Les glaces fondent plus vite que prévu, et le réchauffement pourrait devancer les prévisions du GIEC

Le climat évolue-t-il comme le GIEC l’a prévu? L’année 2016 a battu des records de chaleur, et depuis, la température reste élevée, et les catastrophes climatiques foisonnent.

L’ancien conseiller scientifique principal du gouvernement anglais, prof David King, se déclare effrayé par la vitesse à laquelle le climat change: dans une interview donnée à BBC, il estime que la Terre change plus vite que prévu dans le cinquième rapport du GIEC publié en 2014. En particulier les glaciers et la glace marine fondent plus vite,  et des  événements météorologiques extrêmes se produisent aussi rapidement.

Par exemple, le glacier Malaspina en Alaska existe depuis la période glaciaire. La glace s’écoule sur un plateau. Ce  grand glacier fond, son épaisseur diminue tellement qu’il fait monter le niveau de la mer.

Malaspina Glacier 2016 copyright ESA

Le Gangotri, en Inde, est un des plus grands glaciers de l’Himalaya. Il constitue la principale source d’eau du Gange,  grand fleuve Indien.  Ce glacier recule d’au moins dix mètres par an. Il fond aussi en surface, et s’affine graduellement. Le Gange est la plus sacrée des rivières d’Inde. Il irrigue un tiers du territoire Indien et 450 millions de personnes.  La disparition de glacier aura des conséquences pour 40% de la population indienne.

Gangotri, India, 2019, copyright ESA

Un autre scientifique anglais, Andrew Shepherd, trouve aussi que les glaces fondent à une vitesse surprenante.

La mer Arctique était totalement gelée en été il y a cent ans. La banquise se réduit, à des nombreux endroits la glace épaisse de plusieurs hivers fond progressivement, se fracture, des courants chauds arrivent de l’Atlantique, et début septembre les 60-65% de la surface originellement gelée étaient libres de glace. Cela augmente immédiatement le réchauffement de la Planète.

Suite à cette interview, BBC a contacté les principaux auteurs du rapport du GIEC qui pour la plupart estiment que le réchauffement se produit en accord avec les prévisions.  Il semble que le GIEC suive la politique d’une opinion unique, unanime pour tous ses membres.  A ma connaissance, leurs derniers calculs s’arrêtent en 2015, sans inclure ces dernières années très chaudes.  Elles pourraient un jour prouver que le réchauffement accélère.

Certains événements récents n’ont pas été prévus par les modèles climatiques. Les scientifiques ont relevé la fonte sévère de glace aux pôles, car les glaces Antarctiques fondent aussi plus vite qu’anticipé, les feux de forêts en Arctique,  le changement climatique en Tasmanie, et les deux grands cyclones survenus au Mozambique cet été.  Ces deux ouragans constituent un événement sans précédent,  qui a provoqué l’inondation d’une grande partie du pays, la destruction des habitations et des routes, et la rupture de l’approvisionnement électrique.

John Church, un des principaux climatologues Australiens, déclare que le réchauffement est à peu près au niveau des prévisions les plus pessimistes, alors que selon son collègue King, il les dépasse même (d’après Harrabin, BBC). David King estime que la fonte de la glace du Groenland et Antarctique n’a pas été prévue correctement. La perte de la banquise accélère le réchauffement de la Planète, et la disparition des glaciers du Groenland et Antarctique provoque la montée du niveau de la mer.

Les glaciers suisses, comme partout ailleurs, s’amenuisent plus vite que prévu.

Cela signifie que les événements prévus par le GIEC, tels la mort des coraux, des poissons tropicaux, les inondations généralisées, les catastrophes touchant des pays entiers se produiraient à la date prévue, ou même plus tôt.

Le prof King suggère donc à l’Angleterre de réduire les émissions de carbone dix ans plus tôt que prévu.  C’est valable pour toute la Terre, nous devons réduire les émissions de carbone au plus vite pour éviter de graves dangers.

Modifié le 21 septembre 2019

 

 

Nous ne nous adapterons pas au réchauffement. Arrêtons – le!

Graves menaces pour les Etats insulaires

J’ai assisté à une conférence de l’ONU sur le climat,  le ‘UN Trade forum’ axé sur les objectifs de développement durable et au changement climatique.

Les représentants de nombreux états insulaires ont affirmé les dangers du climat.

Le weekend précédent, l’ouragan Dorian a dévasté les Bahamas, et deux typhons ont touché le Japon et la Chine.
Le représentant de Wuanatu a déclaré que la Planète est en danger et a demandé un secrétaire spécial et un rapporteur spécial sur le changement climatique, ce qui semble une très bonne idée de nos jours.
Les représentants de Sainte-Lucie, des Maldives, des Bahamas ont évoqué les catastrophes actuelles et les dangers qui les menacent. Ils sont exposés à des ouragans, à la sécheresse et à la montée du niveau de la mer, les transports pourraient être interrompus et selon les diplomates concernées, les scénarios prédictifs sont terribles.

Image parWikiImages de Pixabay

Les représentants des Bahamas ont évoqué la possibilité que les ouragans actuels constituent leur nouvelle réalité. De nombreux Etats insulaires demandent des moyens financiers pour s’adapter au changement climatique.

Je ne suis pas d’accord avec cette analyse de la situation climatique. Je crois que n’est pas la nouvelle norme, ce n’est qu’un début.

Tout le monde sous-estime le climat. Selon un nouveau rapport de la Commission Globale pour l’Adaptation (Ban Ki-Moon, Bill Gates, Banque Mondiale, divisions climat et environnement de l’ONU), la préparation aux catastrophes climatiques est gravement insuffisante.  Les actions les plus urgentes recommandées par cette commission incluent des systèmes d’avertissement rapides, et le développement de cultures alimentaires qui peuvent supporter les sécheresses (d’après Carrington, The Guardian).

