Critiques au vitriol d’Hillary Clinton à l’encontre du président chinois Xi Jinping

La candidate démocrate à la présidence et ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton n’a pas goûté les propos du président chinois lors du sommet des leaders globaux à l’occasion du 20e anniversaire du sommet onusien sur les femmes qui s’était tenu à Pékin en 1995. Ce printemps, cinq activistes en faveur des droits des femmes ont été arrêté en Chine dans un contexte de répression accrue de la société civile. Quand Hillary Clinton a entendu le dirigeant chinois réaffirmer “son engagement en faveur de l’égalité des sexes”, son sang n’a fait qu’un tour, qualifiant sur Twitter l’intervention de Xi Jinping de “sans vergogne”.

 

De la part de l’ex-First Lady, ce n’est pas une vraie surprise. Quand Bill Clinton était à la Maison-Blanche, elle avait tenu un discours phare à Pékin lors de la Conférence mondiale sur les femmes qui avait été censuré. Depuis ce moment-là, Hillary Clinton, qui était déjà très engagée dans la cause des femmes, est devenue une icône mondiale.

Le président chinois Xi Jinping à l'ONU à New York, 27 septembre 2015. (AP Photo/Seth Wenig)
Le président chinois Xi Jinping à l’ONU à New York, 27 septembre 2015. (AP Photo/Seth Wenig)

La presse chinoise n’a pas ménagé la démocrate, qualifié de “petite” voire de “démagogue à la Donald Trump”, selon le quotidien Global Times. L’affaire est devenue virale sur les réseaux sociaux. Hillary Clinton, qui avait joué un rôle majeur dans l’exfiltration du dissident chinois Cheng Guancheng voici quelques années, ne se sent pas dans le besoin de respecter le décorum, quelques jours après que le président Barack Obama a reçu en grande pompe Xi Jinping.

Les arriérés onusiens des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont le plus grand bailleur de fonds de l’ONU. Ils fournissent 22% du budget régulier de l’organisation et 28% du budget de 8,25 milliards de dollars alloué aux opérations de maintien de la paix. Selon UN Tribune, un média indépendant couvrant l’enceinte onusienne, à l’heure où Barack Obama multiplie les interventions au palais de verre de New York, le long de l’East River, Washington n’a toujours pas payé son dû: quelque 3 milliards de dollars, dont deux milliards pour les opérations de maintien de la paix. Le média tire ses informations du Bureau des Nations unies responsable du budget. Les Etats-Unis sont le seul membre permanent du Conseil de sécurité à ne pas avoir réglé sa facture pour 2015.

epa04953368 US President Barack Obama delivers his address during the United Nations Sustainable Development Summit which is taking place for three days before the start of the 70th session General Debate of the United Nations General Assembly at United Nations headquarters in New York, New York, USA, 27 September 2015.  EPA/PETER FOLEY / POOL
Barack Obama à la tribune de l’ONU, dimanche 27 septembre 2015. EPA/PETER FOLEY / POOL

A Washington, surtout au Congrès, les Nations unies ne sont pas toujours en odeur de sainteté. Pour les plus extrêmes des républicains, l’ONU empiète de façon honteuse sur la souveraineté des Etats-Unis. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les interventions de certains élus du Congrès au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien. Barack Obama avait laissé les Nations unies (avait-il le choix?) entériner l’accord avant que le Congrès ne puisse l’examiner. Intolérable pour les plus extrémistes du Capitole. Or l’ONU avait trouvé un compromis, laissant entendre que l’accord en question n’entrerait en vigueur qu’après le vote du Congrès. A New York, personne n’a oublié le passage de l’ambassadeur néoconservateur John Bolton qui avait représenté la Maison-Blanche à l’ONU. Aujourd’hui, ce même Bolton ne rate aucune occasion pour dénigrer l’organisation multilatérale. Pour des personnalités comme Bolton, la notion même de multilatéralisme ne semble pas compatible avec la puissance américaine.

Comme le relève UN Tribune, les Etats-Unis bénéficient pourtant directement de l’ONU. Sur les 43 000 employés de l’organisation à New York, 6,2% sont Américains (2700). Le Japon, en comparaison, ne peut recenser que 167 collaborateurs de nationalité japonaise au sein des Nations unies à New York alors que Tokyo est le second plus grand bailleur de fonds de l’organisation après les Etats-Unis.

