproportionnée. Les pays plus riches doivent donc non seulement réduire leurs émissions, mais aussi faire davantage pour que les plus vulnérables puissent développer la résilience nécessaire pour survivre aux dommages causés par ces émissions. Il est important de noter que, du fait que le dioxyde de carbone perdure dans l’atmosphère, les changements climatiques déjà observés vont persister pendant des décennies. Il est nécessaire que toutes les nations s’adaptent et que les plus riches assistent les plus vulnérables. Chers amis, C’est le message que j’aimerais exprimer clairement en s’adressant aux dirigeants mondiaux ce mois-ci à l’Assemblée générale à New York. Je leur dirai que le changement climatique est le grand défi de notre époque. Que, grâce à la science, nous connaissons sa taille et sa nature. Nous avons l’ingéniosité, les ressources et les outils pour y faire face. Et que les dirigeants doivent mener. Nous avons les motivations morales et économiques pour agir. Ce qui manque toujours – même après Paris -, c’est le leadership, le sens de l’urgence et le véritable engagement en faveur d’une réponse multilatérale décisive. Les négociations en vue de la mise en place de directives pour la mise en œuvre de l’accord de Paris se sont achevées hier à Bangkok avec quelques progrès, mais loin d’être suffisant

(…) Le moment est venu pour nos dirigeants de montrer qu’ils se soucient des personnes dont ils tiennent le destin. Nous avons besoin qu’ils montrent qu’ils se soucient de l’avenir – et même du présent. C’est pourquoi je suis si heureux d’avoir une représentation aussi forte de la jeunesse dans l’auditoire aujourd’hui.

Appel à l’engagement des jeunes, scientifiques, églises, mouvements populaires

Il est impératif que la société civile – les jeunes, les groupes de femmes, le secteur privé, les communautés de foi, les scientifiques et les mouvements populaires du monde entier – appellent leurs dirigeants à rendre des comptes. 

J’appelle en particulier le leadership des femmes. Lorsque les femmes ont le pouvoir de diriger, elles sont le moteur des solutions. Rien de moins que notre avenir et le destin de l’humanité ne dépendent de la façon dont nous relevons le défi climatique. Cela concerne tous les aspects du travail des Nations Unies. Maintenir le réchauffement de notre planète bien en dessous de 2 degrés est essentiel pour la prospérité mondiale, le bien-être des populations et la sécurité des nations.

Sommet d’action climat

C’est pourquoi, en septembre prochain, je convoquerai un sommet sur le climat afin de placer l’action sur le climat au premier rang des priorités internationales. Aujourd’hui, j’annonce la nomination de Luis Alfonso de Alba, dirigeant respecté de la communauté climat, en tant qu’Envoyé spécial chargé de diriger ces préparatifs. Ses efforts viendront compléter ceux de mon Envoyé spécial pour l’action pour le climat, Michael Bloomberg, et de mon conseiller spécial, Bob Orr, qui aideront à mobiliser des financements privés et à catalyser des actions ascendantes.

L’année prochaine, le Sommet se tiendra un an exactement avant que les pays ne doivent renforcer leurs engagements nationaux en matière de climat dans le cadre de l’Accord de Paris. Seul un niveau d’ambition nettement plus élevé suffira. À cette fin, le sommet se concentrera sur les domaines qui sont au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines où le renforcement de la résilience fera la plus grande différence. Le Sommet fournira aux dirigeants et aux partenaires l’occasion de démontrer une action concrète en faveur du climat et de montrer leur ambition. Nous réunirons des acteurs de l’économie réelle et de la politique réelle, notamment des représentants d’actifs de plusieurs milliards de dollars, publics et privés. Je veux savoir comment nous allons arrêter l’augmentation des émissions d’ici 2020 et réduire considérablement les émissions pour atteindre des émissions nettes nettes d’ici le milieu du siècle.

Actions nécessaires

Les villes et les États doivent passer du charbon au solaire et au vent, de l’énergie brune à l’énergie verte. Notre grande ville hôte, New York, prend des mesures importantes dans cette direction – et collabore avec d’autres municipalités pour stimuler le changement. Nous avons besoin d’investissements accrus et d’innovation dans les technologies d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables dans les bâtiments, les transports et l’industrie. Et nous avons besoin que les industries du pétrole et du gaz rendent leurs plans d’affaires compatibles avec l’accord de Paris et les objectifs de Paris. Je veux voir une forte expansion de la tarification du carbone. Je veux que le système alimentaire mondial soit correct en veillant à cultiver nos aliments sans abattre de vastes étendues de forêt. Nous avons besoin de chaînes d’approvisionnement alimentaire durables qui réduisent les pertes et le gaspillage. Et nous devons arrêter la déforestation et restaurer les terres dégradées. Je souhaite accélérer rapidement la tendance au financement vert des banques et des assureurs, et encourager l’innovation dans les instruments financiers et de dette afin de renforcer la résilience des nations vulnérables telles que les petits États insulaires et de renforcer leurs défenses contre le changement climatique. Et je souhaite voir les gouvernements honorer leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour des actions climatiques en faveur des pays en développement. Nous devons voir le Fonds vert pour le climat devenir pleinement opérationnel et disposer de toutes les ressources nécessaires. Mais pour tout cela, nous avons besoin que les gouvernements, l’industrie et la société civile lisent la même page – les gouvernements étant au centre des préoccupations du mouvement pour une action climatique.