Ouragans cent fois plus destructeurs

Les catastrophes augmentent quasiment chaque année, et elles pourraient s’aggraver au même rythme.

Le rapport du GIEC sur les océans qui sera publié le 25 septembre estime que les dégâts causés les ouragans augmenteront au centuple.

L’OMM a qualifié d’avertissement les ouragans terribles qui ont frappé le Mozambique. Les tempêtes destructrices sont de plus en plus nombreuses et des plus terribles pourraient survenir. Nous n’avons, de loin, pas tout prévu.

Actuellement, les tempêtes sont plus fortes, il semble y avoir plus de pluies intenses, d’inondations, de grêle, de tornades, de foudre, même en Europe. Ces phénomènes doivent déjà être surveillés, car si l’augmentation continue, la météo deviendra dangereuse partout.

Menaces pour la Terre entière

Les fortes tempêtes pourraient bien être la réalité avec laquelle nous devrons vivre en Europe et à laquelle nous devrons nous adapter. Je doute que nous puissions sauver les états insulaires de catastrophes répétées et croissantes. Les ouragans enflent, la fonte du Groenland atteint déjà des seuils attendus pour 2100, les vagues deviennent de plus en plus grandes.
Ils pourraient être frappés par des tempêtes plus fortes, puis par la montée du niveau de la mer.
Ces états ont maintenant besoin d’abris anti-catastrophe, de bateaux d’évacuation, et de lieux d’accueil.

C’est ici, en Europe, que nous devons nous concentrer sur l’adaptation aux graves catastrophes. Nous devons préparer des canaux pour évacuer les inondations,  rendre nos maisons résistantes aux tempêtes, vents, grêles et vagues de chaleur, isoler les bâtiments et passer aux énergies renouvelables. Nous pouvons encore nous calfeutrer pendant que d’autres pays seront rayés de la carte.

Mais nous ne devons pas faire cela! Nous devons arrêter les émissions de carbone immédiatement, et éviter ce Futur de destruction de la Terre, et de vie dans des abris pour les plus chanceux.
Nous devons arrêter le réchauffement climatique au plus vite, avant qu’il n’inflige de dégâts irrémédiables.
Nous entrevoyons maintenant quels risques nous prenons en chauffant la Planète, ils pourraient bien nous heurter de plein fouet, sous forme de tornades, de grêles, de foudres ou de vents destructeurs.

Nous devons déclarer un Etat d’urgence planétaire, où seule la production et le transport de biens indispensables seront permis. Nous devons arrêter les usines sur la Planète Terre et employer une grande partie de la population à capter du carbone dans des forêts et les sols. Nous devons le faire vite,  pendant qu’il est encore temps de sauver nos villes et notre civilisation.

Le 17 juin 2020, je note que ma demande adressée à l’UNCTAD d’arrêter les usines et les avions s’est étonnement réalisée ce printemps , lors de l’épidémie de coronavirus. En fait c’était assez facile :-).

Alarme pour la Terre: urgence et nécessité d’une mobilisation mondiale

Le danger du climat

Le changement climatique est la question déterminante de notre époque – et nous sommes à un moment décisif.

Nous sommes confrontés à une menace existentielle directe.

Le changement climatique évolue plus vite que nous – et sa rapidité a provoqué une vague mondiale de SOS.

Si nous ne changeons pas de cap d’ici 2020, nous risquons de manquer le point où nous pouvons éviter un changement climatique insensé, avec des conséquences désastreuses pour les populations et tous les systèmes naturels qui nous entretiennent.

Crise climatique

Qu’il n’y ait pas de doute sur l’urgence de la crise.

Nous connaissons des températures record dans le monde entier.

Selon l’Organisation météorologique mondiale, les 18 dernières années les plus chaudes depuis 1850 ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies.

Cette année s’annonce comme la quatrième plus chaude.

Les vagues de chaleur extrêmes, les incendies de forêt, les tempêtes et les inondations laissent une trace de mort et de dévastation.

Le mois dernier, l’État du Kerala en Inde a subi les pires inondations de la mousson de l’histoire récente, faisant 400 victimes et 1 million de personnes supplémentaires chassées de leurs maisons.

Nous savons que l’ouragan Maria a tué près de 3 000 personnes à Porto Rico l’année dernière, ce qui en fait l’une des catastrophes météorologiques les plus meurtrières de l’histoire des États-Unis.

Nombre de ces personnes sont mortes dans les mois qui ont suivi la tempête, faute d’accès à l’électricité, à de l’eau potable et à des soins de santé adéquats en raison de l’ouragan.

Ce qui rend tout cela encore plus troublant, c’est que nous avons été prévenus.

Les scientifiques nous le disent depuis des décennies. Encore et encore.

Beaucoup trop de dirigeants ont refusé d’écouter.

Beaucoup trop peu ont agi avec la vision exigée par la science.

Nous voyons les résultats.

Dans certaines situations, ils se rapprochent des pires scénarios de scientifiques.

La banquise arctique disparaît plus vite que nous ne l’avions imaginé. Cette année, pour la première fois, une épaisse glace de mer permanente au nord du Groenland a commencé à se briser. Ce réchauffement dramatique dans l’Arctique affecte les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord.

Les feux de forêt durent plus longtemps et se propagent plus loin.

Certaines de ces flammes sont si grosses qu’elles envoient de la suie et des cendres dans le monde entier, noircissant les glaciers et les calottes glaciaires et les faisant fondre encore plus rapidement. Les océans deviennent de plus en plus acides, menaçant la base des chaînes alimentaires qui soutiennent la vie. Les coraux meurent en quantités énormes, ce qui appauvrit encore davantage les pêcheries vitales. Et, sur terre, le niveau élevé de dioxyde de carbone dans l’atmosphère rend les cultures de riz moins nutritives, menaçant le bien-être et la sécurité alimentaire de milliards de personnes.   À mesure que le changement climatique s’intensifie, nous aurons de plus en plus de difficultés à nous nourrir.

