En août, un vent violent a causé d’énormes dégâts en Iowa, Etats-Unis

L’Iowa devasté

L’état de Iowa aux Etats-Unis a été balayé par un vent très fort les 10 et 11 août 2020. Sa vitesse dépassait les 100 km/h, parfois les 200 km/h

Plus d’un million de foyers a subi des coupures d’électricité. La tempête a cassé et déraciné des arbres, les projetant sur la route et sur des bâtiments, et arraché des pylônes et des toits de bâtiments.  Le vent a fait voler des camions, les routes étaient encombrées de débris divers et impraticables pour les secours.

Enseigne de fast-food tordue par le vent

Des milliers de personnes se sont retrouvés sans abri, à cause de la destruction de leurs maisons, et campaient au mieux de décombres, sans qu’aucune aide ne puisse leur parvenir par les routes bloquées par les débris. L’Iowa a vécu quelques jours dans le monde d’après l’effondrement: pas d’électricité, pas de transports, pas d’approvisionnement et pas de secours de l’Etat.

Les récoltes ont subi d’importants dommages, 66% des cultures ont été perdues. La tempête a généré 17 petites tornades. Il ne s’agissait pas d’un ouragan, mais d’un souffle très fort, qui a traversé l’Etat en ligne droite, appelé ‘Derecho’.

Centre Commercial
Centre commercial

 

Le réchauffement favorise ces phénomènes

Cette très large ligne d’orages balaye une région étendue. Dans ce cas,  l’air arctique frais a rencontré de l’air subtropical venu du golfe du Mexique (exceptionnellement chaud cet année lien) ce qui a entraîné la formation de nuages épais et de très forts orages. Ces phénomènes deviennent plus fréquents, apparaissent par exemple à la suite d’une vague de chaleur. Les fronts chauds et humides responsables de cet événement surviennent  de plus en plus souvent (Michael Mann).

Arbres cassés et déracinés

Le réchauffement apporte des vents destructeurs

L’augmentation des températures forme les masses d’air extrêmement chaud et humide qui ont provoqué ce phénomène atmosphérique.  A mesure que les températures montent,  des courants brûlants, plus chargés de vapeur d’eau pourraient provoquer la formation de nuages plus épais et de tempêtes plus importantes. Cela arrivera-t-il souvent? Le vent va-t-il arracher nos arbres, nos bâtiments, et jusqu’au souvenir de notre existence de la surface de la Terre?

Nous avons absolument besoin d’arbres pour lutter contre la chaleur et pour éviter l’aggravation du changement mais à certains endroits, il vaudrait peut-être mieux les tailler pour éviter qu’ils ne tombent sur les bâtiments.

Il faudrait  établir un modèle basé sur les événements graves comme celui-ci, explorer l’hypothèse que ces vents se multiplieront avec le réchauffement, et prévoir les dégâts qu’ils pourraient occasionner.  Un tel modèle pourrait être rapidement vérifié si des tempêtes semblables se produisent par la suite. Nous devons mieux connaître les risques auxquels le changement climatique nous expose. Combien d’arbres pourrait-il casser, combien de toits ou de pylônes seraient arrachés, combien de bâtiments seraient détruits?  Alors seulement, nous commencerons à réaliser ce que nous avons provoqué.

Images Jessika Steen, Facebook

Autres images et détails dans Wikipédia

Les semaines passées ont apporté des records de chaleur et des feux dans l’Ouest des Etats-Unis, des pluies torrentielles en Afrique, des vagues de chaleur étranges en Arctiques. ‘ Certains événements étaient quasiment impossibles sans réchauffement causé par l’Homme’ Sonia Seneviratne ETHZ. Le changement climatique a causé de nombreuses vagues de chaleur, des ouragans et des cyclones, et des pluies torrentielles cette année (article Reuters).

Plus d’une centaine de tornades aux Etats-Unis le dimanche de Pâques 2020

Le CO2 atmosphérique a atteint un nouveau record de 414 ppm en juillet 2020

Effet de serre record et chaleur en juillet 2020

Le CO2 atmosphérique atteint des niveaux records, En juillet, sa concentration est montée à 414 ppm (Organisation Météorologique Mondiale rapporté par Reuters).  Cette quantité élevée de gaz carbonique dans l’atmosphère rend immédiatement la Planète plus chaude. Dès que la quantité de CO2 s’accroît, la Terre absorbe plus d’énergie solaire, et sa température augmente.  L’effet ressenti à différents endroits varie selon les conditions météorologiques, les océans absorbent une partie de la chaleur, mais, logiquement, le mois de juillet 2020 a été chaud. C’était le 2ième mois de juillet le plus chaud de l’Histoire après juillet 2019  (James E. Hansen, monthly temperature update).