J’appelle tous les dirigeants à venir au Sommet sur le climat de l’année prochaine, prêts à faire rapport non seulement sur ce qu’ils font, mais aussi sur ce qu’ils ont l’intention de faire de plus lorsqu’ils se réuniront en 2020 pour la conférence des Nations Unies sur le climat et que les engagements seront renouvelés et assurément ambitieux. augmenté. Et c’est pourquoi j’appelle la société civile, et plus particulièrement les jeunes, à faire campagne pour une action climatique.

Utilisons l’année prochaine pour prendre des décisions transformationnelles dans les salles de conseil, les suites exécutives et les parlements du monde entier. Levons les yeux, construisons des coalitions et écoutons nos dirigeants. Je m’engage, ainsi que l’ensemble des Nations Unies, dans cet effort. Nous soutiendrons tous les dirigeants qui relèvent le défi que j’ai décrit aujourd’hui. Chers amis, Il n’y a plus de temps à perdre. Comme le montre la férocité des incendies de forêt et des vagues de chaleur de cet été, le monde change sous nos yeux. Nous nous dirigeons vers le bord de l’abîme. Il n’est pas trop tard pour changer de cap, mais chaque jour qui passe signifie que le monde se réchauffe un peu plus et que le coût de notre inaction augmente. Chaque jour où nous échouons, est un jour où nous nous rapprochons un peu plus d’un destin dont personne ne veut, un destin qui résonnera de génération en génération dans les dommages causés à l’humanité et à la vie sur terre.   Notre destin est entre nos mains. Le monde compte sur nous tous pour relever le défi avant qu’il ne soit trop tard. Je compte sur vous tous. Je vous remercie.

Discours (un peu tronqué) du Secrétaire -Général de l’ONU, Antonio Guterres, le 10 septembre 2018, commençant par ‘je vous ai appelé ici pour donner l’alarme’ et annonçant le Sommet pour l’action climatique de septembre 2019

Vidéo en français

https://www.un.org/sg/en/content/sg/statement/2018-09-10/secretary-generals-remarks-climate-change-delivered

 

La fonte des banquises accélère le réchauffement climatique et en devient le facteur principal

Fonte rapide de la glace marine Antarctique

Une immense banquise recouvre l’océan Austral, qui entoure le continent Antarctique.
Cette glace se réduit beaucoup lors de l’été austral, en janvier, février et mars, puis se reforme dans l’obscurité de l’hiver.

La fine couche de glace marine qui s’étend autour de l’Antarctique n’influence pas le niveau de la mer.

Par contre, elle est très importante pour le climat terrestre. La blancheur de la banquise reflète les rayons de soleil, alors que la surface sombre de la mer, tel un habit noir, absorbe beaucoup plus de chaleur.

La glace qui entoure l’Antarctique est restée stable au cours de ces dernières années, elle s’est même un peu étendue pendant la période 2012-2014.

Au cours de ces dernières années, le phénomène s’est inversé, et la banquise se réduit rapidement depuis 2015.
Lors de l’été austral 2018-2019, elle occupait à peine la moitié de la surface habituelle. L’autre moitié a fondu ou a été brisée, désintégrée par des violentes tempêtes.
Cette fonte rapide, spectaculaire, représente une perte aussi grande que la surface perdue dans l’Arctique en trente ans.

 

Fort effet sur le réchauffement climatique

Selon Sam Carana, un groupe anonyme de climatologues engagés, la fonte se poursuivait en janvier 2019 et la surface de glace était alors de 4.212 millions de km² plus petite qu’en 2015. C’est une grande différence, la Terre apparaît comme plus foncée, et absorbe plus de rayons de soleil. D’après eux, la Terre absorbe 1,6 W/m2 à cause de l’effet de serre provoqué par les émissions de carbone, et 1,3W/m2 supplémentaires à cause de l’effritement de la banquise ces quelques dernières années.

La fonte de la glace sur l’océan Austral provoque maintenant un réchauffement comparable à celui dû aux émissions humaines, et si l’on y ajoute la disparition de la glace sur la mer Arctique, le réchauffement provoqué par l’assombrissement de la surface de la Terre semble plus fort que l’effet des activités humaines.

La différence dans l’étendue de la glace suffit à expliquer pourquoi les dernières années sont si chaudes, et notamment pourquoi les températures ne sont pas redescendues en 2017 comme c’était habituellement le cas lors d’années El Nina.

La banquise Antarctique restera-elle un facteur aggravant du réchauffement?

La glace marine Antarctique peut-elle encore se reformer et retrouver la surface passée?