Conséquences

Les taux d’extinction vont augmenter à mesure que les habitats vitaux déclinent.

De plus en plus de personnes seront obligées de quitter leur foyer, car les terres dont elles dépendent deviennent moins aptes à les faire vivre.

Cela entraîne déjà de nombreux conflits locaux liés à la diminution des ressources. En mai dernier, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que la planète franchissait une nouvelle étape sombre: la moyenne mensuelle la plus élevée jamais enregistrée pour les niveaux de dioxyde de carbone. Quatre cents parties par million ont longtemps été considérées comme un seuil critique. Mais nous avons maintenant dépassé 411 parties par million et les concentrations continuent à augmenter. C’est la plus forte concentration en 3 millions d’années. 

Nous savons ce qui se passe sur notre planète. Nous savons ce que nous devons faire. Et nous savons même comment le faire. Mais malheureusement, l’ambition de notre action n’est nulle part ailleurs. Lorsque les dirigeants mondiaux ont signé l’accord de Paris sur le changement climatique il y a trois ans, ils se sont engagés à empêcher les températures de monter de moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à maintenir cette augmentation aussi proche que possible de 1,5 degré. Ces cibles étaient vraiment le strict minimum pour éviter les pires impacts du changement climatique. Mais les scientifiques nous disent que nous en sommes loin. Selon une étude des Nations Unies, les engagements pris jusqu’à présent par les parties à l’accord de Paris ne représentent qu’un tiers de ce qui est nécessaire. La montagne devant nous est très haute. Mais ce n’est pas insurmontable. Nous savons comment résoudre le problème.

Solutions

En termes simples, nous devons freiner les émissions mortelles de gaz à effet de serre et encourager les actions climatiques. Nous devons rapidement nous libérer de notre dépendance aux combustibles fossiles. Nous devons les remplacer par une énergie propre provenant de l’eau, du vent et du soleil. Nous devons mettre fin à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et changer notre façon de travailler. Nous devons embrasser l’économie circulaire et l’efficacité des ressources.

Nos villes et nos secteurs des transports devront être réaménagés. La manière dont nous chauffons, refroidissons et éclairons nos bâtiments devra être repensée afin de gaspiller moins d’énergie. Et c’est précisément là que cette conversation peut devenir passionnante. Parce que la plupart des discussions sur le changement climatique se concentrent sur la tristesse. Bien sûr, des avertissements sont nécessaires. Mais la peur ne fera pas le travail. Non, ce qui captive mon imagination, c’est la vaste opportunité offerte par l’action pour le climat. Chers amis, L’humanité bénéficiera d’énormes avantages si nous pouvons relever le défi climatique. Un grand nombre de ces avantages sont économiques.

Economie

J’ai entendu l’argument, généralement émanant d’intérêts particuliers, selon lequel la lutte contre le changement climatique coûte cher et pourrait nuire à la croissance économique. C’est de la foutaise. En fait, le contraire est vrai. Nous subissons des pertes économiques énormes dues au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les conditions météorologiques extrêmes et l’impact sur la santé de la combustion de combustibles fossiles ont coûté à l’économie américaine au moins 240 milliards de dollars par an. Ce coût va exploser de 50% au cours de la seule décennie à venir. D’ici 2030, la perte de productivité causée par un monde plus chaud pourrait coûter 2 billions de dollars à l’économie mondiale. De plus en plus d’études montrent également les énormes avantages de l’action pour le climat (…).

Elles montrent que l’action pour le climat et les progrès socio-économiques se renforcent mutuellement, avec des gains prévisibles de 26 000 milliards de dollars d’ici 2030 par rapport au statu quo. Si nous poursuivons sur la bonne voie. Par exemple, pour chaque dollar consacré à la restauration de forêts dégradées, 30 dollars peuvent être récupérés en avantages économiques et en réduction de la pauvreté. La restauration des terres dégradées se traduit par de meilleures vies et revenus pour les agriculteurs et les pasteurs, ainsi que par moins de pression pour migrer vers les villes. Un approvisionnement en eau et un assainissement résilients au climat pourraient sauver la vie de plus de 360 ​​000 nourrissons chaque année. Et l’air pur présente de nombreux avantages pour la santé publique. Selon l’Organisation internationale du travail, des politiques d’économie verte sensées pourraient créer 24 millions de nouveaux emplois dans le monde d’ici 2030.


Economie verte en action


En Chine et aux États-Unis, les nouveaux emplois dans les énergies renouvelables dépassent maintenant ceux créés dans les industries du pétrole et du gaz. Et, au Bangladesh, l’installation de plus de quatre millions de systèmes solaires domestiques a créé plus de 115 000 emplois et a permis aux ménages ruraux d’économiser plus de 400 millions de dollars en combustibles polluants. Ainsi, le passage aux énergies renouvelables permettrait non seulement d’économiser de l’argent, mais aussi de créer de nouveaux emplois, de gaspiller moins d’eau, de stimuler la production alimentaire et de nettoyer l’air pollué qui nous tue.