Quant aux opérations de maintien de la paix, elles avaient obtenu un soutien massif déjà sous George W. Bush. C’est une manière pour la première puissance mondiale de ne pas s’impliquer sur tous les théâtres d’opération. Le nombre de casques bleus de nationalité américaine est toutefois très limité: 78…

 

 

La Fiat du pape François fait sensation à Washington

Au pays de la voiture, il aurait pu choisir de s’asseoir dans une Suburban Chevrolet noire, la voiture la plus branchée pour transporter des membres du gouvernement américain. Il a choisi la Fiat 500. Non pas la toute petite qui serait la version XXIe siècle de la topolino. Non, la Fiat 500 L, un peu plus spatieuse. Pour sa première venue aux Etats-Unis, le pape François a fait sensation mardi à l’aéroport militaire Andrews en embarquant dans cette petite voiture. L’affront pour les Américains fut toutefois limité par le fait qu’il s’agissait d’une Fiat Chrysler depuis que les deux marques ont associé leur destin.

Le souverain pontife, décrit souvent comme le “pape du peuple” ou le “pape des pauvres” n’en est pas à son coup d’essai. Où qu’il soit, il préfère la jouer modeste. Aux Etats-Unis, cette stratégie a fait sensation.

Une hausse de 5000% pour un médicament contre la tuberculose

Le monde américain de la biotech est pris dans un tourbillon. En cause: le prix de certains médicaments. En août, la société de biotech Turing Pharmaceuticals a acheté les droits du médicament Daraprim, créé il y a 62 ans pour combattre la toxoplasmose, une infection véhiculée par des parasites du chat. Daraprim est aussi utilisé comme médicament d’appoint pour traiter des infections au VIH ainsi que des cancers ou le paludisme. Turing Pharmaceuticals n’a pas attendu longtemps avant d’augmenter radicalement le prix du médicament qui était de 13,50 dollars la pastille à 750 dollars, soit une augmentation de 5000%. Le coût annuel d’un traitement au Daraprim pour un patient de moins de 60 kilos s’élève à 336 000 dollars et à 634 000 dollars pour un patient de plus de 60 kilos.

Cas similaire avec Cycloserine, un médicament sur le marché depuis 1955, acheté en août par Rodelis Therapeutics qui a augmenté le prix du produit de 500 dollars les 30 pastilles à 10800 dollars. Les deux pratiques ont provoqué une levée de boucliers des médecins spécialisés dans les maladies infectieuses et des politiques. Sous la pression de plusieurs organisations et d’élus du Congrès, Rodelis Therapeutics a fait marche arrière et a revendu les droits au vendeur initial, une organisation à but non lucratif liée à la Purdue University. Turing Pharmaceuticals ne semblait pas vouloir changer de cap. Son PDG Martin Shkreli a précisé sur les réseaux sociaux qu’il n’allait pas revenir en arrière.

Les deux exemples montrent comment des sociétés de biotech ont pour stratégie d’acquérir de vieux médicaments relativement marginaux, souvent utilisés pour des maladies rares et d’en faire des médicaments très spécialisés souvent dans le cadre d’un quasi-monopole. Cycloserine, par exemple, explique le New York Times, sert à traiter des cas rares de tuberculose résistant à divers médicaments. Aux Etats-Unis, 90 personnes seulement en souffriraient.

Face à ces augmentations spectaculaires du prix de certains médicaments, les politiques ont réagi. La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a envoyé un tweet annonçant des mesures prochaines pour stopper l’escalade des prix de tels produits. “Le creusement des prix, comme dans le marché de la médecine de spécialité, est scandaleux”, a relevé l’ex-secrétaire d’Etat. Comme le dit l’AFP, les biotech dont les percées thérapeutiques sont saluées dans le traitement des cancers, de l’hépatite C ou encore des maladies rares et orphelines, sont plébiscitées par les investisseurs en raison d’une quasi-absence de régulation pour ce qui est de la fixation des prix de leurs médicaments.

La réaction d’Hillary Clinton n’a pas été appréciée par la bourse. Les entreprises de biotechnologie ont dévissé lundi à Wall Street. Le Nasdaq Biotechnology a perdu 5,26%.