Cet effet de serre record a provoqué entre autres la fonte record des glaciers alpins cette année, les vagues de chaleur totalement incroyables en Sibérie, la fonte importante des glaces Arctiques, et de grandes inondations en Afrique (Reuters, AA).

Ces événements diffèrent de plus en plus de la météo connue, et certains, notamment la vague de chaleur en Sibérie,  ne se seraient pas produits sans réchauffement climatique (Sonia Seneviratne, World Weather Attribution).

Le Sud-Ouest des Etats-Unis a subi une vague de chaleur interrompue pendant au moins 50 jours. Elle a débouché sur une immense sécheresse, de nombreux éclairs d’orages violents ont allumé d’immenses feux de forêts, qui ont obscurci le ciel de San Francisco et l’ont plongé dans une nuit enflammée, comme c’est déjà arrivé à Sydney il y a quelques mois. Des résidents de certaines villes étaient évacuées par hélicoptère, l’Oregon craignait hier une mortalité massive due aux incendies de forêt. Le Prof. Michael E. Mann ainsi qu’Al Gore imputent ces feux aux réchauffement climatique.   D’immenses incendies déclenchés par de nombreux éclairs sévissent aussi en Sibérie et Arctique.

Les récoltes sont mauvaises ou totalement détruites à plusieurs endroits de la Planète. Des dizaines de petites tornades sont apparues sur les grands lac Canadiens, 42 en un jour.  A d’autres endroits des rangées de tornades apparaissent sur la mer.  Ces trompes d’eau peuvent devenir très destructrices en touchant terre.  Ces phénomènes pourraient s’intensifier.

Si l’effet de serre augmente encore, il peut  immédiatement apporter des catastrophes plus graves, des vents destructeurs, des nuées de tornades, des vagues de chaleur mortelles. Des catastrophes nouvelles, sans précédent, pourraient se produire l’été prochain. Comme le déclarait le président du GIEC l’année passée (lien), nous ne sommes plus en sécurité. Un grave cataclysme peut nous frapper l’année prochaine ou dans deux ans. Nous devons immédiatement diminuer les émissions de carbone.

Nous devons réduire les émissions de carbone de 7,6% par année

Il faut des emplois pour le climat

La restauration des forêts capte du carbone

Ne relancez pas la consommation! Contentons nous de peu!

Me tromperais-je beaucoup en disant que l’économie mondiale de ces dernières dizaines d’années est basée sur le mensonge que tout va bien, et de mieux en mieux?  Toute nouvelle inquiétante peut provoquer une panique, une crise boursière et économique.  Toute inquiétude, tout danger réel, tels que le changement climatique ou l’épidémie sont sous-estimés, cachés. Dès que le public prend conscience qu’une entreprise court des risques, ses actions sont vendues et elle perd de la valeur. Le futur de toute notre économie est très incertain, et sa valeur réelle, prochaine,  est probablement bien inférieure aux chiffres officiels.

Je suis choquée d’entendre que le gouvernement français veut relancer la consommation. Il veut pousser les Français à consommer, à acheter plus? Depuis des années, ils injectent de l’argent dans des entreprises déficitaires pour maintenir des productions souvent inutiles et nuisibles. Or nous courrons d’immenses dangers à cause du réchauffement climatique (lien) (lien), nous devons le limiter fortement, et nous devons dès maintenant réduire les émissions de carbone de la Terre de 7,6% par année (lien).

J’ai lu avec ma fille ‘la petite maison dans la prairie’. Nous connaissons tous cette histoire de vie simple, quasiment en autarcie dans la nature.  Le papa plantait les aliments pour toute l’année, et parfois fabriquait un meuble dont la famille avait besoin.  Pour leur survie, les paysans devaient prévoir des aliments pour tout l’hiver, les semer, les cultiver, les soigner, les récolter, les économiser et les gérer.

Image par Александр Пономарев de Pixabay

Notre civilisation est aux antipodes. Nous sommes très occupés et à gérer de très nombreux objets.  Nous devons constamment dépenser pour faire travailler les restaurants et les entreprises de loisirs, et c’est encore un moindre mal par rapport aux achats d’objets polluants et de voyages par avion. Le sentiment de sécurité qui engendre cette hyper-consommation est un leurre total. Il est basé sur de nombreux mensonges, sur le climat, sur l’innocuité de certains produits, sur les conditions de production, sur leurs conséquences pour notre avenir.  Il y a plusieurs raisons différentes qui montrent que le système actuel basé sur la croissance ne peut pas continuer indéfiniment, et qui provoqueront sa rupture bientôt.

