Réchauffement à pas de géant

Ces dernières années, de nombreuses catastrophes se sont produites sur la Planète. Les températures ont fortement augmenté et sont restées élevées au cours des 5 ou 6 dernières années.

La croissance de la température globale était d’abord mesurée en comparaison avec le début du 19ième, ce qui donnait une mesure totale du réchauffement anthropique advenu depuis le début de l’ère industrielle.

Aujourd’hui, je vois sur le site de la NASA que les valeurs de réchauffement sont obtenues par comparaison avec la période 1951-1980. Soit. Le changement qui s’est produit au cours des cent premières années de l’ère industrielle n’apparaît pas clairement et nous sommes à 0.99°C de réchauffement pour l’année 2019, par rapport 1951-1980, depuis à peu près 50 ans.

Quel que soit l’étalon, il est clair que les températures globales ont fortement augmenté depuis quelques années, en 2014, 2015, et 2016, et restent élevées.

L’année 2016 a été une année El Nino, où des eaux chaudes affleurent à la surface de l’océan. Ces événements sont toujours accompagnés de températures particulièrement élevées, et de vagues de chaleur. 2017 était une année la Nina, où les eaux froides parviennent à la surface  du Pacifique, mais la température n’a pas beaucoup baissé en 2017. Elle est restée plutôt élevée  en 2018, en 2019, et en 2020.

James Hansen, l’ancien responsable  de l’Institut de recherche Goddard de la NASA avait alerté les Etats-Unis sur le changement climatique.  Il a d’abord estimé qu’une accélération du réchauffement était en cours en comparant les températures de 2017 aux événements la Nina précédents. Selon lui,  ces années sont particulièrement stables, et leurs valeurs de températures sont reproductibles. Il a observé que les températures ont augmenté plus en 2017 qu’entre les deux épisodes la Nina précédents.

Récemment, James Hansen a établi la moyenne des températures des cinq années précédentes (courbe rouge sur le premier graphique lien) et a calculé qu’elle est très élevée. Selon ses calculs, le réchauffement climatique a clairement accéléré ces dernières années. La température des océans et la quantité d’énergie excessive accumulée par la Planète ont aussi augmenté rapidement pendant cette période (de 0,6 W/m2 à 0,87 W/m2 en une décennie).

Il a vérifié si ce changement était corrélé avec un rayonnement plus fort du soleil, où avec une augmentation du CO2 atmosphérique. Il ne voit pas de changement important de ces deux facteurs, qui ne semblent donc pas être la cause de l’accélération des températures. J’ajouterai que les émissions de carbone de la végétation, des feux de forêts et de sécheresses, apparaitraient dans les mesures de CO2 atmosphérique. Il y doit y avoir autre chose, un autre changement du système Terre, qui provoque une élévation plus rapide des températures.

La glace marine qui entoure l’Antarctique et couvrait auparavant la mer Arctique reflète énormément de lumière du soleil en été pour l’Arctique, et lors de l’été Austral pour l’Antarctique. Au cours des quelques dernières années, elle s’était bien plus réduite autour de l’Antarctique. La surface sombre de l’océan était exposée au lieu de la glace, et absorbait bien plus de chaleur.  Ce changement aurait pu expliquer un réchauffement plus rapide au cours de ces dernières années, j’ai d’ailleurs essayé d’argumenter à ce sujet auprès de James Hansen. C’est un facteur important et il devrait être inclus dans les calculs, il le sera sûrement dans les calculs définitifs du GIEC. Ici, James Hansen a travaillé avec une moyenne de températures de cinq ans, alors que le GIEC évaluera, plus tard, l’évolution sur une période  de dix ans.

Cependant, James  Hansen rapporte que la glace entourant l’Antarctique, qui s’était réduite au cours des années précédentes, a récemment retrouvé sa surface d’avant.  Et l’année 2020 est aussi très chaude, septembre 2020 est le mois de septembre le plus chaud de l’Histoire.  James conclut donc que l’accélération du réchauffement doit être imputée à un autre facteur, et il incrimine les aérosols atmosphériques.