Il n’y a rien à perdre en agissant; il y a tout à gagner. Maintenant, nombreux sont ceux qui pensent que le défi est trop grand. Mais je suis profondément en désaccord. L’humanité a déjà affronté et surmonté d’immenses défis. défis qui nous ont obligés à travailler ensemble et à mettre de côté la division et la différence pour lutter contre une menace commune.   C’est ainsi que l’ONU est entrée en action. C’est ainsi que nous devons aider à mettre fin aux guerres, aux maladies, à la pauvreté dans le monde et à remédier au trou dans la couche d’ozone. Nous sommes maintenant à un carrefour existentiel. Si nous voulons prendre le bon chemin – le seul chemin raisonnable – nous devrons mobiliser toute la force de l’ingéniosité humaine. Mais cette ingéniosité existe et apporte déjà des solutions. Et si chers amis, Autre message central: la technologie est à nos côtés dans la lutte contre le changement climatique. La montée en puissance des énergies renouvelables a été formidable. Aujourd’hui, elles sont compétitives – voire même meilleur marché – que le charbon et le pétrole, surtout si l’on tient compte du coût de la pollution.

L’année dernière, la Chine a investi 126 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. La Suède devrait atteindre son objectif de 2030 pour les énergies renouvelables cette année – 12 ans plus tôt. À l’horizon 2030, les énergies éolienne et solaire pourraient alimenter plus du tiers de l’Europe. Le Maroc est en train de construire un parc solaire de la taille de Paris qui alimentera plus d’un million de foyers d’ici 2020 avec une énergie propre et abordable. L’Écosse a ouvert le premier parc éolien flottant au monde. Il y a beaucoup d’autres signes d’espoir. Les pays riches en combustibles fossiles, comme les États du Golfe et la Norvège, explorent des moyens de diversifier leurs économies. L’Arabie saoudite investit massivement dans les énergies renouvelables pour passer d’une économie pétrolière à une économie énergétique. Le fonds souverain norvégien doté de 1 000 milliards de dollars, le plus important au monde, s’est écarté des investissements dans le charbon et a délaissé un certain nombre d’entreprises du secteur des pâtes et papiers à cause des forêts qu’elles détruisent.   Il y a également des signes prometteurs indiquant que les entreprises commencent à prendre conscience des avantages de l’action pour le climat. Plus de 130 entreprises parmi les plus importantes et les plus influentes au monde envisagent d’alimenter leurs opérations avec de l’énergie renouvelable à 100%. Dix-huit multinationales passeront aux flottes de véhicules électriques. Et plus de 400 entreprises développeront des objectifs basés sur les dernières connaissances scientifiques afin de gérer leurs émissions. Allianz, l’un des plus grands assureurs au monde, cessera d’assurer les centrales au charbon. Les investissements changent aussi. Plus de 250 investisseurs représentant des actifs de 28 000 milliards de dollars ont adhéré à l’initiative Climate Action 100+.

Ils se sont engagés à s’engager auprès des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde afin d’améliorer leurs performances climatiques et de garantir une divulgation transparente de leurs émissions. Nombre de ces exemples seront présentés cette semaine lors de l’important sommet mondial pour l’action pour le climat organisé par le gouverneur Brown en Californie. Tous les pionniers que j’ai mentionnés ont vu l’avenir. Ils misent sur le vert parce qu’ils comprennent que c’est la voie de la prospérité et de la paix sur une planète en bonne santé. L’alternative est un avenir sombre et dangereux. Ce sont toutes des avancées importantes. Mais ils ne suffisent pas.


Urgence

La transition vers un avenir plus propre et plus vert doit être accélérée.  Au cours des dix prochaines années environ, le monde investira environ 90 000 milliards de dollars dans les infrastructures. Nous devons donc veiller à ce que cette infrastructure soit durable, sinon nous nous enfermerons dans un avenir dangereux et très polluant. Et pour que cela se produise, les dirigeants du monde doivent intensifier leurs efforts. Bien entendu, le secteur privé est sur le point de bouger, et beaucoup le font. Cependant, le manque d’action décisive des gouvernements est source d’incertitude sur les marchés et de préoccupations pour l’avenir de l’Accord de Paris. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Les technologies existantes attendent d’être mises en ligne: carburants plus propres, matériaux de construction alternatifs, batteries de meilleure qualité et progrès dans l’agriculture et l’utilisation des sols. Ces innovations, parmi d’autres, peuvent jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous pouvons donc atteindre les objectifs de Paris et concrétiser l’ambition dont nous avons tant besoin.

Les gouvernements doivent également mettre fin aux subventions néfastes sur les combustibles fossiles, instituer une tarification du carbone qui reflète le coût réel des émissions polluantes de gaz à effet de serre et encourage la transition vers une énergie propre. (…)

Il y a une autre raison d’agir – le devoir moral. Les pays les plus riches du monde sont les plus responsables de la crise climatique; pourtant, les pays les plus pauvres et les populations et les communautés les plus vulnérables en ressentent les effets les plus graves. Nous constatons déjà cette injustice dans le cycle incessant et croissant de sécheresses extrêmes et de tempêtes de plus en plus puissantes. Les femmes et les filles, en particulier, en paieront le prix – non seulement parce que leur vie va devenir plus difficile, mais aussi parce que, en cas de catastrophe, elles souffrent toujours de manière disproportionnée. Les pays plus riches doivent donc non seulement réduire leurs émissions, mais aussi faire davantage pour que les plus vulnérables puissent développer la résilience nécessaire pour survivre aux dommages causés par ces émissions. Il est important de noter que, du fait que le dioxyde de carbone perdure dans l’atmosphère, les changements climatiques déjà observés vont persister pendant des décennies. Il est nécessaire que toutes les nations s’adaptent et que les plus riches assistent les plus vulnérables. Chers amis, C’est le message que j’aimerais exprimer clairement en s’adressant aux dirigeants mondiaux ce mois-ci à l’Assemblée générale à New York. Je leur dirai que le changement climatique est le grand défi de notre époque. Que, grâce à la science, nous connaissons sa taille et sa nature. Nous avons l’ingéniosité, les ressources et les outils pour y faire face. Et que les dirigeants doivent mener. Nous avons les motivations morales et économiques pour agir. Ce qui manque toujours – même après Paris -, c’est le leadership, le sens de l’urgence et le véritable engagement en faveur d’une réponse multilatérale décisive. Les négociations en vue de la mise en place de directives pour la mise en œuvre de l’accord de Paris se sont achevées hier à Bangkok avec quelques progrès, mais loin d’être suffisant

(…) Le moment est venu pour nos dirigeants de montrer qu’ils se soucient des personnes dont ils tiennent le destin. Nous avons besoin qu’ils montrent qu’ils se soucient de l’avenir – et même du présent. C’est pourquoi je suis si heureux d’avoir une représentation aussi forte de la jeunesse dans l’auditoire aujourd’hui.