Lors de l’épidémie, certains ont eu le réflexe de faire des réserves de nourriture pour quelques mois.  Ces mouvements de panique tant décriés sont peut-être normaux et habituels pour les humains, et notre mode de vie dépensier et hyper-consommateur pourrait constituer peut-être une exception dans l’Histoire.

Les gouvernements ont absolument tort d’encourager la consommation. Ils devraient faire tout le contraire. Ils devraient nous encourager à acheter moins. Il faudrait dire la vérité sur le climat, sur la pollution, sur la perte de biodiversité et sur leurs conséquences, que nous entrevoyons seulement. Ils devraient dire la vérité sur le risque, et l’encouragement à la consommation d’objets polluants devrait être jugé crime contre l’Humanité.  Il faudrait peut-être supprimer la publicité, les encouragements à la production et à la vente d’objets polluants, mettre des critères de qualité à la production. Un mode de vie raisonnable consommant ‘une planète’ pourrait être enseigné à l’école.  On pourrait payer une taxe au points en amenant des objets à la décharge, la mauvaise qualité coûterait alors trop cher.

Un tel changement serait difficile à mettre en place du jour au lendemain. Il faut penser et mettre en place une économie qui ne s’écroule pas dès que nous cessons de jeter l’argent par les fenêtres. Il faut réduire graduellement la consommation, le nombre d’objets achetés, en  privilégiant la qualité ou d’autres façons.  Je vous en prie, inventez cette économie maintenant!

Comme la productivité humaine a énormément augmenté depuis le Moyen-âge , il faudrait logiquement baisser le temps de travail, faute de quoi nous acquérons beaucoup plus de choses. Et j’ai vraiment l’impression que la machine s’est emballée, nous achetons et nous jetons de plus en plus vite.  Il  faudrait  apparemment baisser le temps de travail à neuf heures par semaine pour éviter la surproduction et la consommation.  Ainsi la majorité de la population pourrait occuper des emplois utiles, au lieu de s’employer au commerce, à la publicité et à la communication commerciale.  Si tout le monde ne s’ingéniait pas à vendre, nous n’aurions peut-être  tout simplement plus envie d’acheter autant.

Il est de notoriété publique qu’il est quasiment impossible de trouver un emploi après quarante ans. Peut-être faudrait-il inscrire cet état de fait dans la loi et octroyer des retraites à quarante ans, éventuellement à choix,  plutôt que de pousser les quadragénaires à ouvrir des magasins d’objets plastiques encore plus voyants  que les précédents?  Le fait est qu’il n’y a pas assez de travail essentiel pour tout le monde, mais travailler douze ou quatorze heures par jour jusqu’à la quarantaine et être recraché par la machine après n’est pas la bonne solution. Selon une vidéo Facebook non vérifiée, la Belgique dépense plus pour les dépressions et les burn-out que pour l’assurance-chômage, sans parler d’encouragements aux entreprises. Les enfants devraient avoir le temps de jouer, les jeunes des moments pour le bien-être, le sport et même pour les relations humaines et les loisirs, les trentenaires devraient passer du temps avec leurs enfants. Une diminution du temps de travail profiterait à tout le monde.

Dans certains secteurs des emplois additionnels seraient très utiles, dans la santé ou dans la lutte contre le changement climatique. Face à l’effondrement prévisible et prévu, un Green New Deal solide, proposant de nombreux emplois utiles semble une excellente solution, mais il devrait progressivement s’étendre à proposer des emplois essentiels et utiles à la majorité de la population. La diminution du temps de travail s’impose aussi comme une évidence.

La richesse provoque le réchauffement climatique

Le président du GIEC en 2019 et les banques centrales

Nous devons réduire les émissions de carbone de 7,6% par année

Il faut des emplois pour le climat

Les plantes de couverture enrichissent le sol en carbone

Les sols de la Planète perdent du gaz carbonique, qui s’échappe dans l’atmosphère et augmente l’effet de serre. Le sol est un important réservoir de carbone, qui peut augmenter ou résoudre l’effet de serre.

Certains agriculteurs sèment des plantes de couverture entre les cultures de blé, de soja et de maïs. Elles ajoutent du carbone et de l’azote au sol, le protègent et empêchent son érosion.

Jusqu’à maintenant, seule la partie visible de ces végétaux a été étudiée.

Une équipe scientifique a comparé les bienfaits de diverses plantes de couverture et de leur racines pour le sol. Elle a comparé divers mélanges de triticale, de colza et de trèfle incarnat (crimson clover). Ils étudient l’effet de ces plantations depuis 2011, prélèvent des échantillons du sol et observent l’évolution du carbone du sol au cours des années.  Ils ont découvert que l’utilisation de couverture végétale accroît le carbone du sol.  Après son utilisation, les cultures de maïs donnaient un meilleur rendement. Les scientifiques ont ont trouvé un mélange optimal de cinq plantes.

