La loi Covid-19 a fait ses preuves

Les débats relatifs à la loi Covid-19, sur laquelle nous nous prononcerons le 28 novembre prochain, se cristallisent autour du certificat sanitaire introduit par le Conseil fédéral pour juguler la pandémie. Certains voient dans ce document une discrimination, alors qu’en réalité, cet instrument contribue à une reprise à peu près normale de nos activités dans l’attente de l’immunité collective.

L’enjeu de ce vote ne se résume pourtant pas à ce seul document et à son QR code, car ce texte induit toute une série d’aides financières dont bénéficient des milieux qui n’ont pas été ou trop peu soutenus jusqu’ici. Le Parlement a modifié la loi Covid-19 à plusieurs reprises pour mieux protéger les personnes et les entreprises. La modification de mars 2021 étend l’aide économique, qui est cruciale, et comble des lacunes en matière de soutien. La loi permet ainsi l’extension de l’aide pour cas de rigueur à des entreprises ayant dû fermer temporairement ou ayant subi un important recul de leurs affaires, l’extension des allocations pour perte de gain des indépendants ayant observé un recul du chiffre d’affaires de 30% (avant 40%), l’extension des indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT) et la prolongation des indemnités chômage à 24 mois. Une bonne partie de l’économie a besoin de ces aides pour passer le cap d’une crise dont nous ne sommes pas encore sortis.

La loi Covid-19 est, rappelons-le, temporairement en vigueur. L’extension de l’obligation de produire un certificat sanitaire est limitée au 24 janvier 2022, mais le Conseil fédéral pourra la lever plus rapidement en fonction de la situation sanitaire et de la charge des hôpitaux. Les chances de voir cette hypothèse se réaliser seront plus élevées si la vaccination progresse encore. Les référendaires se trompent à l’évidence de combat! Rejeter ces dispositions ne supprimera pas les mesures de confinement, de fermeture ou d’obligation de porter le masque. Ces dernières relèvent de la loi sur les épidémies. Il est donc vain de penser qu’un refus de ce texte de loi Covid provoquera un retour plus rapide à «la vie d’avant». C’est en réalité l’inverse qui se produira.

Un vote protestataire irréfléchi

Un mot encore sur le certificat Covid: force est d’admettre qu’il facilite les déplacements à l’étranger et vers la Suisse, car il est reconnu au niveau international. Il revêt par conséquent une grande importance pour les milieux touristiques et pour l’économie d’exportation, sans parler de la possibilité qu’il offre aux particuliers de goûter de nouveau aux voyages d’agrément. Jeter cette loi dans les catacombes ne permettrait plus, dès le 19 mars, la reconnaissance des certificats Covid suisses par l’UE, et inversement.

Un vote protestataire, irréfléchi à mon sens, engendrerait nombre de désavantages économiques, de nouvelles restrictions et son lot d’incertitudes. La gestion responsable de la pandémie, telle qu’elle a été conduite jusqu’à présent, deviendrait pratiquement impossible si le référendum était accepté. Le système actuel, qui a fait ses preuves quoi qu’en disent ses adversaires, serait alors privé de son fondement. L’économie a besoin de la plus grande sécurité juridique possible, a fortiori en temps de crise. C’est pourquoi je dirai oui avec conviction à la loi Covid-19.

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Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.

6 réponses à “La loi Covid-19 a fait ses preuves

  1. Le certifiact Covid est un le signe d’un mode de vie horrifiant à long terme.
    Si l’on ne veut pas de cette approche, on est obligés de dire NON.
    Pour le reste, ce qui relève de la loi sur les épidémie peut être clairement justifié, selon la situation.
    Donc, je voterai NON aux modifications de la loi Covid, car justement aucun QR code n’a jamasi arrêté aucun virus.
    En revanche une société basée sur le QR code pour tous et des contrôles incessants est une société qui n’a pas d’avenir autre que dystopique.
    Economie suisse défend ses intérêts (économiques) sans se rendre compte de ce que cela engendrera à long terme.
    Les Suisses ont la chance de pouvoir voter et débattre à ce sujet. C’est une chance inouïe.
    Dans les pays voisins, ces modèles s’imposent de facto sans aucune concertation avec les populations. Or cela est trop important pour ne pas en discuter.
    Quel type de société voulons-nous? Telle est la question.
    Il ne s’agit pas de nos vacances ou de nos loisirs, ou d’obtenir telle ou telle facilité à voyager. C’est le modèle proposé qui est à rejetter si l’on veut conserver une société fragile dans sa démocratie participative.

  2. Cet article est très décevant. Non seulement il est mensonger de prétendre que refuser cette loi liberticide causerait la perte des aides financières. On sait que pour la plupart ces aides (ou plutôt ce qu’il en reste) seront caduques de toute façon dans les prochaines semaines. Mais surtout, Mme Amstein nous demande d’accepter sans sourciller des restrictions inouïes des libertés publiques élémentaires et des violations insupportables de l’égalité de traitement entre citoyens. Ainsi, toute personne qui, pour n’importe quelle raison, n’est pas vaccinée (que ce soit par choix, et le droit de refuser un acte médical quel qu’il soit est une droit constitutionnel, ou pour cause de contre-indication médicale) ces personnes se retrouvent dans un statut de paryah, privées de l’exercice des droits fondamentaux. C’est inacceptable, d’autant plus qu’on le sait, le fait d’être vacciné n’empêche nullement d’être contagieux.

    1. Les aides ne seront pas caduques car elles seront prolongées par le parlement dans le cadre d’une nouvelle modification de la loi covid.

  3. L’article 6a de la loi covid prévoit et permet la création du certificat covid mais ne réglemente nullement l’usage qu’il en est fait.

    Quant à la suppression des mesures de subventionnement, elle est bienvenue. Il faut arrêter de perfuser l’économie en maintenant une demande supérieure à l’offre parce que cela est dangereusement inflationniste. De plus, c’est coûteux, ce qui ne peut que conduire à la diminution des prestations de l’Etat ou à l’augmentation des impôts. Il n’y a pas d’argent gratuit.

    1. “il n’y a pas d’argent gratuit”
      Si, pour les banques privées (à 90%). Mais c’est une autre discussion. Pour le surplus je suis globalement d’accord avec vous, excepté concernant les assouplissements pour l’accès au chômage technique (rht) qui me semble encore bien nécessaires.

  4. En tenant compte des maladies enfantines comme la bronchiolite qui ravage avant la saison d’hiver chez les bébés, l’anxiété des jeunes, la dépression chez les adultes et les effets secondaires du vaccin, la politique anti-Covid est néfaste et ne produit que les effets contraires à ce qui était voulu. Le chantage loi-Covid = aide financière démasque un régime autoritaire caché par une démocratie manipulée à coup de milliards. Dire que les 35% sont des irréfléchis supposent que 65% sont des réfléchis, ce qui est loin de la vérité. Vaccinez par la contrainte en agitant la carotte ne rend pas les vaccinés plus intelligents que les autres.

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