Appel à l’engagement des jeunes, scientifiques, églises, mouvements populaires

Il est impératif que la société civile – les jeunes, les groupes de femmes, le secteur privé, les communautés de foi, les scientifiques et les mouvements populaires du monde entier – appellent leurs dirigeants à rendre des comptes. 

J’appelle en particulier le leadership des femmes. Lorsque les femmes ont le pouvoir de diriger, elles sont le moteur des solutions. Rien de moins que notre avenir et le destin de l’humanité ne dépendent de la façon dont nous relevons le défi climatique. Cela concerne tous les aspects du travail des Nations Unies. Maintenir le réchauffement de notre planète bien en dessous de 2 degrés est essentiel pour la prospérité mondiale, le bien-être des populations et la sécurité des nations.

Sommet d’action climat

C’est pourquoi, en septembre prochain, je convoquerai un sommet sur le climat afin de placer l’action sur le climat au premier rang des priorités internationales. Aujourd’hui, j’annonce la nomination de Luis Alfonso de Alba, dirigeant respecté de la communauté climat, en tant qu’Envoyé spécial chargé de diriger ces préparatifs. Ses efforts viendront compléter ceux de mon Envoyé spécial pour l’action pour le climat, Michael Bloomberg, et de mon conseiller spécial, Bob Orr, qui aideront à mobiliser des financements privés et à catalyser des actions ascendantes.

L’année prochaine, le Sommet se tiendra un an exactement avant que les pays ne doivent renforcer leurs engagements nationaux en matière de climat dans le cadre de l’Accord de Paris. Seul un niveau d’ambition nettement plus élevé suffira. À cette fin, le sommet se concentrera sur les domaines qui sont au cœur du problème, à savoir les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines où le renforcement de la résilience fera la plus grande différence. Le Sommet fournira aux dirigeants et aux partenaires l’occasion de démontrer une action concrète en faveur du climat et de montrer leur ambition. Nous réunirons des acteurs de l’économie réelle et de la politique réelle, notamment des représentants d’actifs de plusieurs milliards de dollars, publics et privés. Je veux savoir comment nous allons arrêter l’augmentation des émissions d’ici 2020 et réduire considérablement les émissions pour atteindre des émissions nettes nettes d’ici le milieu du siècle.

Actions nécessaires

Les villes et les États doivent passer du charbon au solaire et au vent, de l’énergie brune à l’énergie verte. Notre grande ville hôte, New York, prend des mesures importantes dans cette direction – et collabore avec d’autres municipalités pour stimuler le changement. Nous avons besoin d’investissements accrus et d’innovation dans les technologies d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables dans les bâtiments, les transports et l’industrie. Et nous avons besoin que les industries du pétrole et du gaz rendent leurs plans d’affaires compatibles avec l’accord de Paris et les objectifs de Paris. Je veux voir une forte expansion de la tarification du carbone. Je veux que le système alimentaire mondial soit correct en veillant à cultiver nos aliments sans abattre de vastes étendues de forêt. Nous avons besoin de chaînes d’approvisionnement alimentaire durables qui réduisent les pertes et le gaspillage. Et nous devons arrêter la déforestation et restaurer les terres dégradées. Je souhaite accélérer rapidement la tendance au financement vert des banques et des assureurs, et encourager l’innovation dans les instruments financiers et de dette afin de renforcer la résilience des nations vulnérables telles que les petits États insulaires et de renforcer leurs défenses contre le changement climatique. Et je souhaite voir les gouvernements honorer leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour des actions climatiques en faveur des pays en développement. Nous devons voir le Fonds vert pour le climat devenir pleinement opérationnel et disposer de toutes les ressources nécessaires. Mais pour tout cela, nous avons besoin que les gouvernements, l’industrie et la société civile lisent la même page – les gouvernements étant au centre des préoccupations du mouvement pour une action climatique.

J’appelle tous les dirigeants à venir au Sommet sur le climat de l’année prochaine, prêts à faire rapport non seulement sur ce qu’ils font, mais aussi sur ce qu’ils ont l’intention de faire de plus lorsqu’ils se réuniront en 2020 pour la conférence des Nations Unies sur le climat et que les engagements seront renouvelés et assurément ambitieux. augmenté. Et c’est pourquoi j’appelle la société civile, et plus particulièrement les jeunes, à faire campagne pour une action climatique.

Utilisons l’année prochaine pour prendre des décisions transformationnelles dans les salles de conseil, les suites exécutives et les parlements du monde entier. Levons les yeux, construisons des coalitions et écoutons nos dirigeants. Je m’engage, ainsi que l’ensemble des Nations Unies, dans cet effort. Nous soutiendrons tous les dirigeants qui relèvent le défi que j’ai décrit aujourd’hui. Chers amis, Il n’y a plus de temps à perdre. Comme le montre la férocité des incendies de forêt et des vagues de chaleur de cet été, le monde change sous nos yeux. Nous nous dirigeons vers le bord de l’abîme. Il n’est pas trop tard pour changer de cap, mais chaque jour qui passe signifie que le monde se réchauffe un peu plus et que le coût de notre inaction augmente. Chaque jour où nous échouons, est un jour où nous nous rapprochons un peu plus d’un destin dont personne ne veut, un destin qui résonnera de génération en génération dans les dommages causés à l’humanité et à la vie sur terre.   Notre destin est entre nos mains. Le monde compte sur nous tous pour relever le défi avant qu’il ne soit trop tard. Je compte sur vous tous. Je vous remercie.