Certaines d’entre elles produisent beaucoup de racines, la triticale donne des racines latérales, et les légumineuses enrichissent le sol en azote.  Elles évitent aussi la prolifération des mauvaises herbes. Les scientifiques espèrent trouver d’autres mélanges, qui bénéficient aux cultures et à l’écosystème.

Il est absolument essentiel d’enrichir le sol en carbone, et les mélanges de plantes étudiés ici seront certainement utiles. Il faut y ajouter d’autres méthodes, d’autres outils pour ajouter du carbone au sol.

Racines: Image par ArtTower de Pixabay
Image 'Grow' Nasah Rwafa de Pixabay

Lien avec photos de l’étude: article phys.org 

 

 

La Chine peut-elle sauver le monde?

La Chine produit une grande partie de nos objets d’usage courant. Une énorme proportion, la quasi-totalité des marchandises vendues aux Etats-Unis y est fabriquée. Une grande partie des émissions carbone de la Chine est due à cette production exportée. Nous sommes terriblement dépendants. Lors du confinement, certains usines européennes ont immédiatement manqué de pièces fabriquées à l’étranger, nos Panadol étaient produits en Chine. Nous ne pouvons rien construire car les tournevis sont fabriqués en Chine.  La crise actuelle a démontré la fragilité de ce système. Actuellement, la Chine subit des graves inondations (vidéo) et les catastrophes climatiques iront en augmentant, les lieux de production et les transports seront touchés.

Je me demande si la Chine ne pourrait pas changer, seule, les émissions de CO2 mondiales. Elle pourrait produire uniquement des biens essentiels, solides et  durables, et fermer la plupart de ses usines. La production polluerait alors beaucoup moins, il n’y aurait plus besoin d’autant de transport, d’entrepôts, de magasins ni de destruction compliquée des objets excédentaires ou vite abîmés.   Nous sommes à l’aube d’événements climatiques très dangereux (article), dans une extinction de masse et dans une pollution inquiétante et nous pourrions, pour y remédier, vivre avec un choix et un nombre restreint d’objets durables et fonctionnels.

Un changement pareil est-il envisageable?

A l’extrême, pourraient-ils provoquer le passage de toute la Planète au col Mao et au vélo?

Est-ce une perspective affreuse? Le vélo contribue à la santé de la population au Danemark et nous serions peut-être plus heureux en gérant moins d’objets.

Quelles seraient les conséquences pour l’économie mondiale et comment l’y préparer?

Il serait peut-être plus doux de limiter dès 2021 le temps de travail. En 2020,  le confinement d’une grande partie de la Planète pendant à peu près deux mois a provoqué une réduction suffisante des émissions de carbone (article). Nous pourrions rendre cet effet durable, si possible sans virus, en réduisant les heures de travail dans la plupart des pays d’un jour par semaine, et en imposant des limites strictes aux vols en avion, trop dangereux pour la vie sur Terre. La forte diminution des voyages aériens a beaucoup contribué à la réduction des émissions de carbone, que nous devons absolument poursuivre. Il semble qu’en Angleterre, la moitié de la population soit décidée à voler moins (lien). Une prise de conscience a lieu et les comportements individuels pourraient bien changer spontanément.

Les vagues de chaleur se multiplient sur Terre

La semaine passée nous a apporté des belles journées d’été suisses, ensoleillées mais pas trop chaudes. La température restait  en dessous de 30 degrés , comme c’était le cas il y a un quart de siècle.  Cependant la réchauffement planétaire continue.
Aujourd’hui, les Etats-Unis sont frappés  par une  forte vague de chaleur, qui touchera quasiment tout le pays. Dans certaines régions, en Californie et en Arizona, les températures prévues sont de 49 degrés Celsius. Selon les prévisions météo, cette canicule pourrait durer tout l’été, sans répit, et sa durée serait sans précédent.  Des vagues de chaleur plus longues avaient été prévues par certains climatologues.
La semaine passée, trois publications différentes ont montré qu’il y a plus de vagues de chaleur sur la Planète, et même que cette progression s’accélère. Une d’elle, émanant du centre de recherche du MetOffice britannique, montre que les changements de température sont indicatifs du réchauffement planétaire, et que les minima, les journées les plus froides, changent même plus vite que les journées chaudes (lien). Une autre montre que la Terre subit plus de températures extrêmes (lien), et que cette progression s’accélère.
James Hansen a analysé les températures en été dans l’hémisphère Nord. Elles montent, et cela de plus en plus vite. Elles ont augmenté d’environ un degré Celsius en quarante ans à la fin du 20ieme siècle , et de nouveau d’un degré en vingt ans, depuis l’an 2000. Le nombre de jours extrêmement chauds , pénibles, dangereux, très exceptionnels dans le passé, augmente aussi rapidement, en rouge foncé sur son graphique (lien).