On pourrait encore supposer que l’accélération était due à la réduction de la glace Antarctique au cours des années passées, et que cette année, en 2020,  elle serait due à la diminution des aérosols atmosphériques. L’intérêt de ce débat vise à déterminer si le réchauffement progressera aussi vite par la suite, ou même accélérera encore, ou si au contraire il retrouvera le rythme prévu par le GIEC.  La glace entourant l’Antarctique s’est réduite de façon temporaire, à cause de courants marins changeants, et a déjà retrouvé sa surface passée.

D’autre part James écrit que les aérosols atmosphériques ne sont pas mesurés, et que cette omission est intentionnelle. En tout cas, ils devraient absolument être surveillés.

Ces dernières années, le changement s’est accéléré, et la Planète se transforme visiblement. Le réchauffement est déjà très grave, et le Futur est plein d’incertitudes. S’il progressait aussi rapidement par la suite, des événements graves, dangereux pour notre vie, pourraient se précipiter.

 

Image par Darwin Laganzon de Pixabay

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

21 réponses à “Réchauffement à pas de géant

  1. Pour comprendre l’inertie politique, voire la complicité de certains états, face à l’emballement climatique, il faut lire par exemple ” Marchands de Doute” et ‘Kochland’.
    Ce dernier livre n’existe à ma connaissance qu’en anglais.
    Les délires complotistes anti-science actuels sont la conséquence directe de décennies de travail de sape.

  2. Je me répète sur ce site mais le réchauffement climatique est en train de nous tuer.
    Ne pourrait-on pas placer entre la terre et le soleil un immense voile, une sorte de rideau, même partiel maintenu immobile ou non par des fusées, diminuant temporairement ou pour longtemps la quantité de rayons solaires atteignant le sol? On parle bien de vaisseaux propulsés par des voiles recevant les rayons cosmiques. Bien sûr, cela pose d’énormes problèmes financiers, économiques, mathématiques, techniques et exige une coopération internationale. Mettre en place un “voile artificiel” entre le soleil et la terre, atténuant une partie des rayons solaires destinés à notre planète cela vaut mieux que d’accepter la fin de l’humanité tout en se lamentant dans l’inertie.
    Il s’agirait d’obtenir un effet comparable à l’ombre portée par une éclipse de lune mais stabilisée, domptée dans sa surface, son intensité, son emplacement (aux pôles?). Cela grâce, [c’est une autre hypothèse] à un système de volets mobiles assemblés progressivement comme des légos, en y mettant beaucoup de temps, en déplaçant l’ensemble avec des fusées les éloignant de la terre en fonction de la situation. C’est peut-être plus adaptable qu’une voile.
    Une station spatiale serait le poste de commande idéal pour ouvrir, fermer les volets ou les déplacer.
    Pour moi, je pense que la terre tiendra le coup jusqu’à ma mort. Mais va-t-on faire quelque chose pour que les générations futures puissent exister? Ne ressentez-vous aucune culpabilité pour avoir tant saccagé notre seul lieu de vie?
    Ouais, je rêve! Mais on fait bien graviter des milliers de débris de satellites

  3. le réchauffement global s’explique par 3 choses :

    1) la vapeur d’eau est le principal gaz à effet de serre, les 60% d’effet de la vapeur d’eau sont calculés avec un taux d’humidité de 100%, quand l’été le taux descend en dessous de 20% l’effet parasol descend à 12% donc l’atmosphère perd 50% de son effet parasol ! Donc les sols reçoivent 50% d’énergie solaire en plus sans l’évacuer, ce qui donne des canicules !

    2) 60% de l’énergie solaire qui arrive jusqu’au sol est évacuée grâce à l’évaporation de l’eau (entropie : 2250 joules absorbés par gramme d’eau évaporé), les canicules sont uniquement provoquées par le manque d’eau ou de végétation sur les surfaces exposées au soleil, c’est donc la sécheresse qui provoque les canicules et c’est pour cela qu’il n’y a pas de canicule au dessus des mers et dans les forets !

