Alors que les Etats-Unis entrent dans une année cruciale, Michelle Obama ne veut pas rester inactive. L’ex-First Lady a désormais mis sur pied son nouveau «voting squad», et c’est avec le hashtag #WhenWeAllVote qu’elle compte pousser les Américains à se rendre aux urnes. Pour cela, Michelle Obama ne s’entoure pas de n’importe qui: elle a dans son propre escadron des personnalités telles que l’acteur Tom Hanks, la réalisatrice Shonda Rhimes, le Ballon d’or Megan Rapinoe ou encore la chanteuse Selena Gomez. Tous figurent dans un clip de promotion.
Une aura de rock star
Michelle Obama veut inciter les Américains à constituer leur propre escadron pour mobiliser leur entourage. Le but est de lutter contre l’absentéisme. Pousser ceux qui sont dépités ou inintéressés à réagir. Surtout la jeune génération. L’organisation We All Vote était déjà active lors des élections de mi-mandat de 2018, en organisant plus de 2500 événements locaux pour expliquer l’importance de voter. Michelle Obama en faisait déjà partie. Elle pourrait cette fois frapper encore plus fort: elle révèle ses talents d’influenceuse auprès des millennials et sa récente tournée promotionnelle pour sa biographie a su démontrer l’aura de rock star qu’elle exerce auprès de certains.
Dans le clip, l’ancienne première dame relève que des «millions de nouveaux électeurs» se sont fait entendre l’an dernier, alors que lors des élections présidentielles de 2012 et 2016 le taux de participation tournait autour des 55%. «Maintenant, les enjeux sont encore plus élevés et nous nous tournons vers vous», ajoute-t-elle.
Forcément, elle a ses détracteurs. Forcément, la composition de son escadron a fait jaser. Ces Américains-là, qui fréquentent la jet-set et les paillettes de Hollywood, sont-ils vraiment représentatifs? Mais là n’est pas la question. Le 3 novembre 2020, les jeunes pourraient faire la différence. Et, finalement, s’il s’agit de les inciter à s’intéresser à l’avenir politique de leur pays, tous les moyens sont bons, non?
Six millions d’Américains privés de vote
En attendant, un autre débat, un peu oublié, devrait émerger. Certaines catégories de personnes sont toujours injustement privées du droit de vote. C’est le cas, dans certains Etats américains, des anciens prisonniers. Même une fois leur condamnation purgée, ils ne retrouvent plus tous leurs droits de citoyen. Ils paient des impôts mais ne peuvent pas voter. Dans le Kentucky, l’Iowa, la Virginie et la Floride, même une condamnation pour simple possession de marijuana peut entraîner le retrait à vie des droits civiques. Selon The Sentencing Project, qui s’intéresse de près à la population carcérale, six millions d’Américains ont ainsi été privés de vote en 2016 parce qu’ils avaient purgé des peines de prison. En Floride, un Noir sur cinq se voit interdit de se rendre aux urnes. Alors si Michelle Obama espère faire voter des gens qui n’ont a priori pas l’intention de le faire, il y a aussi ceux qui aimeraient bien mais qui ne peuvent pas.
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