Les courants atmosphériques dans cette région ont changé ces dernières années. Il y a peu, l’Antarctique était isolée par un courant-jet fort, et restait froide. Les vents et la circulation atmosphérique ont récemment changé autour de l’Antarctique, favorisant l’arrivée de flots plus chauds à la surface de l’océan.

Les courants atmosphériques pourraient peut-être évoluer de nouveau et favoriser la réformation d’une immense couche de glace. Il est aussi possible que le courant-jet antarctique soit définitivement perturbé, comme le suggère Paul Beckwith.

 

La fonte de la glace marine forme actuellement une forte boucle rétroactive du réchauffement climatique. Cette glace disparaît, donc le réchauffement est plus fort et plus rapide.

Si je me base sur les chiffres de Sam Carana, la fonte de la glace a maintenant un effet similaire ou supérieur aux émissions humaines. Elle accélère en tout cas le changement climatique. Les prochaines années pourraient alors apporter des changements importants et nos conditions de vie ne seraient plus assurées. Nous devons en prendre conscience et agir en conséquence.

Les océans changent vite, pourraient subir d’importants dommages et provoquer un réchauffement rapide ces prochaines années (IPSO). Il faut des mécanismes financiers pour sauver les océans.

Les océans sont en danger

Les experts réunis par le Programme international sur l’état des océans (International  Programme on the State of the Ocean, IPSO) constatent des nombreux changements  de grande ampleur dans les océans:

Ils observent une hausse de la température,  de  l’acidification, des invasions biologiques, des perturbations des nutriments dans l’océan, ainsi qu’une  réduction de l’oxygène. S’ils se poursuivent, plusieurs de ces changements pourraient devenir définitifs.

Graves conséquences pour l’Humanité et la Nature

Le réchauffement océanique s’accélère, augmentant jusqu’à 40 % plus vite en moyenne que ce qu’un groupe d’experts des Nations Unies estimait il y a cinq ans:
● Le réchauffement de la couche supérieure de l’océan rend les vagues plus fortes ;
● L’océan pourrait contribuer à d’importantes hausses des températures mondiales dans les années à venir ;
● Le niveau d’oxygène dans les océans diminue, et associé à des polluants, rend de très vastes zones hypoxiques ou anoxiques et mène à la formation de zones mortes dans les océans.
● La glace de l’Arctique et de l’Antarctique fond plus rapidement que ce que les scientifiques avaient anticipé, et l’élévation du niveau de la mer pourrait être plus importante.

Solutions: limiter le réchauffement, la surpêche, la pollution et valoriser les océans

Les experts ont émis plusieurs suggestions pour éviter une dégradation irrémédiable de la vie dans les océans:

Le plus important est de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, car la hausse des températures a des conséquences graves sur la vie marine.

Les experts suggèrent aussi de mettre un moratoire aux extractions minières de fonds marins qui dévastent les écosystèmes benthiques.
Ils conseillent de limiter la pêche et la pollution marine. Celle-ci provient de plastiques à usages uniques, de polluants chimiques, et d’excès d’engrais et de rejets de production animale. Ils proposent de trouver des mécanismes financiers pour la gestion de océans et d’augmenter la recherche et l’accessibilité des données. La valeur des ressources marines devrait être mieux prise en compte, les activités nocives devraient être correctement taxées. Les industries marines doivent rapidement déplacer leurs investissements dans l’innovation pour réduire la pollution.

Les experts suggèrent des fonds et des structures d’assurances au niveau mondial, des partenariats public -privé et des outils financiers, ainsi qu’une banque de la durabilité des océans.

Les océans sont essentiels pour la vie sur Terre

Nous voyons déjà des extinctions d’espèces et des morts d’écosystèmes au niveau des récifs coralliens. Les écosystèmes polaires subissent des changements météorologiques importants et sont menacés. Les effets du changement climatique se manifestent déjà globalement à grande échelle.

Les océans recouvrent la majorité de la Planète, et jouent un rôle essentiel dans le climat terrestre. Ils accumulent les 90% de la chaleur du réchauffement et pourraient la restituer, menant à un réchauffement rapide.  Les banquises sont aussi cruciales au maintien du climat terrestre et fondent rapidement. Les récifs coralliens sont déjà très endommagés par la surpêche, la pollution et par les pics de chaleurs de ces dernières années. Les poissons disparaissent à de nombreux endroits. Les océans contiennent de nombreux écosystèmes très riches, actuellement menacés, et sont une source d’alimentation importante pour l’Humanité.  Ils sont aussi une étape importante du cycle du carbone. Si les algues des océans disparaissaient, cela pourrait faire monter les températures de la Planète au-dessus des températures supportables pour l’Humanité. Il est donc très important de garder le réchauffement en dessous d’1,5°C pour éviter des changements beaucoup plus graves.

Rapport: http://www.stateoftheocean.org/wp-content/uploads/2019/07/IPSO-2019-Report-Final_web-PDF.pdf

Publication: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/aqc.3182