L’augmentation des vagues de chaleur prévue par les climatologues est désormais très solidement prouvée. Elles se multiplient, s’aggravent et deviennent dangereuses.

Image Pixabay libre de droits

Pour les émissions de carbone il aurait mieux valu partir à point -une diminution annuelle de 7.6% s’impose aujourd’hui

Une forte réduction est nécessaire

Le rapport de l’ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre 2019 compare les émissions de gaz à effet de serre à ce qu’elles devraient être et souligne les meilleurs moyens de combler cet écart (Résumé en français: https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/30798/EGR19ESFR.pdf).

Les émissions de carbone augmentent continuellement. Elle se sont accrues de 1,5% par année au cours de la dernière décennie. La croissance est beaucoup plus forte, de 4,5%, dans les pays hors OCDE.

Le rapport précise que si les réductions d’émissions de carbone avaient commencé en 2010, elles auraient été d’environ 3,3% par année. Au lieu de cela, les émissions de carbone ont continuellement augmenté, et en commençant en 2020, il faudra réduire les émissions de 7,6% par année pour ne pas dépasser le seuil de 1.5 degré par année.

Si nous attendons 2025, il faudra alors réduire les émissions de carbone de 15,5% par année (UNEP). Le confinement fait cependant baisser nos émissions en 2020.


 

 

Certains gouvernements vont à reculons 

Selon l’UNEP,  les gouvernements ne prennent pas de mesures suffisantes pour garantir notre sécurité.

Le rapport donne de nombreuses informations à ce sujet (Chap 2.4). Il mentionne que l’Argentine doit modifier d’urgence ses pratiques agricoles,

que les émissions de l’Australie devraient demeurer inchangées suite aux décisions et à l’absence de progrès de leur nouveau gouvernement conservateur.

Le Brésil a connu une augmentation de la déforestation en 2018, le budget du ministère de l’Environnement pour le climat a été réduit, les règles administratives ont été assouplies, la responsabilité des territoires Indigènes a été transférée au Ministère de l’agriculture, et les comités de la société civile ont été dissous. Il est essentiel que le Brésil renforce son action pour le climat.

Les États-unis relâchent aussi les règles environnementales pour donner plus de liberté à l’industrie. Les émissions des centrales électriques seront réduites de 1% au lieu des 32% prévus sous Obama, les émissions des véhicules resteront inchangées mais celles du pays ont quand même baissé grâce à l’évolution du marché.

La Chine a connu un énorme développement des énergies renouvelables et réduit maintenant les subsides car les prix ont énormément baissé.

Les engagements pour différentes solutions sont passés en revue: énergies renouvelables, sortie du charbon, Industrie à bas carbone, transports publics, transports et aviation zéro-Carbone, bâtiments zéro-émissions, arrêt de la déforestation , prix du carbone, finance compatible avec l’accord de Paris (table 4.3 etc).

Une bonne solution

Un scénario de solution semble particulièrement efficace, LED ( basse demande d’énergie). Il permet à une grande partie de l’Humanité d’accéder à une bonne qualité de vie. Il suggère d’électrifier et d’optimiser  la fin de la chaîne énergétique, y compris les véhicules et les pompes à chaleur, de s’accorder sur un nombre raisonnable d’objets multifonctionnels, une circulation accrue des objets, donc la location ou le partage plutôt que l’achat, etc (5.3.5).

https://www.unenvironment.org/fr/resources/rapport-sur-lecart-entre-les-besoins-et-les-perspectives-en-matiere-de-reduction-des

Le coronavirus et le climat sont banalisés par les mêmes organes de propagande

Le coronavirus, ce n’est rien du tout? Mais qui vous dit ça?

L’organisation Desmog, qui enquête sur la désinformation organisée en matière du climat, a identifié 70 personnes et groupes qui mettent en doute le danger du coronavirus.  Ils citent Alex Jones, le Heartland Institute,  James Delingpole.  Le Heartland Institute est vraiment un grand organisme de désinformation qui propage des fausses découvertes sur le climat depuis des années.  Desmog montre qu’à un point surprenant, les mêmes personnes nient les dangers du climat,  refusent le confinement et mettent en doute la gravité du virus.