    3) avec un albédo fort l’effet de serre augmente, les surfaces végétales ont un albédo proche de celui de la mer.

    Les surfaces végétales baissent l’albédo des sols, évacuent la chaleur (chaleur latente), absorbent du CO2, libèrent de l’oxygène, nourrissent et protègent toute la biodiversité sur les continents … En ayant stigmatiser la consommation d’eau des plantes (et donc de l’agriculture) on détruit la vie sur terre !

    plus d’infos sur : https://www.mediaterre.org/membres/denise_france79/

    1. Plantons massivement mais pas n’importe comment. La végétation au moins en partie régule le climat.
      Le problème de la déforestation est sous estimé voire très sous estimé, Babette Porcelijn l’a évoqué dans ” Notre empreinte cachée ” pour plus de détails.

      1. Ouais, mais on est occupé par le covid.
        Ton sujet redeviendra populaire dans 2 ans. De toute façon, la Terre nous survivra. Et il restera bien 0.0000001% d’humains pour la repeupler, quoiqu’il arrive.

  4. c’est exactement ce que je disais la semaine derniere :
    le rechaufement est en marche, plus personne ne peut le nier . OK.
    par contre sur les causes, il y a eu un emballement ( par paresse ou mimetisme?) sur le co2 . la corrélation, elle, n’est pas prouvée en tant que cause.
    je repete ce que j’avais dit à propos du “coude” de la courbe en 1980.
    que s’est il passé ? qu’est ce qui a beaucoup augmenté à cette époque ?
    je soupconne le trafic aerien ( oxyde d’azote et beaucoup de vapeur d’eau, ciels devenus laiteux ).
    qui a des chiffres d’accroissement du trafic ( a cause des low-costs…) ?
    y a t-il auche chose qui a augmenté à cette époque ?

    1. Pourriez-vous indiquer les publications peer-reviewed qui vous permettent ces affirmations et hypothèses ?

    2. La consommation de pétrole en Chine, en Asie et dans les pays émergents !

      Tu serais pas centré sur ton nombril ?

  5. Bonjour

    Après le conflit en 1945 l’humanité s’est dotée d’une structure d’excellence chargée d’assurer la paix et la sécurité de l’humanité l’ONU.
    Or cette organisation a failli a résorber le problème du réchauffement climatique. Elle doit être mise en demeure d’agir car ce problème ne peut se résoudre qu’au plan mondial. Sinon ça ne marche pas sauf peut être l’idée de couvrir l’atmosphère d’un voile occultant la lumière si c’est techniquement et matériellement possible…

  6. Madame,
    Le très récent article de James Hansen que vous communiquez en lien est très intéressant et je vous remercie de nous l’avoir signalé.
    Ainsi, la puissance de chauffage de la surface terrestre aurait augmenté de 0.6 W/m2 dans la période 2005-2010, et soudainement se serait accrue à 0.87 W/m2 ces derniers 10 ans. Ces chiffres ne résultent pas de simulations, mais de mesures de températures océaniques collectées par le Argo floats program AU SEIN de l’océan, et semblent donc a priori assez fiables, d’autant plus que les océans régulent à eux seuls 90% des échanges thermiques de la planète.
    Comme vous le rapportez, toujours selon Hansen, cette augmentation de puissance de chauffage ne peut s’expliquer ni par des variations solaires, ni par l’accroissement de concentration des GES, ni par aucune des rétroactions connues, même les plus puissantes et rapides.
    Jusque-là, tout va bien. Mais qu’est-ce qui peut bien chauffer l’intérieur des océans à un tel point? Réponse élusive de James Hansen, dans un prochain numéro: les aérosols atmosphériques. Après le CO2, ce cher Jim-Don Quichotte semble bien reparti pour une nouvelle croisade.
    Les océans peuvent être chauffés par rayonnement, conduction et convection. Le rayonnement IR de l’atmosphère est très insuffisant. Essayez de chauffer une casserole d’eau par une plaque de cuisson infrarouge PAR LE DESSUS. Les lois de conduction thermique excluent la possibilité d’un chauffage profond. Il reste la convection, PAR LE BAS. Vous dites être en contact avec James Hansen. Auriez-vous l’obligeance de lui demander pourquoi il n’envisage même pas cette hypothèse, ni plus ni moins farfelue que les aérosols?
    Incidemment, les crétins qui prétendent que la science du climat est établie devraient commencer à réfléchir un peu.