Discours (un peu tronqué) du Secrétaire -Général de l’ONU, Antonio Guterres, le 10 septembre 2018, commençant par ‘je vous ai appelé ici pour donner l’alarme’ et annonçant le Sommet pour l’action climatique de septembre 2019

Vidéo en français

https://www.un.org/sg/en/content/sg/statement/2018-09-10/secretary-generals-remarks-climate-change-delivered

 

Aujourd’hui réduisons nos émissions de carbone de moitié!

Les catastrophes climatiques prennent de l’ampleur et l’effet de serre s’alourdit, nous vouant à un avenir dangereux. D’immenses inondations et des vagues de chaleur record se multiplient sur la Planète. Le climat se dérègle et il devient difficile de prévoir quel temps il fera dans quelques mois. Nous devons réduire nos émissions de carbone au plus vite! Et il existe un moyen miracle de réduire nos émissions de carbone de moitié immédiatement, en un jour.

Il suffit pour cela de renoncer à un vol long-courrier et de remplacer par une téléconférence ou par des vacances aux Grisons, à Marseille, à Venise, à Paris, à maints endroits encore facilement accessibles par des trains rapides et pratiques. On peut aussi faire une thalasso, randonner jusqu’à un refuge de montagne, s’inscrire à stage de peinture dans la nature, etc.

On pourrait analyser les raisons qui nous poussent à voyager loin et recréer les mêmes ambiances chez nous. Partant de là, je suis sur le point de me lancer dans un projet d’une immense discothèque sur une plage Suisse, qui ne ferait sûrement pas consensus. Enfin, tout en développant les loisirs locaux, nous pouvons tout de suite réduire les trajets en avion, et demander à nos employeurs de limiter ces trajets coûteux, ou au minimum les choisir sans escale, ce qui sera bientôt exigé par les Pays-Bas, et réduit beaucoup les émissions de carbone de l’aviation.

Celles -ci ne sont actuellement comptabilisées dans le bilan carbone d’aucun pays, et personne n’est responsable de leur gestion. Elles se développent de façon incontrôlée, et c’est inacceptable. Les habitudes nocives s’installent très vite. Nous ne pouvons pas habiter en Espagne et aller travailler à Londres, cela mènerait rapidement à la destruction de nos conditions de vie sur la Planète. ‘C’est le moyen le plus rapide de griller la Planète (T&E)’. Le COCLICO (Comité Climat Romandie) propose plusieurs solutions pour réduire les émissions des transports( Baissons les gaz )

Nous devons absolument limiter ces trajets et préférer les autres moyens de transport. Certains pays ont introduit une taxe sur l’aviation, et il est très important que la Suisse la mette en place aussi. Nous devrions même réduire plus les vols, et trouver des mesures additionnelles pour les gérer.

Une étude de l’Union Européenne montre qu’une taxe de 330 euros par litre de kérosène augmenterait les prix des billets d’avion de de 10% et conduirait à une diminution de 11% des vols et des émissions de carbone. J’espère qu’elle éviterait surtout une multiplication des vols de 10 fois, parce que, comme les achats d’habits, la consommation des vols pourrait décoller d’une façon incontrôlable.

En réalité, les coûts de l’aviation devraient inclure ceux de la destruction de nos villes par les catastrophes climatiques, et de leur reconstruction. Je crois qu’ils seraient alors bien plus élevés.

Le Swissmetro, ou les trains à grande vitesse pourraient agréablement remplacer l’avion sur  des courts trajets. Le train n’exige pas la présence  au départ deux heures à l’avance, ni de trajets supplémentaires jusqu’au centre-ville. Le prix et la durée sont alors tout à fait comparables, et encore les prix affichés par les compagnes aériennes concernent en réalité les trajets du lundi matin, et une fois alléché, le client paye en réalité plus le weekend.

J’aime aussi les journées où je reste à la montagne, et je sors uniquement à pied ou à vélo dans un magnifique paysage et dans l’air pur, mais je ne veux pas faire de jaloux. Je remarque qu’au cours de cette dernière décennie, les gens cessent de se déplacer à pied, et que l’habitude américaine de prendre sa voiture pour acheter des croissants est arrivée ici. Je crois qu’elle est très nocive, et que nous ferions bien mieux de marcher un peu.

Il y a des nombreuses solutions pour réduire les émissions des transports, notamment développer les transports publics et rendre leur prix concurrentiels et accessibles à tout le monde. Le trajet en bus d’une retraitée chez son médecin coûte frs 7.40 à Lausanne, ce qui équivaut probablement à son budget alimentaire.  Une partie de la population trouve les transports publics trop chers, et il est surtout cher de commencer à les utiliser.

Dans la situation actuelle, les utilisateurs occasionnels sont découragés d’utiliser les transports publics, qui sinon seraient bien plus populaires. Il faudrait créer une dynamique où il est facile de se lancer et d’essayer le bus ou le tram. Au Luxembourg, les transports publics seront désormais gratuits, et c’est une excellente initiative. Ils nous évitent les catastrophes climatiques et les cancers dus à la pollution.

Le canton de Vaud a décrété l’Etat d’urgence climatique en mars. J’espère qu’il peut interdire le centre-ville aux voitures ou fermer les aéroports immédiatement. Nous devons réellement prendre des mesures exceptionnelles pour assurer notre sécurité. J’espère que dans cette situation grave, ce canton mettra en place plusieurs mesures permettant pour réduire les émissions des transports, et que la Confédération suivra bientôt. D’ici là, passons des moments de loisir dans les montagnes!