Le confinement est réellement difficile à accepter. Il a eu un effet énorme sur l’économie, le prix du pétrole est tombé sous 0 dollars. Aux Etats-Unis, une proportion importante de la population a perdu leur travail du jour au lendemain, et ils ont peu de filet social. Ils se retrouvent sans ressources. Plusieurs experts nous alertaient depuis des mois qu’un effondrement économique était inéluctable, mais l’épidémie l’a précipité. Certaines personnes perdent des sommes faramineuses, un responsable d’une compagnie d’aviation disait qu’il perd un million par jour. Il aurait un grand intérêt financier à payer des articles, un journal, un Heartland Institute entier pour répandre l’idée que le virus est inoffensif.

Il faut en être conscient. Malheureusement, de nombreuses personnes qui ne sont pas payées pour répandre des fausses informations le font aussi.

Je vois que des particuliers ou des penseurs qui souhaitent la continuité de l’économie choisissent et répercutent souvent les articles disant que le virus est sans gravité. Certains de mes amis personnels ne sont probablement pas payés pour désinformer, mais choisissent des faits faux car ils constituent des arguments dans leur sens, pour sauver l’économie.

Nous devons tous nous surveiller et faire attention à ne pas choisir les nouvelles qui nous conviennent.  La presse a un grand travail d’information à faire, et devrait inclure des scientifiques et pouvoir communiquer des informations complexes au public.

Qu’en est -il vraiment?

Je reprends ce que je sais sur le coronavirus le 10 mai 2020. Il s’agit bien sûr d’une épidémie nouvelle qui est étudiée en direct, sa connaissance est fragmentaire et évolue encore. Une pneumonie causée par un nouveau virus a été formellement identifiée en janvier à Wuhan. Elle cause environ 3% de mortalité chez les personnes infectées (3,4% données de l’OMS en mars). L’épidémie a explosé sur certains bateaux de croisière où la présence du virus a été testée pour tout le bateau. Elle a causé des symptômes de maladie chez la moitié des personnes infectées, et les décès d’environ 3% d’entre elles. (mon article dans LinkedIn).
Dans d’autres situations, sur un bateau militaire, un lycée en France, il y a eu beaucoup moins de décès. Dans ces deux derniers cas, il n’y avait pas de personnes âgées. Celles-ci sont beaucoup plus à risque, la mortalité est de 8% entre 70 et 79 ans, et de 15% après 80 ans, de 1% chez les quinquagénaires et de 0,3% chez les quadragénaires (Lancet, cité par Temps). La pollution, l’obésité aggravent aussi la maladie.  Elle prend parfois la forme d’une inflammation vasculaire et cause des accidents vasculaires.

La présence du virus est détectée par des tests PCR. D’autres tests, immunologiques, détectent des anticorps contre le virus qui se forment dans le corps d’une personne infectée quelques jours après infection et persistent plusieurs mois après infection. Ces derniers ont parfois détecté plus de personnes positives que la recherche du virus par PCR.

Une étude de l’Institut Pasteur estimait que 5% de personnes seront infectées en France le 11 mai, un chiffre similaire de 5% a été publié suite à une étude immunologique à Genève. J’ai signalé à l’Institut Pasteur deux sources d’erreurs possibles dans leur étude, qui pourraient mener à une sous-estimation de la maladie. Leurs anticorps détectaient parfois la maladie chez des personnes non-infectées, et ils ont choisi un bateau de croisière où peu de décès ont été observés. Je me demande si leur test avait été formellement accepté avant l’étude.  Les critères d’acceptation sont généralement plus stricts.  Il est aussi possible que le test immunologique détecte une infection antérieure par le coronavirus.

Alors quand l’épidémie a-t-elle vraiment commencé?

Le virus évolue assez vite. En étudiant l’évolution des séquences du virus prélevées chez les patients, Forster a établi sa généalogie, Il trouve que le virus humain est très proche de celui de chauve-souris, qu’il a probablement infecté l’homme quelques mois avant janvier 2020, qu’il était d’abord présent au Sud de la Chine sous une forme moins dangereuse qui se retrouve en Californie et en Australie, puis a muté pour donner forme plus sévère de la maladie, responsable de l’épidémie de Wuhan, d’Europe et de New York. Une étude chinoise donne des résultats similaires (lien).

La Dépêche française rapporte que des athlètes militaires, jeunes et d’une exceptionnelle constitution (champions de sport), ont attrapé une grosse grippe – pneumonie en Octobre à Wuhan, où la municipalité désinfectait déjà les rues. C’est un article isolé, qui pourrait être un bavardage d’une seule personne, mais il est cohérent avec l’étude phylogénétique, j’ y crois.  L’identification d’une nouvelle maladie est difficile et aurait pu prendre du temps.