Etats-Unis: l’émouvant retour de la Grande Migration

L’émouvante histoire, racontée par le New York Times, de Mamie Lang Kirkland, 107 ans, qui avait fui Ellisville dans le Mississippi en 1915 pour échapper aux actes racistes. Elle a vécu dans le nord des Etats-Unis (Illinois, Etat de New York, …) après avoir été l’une des premières à participer à ce qui fut dénommé la Grande Migration.

La centenaire a retrouvé des membres de sa famille et s’est rendu sur les lieux où John Hartfield, un ami de son père, avait été lynché par des Blancs qui l’accusaient d’avoir abusé sexuellement d’une femme blanche.

Premier ambassadeur de Cuba accueilli dans le Bureau ovale

Il n’était qu’un des seize ambassadeurs à présenter ses lettres de créance au président américain Barack Obama. José Ramon Cabañas a néanmoins vécu un moment historique jeudi dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. C’est le premier ambassadeur de Cuba aux Etats-Unis depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays le 3 janvier 1961. Comme le raconte le Miami Herald, José Ramon Cabañas était déjà le chef de la Section des intérêts cubains à Washington qui est devenue une ambassade le 20 juillet dernier.

Carly Fiorina, vainqueur du second débat républicain

Après trois heures de débat dans la Bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley en Californie, le candidat républicain qui a le mieux tiré son épingle du jeu est incontestablement Carly Fiorina, ex-CEO de Hewlett-Packard, qui se présente dans ces pré-primaires, à l’image de Donald Trump et de Ben Carson, comme l’un des hérauts de l’anti-establishment. Faucon en termes de politique étrangère, elle a vendu une politique très belliqueuse. Face au milliardaire new-yorkais Donald Trump, qui est en tête de tous les sondages, elle a mieux fait que résister. Elle a marginalisé le magnat de l’immobilier. Elle n’a pas hésité à souligner que les femmes américaines ont toutes entendu la manière dont le milliardaire a parlé des femmes en les insultant.

Axant toujours son discours sur la démocrate Hillary Clinton dont elle juge le bilan inexistant, Carly Fiorina a su jouer sur plusieurs registres. Quand il fut question de la libéralisation du cannabis que le libertarien Rand Paul approuve, elle a souligné que la question de la toxicomanie la touchait directement, ayant perdu une (belle-) fille qui en fut victime. A n’en pas douter, l’ex-CEO de Hewlett-Packard va remonter dans les sondages.

Donald Trump lui-même a passé une mauvaise soirée. Moins acerbe, moins tranchant, il a révélé ses limites notamment en matière de politique étrangère. Associant l’autisme aux vaccins, il s’est fait remettre en boîte par l’autre candidat anti-establishment, Ben Carson, un neurochirurgien à la retraite. En déclarant à Carly Fiorina qu’elle était une “très belle femme”, il n’a fait que s’enfoncer davantage, montrant un visage très paternaliste. Est-ce pour lui la fin de la période faste et le début du déclin dans ces pré-primaires?

Ben Carson lui-même, qui talonne désormais Donald Trump dans les sondages à l’échelle nationale, n’a pas confirmé l’impression laissée lors du premier débat républicain. Il est apparu en retrait, évitant d’aborder des questions trop substantielles. Son ascension pourrait connaître un coup d’arrêt.

Très attendu, l’un des favoris de l’élite républicaine, Jeb Bush, est apparu un peu plus tranchant et s’en est pris à Donald Trump, notamment sur sa manière de gérer ses casinos et ses commentaires peu amènes en matière d’immigration. L’ex-gouverneur de Floride et frère de George W. Bush a montré de l’humour, un trait de caractère qui n’est généralement pas associé à sa personne. Il a révélé que dans sa jeunesse, il avait fumé du hachisch, s’excusant devant les caméras auprès de sa mère Barbara. Sa prestation de mercredi soir ne sera cependant sans doute pas suffisante pour le propulser en tête de la course à l’investiture républicaine.

Le sénateur Rand Paul, fils d’un d’ex-candidat Ron Paul, est en difficulté dans les sondages, peinant à convaincre un électorat plus vaste. Mais en décriant la guerre en Irak de 2003, en soulignant la nécessité de dialoguer avec la Chine, l’Iran ou d’autres puissances, en soulignant que chaque Etat devrait être libre de libéraliser le cannabis, il est certain de toucher une corde sensible auprès d’un électorat jeune. C’est ce que son père Ron était parvenu à faire lors de la présidentielle 2012.

