Heureux l’enfant d’Échirolles, fils de l’ovalie, gratteur de ses premiers ballons sous les couleurs du Fontanil-Cornillon. Heureux celui qui va plus loin, plus haut, parce qu’on a ce petit quelque chose, que d’autres n’ont pas.
Heureux celui qui rejoint les bleues et rouges du FC Grenoble Rugby.
Heureux celui qui foule la pelouse du stade Lesdiguières et qui met ses pas dans celui de son père.
Heureux l’insouciant, celui qui voit plus grand, ce jeune adulte qui entend au loin les sirènes du grand Toulouse.
Heureux celui qui sait tenter sa chance, celui qui provoque son destin qui n’écoute que son courage et son instinct.
Heureux celui qui marque ses premiers essais en rouge et noir. Celui qui s’obstine à regarder devant, à fixer l’en-but comme un ilot d’espérance, comme un espace de liberté qu’il faut atteindre, à tout prix, comme si la vie de l’équipe en dépendait.
Heureux celui qui, le long de la ligne de touche, joue les funambules et sait mieux que personne qu’éviter c’est avancer, que raffuter c’est espérer.
Heureux l’amour qui vient en passant…au milieu coule la Garonne.
Heureux les amis, les restaurants, les fêtes, les 3ème mi-temps.
Heureux celui qui soulève le bouclier de Brennus. Ils sont venus, ils sont tous là, sur la place du Capitole, heureux celui qui rend heureux.
Heureux les jours de gloire qui arrivent sous le maillot bleu, blanc, rouge. Heureux le temps des victoires en Équipe de France, des tournois remportés, des grands schelems glanés, des coupes du monde disputées.
Heureux celui qui revient de ses blessures, plus fort, plus déterminé, heureux celui qui n’abandonne jamais.
Heureux celui qui sait rebondir, heureux celui qui joue à Mayol. Heureux soit Mourad Boudjellal.
Heureux celui qui devient meilleur marqueur du Top 14 avec 101 essais à la clef.
Heureux les besogneux, les opiniâtres, les cœurs ouverts, les finisseurs, les plaqueurs.
Heureux ceux qui font lever les foules et les stades.
Heureux…le chasseur d’essais !
Heureux qui comme, Vincent Clerc, a eu une belle vie.
Et ce n’est que la première.
Sébastien Beaujault
Heureux ceux qui liront ce livre :
Vincent Clerc
Chasseur d’essais
Solar Editions
il faut écrire vite, une fois le livre terminé, avant que le soufflé ne retombe. Il faut écrire, vite, avant que nous reposions un pied-à-terre. Que nous redevenions humain. Car il faut bien l’avouer, vous nous avez amené si haut, qu’il nous est arrivé de manquer d’air.
dimanche dernier, sur les pentes de l’Etna, vous remportez la 4ème et dernière étape du Tour de Sicile 2019. Dans un final en patron, vous déposez, un à un, vos compagnons de route, pour finir seul et en danseuse sur les pentes du volcan, qui, pour l’occasion ouvrit un œil curieux. Il voulut savoir qui venait de dompter ses côtes. Il fut surpris. Surpris de découvrir que vous n’êtes pas un cycliste comme les autres. Surpris d’apprendre que, chez vous, ça phosphore sous le casque, ça philosophe en selle, la tête bien pleine dans le guidon.
Vous êtes la fascinante légèreté de l’être, sous l’eau. Apnéiste, évidemment, mais surtout funambule. Vous ne nagez pas, vous volez. Sous pression sous-marine, vous volez. Sans ailes et sans machines, vous volez. Comme en apesanteur.

il faut bien l’avouer, il ne me serait pas venu à l’idée, de prime abord, de m’interroger sur “le revers de Richard Gasquet” ! Je dois manquer sensiblement de curiosité, c’est évident. Pas vous, c’est un fait.
choisissez votre camp, camarade ! Celui du bien ou du mal ! Celui du héros ou du pestiféré ! Celui du résistant ou celui du collabo ! Ou alors ! Ni l’un, ni l’autre, c’est plus pratique pour passer entre les doutes.
Il est des rencontres trop furtives pour que naissent les amitiés solides. Qu’importe, on ne les oublie pas de sitôt.
Dans un monde de séduction publicitaire, vous avez fait fort. Le titre : “quand Dieu boxait en amateur”, est un crochet du droit, directement au cœur. Ce n’est pas douloureux, c’est tout le contraire. C’est une sensation joyeuse. Ces cinq mots déchainent une terrible envie. Envie de le lire, vite et tout de suite. Honnis soit la 4e de couverture, on verra plus tard. Comme l’argent, le titre ne fait pas le bonheur, mais il y contribue fortement.
je dois vous avouer une chose, je souffre d’une maladie, semble-t-il incurable dans mon cas. Je suis pris de procrastination aiguë ! Je ne peux m’empêcher de tout remettre au lendemain. Les factures d’électricité, la vaisselle salle, les besoins du chien…tout remettre à plus tard. Cela, peut-être fort fâcheux, je pense à mon ami canin qui depuis, souffre d’infection urinaire.

Frappez ! Cognez ! Donnez et recevez des coups ! Tombez, relevez-vous ! Allez chercher au plus profond de vos tripes ce qu’il vous reste d’honneur. Votre adversaire va sentir l’odeur de la défaite. Et puis levez les bras au ciel pour remercier Dieu d’être encore vivant.