Le virus a été retrouvé dans un échantillon du 27 décembre à Paris. C’est la preuve formelle qu’il y était déjà. Des nombreuses pneumonies ont été constatées dans le Nord de l’Italie et en France en novembre 2019, les médecins français disent maintenant qu’il circulait déjà dans le Grand Est.

Si c’est le cas, les tests immunologiques détectent des personnes qui ont été malades il y a quelques mois, et sous-estiment les décès de cette période et la gravité de la maladie. La détection du virus par PCR, possible pendant l’infection seulement, est plus fiable.

Par contre, si les malades ont été touchés par des virus qui se trouvaient là un peu plus tôt, la maladie est probablement un peu moins contagieuse et plus facile à éviter.

Les gouvernements suisse, suédois, et anglais le savaient-ils déjà? Cela expliquerait pourquoi ils ont dit qu’ils ne pourraient pas éviter l’épidémie.

Aux Etats-Unis les différences sont plus grandes. Des tests immunologiques auraient montré que, par exemple dans une prison, la plupart des personnes ont des anticorps, ont été exposées au virus mais seraient en parfaite santé, sans aucun symptôme. Là, c’est très bizarre. Les drones ont montré des fosses communes à New York, des camions des corps, des morgues surchargées. Les anticorps détectent peut-être une infection antérieure, ou certains endroits seraient touchés par un virus muté vers une forme inoffensive, mais il pourrait justement s’agir de fausses études, de fausses informations, de désinformation pure.

Addendum le 11 mai: Une étude dans le Lancet pourrait être une bonne base pour des statistiques: Les contacts des personnes arrivant de Wuhan ont tous été testés pour le virus. Env 1280 contacts . Là c’est bien planifié, tous les contacts sont testés sans idée préconçue, on peut calculer combien deviennent des cas graves. 291 étaient positifs pour le virus. Quasiment tous ont eu des symptômes de mal de gorge et vomissements, du mal à respirer, conjonctivite, la moitié toussaient, 28 (10%) sont décrits comme cas sévères, mais le nombre de décès manque. Est-ce cohérent avec ce que nous voyons en Europe? Plus de 99% ont les mêmes symptômes. Détails dans l’information supplémentaire de l’article : https://www.thelancet.com/cms/10.1016/S1473-3099(20)30287-5/attachment/ea5a8f0b-2b26-442b-bc1e-f1af145c5806/mmc2.pdf

Addendum le 12 mai: Un excès clair de mortalité est visible en Europe au printemps dans le graphique en lien, cela malgré les mesures de confinement qui ont réduit la mortalité de plusieurs fois. Je me demande même s’il y a un peu plus de mortalité en novembre 2019 Mortalité en Europe

Enfin, aujourd’hui, les nouvelles infections en Suisse se raréfient, il se pourrait que le problème appartienne déjà au passé, à condition de prendre les mesures hygiéniques conseillées.

 

 

La situation actuelle est un laboratoire de villes écologiques

L’épidémie de coronavirus a provoqué de nombreuses restrictions. Dans certaines villes, les restaurants, les lieux publics ainsi que des nombreux lieux de travail étaient à l’arrêt, de nombreux employés en télétravail. Les enfants n’allaient plus à l’école.  En Suisse, les commerces non-essentiels étaient fermés, et dans ceux qui restaient ouverts, les rayons de jouets, d’habits, de teinture à cheveux et de bricolage, je crois, étaient supprimés car non-essentiels. La Suisse a justement décidé de privilégier l’approvisionnement en biens essentiels.

Aux Etats-Unis, la situation a réduit la consommation d’essence par les voitures de 40% et la consommation du fuel par les avions de 60%. Les émissions de carbone planétaires en ont baissé de 5%, jusqu’à 15% si la situation continue toute l’année (lien).

En Chine, en Italie du Nord, à Paris, la pollution a diminué, ce qui a évité de nombreux morts.  Le bruit de la circulation s’est aussi allégé dans certaines villes. Aux Etats-Unis, un tiers de la population a perdu son travail et n’a pas payé son loyer.

Ces dernières semaines, les villes ont vu éclore des suspensions d’expulsions, des suppressions de loyers, des services nationalisés, le transport et les soins médicaux gratuits,  un revenu minimum temporaire par endroits.  De nombreuses solutions sociales rêvées sont soudainement devenues réalité,  elles se sont imposées face à la crise actuelle.

Aujourd’hui, nous voyons que de nombreux changements sont possibles. Nous pouvons changer radicalement très vite. Nous pouvons aussi améliorer durablement l’organisation de nos villes grâce à cette expérience. Nous pouvons visiblement nous passer facilement de l’avion et de nombreux trajets individuels.  Nous voulons chauffer nos appartements, être approvisionnés en alimentation et en sécurité.