      1. Ce n’est ni une insulte, ni un argument scientifique (ils sont juste au-dessus, si vous savez lire), je ne suis ni climatosceptique, ni en service commandé. Evitez, SVP, les commentaires superflus.

          1. Stupide procès d’intention, amalgame totalement hors propos. Je n’ai strictement rien à voir avec Koch Industries; le débat suscité par l’article de Madame Retelska itou.

          2. Tout le monde est stupide, à part évidemment les climato-sceptiques-sauf-d’eux-mêmes ! Continuez, vous êtes sur la bonne voie pour le grand prix d’agnotologie !
            Le raisonnement négationniste est toujours le même. Pour tenter de semer le doute (Lisez aussi Marchands de Doute), ces gens-là barbouillent un raisonnement d’affirmations à allure scientifique sans aucune référence peer-reviewed pour aller vers une seule conclusion, toujours la même : il est urgent de ne rien faire pour ralentir les prédations anthropiques. Cela impressionne les ahuris.
            Le même raisonnement est servi ad nauseam par les Covid-négationnistes : ne rien faire qui puisse nuire au laisser-faire économique, surtout aux milieux pervers des énergies sales, si bien décrits dans Kochland. La Covid étant comme les changements climatiques anthropiques un frein pour la machine infernale.
            Les multiples think-tanks libertariens suivent exactement le cheminement de votre pensée. Un hasard sans doute.

  7. D’ici quelques années, ces modèles climato-alarmistes seront bons pour la poubelle . Ils ne prennent pas en compte les cycles océaniques comme l’AMO qui devrait avoir atteint son maximum en 2020, comme en 1945, avec quelques dixièmes de degrés de différence!
    Le phénomène LaNina qui a commencé dans le pacifique dès le mois de septembre va nous influencer tout cet hiver .
    Suivez bien les infos sérieuses …

  8. ce mr masson detient la vérité semble t-il , et l’esprit de doute scientifique lui semble inconnu. embetant quand on voudrait paraitre scientifique .
    accessoirement, vous voyez moi aussi je peux produire du troll .

    1. Depuis quand la méchanceté est-elle un argument scientifique ?
      Je me contente de faire confiance à la science peer-reviewed, la méthode scientifique reconnue actuelle et de diffuser les vérités que j’ai acquises par ce biais. La science peer-reviewed fonctionne évidemment en intégrant le doute, qui implique des vérifications incessantes. La perversion climato-sceptique ne consiste pas à faire progresser la science mais à semer le doute selon la méthode des “Marchands de Doute” (auteurs Naomi Oreskes et Erick Conway), qui n’est que du cynisme. Moi je n’ai pas la prétention de paraître scientifique mais je combats la perversion actuelle qui, par l’intermédiaire de scientifiques parfois pervertis, parfois naîfs, a semé le doute sur les méfaits du tabac, de l’amiante, et autres rejets de Gaz à Effet de Serre et désormais aussi sur la gravité Covid. D’ailleurs, sur certains sites libertariens on retrouve les mêmes sottises ad nauseam. Il faudrait aussi vérifier ce que vous appelez un troll.

  9. @ Jean-Michel Masson, auquel je ne peux répondre directement:
    Il vous a échappé que je ne fais que commenter un article de James Hansen – article qui n’est lui-même pas peer-reviewed. Pour le reste …

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