Le gouverneur du New Jersey Chris Christie, grand espoir républicain voici quelque temps, a livré une bonne performance. Dans un ton populiste, il a voulu montrer qu’il serait dur en politique étrangère et qu’il n’a pas peur de défier le statu quo.

Les échanges au cours du débat ont parfois pu être animés. Mais un candidat semblait davantage se profiler pour l’élection présidentielle en tant que telle plutôt que pour les primaires républicaines. Son nom: John Kasich, gouverneur de l’Ohio, un Etat que tout président élu a remporté. Il a montré sa volonté de travailler avec les démocrates et a précisé qu’il refuserait un government shutdown (une fermeture partielle du gouvernement) que certains républicains souhaitent provoquer en supprimant les subventions pour l’organisation Planned Parenthood, engluée dans une affaire de vidéos relatives à des tissus foetaux dans des cas d’avortement.

Onze candidats se sont affrontés au cours du débat principal et quatre autres quelques heures plus tôt dans un débat secondaire. Le président Barack Obama a été la cible fréquente des attaques républicaines. Il aurait provoqué le déclin de l’Amérique et de sa puissance. Ronald Reagan a au contraire été mentionné par la quasi-totalité des candidats qui se reconnaissent dans le 40e président pour des raisons parfois très différentes. Là où la plupart, à l’exception de John Kasich, semblent très éloigné du Gipper, c’est dans la capacité de faire des compromis avec les démocrates. Ce n’est pas très vendeur à un électorat conservateur.

 

 

Camus n’en reviendrait pas: les Etats-Unis toujours affectés par la peste bubonique

Si Albert Camus était encore vivant et qu’il vivait aux Etats-Unis, il aurait pu trouver des éléments pour réécrire et actualiser son roman La Peste. La maladie sévit en effet toujours en Amérique, où elle fut introduite par l’intermédiaire de rats qui étaient à bord de bateaux à vapeur qui débarquaient dans les ports américains en provenance d’Europe ou d’Asie. Elle n’a bien sûr pas l’ampleur de la Peste noire du XIVe siècle qui ravagea l’Europe. Elle n’est pas aussi virulente que la dernière épidémie qui se déclara en milieu urbain à Los Angeles en 1924.

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Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estime qu’il y a eu 14 cas de peste bubonique dans le pays en 2015 à l’échelle nationale. Mais le Département de la santé du Michigan a annoncé à la mi-septembre qu’un cas est apparu dans cet Etat du Midwest auprès d’un habitant résidant près du Lac supérieur. Apparemment la personne affectée serait revenue du Colorado. Or c’est surtout dans les Etats du sud-ouest américain, Nouveau-Mexique, Arizona et Colorado. Au Colorado, un adolescent et un adulte sont toutefois décédés de la maladie. Or celle-ci peut tout à fait être soignée avec des antibiotiques.

Les Etats-Unis connaissent en moyenne 7 cas de peste par an. En 2015, ce chiffre a toutefois doublé. Dans 80% des cas, il s’agit de peste bubonique et non pneumonique. 50% des cas touchent des individus entre 15 et 45 ans, selon les CDC. La peste se transmet par une piqûre de la puce d’un rat ou d’un rongeur infecté. Les parcs nationaux de Yellowstone ou de Yosemite ont connu ces dernières années des cas de peste auprès de touristes et randonneurs. La puce est porteuse du bacille yersinia pestis. Certains experts anti-terroristes se sont même demandés s’il y avait un risque un jour de voir des armes biologiques constituées du bacille de la peste. Il semblerait que ce soit un processus très difficile.

A l’échelle mondiale, la peste bubonique sévit toujours. L’Organisation mondiale de la santé estime le nombre de cas entre 1000 et 2000 par an. Mais faute de données très précises, le chiffre pourrait être plus élevé.

 

Joe Biden rencontre un ex-CEO d’UBS Americas. Un signe?