Inondations et sécheresses plus fortes à +2°C

Les pluies intenses provoquent déjà d’impressionnantes inondations. Selon l’OMM, ces catastrophes ont abondé en 2018. Cette année, des événements très graves se sont déjà produit, d’immenses inondations au Queensland en Australie, dans le Midwest américain, le cyclone Idaï en Afrique, l’inondation d’Iran qui a touché une grande partie de ce pays.

D’après l’Agence Européenne de l’Environnement, les catastrophes climatiques, inondations, vagues de chaleurs et sécheresses ont causé 453 milliards d’euros de dommages entre 1980 et 2017 en Europe, ainsi que plus de 115’000 décès.  Les années 2018 et 2019 alourdiront déjà ce bilan, qui croîtra rapidement.
L’intensification de précipitations avait été prévue en partie au moins et les experts préviennent qu’elles augmenteront encore.
LE GIEC2018 prévoit qu’à 1,5°C, les trois quarts d’Européens seront exposés aux inondations tous les 5 ans, et à 2°C, ces débordements deviendront bien plus importants.
Une étude s’est penchée sur ce risque d’inondation et prévoit qu’il va s’accroître fortement entre 1,5°C et 2°C.
Le réchauffement climatique va renforcer le cycle hydrologique de pluie et d’évaporation d’eau du sol et des océans.

Une équipe de scientifiques a créé un indice pouvant indiquer les catastrophes climatiques, inondation et sécheresse, tenant compte à la fois du volume des pluies et de la durée des sécheresses. Ils prévoient que la quantité d’eau totale par année augmentera un peu avec la température, mais les pluies intenses et les sécheresses croîtront bien plus.

Dans leur modèle, à +2°C, les précipitations diminuent en Amazonie et en Amérique centrale, ce qui fait peser une menace sur les forêts vierges qui couvrent ces régions.
Le région méditerranéenne subirait plus de sécheresses, ce qui pourrait causer sa désertification,  alors que le Sud-Est de l’Afrique de l’Ouest bénéficierait peut-être de pluies plus régulières.
L’Asie du Nord et d’Est pourrait subir des pluies très abondantes, l’Ouest et l’Est de l’Amérique du Nord aussi.

Pluies totales par épisode de pluie: dans les zones en bleu, il pleuvra moins, dans les zones en rouge, il pleuvra plus (Madakumbura,et al, Nature 2019). Les événements extrêmes semblent augmenter plus que cette moyenne.

Des événements tels que les sécheresses extrêmes suivies de pluies intenses, provoquant alors des inondations et l’érosion, vont fortément augmenter et leur conséquences aussi.

Il faudrait établir rapidement quels seront les risques de déferlements et de glissement de terrain pour la Suisse aux pluies prévues pour 1,5°C et 2°C et voir ce qui est sûr et quel niveau d’inondation provoque l’effondrement des bâtiments. Selon ce graphique, on dirait que les précipitations pour la Suisse diminueront au-dessus de 1,5°C, ce qui affecterait la végétation suisse. Ces événements pourraient encore augmenter dangereusement avant d’atteindre 1,5°C.

Lors des récentes inondations de Crète,  20 cm de pluie se sont accumulés et ont  atteint 3 mètres d’eau dans certaines rues. Les ingénieurs de l’EPFL savent probablement calculer ce qu’une pluie deux ou dix  fois plus abondante peut provoquer, et cela peut être très impressionnant. Une double quantité d’eau pourrait mener à des inondations de l’ordre de dix fois plus importantes et les destructions et leurs coûts augmenteront d’autant.  L’économie mondiale sera fortement touchée.

Ce serait super de disposer d’un bon outil de visualisation des effets de précipitations sur chaque ville, qui permettrait de voir où s’écouleront les rivières soudaines. On pourrait peut-être gérer les pluies par des généreux canaux d’évacuation et des réservoirs, les glissements de terrain pourraient être plus difficiles à maîtriser.

Selon les auteurs de l’étude, une augmentation de température à 2°C pourrait causer des catastrophes bien plus graves et il vaudrait bien mieux les éviter en limitant le réchauffement à 1,5°C.

Aujourd’hui, déjà, des zones de plus en plus étendues, des pays entiers se retrouvent touchés par des catastrophes, en Iran par exemple la plupart des provinces et une grande partie des routes a été touchée, et les récoltes détruites. La gravité de ces épisodes augmente vite, les vies humaines seront de plus en plus menacées ,  les torrents d’eau de plus en plus impressionnants.

https://www.nature.com/articles/s41598-019-39936-2 et Supplementary Information

Le plan d’urgence climatique du Club de Rome

Le Club de Rome est un groupe de scientifiques et des penseurs de renom,  dont font partie Herbert Girardet,  Ugo Bardi, Gunther Pauli. Il est actuellement présidé par deux femmes, Sandrine Dixson-Declève et Mamphela Ramphele. Cette institution a prévu le réchauffement climatique dans les années 1970. Ses membres ont aussi rédigé le rapport Meadows, ‘Les limites de la Croissance’, qui anticipait l’épuisement des ressources naturelles auquel notre société se heurte.

Le dernier rapport du GIEC incluait l’estimation qu’à 1,5°C degrés de réchauffement, les trois quarts d’européens seront exposés à des inondations tous les 5 ans. L’année passée, au moins un quart de capitales européennes a subi ces catastrophes. La semaine passée, la ville de Sao Paulo au Brésil a subi une grave inondation et des glissements de terrain, le Midwest américain vit une inondation sans précédent,  ainsi par exemple que la Grande-Bretagne . Cela arrivera souvent, et à mesure que la température montera, elles seront plus graves, elles passeront par exemple de 20 cm dans la rue à un torrent furieux de deux mètres de profondeur. Les vagues de chaleurs aussi deviendront plus fréquentes et plus redoutables.