Les villes sans voiture, parcourues par des piétons et des vélos sont bien plus agréables. Nous pouvons optimiser durablement les transports. La réduction du trafic, jusqu’à 60%,  peut s’avérer essentielle pour réduire le réchauffement climatique. Nous devrions renoncer à la voiture au cours de cette décennie (Paul Chatterton). Le mieux, actuellement, est de réduire nos déplacements au maximum et d’adopter le vélo.

Nous pouvons aussi améliorer l’économie locale, développer des coopératives, une distribution locale, les jardins communautaires, l’énergie locale.

Nous pouvons gagner en bien-être en réduisant nos déplacements et la pollution, en dégageant du temps et des espaces de loisirs.

 

Paul Chatterton suggère les axes suivants pour améliorer durablement nos villes:

  1. Se réapproprier les routes pour l’exercice et les déplacements actifs
  2. Offrir des transports publics gratuits aux employés essentiels
  3. Créer des revenus minimum pour éviter les laissés pour compte
  4.  Introduire des subsides pour la production utile pour la société
  5.  Assurer des logements convenables lors des prochaines crises
  6. Destiner l’espace libre à l’exercice, aux loisirs, à la nature et à la biodiversité
  7. Augmenter la production locale d’aliments et les entreprises communautaires
  8.  Réduire la vitesse sur les routes pour réduire les accidents de circulation
  9. Soutenir les entreprises et les magasins locaux
  10. Créer des indicateurs pour prendre en compte les employés essentiels,  les soins nécessaires donnés gratuitement, la qualité de la vie, et la protection de l’environnement.

http://www.unlockingsustainablecities.org/

http://www.unlockingsustainablecities.org/climate-emergency.htm

Plus d’une centaine de tornades ont frappé les Etats-Unis le dimanche de Pâques

Une centaine de tornades

Le dimanche de Pâques, le 12 avril 2020, les Etats-Unis ont été parcourus de tornades.  Une zone orageuse, contenant des orages supercellulaires est apparue alors que l’air extrêmement chaud pour la saison se déversait sur les Etats-Unis.  Une analyse préliminaire du National Weather Service indique que plus de cent twisters se sont formés en l’espace de vingt-quatre heures.

Selon le Washington Post, la température élevée des eaux du Golfe du Mexique , trois degrés au-dessus de la normale favorisait les forts orages et les tornades (lien). Selon Bloomberg, les températures record des océans vont apporter des catastrophes climatiques et sont causées par le réchauffement climatique (lien). Il en découle donc que le changement du climat mondial favorise les tornades.

Une tornade particulièrement grande mesurait plus de deux miles de diamètre (plus de trois km).  Si elle touchait une ville, elle y démolirait au moins un couloir de trois kilomètres de large.  Elle a détruit de nombreuses maisons en bois, et était si puissante que les débris volaient dans l’atmosphère à des dizaines de kilomètres. C’est une des plus grandes de l’Histoire des Etats-Unis.

Au dernier décompte, cinquante-huit personnes ont perdu la vie et des dizaines de maisons ont été rasées par la force des tornades.

photo Chloë Ishee, Facebook:  Monroe, Lousiana, USA

La ville de Monroe, Louisiane a été touchée par une tornade. De nombreuses maisons, ainsi que l’aéroport de la ville, ont été détruits. Le petit aéroport a subi environ trente millions de dollars de dégâts.  Malgré l’importance des destructions, il n’y a pas eu de blessés. Certaines maisons possédaient un petit abri en béton armé où les habitants s’abritent lors des tornades.

Une étude a montré que nombre de tornades par tempête aux Etats-Unis a augmenté entre 1995 et 2016 (article). Au cours de cette période, les orages sur la Terre sont devenus plus grands, plus violents, porteurs de plus de pluie et d’éclairs. Des événements, nouveaux, catastrophiques, porteurs de très nombreuses trombes semblent apparaître.

L’Amérique a aussi connu un nombre élevé de tornades en 2017 (lien).

Elle en a aussi subi un nombre important en 2019 (lien).

Ces événements sont beaucoup plus rares en Europe. Cependant, l’année passée, en 2019, la France a été touchée par six tornades. L’une d’elles a détruit un marché dominical. Cette année, j’ai cru voir en Suisse des petits entonnoirs accrochés au bas des nuages.  Bien que sans comparaison avec catastrophes américaines, ces épisodes sont tout de même à surveiller en Europe car ils pourraient s’y multiplier.

Au début: photo de l’aéroport de Monroe, Louisiane, Etats-Unis après le passage de la tornade en avril 2020: Cloë Ishee, Facebook

Modifié le 20 avril 2020 avec le lien Bloomberg