Les arriérés onusiens des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont le plus grand bailleur de fonds de l’ONU. Ils fournissent 22% du budget régulier de l’organisation et 28% du budget de 8,25 milliards de dollars alloué aux opérations de maintien de la paix. Selon UN Tribune, un média indépendant couvrant l’enceinte onusienne, à l’heure où Barack Obama multiplie les interventions au palais de verre de New York, le long de l’East River, Washington n’a toujours pas payé son dû: quelque 3 milliards de dollars, dont deux milliards pour les opérations de maintien de la paix. Le média tire ses informations du Bureau des Nations unies responsable du budget. Les Etats-Unis sont le seul membre permanent du Conseil de sécurité à ne pas avoir réglé sa facture pour 2015.

epa04953368 US President Barack Obama delivers his address during the United Nations Sustainable Development Summit which is taking place for three days before the start of the 70th session General Debate of the United Nations General Assembly at United Nations headquarters in New York, New York, USA, 27 September 2015.  EPA/PETER FOLEY / POOL
Barack Obama à la tribune de l’ONU, dimanche 27 septembre 2015. EPA/PETER FOLEY / POOL

A Washington, surtout au Congrès, les Nations unies ne sont pas toujours en odeur de sainteté. Pour les plus extrêmes des républicains, l’ONU empiète de façon honteuse sur la souveraineté des Etats-Unis. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les interventions de certains élus du Congrès au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien. Barack Obama avait laissé les Nations unies (avait-il le choix?) entériner l’accord avant que le Congrès ne puisse l’examiner. Intolérable pour les plus extrémistes du Capitole. Or l’ONU avait trouvé un compromis, laissant entendre que l’accord en question n’entrerait en vigueur qu’après le vote du Congrès. A New York, personne n’a oublié le passage de l’ambassadeur néoconservateur John Bolton qui avait représenté la Maison-Blanche à l’ONU. Aujourd’hui, ce même Bolton ne rate aucune occasion pour dénigrer l’organisation multilatérale. Pour des personnalités comme Bolton, la notion même de multilatéralisme ne semble pas compatible avec la puissance américaine.

Comme le relève UN Tribune, les Etats-Unis bénéficient pourtant directement de l’ONU. Sur les 43 000 employés de l’organisation à New York, 6,2% sont Américains (2700). Le Japon, en comparaison, ne peut recenser que 167 collaborateurs de nationalité japonaise au sein des Nations unies à New York alors que Tokyo est le second plus grand bailleur de fonds de l’organisation après les Etats-Unis.

Quant aux opérations de maintien de la paix, elles avaient obtenu un soutien massif déjà sous George W. Bush. C’est une manière pour la première puissance mondiale de ne pas s’impliquer sur tous les théâtres d’opération. Le nombre de casques bleus de nationalité américaine est toutefois très limité: 78…

 

 

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