Pour éviter que les catastrophes climatiques ne dévastent la Planète, ou pour limiter autant que possible les dégâts, le Club de Rome a rédigé un plan d’urgence climatique, qui propose plusieurs étapes pour remplacer rapidement les énergies polluantes.

Ils suggèrent aussi de limiter la croissance de la population, notamment en favorisant l’éducation et l’accès à la santé des femmes, et de remplacer le GDP comme but de la société, par d’autres indicateurs de richesse et de bien-être.

A mon avis (en italique pour plus de clarté) la santé, physique et mentale, pourrait par exemple constituer un indicateur universel, elle augmente avec le GDP dans les pays pauvres, mais ensuite n’augmente plus. La pollution et l’obésité, et le surmenage ont des effets adverses, cet indicateur aiderait donc à remédier à ces problèmes. Je pense aussi que la viabilité de la population, les chances pour un jeune de 20 ans de vivre dans 50 ans, pourrait aussi constituer un indicateur, et là le changement climatique apparaît comme un facteur important pour notre vie dont il faut s’occuper en priorité.

Ils suggèrent aussi d’assurer la reconversion de toute la population concernée par les changements de technologie, d’assurer une transition juste et de tripler les investissements dans la reforestation.

Dans les détails, le plan d’urgence du Club de Rome propose:

– d’arrêter l’expansion et les subsides des énergies fossiles autour de 2020.
– de tripler les investissements annuels dans les énergies renouvelables , l’efficience énergétique et
les technologies bas-carbone avant 2025,
– de mettre un prix sur le carbone et d’introduire des prix plancher
– d’améliorer la gestion des réfrigérants
– d’assurer le développement exponentiel des technologies propres, accompagné d’interruption progressive des technologies les plus polluantes.

Ils recommandent aussi de réduire les émissions du ciment et de l’acier, de l’aluminium et plastique de plusieurs façons, par l’innovation, le remplacement de ces matériaux, l’efficience énergétique et l’économie circulaire. Ces innovations technologiques ne remettent pas en cause notre système économique, la globalisation, ni l’allocation de la force de travail dans notre société à la vente et au marketing, et permettent la continuité.

The Club of Rome Climate Emergency Plan

Un plan pour l’Urgence climatique – the Climate Mobilization

Le réchauffement climatique est de plus en plus dangereux, nous avons environ 12 ans, enfin maintenant 11 pour le maîtriser, si nous avons tout prévu et bien calculé.

Le plus sûr serait de réduire mes émissions de carbone vite, car si nous tardons trop le climat pourrait se déchaîner, et le catastrophes climatiques pourraient détruire nos villes, saccager notre agriculture et nous confiner à des abris.

Des mesures d’urgence climatique, sans sang ni larmes, pourraient nous permettre de stabiliser le climat rapidement et d’assurer la sécurité de la population. Elles sont justifiées par le péril climatique.

Un des plans pour y parvenir, celui de THE Climate Mobilization, dont certains éléments sont repris dans l’actuel projet de Green New Deal des démocrates américains, demande l’arrêt des émissions de carbone en 2025 -2030.

Il propose:

– la création d’un Ministère de l’alimentation, de la Santé et du Bien-être
– un rationnement des produits polluants, dont l’achat serait débité sur une carte de crédit. Les rations non utilisées pourraient être revendues à l’Etat qui les éliminerait.
– un passage rapide, prioritaire aux énergies renouvelables
– le développement des bus et des trains
– la réduction de la consommation de viande de moitié avant 2025
– la création de jardins urbains et le passage à l’agriculture biologique
– le plein emploi assuré par le gouvernement.
– la mobilisation de l’armée contre le changement climatique
– un effort d’urgence pour la gestion des forêts

Les auteurs proposent aussi de limiter l’épuisement des ressources (en arrêtant la croissance de la population, en éliminant le consumérisme et l’obsolescence programmée, en réduisant l’utilisation des ressources naturelles et en mettant de côté la moitié des terres et des océans).

Ils suggèrent de créer des parcs nationaux pour éviter la 6ème extinction qui menace les espèces vivantes et  d’adopter la ‘demie-Terre ‘conseillée par Wilson, où la moitié de la Planète deviendrait une réserve naturelle ou des corridors entre les réserves. Cela permettrait les migrations des espèces lors d’un bouleversement climatique.

 

Ce Plan pour la Victoire’, rédigé par Ezra Silk de Climate Mobilization, fait référence à plusieurs reprises aux efforts de rationnement de viande et d’essence, aux jardins de la victoire et aux mesures de plein emploi entrepris par les Etats-Unis pendant la Deuxième Mondiale et s’en inspire largement. Il prend la mesure de la gravité de la situation climatique, comparable à une guerre mondiale, et propose des solutions qui pourraient y remédier. Il propose aussi ‘de se poser calmement’ la question du geoengeneering.

Personnellement je pense que les aliments végan pourraient être très bon marché, et popularisés ainsi. Je leur ai suggéré de subventionner un burger végan moins cher à côté des traditionnels, les produits végan pourraient vraiment être fabriqués à très bon marché.

Chacun devrait obtenir un conseil personnalisé médical ou nutritionnel au sujet de l’alimentation végan ou mixte. En général nous mangeons trop de viande.

Les vendeuses de confection pourraient revendre des habits de 2ème main, les spécialistes du marketing seraient utilement occupés à communiquer les nouvelles mesures, des nombreux postes de travail seraient utiles dans le recyclage.

https://www.theclimatemobilization.org/

https://drive.google.com/file/d/0Bze7GXvI3ywrSGxYWDVXM3hVUm8/view