J’écrivais voici quelques jours que le vice-président Joe Biden n’allait probablement pas se porter candidat après sa prestation au Late Show animé par Stephen Colbert. Lors de son entretien avec l’animateur, il montrait à quel point le drame familial (son fils Beau est récemment décédé d’un cancer) l’a marqué. Il semblait sincère en précisant qu’à ce stade, il est incapable de dire s’il peut ou non envisager de se porter candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle 2016.

Journaliste à Bloomberg, John Heilemann retrace les 28 heures que Joe Biden a passées à New York. Le vice-président a côtoyé la ministre de la Justice Loretta Lynch pour résoudre plusieurs cas de viols irrésolus. Il a flanqué le gouverneur Andrew Cuomo lors de sa conférence de presse annonçant sa volonté d’augmenter le salaire minimum à 15 dollars. Il est apparu dans le Late Show et enfin sur le porte-avions Intrepid pour donner un discours à l’occasion de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001. Le journaliste mentionne un fait qui pourrait toutefois changer la donne.

Durant son séjour new-yorkais, Joe Biden a rencontré en secret, dans un hôtel de Midtown à Manhattan, pendant 90 minutes, l’un des plus puissants bailleurs de fonds du Parti démocrate, Robert Wolf qui fut CEO d’UBS Americas. Sponsor important de la campagne de Barack Obama, il est devenu un ami proche du président avec lequel il joue au golf. Ce fut le cas le mois dernier à Martha’s Vineyard. Contacté par le journaliste de Bloomberg, Robert Wolf a déclaré que Joe Biden n’avait fait aucune mention de sa candidature ou non. Les deux hommes auraient parlé de la Banque d’import/export que certains républicains entendent fermer.

Le président Barack Obama jouant au golf avec son ami Robert Wolf à Martha's Vineyard. (AP Photo/Steven Senne)
Le président Barack Obama jouant au golf avec son ami Robert Wolf à Martha’s Vineyard. (AP Photo/Steven Senne)

Cette rencontre Wolf -Biden pourrait indiquer un intérêt du dernier à trouver des soutiens. Les deux hommes n’ont jamais vraiment eu de vraies conversations. Pour Biden, le soutien de Robert Wolf pourrait avoir deux avantages. Il pourrait lui ouvrir davantage les portes de Wall Street, nécessaire pour mener une campagne au long cours. Il pourrait aussi signifier que Barack Obama, proche de Robert Wolf, soutient en fin de compte la candidature de son vice-président. Pour Hillary Clinton, ce serait une très mauvaise nouvelle, ce d’autant que la candidate est en train de sombrer dans les sondages, même au sein de l’électorat féminin démocrate.

Pour nombre d’Américains, Obama est un musulman

La polémique avait déjà éclaté durant la campagne électorale de 2008. Barack Hussein Obama est un musulman, déclaraient ses détracteurs. Plus récemment, quand le président démocrate a remporté une victoire importante face aux républicains du Congrès en obtenant le soutien suffisant des démocrates pour faire passer l’accord sur le nucléaire iranien, certains commentateurs conservateurs n’ont pas hésité à réitérer ce leitmotiv: Barack Obama est un musulman.

Or c’est un fait connu depuis presque toujours: Barack Obama est un protestant. A Chicago, il a longtemps assisté aux services religieux du pasteur controversé Jeremy Wright. Ce n’est apparemment pas suffisant. Selon un sondage réalisé par CNN/ORC, 29% des Américains continuent de penser qu’il est musulman. Chez les républicains, ils sont même 43% à le penser. Sans surprise, 54% de ceux qui soutiennent la candidature du tonitruant Donald Trump sont du même avis.

Les universitaires sont beaucoup plus nombreux (63%) à voir en Barack Obama un protestant que ceux qui n’ont pas suivi une formation universitaire (28%). Au fil des ans, le pourcentage de ceux qui pensent que Barack Obama suit l’islam a même augmenté en dépit de l’évidence. Chez les adultes, précise le Washington Post, les chiffres vont de fait dans tous les sens. 39% pensent qu’il est protestant ou un autre type de chrétien, 11% pensent qu’il n’est pas religieux et 14% disent ne pas savoir. Parmi les sondés, 4% pensent qu’il est catholique, 2% croient qu’il est mormon, 1% est d’avis qu’il est juif et 1% qu’il est quelque chose d’autre. Les faits continuent d’avoir la vie dure.